Michel Leeb

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Michel Leeb
Michel Leeb à l’avant-première parisienne du film Le Loup de Wall Street.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (76 ans)
CologneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Michel Édouard Nicolas LeebVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Activités
Famille
3 enfants
Enfants
Autres informations
Distinctions
signature de Michel Leeb
Autographe de Michel Leeb.
Michel LEEB en tournée pour "Hilarmonic Show".

Michel Leeb, né le à Runderoth (Allemagne), est un humoriste, acteur et chanteur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Né en Allemagne, Michel Édouard Nicolas Leeb est le fils de Claude Leeb, ingénieur en métallurgie d'origine allemande, et de Mafalda Forno, mannequin, hôtesse et interprète d'origine italienne[1]. Il a une sœur cadette de deux ans, Réjane[2] (Réjane Lafont).

Au divorce de ses parents, habitant en région rouennaise, il est placé en pension chez les Jésuites au collège Saint-François-de-Sales à Évreux, puis il rejoint le collège-lycée Saint-Gabriel à Bagneux[1]. C'est là que son répertoire de gags, d'imitations et de grimaces s'est constitué, pour le plus grand bonheur de ses camarades. Il y fait, sous la conduite de son professeur de français Pierre Gillet qui a su déceler ses talents, ses premiers pas dans la scénographie. En effet, il joue à l'église Sainte-Monique de Bagneux et à l'église de Sceaux la première d'une Passion du Christ écrite par celui-ci dans le sillage de Paul Claudel. Puis il entame, en Sorbonne, une maîtrise de philosophie, matière qu'il enseigne, en 1970, pendant un an et demi, au cours Florian à Bourg-la-Reine[1] avant de se lancer définitivement dans une carrière d'humoriste. Cette expérience de professeur lui a permis de pratiquer davantage ses talents d'imitateur, en prenant divers accents étrangers pendant les cours, selon la provenance du philosophe étudié.

Carrière[modifier | modifier le code]

Humoriste[modifier | modifier le code]

Michel Leeb au festival de Cannes 1994.

Michel Leeb est connu du grand public pour ses imitations. Ses caricatures de personnages-type, comme « le Chinois », « le Suisse », « l'Africain »[3], ainsi que de personnalités aussi variées que Jean Gabin, Gérard Depardieu, Édouard Balladur ou Julio Iglesias, lui valent sa renommée dès le début des années 1980[4],[5].

Toutefois sa carrière a démarré dès les années 1970, après son professorat de philosophie, avec son imitation de Jerry Lewis (dans la reprise de son sketch "The typewriter" (1963, tiré du film "Un chef de rayon explosif")), La machine à écrire (1974). À la suite de quoi, Charles Aznavour le contacte pour lancer sa carrière. Néanmoins, sa toute première « apparition » à la télévision fut décevante pour lui : il était programmé par Guy Lux entre Johnny Hallyday et Michel Sardou, mais il fut oublié. Reconnaissant son erreur, Guy Lux lui proposa une programmation la semaine suivante[réf. souhaitée].

On le retrouve également dans un spot publicitaire fort remarqué pour une marque d'insecticide de Bayer AG, le Baygon jaune pour les insectes qui font bzzz-bzzz, le Baygon vert pour ceux qui font crrr-crrr.

En 1984, Michel Leeb effectue une première prestation à l'Olympia, où le succès remporté lui permet de revenir six mois plus tard sur la même scène pour les fêtes de fin d'année. Sa popularité se confirme, en 1985, par son émission trimestrielle Certain Leeb Show, qui bat cette même année les records d’audience du samedi soir sur Antenne 2. En 1994, il reçoit le grand prix de l'humour 1994 décerné par la SACEM pour un spectacle solo qui sera vu par plus de cent mille spectateurs au Casino de Paris du au [6].

À partir de 1995, sa carrière d'humoriste s'exporte à l'international, surtout après sa prestation au spectacle donné à l'ONU à l'occasion du cinquantième anniversaire de cette institution. En 2000, il se produit de nouveau à l'Olympia dans un nouveau spectacle où se mêlent imitations, sketchs, bruitages et interprétations musicales, ce spectacle est prolongé par des représentations au Casino de Paris, puis par une tournée à travers la France jusqu'en 2001.

Michel Leeb est membre de l'Académie Alphonse-Allais.

Acteur[modifier | modifier le code]

Après avoir racheté les droits d'auteur de Madame Doubtfire[7], son adaptation théâtrale — dirigée par Albert Algoud — lui permet d'incarner un mari divorcé qui se voit obligé de se travestir en gouvernante afin de continuer à voir ses enfants. Cette adaptation sur la scène du Théâtre de Paris sera acclamée par le public. La sortie VHS de Madame Doubtfire, en , sera, en revanche, relativement discrète. Il fut également à l'affiche de Douze Hommes en colère de Reginald Rose.

Chanteur[modifier | modifier le code]

Michel Leeb s'est aussi illustré en tant que chanteur avec le Count Basie Orchestra. Il poursuit son aventure dans le monde du jazz en se produisant avec le Big Band Brass dirigé par Dominique Rieux.

Chef d'orchestre[modifier | modifier le code]

Gaucher, il dirige un orchestre de la main gauche, affirmant être le seul au monde à le faire[8], bien que d'autres chefs le fassent également, comme Raphaël Pichon[9], Donald Runnicles ou Paavo Berglund.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Le , Michel Leeb épouse la journaliste Béatrice Malicet[1]. Ils ont trois enfants :

  • Fanny, née le 9 juin 1986, compositrice et interprète ;
  • Elsa, née le 22 février 1988, actrice[10] ;
  • Tom, né le , comédien[2] et chanteur.

Controverses[modifier | modifier le code]

Accusations de racisme[modifier | modifier le code]

Certains de ses sketchs sont dénoncés, a posteriori, comme véhiculant des clichés racistes. Des universitaires, tels Yann Le Bihan ou Yvan Gastaut, reprocheront à Michel Leeb d'associer l'image de l'Africain avec celle du singe[4],[5],[11]. Ses sketches sont régulièrement cités comme exemples de comique raciste[12]. Dans un ouvrage intitulé Noirs de France, Rama Yade écrit en 2008 :

« En jouant avec l’inconscient collectif de son public, Michel Leeb, grimé en noir et les lèvres rougies, a construit toute sa carrière d’humoriste sur ces clichés, notamment le supposé accent africain présenté comme la manifestation d’un handicap intellectuel, sans que, pendant longtemps, personne ne s’en étonne. On entend quelquefois dire que ces sketches ne sont pas racistes et que, décidément, on ne peut plus rire de rien. Pour savoir si les sketches de Michel Leeb sont drôles ou racistes, il suffirait d’imaginer, un instant, que son public soit entièrement noir…[13] »

En 2017, la politologue Françoise Vergès estime qu'avec son sketch L'Africain, Michel Leeb « révèle la même ignorance crasse que ces Français qui pensent que les Africains parlent africain et ont le même accent alors que le continent compte 54 pays et des milliers de langues »[14]. En 2020, le quotidien 20 Minutes dépeint un sketch où l'« Africain est présenté comme cannibale, avec des attitudes simiesques et d’énormes narines »[15]. « Les années 1980, c’était à peine 20 ans après la décolonisation, on était encore dans ces imaginaires. Les gens qui faisaient les médias avaient vécu la période coloniale. Michel Leeb a aussi fait des sketchs sur les personnes asiatiques qui sont tout aussi infamants (comme celui du "touriste chinois") », estime la militante Rokhaya Diallo dans le même article.

Accusations de plagiat[modifier | modifier le code]

En 2017, plusieurs de ses sketchs ont été pointés du doigt pour leur forte ressemblance avec ceux d'autres humoristes, notamment La Ponctuation, La Machine à écrire, La Musique virtuelle ou encore Hilarmonic Show. Accusé d'avoir plagié des spectacles de Victor Borge, Lee Evans, Danny Kaye et Jerry Lewis, il s'est défendu en expliquant s'en être seulement inspiré[16]. D'autres humoristes français, tels Tomer Sisley, Gad Elmaleh, Jamel Debbouze, Malik Bentalha ou encore Arthur, ont fait l'objet du même type d'accusations en 2017[17].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Comme acteur[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Comme réalisateur et scénariste[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

One man show[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • 1984 : La Valise en croco
  • 1992 : Le meilleur de l'humour français
  • 1996 : Je ris de me voir si Leeb en ce miroir
  • 1999 : Histoires de rire
  • 2001 : Anthologie des fables de La Fontaine (choisies et lues par Michel Leeb, livre + CD)

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décoration[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Qui est qui en France, J. Lafitte, , p. 1323.
  2. a et b Michel et Réjane Leeb, émission C'est de famille sur Europe 1, 8 août 2011
  3. Félix Dufour, « L'Africain de Lux », Sud Ouest,‎ , p. 17
  4. a et b Construction sociale et stigmatisation de la « femme noire » : imaginaires coloniaux et sélection matrimoniale, Yann Le Bihan, L'Harmattan, 2007, p. 64.
  5. a et b L'immigration et l'opinion en France sous la Ve République, Yvan Gastaut, Seuil, 2000, p. 105.
  6. Michel Leeb : 40 ans !
  7. Comédie de Chris Columbus (1993).
  8. Radio Classique, 9 septembre 2010, 14h36.
  9. « Raphaël Pichon : sacré chef d’orchestre ! », sur telerama.fr
  10. « Elsa Leeb au Cinéma en TV et DVD », sur cinemotions.com (consulté le ).
  11. Nouvelles études francophones, Conseil international d'études francophones, Volume 23, 2008, p. 202, p.
  12. « Michel Leeb ne voit (toujours) pas où est le problème avec ses sketchs ethniques », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne)
  13. Rama Yade et la question des minorités par Denis Dambré sur mediapart.fr, 14 juin 2008.
  14. Françoise Vergès, « Comme Michel Leeb, les racistes non racistes refusent de comprendre ce qu’est le racisme », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Aude Lorriaux, « « Il y a un vrai entre-soi dans le cinéma français », juge Rokhaya Diallo », sur 20minutes.fr, (consulté le )
  16. « Accusé de plagiat, Michel Leeb répond », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. VIDEOS. Michel Leeb à son tour accusé d'avoir copié des humoristes américains, France Info
  18. « La Légion d'honneur du Nouvel An», Le Figaro, .

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :