Michel Serres

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Michel Serres, né le à Agen (Lot-et-Garonne), est un philosophe, historien des sciences et homme de lettres français, élu à l'Académie française le 29 mars 1990.

Biographie

D’origine gasconne, il entre à l’École navale en 1949Brest), puis à l’École normale supérieure de la rue d'Ulm en 1952Paris), où il obtient l’agrégation de philosophie en 1955. De 1956 à 1958, il sert dans la Marine française, et participe à l’expédition de Suez. En 1968, il obtient un doctorat ès lettres.

Il fréquente Michel Foucault lorsque tous deux enseignent à Clermont-Ferrand (ainsi, d’ailleurs, que Jules Vuillemin). Ils échangent alors régulièrement sur des thèmes qui prendront corps dans le livre Les Mots et les Choses. Il participe brièvement à l’expérience de Vincennes, puis part pour enseigner aux États-Unis, avec l’appui de René Girard.

À partir de 1969, il est professeur d’histoire des sciences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ainsi qu’à l’université Stanford depuis 1984. Élu à l’Académie française le , il occupe le fauteuil no 18, anciennement occupé par Edgar Faure.

Il a lancé et dirigé le Corpus des œuvres de philosophie en langue française aux éditions Fayard. Il parraine la bibliothèque universitaire de l’École centrale de Lyon.

Dans les années 1980, il apparaît dans certains films du cinéaste québécois Pierre Perrault.

En 1994, il est nommé président du conseil scientifique de La Cinquième, la chaîne de « télévision de la connaissance, du savoir et de l'emploi », lancée par Jean-Marie Cavada, sur décision du gouvernement d'Édouard Balladur.

Le philosophe s’engage dans une voie proprement littéraire et artistique en avril 2008 alors qu’il prépare une œuvre-spectacle pour la ville du Mans. Le thème est la conservation du patrimoine, de la cathédrale, du vieux-Mans et du bestiaire représenté dans la ville. La représentation unique eut lieu le 11 mai.

Michel Serres participe chaque dimanche depuis 2004 à la chronique de France Info Le Sens de l'info avec Michel Polacco.

Il a été nommé officier de l'ordre national du Mérite en 1987[1], puis promu commandeur en 1997[2] ; il a également été nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1985, puis promu officier en 1993[3], commandeur en 2001[4] puis grand officier le 14 juillet 2010.

En 2012, l'université de Cologne lui décerne le prix Maître Eckhardt, récompensant un penseur de l'« identité ». Il est le deuxième français à le recevoir après Claude Lévi-Strauss (en 2003).

En 2013, il est l'un des lauréats du prix Dan David, qui récompense une oeuvre transdisciplinaire ayant contribué à l'amélioration de la société.

Michel Serres est un enthousiaste de Wikipédia comme collection de connaissances, comme une entreprise « non gouvernée par des experts » de connaissance partagée[5].

Présentation de l'œuvre

La première partie de l'œuvre de Michel Serres, philosophe épistémologue se concentre sur la problématique morale des progrès de la science et de ses effets. Comment créer une éthique, envisager une déontologie quand science et violence s'allient[6] ? Réfutant tout déterminisme scientifique, la philosophie de Michel Serres s'appuie sur le principe d'incertitude de Werner Heisenberg comme métaphore de la liberté et de l'inattendu. Le premier livre publié de Michel Serres est consacré à Leibniz et au calcul différentiel. Il donne l'ouverture de son approche philosophique du côté des sciences, et se place sous l'égide de la philosophe Simone Weil[7] et de Henri Bergson[8] pour aborder les problèmes moraux de la violence, de la condition ouvrière et du messianisme marxiste face à la science. La seconde thématique, présente le dépassement de l'industrie manufacturière par l'impact de la communication issue et transformée par les découvertes scientifiques. Présente dans ses cinq livres consacrés à Hermès, dieu grec des commerçants et de la communication, Michel Serres y tente une herméneutique des impacts de la science dans le monde contemporain. Le thème des messagers est également présent dans son livre consacré aux anges en 1993. La Légende des Anges peut-être lu comme une métaphore du rôle du philosophe qui annonce et montre l'état du monde contemporain.

Mais l'un de ses thèmes majeurs, décliné depuis sur plusieurs livres (Le Mal propre, Biogée, La Guerre mondiale), est attaché au Contrat naturel, publié en 1990. Dix ans auparavant, le philosophe est invité au Japon à une conférence organisée en marge du G7, avec une vingtaine de scientifiques et intellectuels venus du monde entier, dont Jean Dausset (futur) prix Nobel de médecine et François Grosqui, qui dirigeait l'Institut Pasteur. L'échec de cette réunion, qui avait pour ambition de réfléchir aux fondements d'une éthique universelle, amènera Serres à interroger la question écologique à travers la philosophie du droit. Il remarque que tout ce qui n'est pas le genre humain est exclu de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 D'où son idée de poser le principe d'un nouveau droit, non exclusivement réservé à l'espèce humaine. Pas de droit de la nature, dit-il, sans un « contrat naturel ». La Terre, affirmait-il, doit devenir un sujet de droit.[réf. nécessaire]


Profondément optimiste[9],[10], sa philosophie a pu être critiquée pour sa naïveté, son scientisme[11], ou ses approximations[12]. Usant d'un vocabulaire choisi[13],[14], parfois difficile et métaphorique, elle repose sur une volonté de transposer des théories mathématiques ou physiques, qui permettent à ses yeux de transformer et éclairer notre monde. Cherchant à décloisonner le savoir, Michel Serres tente d'établir des liens, de lancer des ponts, d'entremêler savoirs scientifiques et littéraires pour réconcilier deux cultures qui pour lui n'en font qu'une.

Dans Esthétiques sur Carpaccio, Michel Serres, rejoint Emmanuelle Delrieu ( diplomée en philosophie de l'art et dont il admire fort le discours ) .[réf. nécessaire] en écrivant dans une langue ouvertement poétique et présente sa philosophie comme un voyage autour des passions et des tribulations d'Hermès à travers les catégories de cartographie, de topologie et d'isomorphisme par l'analyse sémiologique des tableaux de Vittore Carpaccio.


Sokal et Bricmont[15] ont critiqué son style dans leur livre polémique Impostures intellectuelles, puisque eux-mêmes partisans de la philosophie analytique anglo-saxonne refusent aux philosophes et sociologues l'utilisation des métaphores scientifiques hors de leurs contextes définies par le champ contextuel concerné[16]. L'écriture de Michel Serres peut en effet alterner en un même paragraphe des métaphores scientifiques qui seront explicitées par des références à l'Antiquité gréco-romaine (Hermès en est un bon exemple), l'étymologie d'un mot, voire de mots inventés par le philosophe à partir de leur racine(s) grecque ou latine, par exemple « hominescence » construit à partir du mot latin homo/homme et du suffixe « -escence »[17] (qui émet, qui grandit), qui fait écho au mot français théologique omniscience (du latin tout savoir)[18], pour décrire un nouvel âge de l'homme, d'une nouvelle humanité annoncée qui se crée elle-même par la technique un nouveau corps face à la mort et à la douleur et une nouvelle relation à la nature[19]. Dès Statues, Michel Serres aborde le thème de la mort, du fétiche, de l'art, de la religion, dans une suite d'articles qui commence par une réflexion sur l'explosion de la navette Challenger. Il veut y montrer comment notre monde contemporain est à la fois le récipiendaire de la civilisation gréco-romaine - par exemple à travers la fonction sacrificielle de la statue chez les romains - et de la voiture aujourd'hui, au travers du plan de Paris qu'il compare à celui d'une ville romaine tout en montrant l'impact des découvertes scientifiques et artistiques ; la tour Eiffel ou La Porte de l'enfer de Rodin[20].

La réflexion entamée par Michel Serres sur les sciences leurs histoires et leurs impacts[21], amène le philosophe à concevoir son écriture et sa pensée comme autant de projections, de déplacements de transpositions du domaine scientifique vers le domaine littéraire. Il développe ainsi sa réflexion sur la topologie dans L'Hominescence (2001) ou selon la thèse de l'auteur « notre habitat se fait topologie » grâce à l'internet et au portable. Le message confond voix et écrit, et celui-ci se met au service de la voix démocratique par une profonde mutation anthropologique. L'écriture de Michel Serres se fait alors plus légère, personnage médiatique il fait régulièrement passer son optimisme philosophique dans des émissions de radio[22] où il parle volontiers un langage qui le situe dans le prolongement d'un Gaston Bachelard[23]. Grand orateur, il a donné des conférences aux quatre coins du monde.

Le 1er mars 2011, en séance solennelle à l'Académie sur le thème « Les nouveaux défis de l'éducation », Michel Serres prononce le discours « Petite Poucette », en référence à une génération dont il explique qu'elle connaît des mutations profondes, des transformations hominescentes rarissimes dans l'histoire[24] (extrait) :

« Il ou elle n’a plus le même corps, la même espérance de vie, n’habite plus le même espace, ne communique plus de la même façon, ne perçoit plus le même monde extérieur, ne vit plus dans la même nature ; né sous péridurale et de naissance programmée, ne redoute plus la même mort, sous soins palliatifs. N’ayant plus la même tête que celle de ses parents, il ou elle connaît autrement. »

Il tirera un livre de cette conférence, Petite Poucette, énorme succès d'édition avec plus de 200 000 exemplaires vendus en France. Dans cette courte fable il décrit la

révolution de l'enseignement grâce aux nouvelles technologies, la révolution, incarnée par une jeune fille qui de ses pouces habiles pianote sur le clavier de son portable.

En février 2014, Michel Serres a également publié Pantopie, un livre d'entretiens avec Martin Legros et Sven Ortoli, journalistes à Philosophie Magazine, qui récapitule l'ensemble de son œuvre à ce jour et fait le portrait d'un homme qui a connu la guerre et vécu, parfois anticipé, les grandes révolutions du XXe siècle. Dans son dernier ouvrage, Yeux, paru au mois d'octobre 2014, il renverse le mythe de la caverne platonicienne et propose de prendre la nuit étoilée, plutôt que le jour, comme modèle de notre savoir.

Œuvres

  • 1968 : Le Système de Leibniz et ses modèles mathématiques, Presses universitaires de France, rééd. 1982
  • 1969 : Hermès I, la communication, Éditions de Minuit, Paris, rééd. 1984
  • 1972 : Hermès II, l'interférence, Éditions de Minuit, Paris
  • 1974 : Hermès III, la traduction, Éditions de Minuit, Paris
  • 1974 : Jouvences. Sur Jules Verne, Éditions de Minuit, Paris
  • 1975 : Auguste Comte. Leçons de philosophie positive, (en collaboration), tome I, Hermann
  • 1975 : Esthétiques sur Carpaccio, Hermann
  • 1975 : Feux et signaux de brume. Zola, Grasset, (ISBN 2-246-00258-3)
  • 1977 : Hermès IV, La distribution, Éditions de Minuit, Paris, rééd. 1981
  • 1977 : La Naissance de la physique dans le texte de Lucrèce, Éditions de Minuit, Paris
  • 1980 : Hermès V, Le passage du Nord-ouest, Éditions de Minuit, Paris
  • 1980 : Le Parasite, Grasset, Paris
  • 1982 : Genèse, Grasset, Paris
  • 1983 : Détachement, Flammarion, Paris
  • 1983 : Rome. Le livre des fondations, Grasset, Paris
  • 1985 : Les Cinq Sens, Grasset, Paris ; rééd. Fayard, 2014
  • 1987 : L'Hermaphrodite, Flammarion, Paris
  • 1987 : Statues, François Bourin, Paris
  • 1989 : Éléments d'histoire des sciences, (en collaboration), Bordas, Paris
  • 1990 : Le Contrat naturel, François Bourin, Paris
  • 1991 : Le Tiers-instruit, François Bourin, Paris
  • 1991 : Discours de réception de Michel Serres à l'Académie française et réponse de Bertrand Poirot-Delpech, François Bourin
  • 1992 : Éclaircissements, (entretiens avec Bruno Latour), François Bourin, Paris
  • 1993 : La Légende des Anges, Flammarion, Paris
  • 1993 : Les Origines de la géométrie, Flammarion, Paris
  • 1994 : Atlas, Julliard, Paris
  • 1995 : Éloge de la philosophie en langue française, Fayard, Paris
  • 1997 : Nouvelles du monde, Flammarion, Paris
  • 1997 : Le trésor. Dictionnaire des sciences, (en collaboration), Flammarion, Paris
  • 1997 : À visage différent, (en collaboration), Hermann
  • 1999 : Paysages des sciences, (en collaboration), Le Pommier, Paris
  • 2000 : Hergé, mon ami, Éditions Moulinsart
  • 2001 : Hominescence, Le Pommier, Paris
  • 2002 : Variations sur le corps, Le Pommier, Paris, 1999 ; édition texte seul, Le Pommier, Paris
  • 2002 : Conversations, Jules Verne, la science et l'homme contemporain, 1re version, Revue Jules Verne 13/14, Centre international Jules-Verne, Amiens
  • 2003 : L'Incandescent, Le Pommier, Paris
  • 2003 : Jules Verne, la science et l'homme contemporain, Le Pommier, Paris
  • 2004 : Rameaux, Le Pommier, Paris
  • 2006 : Récits d'humanisme, Le Pommier, Paris
  • 2006 : Petites chroniques du dimanche soir, Le Pommier, Paris
  • 2006 : L'Art des ponts : homo pontifex, Le Pommier, Paris
  • 2007 : Le Tragique et la Pitié. Discours de réception de René Girard à l'Académie française et réponse de Michel Serres, Le Pommier
  • 2007 : Petites chroniques du dimanche soir 2, Le Pommier, Paris
  • 2007 : Carpaccio, les esclaves libérés, Le Pommier, Paris
  • 2008 : Le Mal propre : polluer pour s'approprier ?, Le Pommier, coll. « Manifestes », Paris
  • 2008 : La Guerre mondiale, Le Pommier, Paris
  • 2009 : Écrivains, savants et philosophes font le tour du monde, Le Pommier, coll. « Les Essais », Paris
  • 2009 : Temps des crises, Le Pommier, coll. « Manifestes », Paris (ISBN 978-2746505926)
  • 2009 : Van Cleef et Arpels, Le Temps poétique, avec Franco Cologni et Jean-Claude Sabrier, Cercle d'Art, coll. « La collection », Paris
  • 2009 : Petites chroniques du dimanche soir 3, Le Pommier, Paris
  • 2010 : Biogée, Éditions-dialogues.fr/Le Pommier, Brest/Paris
  • 2011 : Musique, Éditions Le Pommier (ISBN 978-2746505452)
  • 2012 : Petite Poucette, Éditions Le Pommier (ISBN 978-2746506053)
  • 2012 : Andromaque, veuve noire, Éditions de l’Herne
  • 2013 : Les Temps nouveaux (coffret), Le Pommier
  • 2014 : Pantopie, de Hermès à Petite Poucette (avec Martin Legros et Sven Ortoli), Le Pommier
  • 2014 : Petites Chroniques du dimanche tome VI, Le Pommier
  • 2014 : Yeux, Le Pommier (ISBN 978-2746507791)

Notes et références

  1. Décret du 10 août 1987 portant promotion et nomination, JORF no 184 du 11 août 1987, p. 9103–9140 (9127), sur Légifrance.
  2. Décret du 10 novembre 1997 portant promotion et nomination, JORF no 265 du 15 novembre 1997, p. 16539–16568 (16540), NOR PREX9702135D, sur Légifrance.
  3. Décret du 29 mars 1993 portant promotion et nomination, JORF no 86 du 11 avril 1993, p. 6230–6238 (6237), NOR PREX9310954D, sur Légifrance.
  4. Décret du 11 avril 2001 portant promotion, JORF no 90 du 15 avril 2001, p. 5879–5880 (5880), NOR PREX0104792D, sur Légifrance.
  5. Quand l'académicien Michel Serres valide Wikipédia, http://framablog.org/index.php/post/2006/10/19/wikipedia
  6. Guillaume Chérel, « Michel Serres : "Mon expérience d’enseignant m’a montré la victoire des femmes" », sur www.humanite.fr, (consulté le )
  7. Reçu à L'Académie par Bertrand Poirot-Delpech, celui-ci lui rappelle alors sa dette à Simone Weil dans son discours de réception, auquel Michel Serres répond par « Dieu est notre pudeur ». in Michel Serres Discours de réception à l'Académie française, Paris 1991
  8. voir http://www.academie-francaise.fr/reponse-au-discours-de-reception-de-michel-serres
  9. « Le savoir rend heureux, le savoir rend libre » in [1], TV8 Info
  10. « Les lamentations prophétiques selon lesquelles nous allons perdre notre âme dans les laboratoires de biochimie ou devant les ordinateurs s'accordent sur cette haute note : Que nous fûmes heureux dans notre petite cabane ! (...) Quel bonheur : nous ne pouvions guérir les maladies infectieuses, et, les années de grand vent, la famine tuait nos enfants ; nous ne parlions point aux étrangers de l'autre côté du ruisseau et n'apprenions pas de sciences difficiles. (…) Jamais la croissance de nos moyens ne s'accompagna d'un tel concert de regrets de la part de ceux qui ne travaillèrent jamais sur ces moyens. L'extrême difficulté à se délivrer de ce petit œuf de finitude — que je sache, il nous en reste assez — explique et excuse le contresens. Homo universalis commence de vivre au grand air de cette relative infinitude. » in Michel Serres L'Hominescence
  11. Michel Serres re-publiait Auguste Comte et une étude sur Jules Verne tournée en particulier sur les catégories universitaires du savoir
  12. un exemple de critique sévère : http://skhole.fr/petite-poucette-la-douteuse-fable-de-michel-serres
  13. Michel Serres est un infatigable défenseur de la langue française jusqu'à le faire de manière polémique comme quand il déclare : « Il y a plus de mots anglais sur les murs de Paris qu’il n’y avait de mots allemands sous l’Occupation» http://www.lechorepublicain.fr/michel-serres-je-suis-un-academicien-illettre-,537.html
  14. http://www.ladepeche.fr/article/2013/10/20/1735337-michel-serres-lance-appel-faire-greve-anglais.html
  15. http://www.physics.nyu.edu/sokal/treiner_Le_Monde_Oct_11_97.html
  16. « Interrogé par Forum sur cet escamotage, M. Sokal affirme que « Michel Serres n'est pas à la hauteur de sa réputation de grand historien des sciences ». Comme les autres, l'intellectuel français a commis des impostures (particulièrement en ce qui concerne le temps et le théorème de Gödel), mais elles sont plus difficiles à démontrer aux non-spécialistes. Aussi a-t-il été épargné par les auteurs » in http://www.forum.umontreal.ca/numeros/1997-1998/Forum98-01-12/article06.html.
  17. comme dans les mots incandescence (qui émet du chaud), luminescence (qui émet du froid), phosphorescent (qui émet de la lumière), adolescence grandir et sénescence vieillir
  18. « De même qu'en la luminescence ou l'incandescence, croît ou décroît, par éclats et occultations, une lumière dont l'intensité se cache et se montre en frémissant de commencer (...) ; de même que l'adolescence ou la sénescence s'avancent vers l'âge mûr ou la vieillesse franche en régressant toutes deux vers les involutions d'une enfance ou d'une vie qu'elles regrettent mais quitteront vite ; (...) de même un processus d'hominescence vient d'avoir lieu de notre propre fait, mais ne sait pas encore quel homme il va produire, magnifier ou assassiner. Mais l'avons-nous jamais su ? » in Michel Serres L'Hominescence
  19. « La terre, jadis notre mère, est devenue notre fille ». in Michel Serres, Le Temps des crises, Le Pommier, 2009
  20. « L'histoire des techniques et des sciences avance vers ses origines. Plus elle monte, mieux elle descend. » in Statues, Flammarion, Paris 1999 p. 46.
  21. « La science, c'est ce que le père enseigne à son fils. La technologie, c'est ce que le fils enseigne à son papa » aime-t-il à dire in Michel Alberganti, « Le virtuel est la chair même de l’homme », interview de Michel Serres in Le Monde du 18 juin 2001
  22. Le Sens de l'info de Michel Polaco, France Info, depuis 2011, 2012, 2013
  23. Gaston Bachelard est présenté dans Hermès, tome 1 La Communication par Michel Serres comme le dernier des symbolistes qui sature l'espace de symboles au croisement de la science et de la culture. Gaston Bachelard avait en son temps enregistré une émission de radio- lecture : http://www.franceinter.fr/emission-nous-autres-les-reveries-radiophoniques-de-gaston-bachelard
  24. Petite Poucette, discours de Michel Serres, le 1er mars 2011 en séance solennelle sur le thème « Les nouveaux défis de l'éducation »

Voir aussi

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Bibliographie

  • (en) Michael Shortland, « Michel Serres, passe-partout », The British Journal for the History of Science, vol. 31, pt. 3:110, septembre 1998, p. 335-353
  • (en) Niran Abbas (dir.), Mapping Michel Serres, University of Michigan Press, Ann Arbor, 2005, 259 p. (ISBN 0472030590)
  • (en) Sydney Levy (dir.), « An ecology of knowledge : Michel Serres », Sub-Stance, University of Wisconsin Press, Madison, 1997, n° spécial 83, vol. 26, no 2
  • (fr) Jean-Marie Auzias, Michel Serres : philosophe occitan, Fédérap, Mussidan, 1992, 167 p. (ISBN 2857920679)
  • (fr) Anne Crahay, Michel Serres : la mutation du cogito ; genèse du transcendantal objectif, Éditions universitaires, Paris ; De Boeck Université, Bruxelles, 1988, 103 p. (ISBN 2804111466)
  • (fr) Wassim Ladki, L’Espace du discours littéraire dans les essais philosophiques de l’écrivain Michel Serres, Université de Nancy 2, 1997, 408 p.  (thèse)
  • (fr) Michel Polacco, Michel Serres : petites chroniques du dimanche soir, Le Pommier (ISBN 2746502895)
  • (fr) François L'Yvonnet et Christiane Frémont, Cahier de L'Herne, Michel Serres, L'Herne, 2010, 320 p.  (ISBN 9782851971555)
  • (fr) Benjamin Pichery et François L'Yvonnet, Regards sur le sport, ouvrage collectif, Le Pommier - INSEP - 2010, 256 p.  (ISBN 978-2-7465-0484-4)
  • (fr) Autour du Tiers-Instruit, entretien de Michel Serres avec Bernard Defrance, les Cahiers pédagogiques, du no 264-265 au no 270, mai-juin 1988 à janvier 1989 [2]
  • (fr) Bertrand Poirot-Delpech, Discours de réception de Michel Serres à l'Académie française, le 31 janvier 1991 http://www.academie-francaise.fr/reponse-au-discours-de-reception-de-michel-serres
  • (it) Gaspare Polizzi, Michel Serres. Per una filosofia dei corpi miscelati, Liguori Ed., Napoli 1990 (ISBN 978-88-207-1938-8)
  • (it) Francesco Bellusci, Mundus non est fabula. Leggere Michel Serres, Trieste, Asterios 2012 (ISBN 978-88-95146-57-7)

Filmographie

  • (fr) Regards sur le sport : Michel Serres, philosophe, en compagnie de François L'Yvonnet, philosophe, film réalisé par Benjamin Pichery, INSEP, Paris, 2007-2009, 180 minutes (double DVD)

Liens externes

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