Miracinonyx

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Guépard américain

Le Guépard américain ou Miracinonyx est un genre éteint de félidés qui vivait en Amérique du Nord, du début du Pliocène à la fin du Pléistocène, il y a entre 5,3 millions d'années et 12 000 ans, morphologiquement similaire au guépard moderne (Acinonyx jubatus)[2]. Ce félin était connu à l'origine par des fragments de squelettes, mais des squelettes presque complets ont été plus récemment trouvés dans la caverne Natural Trap Cave (en), dans le nord du Wyoming[3].

Description[modifier | modifier le code]

Deux espèces communément identifiées sont M. inexpectatus et M. trumani. Parfois, une troisième espèce, M. studeri, est incluse, mais elle est plus souvent classée comme synonyme junior de M. trumani. Les deux espèces sont semblables au guépard moderne, avec les visages raccourcis et les cavités nasales dilatées pour augmenter la capacité en oxygène, et les pattes proportionnées pour la course rapide. Cependant, ces similitudes peuvent être héritées d'un ancêtre commun ou résulter d'une convergence évolutive. Le guépard américain était plus grand qu'un guépard moderne et de taille similaire à un couguar du Nord moderne. La masse corporelle était généralement d’environ 70 kg, avec une longueur de la tête et du corps de 170 cm, la longueur de la queue d’environ 92 cm et une hauteur des épaules de 85 cm[4],[5]. Les grands spécimens auraient pu peser plus de 95 kg[6].

Phylogénie[modifier | modifier le code]

Phylogénie des genres actuels de félins d'après Johnson et al. (2006)[7] :

   Felidae   
Pantherinae

 Neofelis



 Panthera



Felinae

 Pardofelis





 Caracal



 Leptailurus





 Leopardus




 Lynx





 Acinonyx



 Puma





 Felis




 Otocolobus



 Prionailurus










Les recherches sur le guépard américain sont contradictoires. On pensait à l'origine qu'il était l'un des premiers représentants du Puma, avant d'être reclassé dans les années 1970 en tant que proche parent du guépard[8]. Cela suggère que les ancêtres du guépard ont divergé de la lignée des Puma dans les Amériques et ont émigré dans le Vieux Monde, une affirmation réitérée en 2006 par Johnson et al.[9], et en 2015 par Dobrynin et al.[10]. Cependant, d’autres recherches menées par Barnett et Faurby, après avoir examiné l’ADN mitochondrial et réformé la morphologie, ont suggéré d’inverser la reclassification: le guépard américain a développé des caractéristiques analogues à celles du guépard par une évolution parallèle, mais le genre est très étroitement lié au Puma[11],[12]. De plus, Faurby note qu'aucun fossile du genre Acinonyx n'a été trouvé en Amérique du Nord et aucun fossile du genre Miracinonyx ailleurs. Cependant, O'Brien et al. (2016) mettent en doute l'homoplasie supposée entre les deux genres, car rien ne permettrait de conclure, que ce soit par l'anatomie ou par la génétique, en faveur d'une relation homologue entre Acinonyx et Miracinonyx[13]. L'origine du guépard moderne est également discutée. Cependant, on pense que Miracinonyx a évolué à partir d'ancêtres ressemblant au Puma, que ce soit dans l'Ancien Monde ou dans le Nouveau Monde.

Le Puma et Miracinonyx trumani se seraient séparés à partir d'un ancêtre commun il y a environ trois millions d'années[11]. Miracinonyx inexpectatus est plus mal connu, bien qu'il s'agisse probablement d'une version plus primitive de Miracinonyx trumani[14].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. http://www.sciencemag.org/content/205/4411/1155
  2. « Miracinonyx Adams 1979 (American cheetah) », Fossilworks website (consulté le )
  3. « Late Pleistocene, paleoecology and large mammal taphonomy, Natural Trap Cave, Wyoming », National Geographic Research & Exploration, (consulté le )
  4. « Extinct American Cheetah, Miracinonyx inexpectatus » [archive du ], San Diego Zoo factsheet, (consulté le )
  5. « Miracinonyx », sur prehistoric-wildlife.com (consulté le ).
  6. T.M. Caro, Cheetahs of the Serengeti Plains : Group Living in an Asocial Species, Chicago, University of Chicago Press, , 500 p. (ISBN 978-0-226-09433-5)
  7. (en) W. E. Johnson, E. Eizirik, J. Pecon-Slattery, W. J. Murphy, A. Antunes et al., « The late Miocene radiation of modern Felidae: a genetic assessment », Science, vol. 311, no 5757,‎ , p. 73-77 (DOI 10.1126/science.1122277).
  8. Daniel B. Adams, « The Cheetah: Native American », Science, vol. 205, no 4411,‎ , p. 1155–1158 (PMID 17735054, DOI 10.1126/science.205.4411.1155)
  9. Johnson, W.E., Eizirik, E., Pecon-Slattery, J., Murphy, W.J., Antunes, A., Teeling, E. et O'Brien, S.J., « The Late Miocene radiation of modern Felidae: A genetic assessment », Science, vol. 311, no 5757,‎ , p. 73–77 (PMID 16400146, DOI 10.1126/science.1122277, lire en ligne)
  10. Pavel Dobrynin, Shiping Liu, Gaik Tamazian, Zijun Xiong, Andrey A. Yurchenko, Ksenia Krasheninnikova, Sergey Kliver, Anne Schmidt-Küntzel et Klaus-Peter Koepfli, « Genomic legacy of the African cheetah, Acinonyx jubatus », Genome Biology, vol. 16,‎ , p. 277 (ISSN 1474-7596, PMID 26653294, PMCID 4676127, DOI 10.1186/s13059-015-0837-4)
  11. a et b Ross Barnett, Ian Barnes, Matthew J. Phillips, Larry D. Martin, C. Richard Harington, Jennifer A. Leonard et Alan Cooper, « Evolution of the extinct Sabretooths and the American cheetah-like cat », Current Biology, vol. 15, no 15,‎ , R589–R590 (PMID 16085477, DOI 10.1016/j.cub.2005.07.052)
  12. S. Faurby, L. Werdelin et J. C. Svenning, « The difference between trivial and scientific names: There were never any true cheetahs in North America », Genome Biology, vol. 17,‎ , p. 89 (ISSN 1474-7596, PMID 27150269, PMCID 4858926, DOI 10.1186/s13059-016-0943-y)
  13. Stephen J. O’Brien, Klaus Peter Koepfli, Eduardo Eizirik, Warren Johnson, Carlos Driscoll, Agostinho Antunes, Anne Schmidt-Kuntzel, Laurie Marker et Pavel Dobrynin, « Response to Comment by Faurby, Werdelin and Svenning », Genome Biology, vol. 17,‎ , p. 90 (ISSN 1474-760X, PMID 27150130, PMCID 4858819, DOI 10.1186/s13059-016-0942-z)
  14. Haaramo, Mikko, « Mikko's Phylogeny Archive - Felidae: Felinae – small cats » [archive du ], (consulté le )