Mohamed Abbou (homme politique tunisien)

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Mohamed Abbou
محمد عبو
Illustration.
Mohamed Abbou en 2019.
Fonctions
Ministre d'État
Ministre tunisien chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption

(6 mois et 6 jours)
Président Kaïs Saïed
Chef du gouvernement Elyes Fakhfakh
Gouvernement Fakhfakh
Prédécesseur Kamel Morjane (Fonction publique)
Successeur Hasna Ben Slimane (Fonction publique)
Secrétaire général du Courant démocrate

(1 an, 4 mois et 12 jours)
Prédécesseur Ghazi Chaouachi
Successeur Mohamed Hamdi (intérim)
Ghazi Chaouachi

(2 ans, 9 mois et 26 jours)
Prédécesseur Parti créé
Successeur Ghazi Chaouachi
Secrétaire général du Congrès pour la République

(4 ans, 9 mois et 12 jours)
Prédécesseur Haythem Belgacem (intérim)
Moncef Marzouki (président)
Naziha Réjiba
Successeur Imed Daïmi
Ministre chargé de la Réforme administrative

(6 mois et 6 jours)
Président Moncef Marzouki
Chef du gouvernement Hamadi Jebali
Gouvernement Jebali
Constituant de la première circonscription de Nabeul

(4 mois et 8 jours)
Élection 23 octobre 2011
Successeur Souhir Dardouri[1]
Biographie
Nom de naissance Mohamed Mehrzi Abbou
Date de naissance (57 ans)
Lieu de naissance Tunis, Tunisie
Nationalité tunisienne
Parti politique Congrès pour la République (2001-2013)
Courant démocrate (2013-2020)
Indépendant (2020- )
Conjoint Samia Abbou
Diplômé de Université de Tunis - El Manar
Profession Avocat
Religion Islam

Mohamed Abbou (arabe : محمد عبو), de son nom complet Mohamed Mehrzi Abbou (arabe : محمد المحرزي عبو), né le à Tunis, est un avocat et homme politique tunisien.

Il est ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la Réforme administrative dans le gouvernement Hamadi Jebali, de décembre 2011 à juin 2012. Secrétaire général du Congrès pour la République (CPR) de mai 2012 à mars 2013, il occupe la même fonction dans son propre parti, le Courant démocrate, jusqu'en mars 2016 et depuis avril 2019. En février 2020, il est nommé ministre d'État, ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, au sein du gouvernement Fakhfakh.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Après avoir obtenu une maîtrise en droit et un diplôme d'études approfondies en sciences criminelles, il soutient le une thèse de doctorat en droit privé à l'université de Tunis - El Manar, intitulée Limites de la liberté de presse.

Militantisme[modifier | modifier le code]

Avocat auprès de la Cour de cassation de Tunis, Mohamed Abbou se fait connaître par son militantisme en faveur des droits de l'homme. Il est le fondateur de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques et membre du Conseil national pour les libertés en Tunisie[2]. Il a également été membre du comité directeur de l'Association des jeunes avocats, membre du bureau exécutif du Centre de Tunis pour l'indépendance de la justice et du barreau[3] et membre dirigeant d'un parti politique, le Congrès pour la République.

Il est arrêté le et condamné le 29 avril à trois ans et six mois de prison ferme à la suite de ses articles publiés sur Tunisnews, un site web d'opposition au régime de Zine el-Abidine Ben Ali, plus précisément à la suite de l'article intitulé Ben Ali - Sharon dans lequel il compare Ben Ali au Premier ministre israélien Ariel Sharon[4],[3].

Responsabilités politiques[modifier | modifier le code]

Mohamed Abbou, durant son premier mandat de ministre avec le ministre estonien des Affaires étrangères, Urmas Paet, en mars 2012.

Après la révolution de 2011 et le renversement du régime Ben Ali, il est élu le 23 octobre 2011 comme membre de l'assemblée constituante dans la première circonscription de Nabeul, avant d'être nommé le 24 décembre comme ministre auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme administrative dans le gouvernement Hamadi Jebali. À la suite de cette dernière nomination, il préfère démissionner de la constituante afin de se consacrer à son ministère.

Le , à l'issue du conseil national du CPR, Abbou est élu secrétaire général du parti en remplacement d'Abderraouf Ayadi[5]. Le 30 juin, il annonce sa démission du gouvernement lors d'une conférence de presse au siège du CPR : il justifie sa décision par ses prérogatives limitées qui ne lui permettent pas, selon ses dires, de combattre la corruption[6]. Au terme du congrès du parti, il est confirmé le 26 août dans ses fonctions de secrétaire général du CPR[7].

Il présente sa démission de son parti le avec l'intention de créer un nouveau parti social-démocrate[8], avant de se raviser le 22 février[9]. Le 14 mars, il présente une nouvelle fois sa démission[10]. Le 12 juin, il annonce la naissance d'un nouveau parti, le Courant démocrate[11].

Le , Ghazi Chaouachi lui succède comme secrétaire général du Courant démocrate à l'occasion de son premier congrès électoral[12]. Le , il reprend la tête du parti, devenant dès lors son candidat pour la présidentielle de 2019, lors du deuxième congrès national[13]. Il est finalement éliminé dès le premier tour[14].

Le , il est nommé ministre d'État, ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption[15].

Le , il annonce, en marge d'une conférence de presse tenue au siège du ministère pour évoquer les réalisations de ses services, sa démission du secrétariat général du Courant démocrate, tout en dénonçant le parti islamiste Ennahdha[16]. Le 9 décembre, il quitte le Courant démocrate[17].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Mohamed Abbou est marié à Samia Abbou, membre de l'assemblée constituante[18] puis députée. Ils sont les parents de trois enfants.

Publications[modifier | modifier le code]

  • (ar) ضدّ التيار : تجربة من داخل الحكم [« Contre le courant, une expérience au sein du pouvoir »], Tunis, Dar el-Kitab,‎ [19],[20]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Deux nouveaux députés à l'Assemblée nationale constituante », sur mosaiquefm.net, .
  2. Wafa Sdiri, « Portrait de Mohamed Abbou, ministre chargé de la Réforme administrative », sur tunisienumerique.com, (consulté le ).
  3. a et b « Mohamed Abbou », sur categorynet.com (consulté le ).
  4. (ar) Mohamed Abbou, « Ben Ali - Sharon »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur tunisnews.net, .
  5. (en) Sana Ajmi, « CPR Elects New Secretary General »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur tunisia-live.net, .
  6. « Tunisie - Démission de Mohamed Abbou », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  7. « CPR : Abbou, secrétaire général du CPR, exit Samir Ben Amor », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  8. « Tunisie, Abbou démissionne du CPR et compte créer un nouveau parti », sur gnet.tn, (consulté le ).
  9. « Tunisie - Abbou confirme qu'il est toujours le SG du CPR et approuve le choix de Laârayedh », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  10. « Tunisie - Mohamed Abbou démissionne à cause de dysfonctionnements au sein du CPR », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  11. « Tunisie - Le Courant démocrate de Mohamed Abbou, le parti qui vise un État fédéral arabe », sur turess.com, (consulté le ).
  12. « Ghazi Chaouachi succède à Mohamed Abbou au poste de secrétaire général d'Attayar », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  13. « Mohamed Abbou, candidat du Courant démocrate (Attayar) à la présidentielle », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  14. « Présidentielle : le directeur de la campagne de Mohamed Abbou espère un État fort via la Kasbah et le Bardo », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  15. « Officiel : la composition du gouvernement Fakhfakh », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  16. « Mohamed Abbou quitte Attayar et la vie politique », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  17. « Démission de Mohamed Abbou du Courant démocrate », sur realites.com.tn, (consulté le ).
  18. « Tunisie : Samia Abbou, peut-elle faire contrepoids au sein du CPR ? », sur investir-en-tunisie.net, (consulté le ).
  19. « Mohamed Abbou publie un livre retraçant son expérience au pouvoir », sur espacemanager.com, (consulté le ).
  20. « Mohamed Abbou : entre aveux, révélations et accusations », sur leaders.com.tn, (consulté le ).