Mononegavirales

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Les Mononegavirales sont un ordre de virus à ARN monocaténaire de polarité négative (groupe V de la classification Baltimore) et à génome non segmenté. On y trouve notamment les familles suivantes :

Un nombre important de maladies humaines, établies (oreillons, rougeole, rage) ou émergentes (maladie à virus Ebola, fièvre hémorragique, maladie de Borna, infection à virus Nipah ou à virus Hendra, sont causées par des virus de cette catégorie.

Structure[modifier | modifier le code]

Les virions possèdent une enveloppe et une hélice de nucléocapsides contenant de l'ARN génomique et une ARN polymérase ARN-dépendante. Le génome contient de 6 à 10 gènes, qui peuvent coder davantage de protéines à travers un processus d'édition des ARN messagers.

Structure taxinomique[modifier | modifier le code]

Familles, genres et espèces de Mononegavirales
Famille Sous-famille Genre Espèce (* signifie « espèce-type »)
Bornaviridae
Virus de la maladie de Borna Virus de la maladie de borna*
Filoviridae
Marburgvirus Marburgvirus du lac Victoria *
Ebolavirus ebolavirus Zaire *
ebolavirus Côte d'Ivoire
ebolavirus de Reston
ebolavirus Soudan
Paramyxoviridae Paramyxovirinae Respirovirus Virus bovin parainfluenza 3
Virus humain parainfluenza 3
Virus humain parainfluenza 1
Virus de Sendai*
Virus Siméen 10
Morbillivirus Virus canin de la maladie de Carré
Morbillivirus des cétacés
Virus des dauphins de la maladie de Carré
virus de la rougeole *
virus de la Peste-des-petits-ruminants
Phocine distemper virus
Virus de la peste bovine
Rubulavirus Virus humain parainfluenza 2
Virus humain parainfluenza 4
Virus de l'homme parainfluenza 4a
Virus Mapuera
Virus ourlien ou virus des Oreillons*
rubulavirus Porcin
Virus siméen 5
Virus siméen 41
Henipavirus Virus Hendra *
Virus Nipah
Avulavirus paramyxovirus aviaire
Virus de la maladie de Newcastle
Pneumovirinae Pneumovirus Virus syncytial du système respiratoire humain*
Virus syncytial du système respiratoire bovin
Virus de la pneumonie murine
Metapneumovirus Metapneumovirus aviaire*
Metapneumovirus humain
Virus de la famille paramyxovirale qui ne sont pas assignés à un genre paramyxovirus Tupaia
Virus Fer-de-Lance
Menangle virus
Nariva virus
Tioman virus
Rhabdoviridae
Vesiculovirus Carajas virus
Chandipura virus
Cocal virus
Isfahan virus
Maraba virus
Piry virus
Virus de la stomatite vésiculeuse Alagoas
Virus de la stomatite indienne*
Virus de la stomatite de New Jersey
Lyssavirus Lyssavirus de la chauve souris australienne
Duvenhage virus
Lyssavirus de la chauve-souris européenne
Virus de la chauve-souris de Lagos
Mokola virus
Virus de la rage*
Ephemerovirus Adelaide River virus
Berrimah virus
Virus de la fièvre éphémère bovine *
Novirhabdovirus Hirame rhabdovirus
Virus de la nécrose hématopoïétique
Septicémie hémorragique virale
Virus de la tête de serpent
Cytorhabdovirus Barley yellow striate mosaic virus
Broccoli necrotic yellows virus
Festuca leaf streak virus
Lettuce necrotic yellows virus *
Northern cereal mosaic virus
Sonchus virus
Strawberry crinkle virus
Wheat American striate mosaic virus
Nucleorhabdovirus Datura yellow vein virus
Eggplant mottled dwarf virus
Maize mosaic virus
Potato yellow dwarf virus *
Rice yellow stunt virus
Sonchus yellow net virus
Sowthistle yellow vein virus
De nombreux virus dans la famille des rabdoviridae qui ne sont pas assignés à un genre

Cycle de vie[modifier | modifier le code]

Entrée[modifier | modifier le code]

Les particules virales pénètrent une cellule en se liant à un récepteur membranaire (par exemple l'acide sialique) et induisent la fusion entre l'enveloppe virale et la membrane cellulaire. Les éléments qui composent l'intérieur du virus pénètrent alors le cytoplasme.

Synthèse d'ARNm[modifier | modifier le code]

La séquence génomique ne code pas des protéines. Les séquences complémentaires doivent d'abord être transcrites par de l'ARN-polymérase. Cette incapacité du génome à la production de protéines est dû au transport, par le virion, du RDRP. Ceci contraste avec le volet positif des virus qui peuvent synthétiser le RDRP une fois à l'intérieur de la cellule.

Le RDRP libéré de la particule virale se lie à l'unique site promoteur à l'extrémité 3' du génome et commence la transcription. Il se crée une polarité de transcription, où les gènes près de l'extrémité 3' du génome sont transcrits en plus grande abondance, contrairement à celles vers l'extrémité 5' (les moins susceptibles d'être transcrites). le virus est en mesure d'utiliser cette polarité comme une forme de régulation transcriptionnelle. En conséquence, la plupart des génomes commencent avec le gène de la protéine nucléocapsides et finissent avec le gène de la RDRP.

La synthèse des protéines et du génome[modifier | modifier le code]

Une fois que la production de l'ARNm a commencé, la protéine de traduction cellulaire est utilisée pour produire des protéines virales qui s'accumulent dans le cytoplasme.

Assemblage et sortie[modifier | modifier le code]

Les nouvelles protéines virales et le génome s'auto-assemblent près de la membrane cellulaire. Les nouveaux virions utilisent la membrane à leur avantage, en prélevant une partie de celle-ci. La nouvelle particule virale infecte une autre cellule et le cycle se répète.

Édition de l'ARN[modifier | modifier le code]

L'édition de l'ARN est un mécanisme utilisé par certains membres du genre mononegavirales pour produire plusieurs protéines à partir d'un seul gène. Cela se produit lorsque l'ARN polymérase-ARN dépendante insère des résidus supplémentaires dans l'ARNm. Cela crée un décalage du cadre de lecture ouvert et modifie donc la séquence d'acides aminés codés par l'ARNm.

Évolution[modifier | modifier le code]

Comme avec d'autres rétrovirus, qui n'ont pas un intermédiaire ADN, les espèces de Mononegavirales sont capables d'évoluer à un rythme rapide. Un haut taux de mutation se produit dans la production de nouveaux génomes (jusqu'à 1 pour 1000 bases).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Référence biologique[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • C. Büchen-Osmond, 2003, « 01. Mononegavirales », in ICTVdB - The Universal Virus Database, version 3, sur www.ncbi.nlm.nih.gov (site accédé le ).
  • S. Dewhurst, 2003, University of Rochester Medical Center Department of Microbiology and Immunology Selected Virology Lecture Notes, sur www.urmc.rochester.edu (document PDF accédé le )
Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Mononegavirales.