Michel Butel

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Michel Butel
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Michel Jacques Robert ButelVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Institut Thérapeutique et pédagogique Solange-Cassel (d) (-)
École alsacienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Conjoint
Marianne Merleau-Ponty (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Personne liée
Yves Janin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Œuvres principales

Michel Butel, né le à Tarbes et mort le dans le 14e arrondissement de Paris[1],[2],[3],[4], est un écrivain et éditeur de journaux français[5],[6].

Biographie[modifier | modifier le code]

Michel Butel naît en 1940 à Tarbes d'une mère avocate et d'un père futur fondateur de la Sécurité sociale. Il arrête sa scolarité à l'âge de 14 ans[2].

Comme son ami Yves Janin, il a échoué adolescent à l'institut psychopédagogique de Saint-Maximin (Oise)[7],[8] puis fondé un journal contestataire et poétique, « La Cascade »[9].

Guerre d'Algérie[modifier | modifier le code]

Michel Butel, comme son ami de jeunesse Yves Janin et un peu avant lui, a refusé d'effectuer leur service militaire[9], à l'époque du Manifeste des 121, texte qui circule chez les militants de gauche et se fait connaitre pour avoir « justifié le refus de prendre les armes contre le peuple algérien », dans le sillage de Jeune résistance fondé dès l’été 1956 et du manifeste "Le Déserteur" publié par Jean-Louis Hurst en 1960, aussitôt interdit et saisi[9],[10],[11].

Michel Butel a ainsi fait partie du « groupe de déserteurs réunis autour d'Henri Curiel »[9] et « rendu quelques services au FLN » algérien[9]. Il a en particulier fui en Suisse pour ne pas avoir à porter les armes au cours de la guerre d’Algérie, qu'il réprouve[12],[9].

Militant à l'UEC[modifier | modifier le code]

Membre de l'Union des étudiants communistes, il y est ami avec le futur avocat Jean-Claude Polack, qui sera l'avocat d'un autre ami de l'UEC, Pierre Goldman, lors de chacun de ses deux procès, en 1974 et 1976.

Clinique de La Borde[modifier | modifier le code]

Il participe dès à l'aventure de la clinique de La Borde, autour de Félix Guattari, et où il reçoit la visite de Pierre Goldman.

Prix Médicis 1977[modifier | modifier le code]

Michel Butel a reçu le Prix Médicis 1977, pour son premier roman, L'Autre Amour, « une intrigue de Gérard de Villiers écrite par Alain-Fournier ou Gérard de Nerval », salue au même moment le critique du Monde Paul Morelle.

Tribunes d'écrivain[modifier | modifier le code]

L'auteur prend parfois la plume dans Le Monde, comme en juillet 1978, dans un billet poétique à la mémoire d'Evguénia Guinzbourg[13], écrivaine soviétique, principalement connue pour avoir raconté son expérience des prisons stalinienne et des camps du Goulag, par ailleurs mère de l'écrivain Vassili Axionov. Alors qu'Evguénia Guinzbourg est décédée le 25 mai 1977 à Moscou, il appelle quelques mois après à « la parole contre l'État, contre tous les États », les citoyens étant « cette eau fluide qui glisse entre vos doigts » et « va noyer ce monde, engloutir votre monde »[13], car si chaque homme libre est « moins que rien », « moins que de l'eau, une goutte d'eau », c'est « cette goutte d'eau qui fait déborder le vase »[13].

Journaux[modifier | modifier le code]

Il est connu pour avoir fondé plusieurs journaux : L'Imprévu (quotidien, avec Bernard-Henri Lévy, 1975), L'Autre Journal (mensuel, un temps hebdomadaire, 1984-1992)[14], Encore (hebdomadaire, 1992), L'Azur (4 pages, hebdomadaire, 1994-1995) et L'Impossible, dont le premier numéro sort le [15].

L'Autre Journal disparaît en 1992, à la suite d'une crise suivie d'une scission dans la rédaction, provoquées par la position pacifiste[16] prise par son fondateur lors de la guerre du Golfe.

Ensuite, durant quelques semaines, Butel dirige une petite feuille hebdomadaire sur papier bible, Encore.

De 2012 à 2013, il dirige le périodique L'Impossible, qui s'interrompt en à cause des lourds problèmes de santé de son fondateur[17].

Famille[modifier | modifier le code]

Michel Butel a eu quatre enfants : Ivan et Stephen avec Catherine Cot ; Guillaume, avec Marianne, fille de Maurice Merleau-Ponty ; et Mara (dite Noblet-Butel), avec Dorothée Noblet.

Autre[modifier | modifier le code]

En 1998, il joue son propre rôle dans le film Dieu seul me voit (Versailles-Chantiers) de Bruno Podalydès. Il y est présenté comme un intellectuel en vue.


Œuvres[modifier | modifier le code]

Editions posthumes

Filmographie[modifier | modifier le code]

Périodiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a et b « Mort de Michel Butel, écrivain et patron de presse », Le Monde,‎ , p. 12 (lire en ligne, consulté le )
  3. « Michel Butel : Un autre journalisme était possible », sur Libération, (consulté le )
  4. « Mort de Michel Butel, le poète qui aimait les journaux », sur telerama.fr, (consulté le )
  5. L'autre journal, Technikart
  6. Nicolas Roméas, « Un homme qui a compté pour nous… », sur mediapart.fr (consulté le ).
  7. « Butel Michel », sur www.ex-pcf.com (consulté le )
  8. « Michel Butel : un autre journalisme était possible », sur Yahoo News, (consulté le )
  9. a b c d e et f Génération, par Hervé Hamon et Patrick Rotman, Éditions du Seuil, 1987
  10. Maïa BOUTEILLET, « "Insoumis de la guerre d'Algérie" », Libération,
  11. "Réfractaires à la guerre d’Algérie (1954‑1962). Insoumissions, désertions, refus d’obéissance" par Tramor Quemeneur, dans la revue Témoigner en 2022 [1]
  12. La saga des intellectuels français" par François Dosse, aux Editions Gallimard en 2018
  13. a b et c « La goutte d'eau » par Michel Butel, dans Le Monde du 11 juillet 1978 [2]
  14. Voir « La presse à l'égal d'une œuvre » :

    « J'ai créé L’Autre Journal en décembre 1984. Je l'ai inventé. Je n'ai pas "lancé un journal", je l’ai inventé. J'ai imaginé son titre. J'ai imaginé son format, ses rubriques. Son équipe. Ses rédacteurs qui n’étaient pas tous journalistes. Son sommaire. La couverture de son premier numéro (un tigre surgi d'un rêve, sans légende).

    L'époque était triste, moins qu'aujourd’hui. Le monde était féroce, moins qu'aujourd'hui. L'argent était cruel, moins qu'aujourd'hui. La gauche était de droite, moins qu'aujourd’hui. Les États-Unis inspiraient crainte et répulsion, moins qu'aujourd’hui. Les islamistes semaient la terreur, moins qu'aujourd'hui. Le sida assassinait, moins qu'aujourd'hui.

    Gilles Deleuze, Jérôme Lindon, Samuel Beckett étaient vivants. Marlon Brando, Orson Welles, Serge Gainsbourg aussi, et tant d'autres, dont la mort amenuise la vie qui nous reste. Et tant de voix devenues voix errant dans nos mémoires.
    Autour de moi, auprès de moi, en ce temps-là, le génie de l'amitié, de la confiance, de la droiture, de la pensée discordante, avait rassemblé les uns et les autres. Nous fêtions les anniversaires, les bouclages, les épreuves traversées, les dures interruptions. La vie universelle de chacun, la vie intime du monde circulait dans nos pages. »

  15. Les numéros de la revue L'Impossible en PDF.
  16. « Non à la guerre », sur resoo.com, .
  17. « Comment on ne meurt pas aux urgences quand on a de la chance », sur nouvelobs.com, .
  18. Voir sur laregledujeu.org.
  19. Voir sur humanite.fr.

Liens externes[modifier | modifier le code]