Micheline (transport)

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Micheline (types 16 à 23)
Description de cette image, également commentée ci-après
Micheline XM 5005 Est (type 22) de 1936
à la cité du train de Mulhouse.
Identification
Exploitant(s) État, PLM, Est,
NordSNCF
Type autorail
Constructeur(s) André Michelin
Effectif 26 / 52 / 10
Service commercial de 1933 à 1952
Capacité 36 / 56 / 96
Caractéristiques techniques
Types 16 à 22
Disposition des essieux C'3' / D'4'
Roulement pneu-rail
Moteur Hispano à essence
 Cylindres 12 cyl. en V
Puissance 162 / 184 kW
à 3000 tr/min
Masse en service 7.3 / 14.8 t
Longueur HT … / 17.31 m
Vitesse maximale 90 / 105 km/h   
Type 23
Disposition des essieux 4'D'4'
Roulement pneu-rail
Moteur Panhard
 Cylindres 12 cyl. en V
Puissance 294 kW
à … tr/min
Longueur 30.360 m
Vitesse maximale 135 km/h   

Une micheline est un autorail léger, dont les roues sont équipées de pneus spéciaux, mis au point par la société Michelin dans les années 1930.

Par extension, d'autres autorails ont ensuite été familièrement désignés par le mot « micheline ».

Le pneu-rail

Pneu spécial pour autorail à pneus de Michelin
Prototype Micheline type 5 qui le a effectué Paris - Deauville en 2h03 (à 107 km/h de moyenne) battant de 32 min le rapide de luxe.
La première Micheline opérationnelle (type 11 de 1932) avait l'apparence d'un autocar doté d'une semi-remorque.
Micheline de type 22.

Cette invention, due à André Michelin, dans les années 1930[1] avait pour objectif d'améliorer le confort des voyageurs. Elle a nécessité la mise au point d'un pneu-rail creux spécial, capable de rouler sur la surface de roulement réduite offerte par le champignon du rail, de franchir les aiguillages et aussi capable de résister à la charge de véhicules ferroviaires. Ce pneu dont la première version a été brevetée en 1929, sera par la suite réalisé avec une structure métallique plus résistante. Le guidage de la roue sur le rail est assuré par un boudin métallique solidaire de la jante. Il fallut également construire des véhicules assez légers, en utilisant des techniques venues de l'aviation, avec une caisse en duralumin rivetée. Le premier prototype de micheline fut présenté aux compagnies ferroviaires en 1931.

Pour assurer la promotion de son invention, Marcel Michelin, le fils d'André Michelin, organisa une démonstration le . Pour l'occasion, il convia André Citroën et sa femme, le directeur du réseau de l'État, quelques officiels, et des journalistes. A 12h44, soit 2h14 après son départ la Micheline prototype N°5 entre en gare de Deauville. Partie à 10h30 pour un aller et retour entre Paris Saint-Lazare et Deauville, elle parcourt au retour la distance de 219,2 km qui sépare les deux gares en 2h 03, soit une vitesse de 107 km/h de moyenne avec des pointes à 130 km/h. Cette vitesse élevée pour l'époque assure une large publicité au procédé.

Historique

Micheline type 11

En 1932, fut mis en service la « micheline 24 places », baptisée type 11, dont onze exemplaires furent fabriqués. Très similaire à un véhicule routier, elle était composée d'un tracteur à trois essieux (essieu moteur central) et d'une semi-remorque équipée d'un bogie à deux essieux à l'arrière. La caisse de la remorque était à ossature en aluminium revêtue de contreplaqué. Comme elles n'avaient qu'un poste de conduite à l'avant, il était nécessaire de les retourner en fin de parcours. Les premières furent mises en service par la compagnie des chemins de fer de l'Est le sur la ligne Charleville-Givet. Ces autorails furent retirés de la circulation en 1939.

Plusieurs michelines furent construites aux États-Unis par la compagnie Budd (célèbre pour son utilisation innovante de l'acier inoxydable).

Micheline type 16

En 1933, fut mise en service la Type 16 de 36 places assises, d'un type ferroviaire plus classique, munie de deux bogies de trois essieux et équipée d'un poste de conduite surélevé au-dessus du toit, qui la rendait réversible. Elle pouvait être utilisée en couplage. Sa vitesse maximale était de 90 km/h. Le moteur à essence était un Hispano de 12 cylindres en V de 220 ch à 3 000 tr/min. Le poids à vide en ordre de marche était de 8 tonnes, la charge normale de 4 tonnes. La forte adhérence du pneu sur le rail permettait des accélérations et des freinages spectaculaires, d'où l'intérêt pour des services à arrêts fréquents. Lancée à 90 km/h l'engin s'arrêtait en une quarantaine de mètres ! 26 michelines de 36 places type 16 seront construites en 1934 et 1935. l'État en commandera 19 exemplaires numérotés ZZy 24221 à 24239. Elles seront renforcées de 2 autorails de type 17, les ZZy 24261 et 24262 avec le profil arrière effilé.

En 1933, le PLM mettra en service au dépôt de Grenoble ses 2 premières Michelines ZZR 1 et 2 qui, après des essais sur la ligne Lyon - Grenoble (trajet effectué en 1h05) et sur la ligne des Alpes, seront transférées le au dépôt de Besançon.

Micheline type 20 à 22

En 1934, apparaît un modèle allongé de deux mètres offrant 56 places et équipé de deux bogies à quatre essieux. Ce modèle était jumelable, mais nécessitait deux conducteurs, seul le frein étant couplé grâce à une conduite générale à air comprimé (système Westinghouse). Entre 1934 et 1937, 52 exemplaires seront mis en service.

L'État commande :

  • deux type 20 en 1934 : les ZZy 24271 et 24272
  • treize type 21 en 1935 : les ZZy 24273 à 24287
  • sept type 22 en 1936 : les ZZ 24288 à 24295

En 1935, un autorail destiné au réseau PO-Midi fut présenté par Dunlop, concurrent de Michelin, et construit par les établissements Fouga, d'où le nom 'Fouga-Dunlop'. Ce prototype, qui n'eut pas de suite, avait 2 bogies de 4 essieux dont les 2 extrêmes avaient des roues métalliques classiques assurant le guidage sur le rail et les 2 intermédiaires équipées de pneumatiques sans boudin assurant le portage.

Micheline type 23

Micheline de type 23 à châssis articulé mais caisse unique, 1936.

En , Michelin présente un autorail de 96 places (dont 16 strapontins), le type 23, constitué d'une caisse unique, de 30,36 m de long, montée sur trois bogies de quatre essieux. Le moteur Panhard, un 12 cylindres de 400 ch était placé sur le bogie central qui pouvait se déplacer transversalement, la caisse reposant sur les bogies porteurs d'extrémités. Il y avait une cabine de conduite à chaque extrémité. La vitesse maximale était de 135 km/h. Entre 1936 et 1938, l'État se porte acquéreur de 10 exemplaires immatriculés ZZ 24241 à 24250. Ces engins ont circulé en France jusqu'en 1952.

Micheline articulée type 33

Micheline électrique de type 136 pour la banlieue Ouest de Paris, 1939.

En 1936, Michelin sort le type 33, une rame articulée de trois éléments sur 4 bogies, les deux bogies centraux étant motorisés chacun par un moteur Hispano-Suiza de 250 ch (184 kW) disposés dans l'élément central. Les caisses d'extrémité accueillent l'une 48 passagers de première classe l'autre 60 places de seconde. Un poste de conduite est implanté à chaque extrémité. La rame mesure 45,2 m.

Utilisation

Ce type de matériel a circulé sur les lignes des anciennes compagnies, puis de la SNCF pendant de nombreuses années. Des michelines, adaptées pour la voie étroite (Type 51 et 52), seront mises en service également dans des réseaux coloniaux en Afrique, en Indochine et à Madagascar[2].

Concernant le Type 51, il reste deux exemplaires roulants à Madagascar, où un service de michelines touristiques est encore en exploitation (à Antananarivo et à Fianarantsoa, une troisième ne roule plus et se trouve en attente de décision suite à accident aux ateliers d'Antananarivo)[3]. Une quatrième micheline malgache, entièrement restaurée, est exposée de manière permanente au musée « L'Aventure Michelin », à Clermont-Ferrand[4],[5]

Un exemplaire de micheline type 22 à 56 places est exposé à la Cité du train de Mulhouse.

Sources, notes et références

  1. Invention de la micheline, trainduvivarais.org
  2. En 1937, selon l'article de Labbé cité en bibliographie, les michelines y assuraient le service Tamatave-Antananarivo, soit 369 km parcourus en 9 heures, soit 44 km/h de vitesse commerciale, et les pneus avaient une durée de 20 000 km.
  3. Club Micheline
  4. L'Aventure Michelin : visite virtuelle
  5. Un autre est a Fianarantsoa. (File:Fianarantsoa rail 14.JPG et File:Fianarantsoa rail 12.JPG)

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Yves Broncard, Yves Machefert-Tassin, Alain Rambaud, Autorails de France (Tome 1), éditions La Vie du rail, Paris, 1997 (ISBN 2-90280839-9)
  • Gaston Labbé, Les Autorails dans les colonies françaises, réédition dans la revue Chemin de fer régionaux et urbains N° 281 (2000) d'un article paru en 1937 dans la revue Traction nouvelle, comprenant un développement sur les Michelines malgaches.
  • Bernard Bathiat, Autorails et michelines, mémoire en images, Alan Sutton, 2007, 128 p. (ISBN 2849105589)
  • Editions ATLAS Collections, Passion des trains, DVD "La grande époque de l'autorail en France" Archives SNCF.

Liens externes