Obélisque de Nancy

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Monument Carnot)

Obélisque de Nancy
Présentation
Type
Architecte
Matériau
Inauguration
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

L'obélisque de Nancy, ou monument Carnot, est un obélisque situé à Nancy (Meurthe-et-Moselle), sur l'allée qui sépare la place Carnot et le cours Léopold (allée de l'Obélisque, à laquelle il a donné son nom).

Inauguré en 1896, le monument rend hommage à Sadi Carnot, président de la République française ayant été assassiné deux ans plus tôt par l'anarchiste Caserio. Sa construction est financée par une souscription publique.

Ses ornements sont retirés et fondus pendant la Seconde Guerre mondiale, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux.

Construction[modifier | modifier le code]

La construction de l’obélisque de Nancy est financée au moyen d’une souscription publique, qui obtient la participation de 28 000 personnes, ainsi que de 865 communes de Lorraine, et par une subvention de l'État à hauteur de 12 000 francs[1],[2].

L'obélisque (carte postale de 1916).

Son architecte est Charles-Désiré Bourgon[3],[4]. Les sculptures sont l'œuvre de Victor Prouvé et la partie ornementale d’Eugène Vallin[5].

L'inauguration a lieu le dimanche , deux ans presque jour pour jour après l’assassinat de Sadi Carnot, en présence des ministres Louis Barthou (Intérieur) et Henry Boucher (Commerce)[6],[7]. À cette occasion, le sculpteur Prouvé se voit remettre la Légion d'honneur par le ministre de l'Intérieur[5] et un vase réalisé par Émile Gallé[8].

Description et évolution[modifier | modifier le code]

Aperçu[modifier | modifier le code]

L’obélisque est d’une hauteur de 20 mètres et repose sur une assise à degrés. Il est construit en granit des Vosges.

La pierre porte plusieurs inscriptions difficilement lisibles :

  • « L. Bourgon, architecte » ;
  • « commerce nancéien » ;
  • les noms des nombreuses communes ayant participé à la souscription.

Ornements[modifier | modifier le code]

Gros plan de l'ornement de l’obélisque (retiré pendant la Seconde Guerre mondiale).

Initialement, le monument est orné, à mi-hauteur, de sculptures en bronze : un médaillon représentant Sadi Carnot en buste et de profil, soutenu par des représentations allégoriques de la Force et de la Paix, au-dessus de l’inscription en majuscules « Au Président Carnot La Lorraine »[4],[9].

La Force et la Paix sont représentées sous les traits de deux femmes se donnant la main. La Force tient de la main gauche un rameau de chêne, tout en s'appuyant sur la Paix, qui cueille une branche d'olivier[10]. Ces deux représentations sont parfois interprétées comme celles de la France et de la Russie[10],[11] car le monument commémore non seulement la mort de Sadi Carnot mais aussi sa rencontre avec le grand-duc Constantin de Russie à Nancy en , dans le cadre de l'alliance franco-russe[4],[3].

Les ornements, à l'exception du pyramidion, sont retirés et fondus sous le régime de Vichy, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux[12],[13].

Évolution contemporaine[modifier | modifier le code]

En 1983, le docteur Berna, président de l'Académie lorraine des sciences, estimant que le monument a perdu sa fonction initiale de support de mémoire collective, propose sans succès à la municipalité d'en faire le gnomon d'un cadran solaire géant[14].

Les croquis réalisés par Prouvé pour ce monument font partie d'un fonds donné en 1998 au musée de l'École de Nancy[15].

Le , des nouvelles plaques en lave émaillée sont inaugurées. Comme les originales, elles sont dédiées au président Carnot, au grand-duc Constantin de Russie, à la ville de Nancy et aux trois départements lorrains de l'époque[13].


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Paul Sadoul, « Vie sociale et culturelle à Nancy entre 1890 et 1910 », Le Pays lorrain, vol. 80, no 1,‎ , p. 57–64 (lire en ligne).
  2. Notice no AR502407, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Arcade, ministère français de la Culture.
  3. a et b Marcel Monmarché (dir.), Pierre Sixemonts et A. Dudeffand (préf. Bertrand Auerbach), Vosges-Champagne, Lorraine-Alsace, Argonne, Woëvre, Bassigny, Hachette, coll. « Guides bleus », , 793 p., p. 280.
  4. a b et c « Nouvelles », La Chronique des arts et de la curiosité, supplément de la Gazette des beaux-arts, no 25,‎ , p. 230 (ISSN 1144-1267, lire en ligne).
  5. a et b « Chronique », L'Artiste : Revue de l'art contemporain, Aux bureaux de l'artiste,‎ , p. 156–157 (lire en ligne).
  6. Antoinette Thiry, L'année 1896.
  7. Comité des travaux historiques et scientifiques, Actes du 110e Congrès national des sociétés savantes, Montpellier : Section d'histoire des sciences et des techniques, Ministère de l'Éducation nationale, , 242 p. (ISBN 2-7355-0098-5), p. 119.
  8. Jérôme Perrin, « La collaboration entre Émile Gallé et Victor Prouvé », Annales de l'Est,‎ , p. 210 (lire en ligne).
  9. [PDF] Josette Morlon-Codron, Le cadet, 2002, nouvelle historique.
  10. a et b Christian Pfister, préface dans Albert Bergeret, Nancy monumental & pittoresque, .
  11. « Partie centrale du Monument Carnot : La France et la Russie, par V. Prouvé », carte postale ancienne, 1896.
  12. Légende de l'image « Sapeur-pompiers (Nancy) », 1911, réf. FLPH32-16, sur la Banque numérique du Conservatoire régional de l'image de Lorraine.
  13. a et b A. P., « Nancy : l'obélisque Sadi-Carnot retrouve ses plaques », L'Est républicain,‎ (lire en ligne).
  14. « Procès-verbal de la séance du  », Bulletin trimestriel, Académie et société lorraines des sciences, vol. 23, no 3,‎ , p. 141–142 (ISSN 0567-6576).
  15. Valérie Thomas et Jérôme Perrin, « Dessins et études de Victor Prouvé : Une donation récente au musée de l'École de Nancy », Le Pays lorrain, vol. 83, no 4,‎ , p. 293–300.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Frédéric Descouturelle, « Le monument Carnot », Le Pays lorrain, vol. 80, no 4,‎ , p. 269–274 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]