Michel Bassi

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Michel Bassi
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Michel Bassi, né le à Nogent-sur-Marne, est une personnalité importante de l'environnement politique des années 1970. Homme de radio, il prend une place importante à la télévision où il met en place À armes égales.

Biographie[modifier | modifier le code]

Michel Bassi fait une licence de lettres puis une école supérieure de journalisme à Lille dans les années 1954-1956[1].

Après avoir servi en Algérie au 8e régiment d'infanterie motorisée, grâce à une amitié nouée via la pratique du volley-ball à haut-niveau[2], il effectue un stage à la rédaction du Figaro au service des informations générales[2], au cours duquel le service politique, soudain à court d’effectifs, lui a demandé de couvrir la visite de Nikita Khrouchtchev à Paris, alors qu'il était là depuis seulement deux mois[2]. Le lendemain du départ du leader soviétique, il passe au service politique, où ses opinions libérales et ses deux ans passés sur le terrain en Algérie lui ouvrent des portes, Le Figaro publiant alors "des éditoriaux très pro-gaullistes"[2]. Il est ainsi embauché en au Figaro où il sera reporter puis chef du service politique (1967-1971) avant de devenir rédacteur en chef adjoint[3] (1971-1974).

Dès 1960, il suit pour le journal les voyages de Charles De Gaulle et rapporte ses déclarations début septembre donnant à penser qu'il songe à une trêve en Algérie[4][5].

En Mai 68, Le Monde salue une citation "féroce" de son premier livre [6], consacré à Valéry Giscard d'Estaing, dont il analyse le ressentiment envers le premier ministre Georges Pompidou[7]. Il fait ensuite partie des trois journalistes de presse écrite choisis par l'ORTF, avec Jean Ferniot, de France-Soir, et Pierre Charpy, de Paris-Presse, pour participer le 16 mai à "Tribune de l'Université", débat télévisé improvisé pour tenter d'éviter la grève de l'ORTF, animé par le journaliste Claude Couband, face à "trois chefs connus de la révolte"[8], les leader syndicaux Jacques Sauvageot (UNEF), et Alain Geismar (SNESup)[9], auxquels a été ajouté Daniel Cohn-Bendit, sur choix du service de presse du Premier ministre Georges Pompidou[10], dans le but de montrer le mouvement « sous le plus mauvais jour possible » [11].

Le 17 février 1970, sous l'impulsion de Pierre Desgraupes[12], PDG de la première chaîne et considéré comme son "père spirituel"[13], il crée avec son ami et partenaire de tennis Alain Duhamel[14] une des plus grandes émissions télévisuelles politiques : À armes égales. Il en est le présentateur. L'émission consiste à chaque édition en un débat entre deux personnalités, le plus souvent des leaders politiques de la majorité comme de l'opposition mais aussi des chefs d'entreprise comme Ambroise Roux ou des syndicalistes comme Georges Séguy, Edmond Maire et André Bergeron. Marie-France Garaud et Pierre Juillet, conseillers de Georges Pompidou, voient cependant dans l'émission « une abomination au service de ses ennemis »[15].

Quatre ans plus tard, alors qu'il est toujours chef du service politique du Figaro, s'inspirant du premier débat Nixon-Kennedy, en 1960 aux Etats-Unis, il a convaincu les deux candidats finalistes de l'élection présidentielle française de 1974 d’accepter un duel télévisé via le premier débat d'entre les deux tours en France, "ce qui n’avait jamais eu lieu". Ayant "obtenu le feu vert de l’ORTF" pour ce premier grand débat que "personne" ne demandait encore, selon Alain Duhamel, il laisse à ce dernier le soin de l'arbitrer[16]. Au cours de la même année 1974, il a quitté le Figaro pour devenir chroniqueur à RTL.

Considérée comme la première émission de débat politique "digne de ce nom" à la télévision française[12], réalisée par Igor Barrère[12], À armes égales lui permettra d’avoir une place privilégiée dans la politique française et ainsi d’entretenir des relations avec les cinq Présidents de la Ve République : il sera l’accompagnateur de De Gaulle dans ses voyages, il bataillera contre Georges Pompidou, et en 1976, sur les conseils de Jean-Philippe Lecat, il sera appelé par Valéry Giscard d’Estaing afin d’être son porte-parole, avec François de Sesmaisons, membre des clubs Perspectives et Réalités depuis leur création[17].

Par la suite et à partir de 1978, il sera tour à tour directeur général de Radio Monte-Carlo (RMC), de France-Soir magazine et président du Méridional (quotidien marseillais). Nommé à la direction de la Société française de production (SFP), il voit son projet de scission du groupe remis en cause après l'élection présidentielle de 1995[18]. Il rejoint alors Pearson TV France, une société de production qui réalise à l'époque des émissions pour France 2, France 3 et TF1 (dont Questions pour un champion).

Michel Bassi lance en 1999 la première lettre d'information européenne en ligne en français, La Lettre (newsletter hebdomadaire d’informations économiques et politiques disponible sur papier et sur le web) avant d’être nommé directeur du service information et communication de la Mairie de Paris, poste où il ne restera que 6 mois. En effet, il deviendra très vite président de Waï TV, société de production et développement de formats télévisuels et web. Michel Bassi a ensuite été consultant pour plusieurs grandes sociétés internationales auprès de Hill+Knowlton Strategies, filiale de WPP.

Résumé de carrière[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Valéry Giscard d'Estaing, éditions Grasset, 1968
  • La République des petits papiers, éditions Grasset, 1974
  • Le Grand Tournoi, naissance de la VIe république, éditions Grasset, 1974
  • Léon Daudet, éditions Du Rocher, 1993
  • Secrets d’état d’un président, éditions Du Rocher, 1999
  • La Bataille pour la mairie de Paris, éditions Du Rocher, 2000
  • Michel Bassi, Cinq présidents à armes égales, éditions Lattès, .
  • Le Centre des trahisons, l’UDF de Giscard à Bayrou, édition Les 4 chemins, 2007
  • Le Syndrome de la grenouille , édition Alphée, 2009

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bassi 2005, p. 19.
  2. a b c et d Michel Bassi ou le « journalisme à la papa », par Camille Vigogne, journaliste au service politique de L'Express [1]
  3. "Journalistes engagés", ouvrage collectif publié en 2015 aux Presses universitaires de Rennes [2]
  4. Bassi 2005, p. 28.
  5. Le Monde du 9 septembre 1960 [3]
  6. Valéry Giscard d'Estaing, par Michel Bassi, éditions Grasset, 1968
  7. "Lorsque dans une classe la lumière s'éteint soudain, il y a toujours un élève qui donne un coup de pied à un autre... Eh bien, c'est Pompidou !", cité par la critique du livre par Pierre Viansson-Ponté, dans Le Monde du mai 1968 [4]
  8. "L'explosion de mai, 11 mai 1968. Histoire complète des événements" par René Backmann et Lucien Rioux aux Editions (Robert Laffont en 1968 [5]
  9. "Les clercs de 68", par Bernard Brillant, en 2015 aux Presses Universitaires de France [6]
  10. Bassi 2005, p. 76.
  11. Bassi 2005, p. 78.
  12. a b et c "Petite histoire du débat politique à la télévision", par Daniel Psenny, dans Le Monde le 9 août 2013 [7]
  13. "Pierre Desgraupes: un maître de l'audiovisuel" par Isabelle Nataf le 19/10/2012 dans Le Figaro [8]
  14. "Les Intellocrates : Expédition en haute intelligentsia", par Hervé Hamon, Patrick Rotman, Éditions Ramsay, 1981 [9]
  15. Bassi 2005, p. 97.
  16. Alain Duhamel : « En 1974, le monopole du cœur de Giscard a eu l’effet d’une décharge électrique », par Blaise De Chabalier le 03/05/2017 dans Le Figaro télévision [10]
  17. "Valéry Giscard d'Estaing. Les ambitions déçues", par Mathias Bernard en 2020 aux Éditions Dunod [11]
  18. Bassi 2005, p. 135.

Liens externes[modifier | modifier le code]