Monument à Garibaldi (Nice)

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Monument à Garibaldi
Le monument vu de face.
Artiste
Date
Type
Technique
Propriétaire
Ville de Nice
Localisation
Protection
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Le monument à Garibaldi, à Nice, a été inauguré en 1891 sur la place Garibaldi[1]. C'est une œuvre des sculpteurs Antoine Étex et Gustave Deloye.

Histoire[modifier | modifier le code]

Illustration du monument récemment inauguré (La Ilustración Española y Americana, 15 octobre 1891)

Le jour où Nice apprend la mort de Giuseppe Garibaldi, le , le conseil municipal de la ville vote l'érection d'un monument en son honneur[2]. Une souscription publique est alors lancée, mais elle ne rencontre pas le succès attendu. L'emplacement du monument n'est décidé qu'en 1885, année où le concours pour sa construction est lancée[2]. Il sera installé au centre de la place Garibaldi, qui porte ce nom depuis 1870.

Le sculpteur Antoine Étex est choisi pour mener à bien la commande. Il en réalise l'ébauche mais meurt en 1888 avant d'avoir pu terminer l'œuvre, de même que Dominique Ciotti, l'entrepreneur chargé de construire le piédestal du monument, mort avant le terme de son travail[2]. Il est alors fait appel à Gustave Deloye[2]. Pour des raisons techniques, il quadruple la taille du piédestal et le cantonne de deux lions en bronze[2]. Le monument est inauguré le [2]. Jusqu'aux années 1970, la Société des garibaldiens de Nice y déposait une gerbe tous les , date anniversaire de la mort du général[3].

L'ensemble de l'œuvre est inscrit aux monuments historiques par arrêté du [4].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Vue arrière.

Le monument est situé - sur la place homonyme - dans l'axe de l'avenue de la République, l'ancienne route Royale Nice-Turin qui reliait Nice à la capitale des États de Savoie. Symboliquement, Garibaldi a le regard tourné en direction de Turin[5]. Il porte sa fameuse chemise rouge, a le poing droit serré[3] et son bras gauche s'appuie sur son épée.

Le groupe allégorique en bronze, situé sous la statue de Garibaldi, représente la France et l'Italie veillant sur le berceau de Garibaldi enfant. La France, à senestre, est recouverte d'un bonnet phrygien et la hampe du drapeau qu'elle porte est surmontée d'un coq, tandis que celle du drapeau porté par l'Italie, à dextre, est ornée d'une louve romaine[3]. Sur le petit piédestal qui supporte ces bronzes, figure l'inscription « À Garibaldi / sa ville natale » en lettres capitales.

De part et d'autre de ce groupe figurent deux lions en bronze symbolisant deux des fils de Giuseppe Garibaldi : Menotti et Riciotti[3]. Ces lions s'appuient chacun sur un canon : à dextre, le canon porte l'inscription 1860 en référence à l'expédition des Mille[3], épisode du Risorgimento qui aboutit à la conquête du royaume des Deux-Siciles par Garibaldi. À senestre, le canon mentionne l'année 1870, en rapport avec la bataille de Dijon lors de la guerre franco-prussienne[3] au cours de laquelle Garibaldi s'illustra. La face arrière du piédestal supportant la statue du général est orné d'un bas-relief en bronze illustrant « Nice au milieu des nations »[3].

Des quatre faces du socle de forme carrée supportant le piédestal émergent des proues baignant dans le bassin qui entoure le monument, en référence à la tradition maritime de Garibaldi et de sa famille[5]. Il porte sur sa face avant deux médaillons représentant deux des petits-fils de Garibaldi : Constant à dextre, et Bruno à senestre[3]. Sur chacune de ses faces, il est orné, au centre, du blason de Nice.

En 2007, l'œuvre a fait l'objet d'une rénovation et a été déplacée de 18 m vers la chapelle du Saint-Sépulcre en raison de la construction de la ligne 1 du tramway[6]. Le bassin a été réduit à cette occasion, et représente désormais un carré de 17 m de côté[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Marguerite et Roger Isnard, Sus lu barri, p. 107
  2. a b c d e f et g Gérard Colletta, « Nice : Pseudo-polémique sur le déplacement de la statue de Garibaldi », nicerendezvous.com, . Consulté le 13 mars 2011.
  3. a b c d e f g et h Hervé Barelli, « La statue de Garibaldi », nicerendezvous.com. Consulté le 7 mai 2011.
  4. Notice no PA06000033, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. a et b « Joseph Garibaldi, un grand niçois 1807 - 1882 », site officiel de la ville de Nice. Consulté le 7 mai 2011.
  6. « Déplacement de la statue Garibaldi »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), site de Jacques Peyrat, . Consulté le 12 mars 2011.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Paul Potron, Fabrice Ospedale, « La statue de Garibaldi à Nice, un feuilleton politique et artistique », Nice Historique, n° 2, 2007, p. 185-207.
  • Agulhon Maurice, « Le mythe de Garibaldi en France de 1882 à nos jours », in Agulhon Maurice, Histoire vagabonde II, Idéologie et politique dans la France du XIXe siècle, Paris, Gallimard, 1988, p. 85-131.
  • Grévy Jérôme, « Les lieux français de la mémoire garibaldienne », », in Grévy Jérôme, Heyriès Hubert, Maltone Carmela, Garibaldi et Garibaldiens en France et en Espagne. Histoire d’une passion pour la démocratie, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 2011, p. 209-224.
  • Grévy Jérôme, Garibaldi, Paris, Presses de Sciences Po, 2001, 379 p.
  • Courrière Henri, « L’identité politique de Nice. Mémoire et monuments publics de 1860 à 1914 », in Pellegrinetti Jean-Paul (dir.), La Méditerranée en passion. Mélanges d’histoire contemporaine offerts à Ralph Schor, Paris, Classiques Garnier, 2015, p. 497-520.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]