Michel Blanc

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Michel Blanc
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Michel Blanc en 2009 à l'avant-première du film
Une petite zone de turbulences.
Naissance (71 ans)
Courbevoie (France)
Nationalité Française
Profession Acteur
Réalisateur
Scénariste
Dialoguiste
Films notables Les Bronzés (série de films)
Viens chez moi, j'habite chez une copine
Marche à l'ombre
Tenue de soirée
Monsieur Hire
L'Exercice de l'État

Michel Blanc, né le à Courbevoie (Seine), est un acteur, réalisateur, scénariste et dialoguiste français.

Révélé comme acteur comique durant les années 1970, au sein de la troupe du Splendid, il passe à un registre plus dramatique durant les décennies suivantes en écrivant et réalisant trois longs-métrages salués par la critique : Marche à l'ombre (1984) (nommé au César de la meilleure première œuvre 1985), Grosse fatigue (nommé au César du meilleur scénario original ou adaptation 1995) et Mauvaise passe (1999). En 1986, il reçoit le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes pour la comédie noire Tenue de soirée, de Bertrand Blier.

Par la suite, après plusieurs performances remarquées dans un registre dramatique (notamment Monsieur Hire (1989) et Les Témoins (2008)), il reçoit en 2012 le César du meilleur acteur dans un second rôle pour L'Exercice de l'État. Parallèlement, il écrit et réalise un diptyque porté par une distribution chorale : Embrassez qui vous voudrez (nommé au César du meilleur scénario original ou adaptation 2003) et Voyez comme on danse (2018).

Durant sa carrière, il a été nommé quatre fois au César du meilleur acteur, deux fois pour des drames et deux fois pour des comédies dramatiques.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et débuts[modifier | modifier le code]

Issu d'un milieu modeste, fils unique de Marcel (d'abord déménageur il termine sa carrière comme cadre de logistique, sous l'appellation de « déclarant de douane »[1]) et de Jeanine Blanc (dactylographe puis comptable chez Lacoste)[1], Michel Blanc est choyé par ses parents depuis qu'on lui a détecté un souffle au cœur à la naissance, au point de devenir hypocondriaque[2].

Il passe son enfance dans la banlieue ouvrière de Puteaux où il va quotidiennement déjeuner chez ses grands-parents, ses parents habitant Colombes et travaillant toute la journée. Il effectue sa scolarité au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine où il rencontre ses futurs partenaires de comédie : Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Gérard Jugnot. Amateur de musique classique, il pratique le piano depuis le lycée grâce à un professeur qui lui donne des cours. À 20 ans, il décide de s'y consacrer pendant une année mais le succès n'est pas au rendez-vous, si bien qu'il choisit la comédie et rejoint les comédiens de la troupe du Splendid, jouant avec succès des sketches de café-théâtre et des pièces qu'ils écrivent eux-mêmes, comme Bunny's Bar.

Comédies populaires (années 1970)[modifier | modifier le code]

Durant les années 1970, l'acteur enchaîne en parallèle du théâtre les petits rôles au cinéma : en 1977, il tient un rôle secondaire dans la comédie Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine, réalisée par Coluche et Marc Monnet. Mais c'est en 1978 qu'il est révélé auprès du grand public, en incarnant le personnage culte de Jean-Claude Dusse dans la comédie Les Bronzés, réalisée par Patrice Leconte et adaptée de la pièce Amours, coquillages et crustacés créée et jouée par la troupe du Splendid[3]. Il retrouve la troupe pour d'autres succès cinématographiques : Les bronzés font du ski (1979), toujours sous la direction de Patrice Leconte, ou encore (voix uniquement) Le père Noël est une ordure (1982), de Jean-Marie Poiré.

L'acteur est cantonné par la suite à des seconds rôles d'hypocondriaques râleurs ou de dragueurs maladroits. Avec le réalisateur Patrice Leconte, il parvient cependant à tenir le haut de l'affiche de plusieurs comédies à succès : Viens chez moi, j'habite chez une copine (1981), avec Bernard Giraudeau ; Ma femme s'appelle reviens (1982), aux côtés d'Anémone puis Circulez y'a rien à voir (1983) avec Jane Birkin et Jacques Villeret. Il retrouve enfin toute la bande du Splendid pour la satire Papy fait de la résistance (1983), réalisée par Jean-Marie Poiré.

Passage à la réalisation (années 1980)[modifier | modifier le code]

Finalement, l'acteur passe derrière la caméra pour réaliser la comédie dramatique Marche à l'ombre en 1984 qui devient, grâce à son sens du dialogue et au procédé du duo contrasté, le plus grand succès de l'année au cinéma avec 6,1 millions de spectateurs[4]. Michel Blanc est alors le premier à quitter la troupe du Splendid[5].

L'acteur confirme ce tournant dans sa carrière en interprétant un homosexuel dans la comédie noire Tenue de soirée (1986), écrite et réalisée par Bertrand Blier. Il y donne la réplique à Gérard Depardieu et Miou-Miou. Il partage aussi l'affiche de la comédie Une nuit à l'Assemblée nationale, de Jean-Pierre Mocky, avec Jean Poiret et Jacqueline Maillan. Mais surtout, il confirme dans un registre dramatique en tenant le rôle-titre, sombre et ambigu du drame Monsieur Hire (1989), d'après Georges Simenon. La même année sort la comédie Chambre à part, dont il partage l'affiche avec les chanteurs Jacques Dutronc et Lio. Il conclut cette décennie en incarnant un communiste épurateur dans la satire historique Uranus (1990), de Claude Berri, qui le voit retrouver Gérard Depardieu mais aussi collaborer avec Jean-Pierre Marielle.

Diversification (années 1990)[modifier | modifier le code]

Michel Blanc avec Philippe Noiret, Carole Bouquet et Josiane Balasko pour la présentation de Grosse Fatigue au festival de Cannes 1994.

Il va se faire plus rare durant les années 1990, préférant se consacrer au théâtre. Ainsi, il apparaît au cinéma quand Bertrand Blier le dirige une seconde fois pour Merci la vie (1991), où il seconde le tandem Anouk Grinberg / Charlotte Gainsbourg. Puis il joue dans le drame fantastique Prospero's Books (1991), de Peter Greenaway ; tient un second rôle dans le drame Toxic Affair (1993), porté par Isabelle Adjani.

Mais surtout, il surprend une nouvelle fois avec sa seconde réalisation, la comédie Grosse Fatigue (1994) dans laquelle il se fait « voler » sa vie par son sosie. Il y a pour partenaire Carole Bouquet. Toujours intéressé par des projets étrangers, il partage l'affiche de la comédie Le Monstre (1994) avec Roberto Benigni, également réalisateur. Il participe aussi à la comédie chorale Prêt-à-porter, de Robert Altman, sortie la même année.

En 1995, Patrice Leconte, le réalisateur fétiche du Splendid, lui offre un second rôle, celui d'un producteur véreux dans Les Grands Ducs[6]. Mais le tournage de cette comédie portée par le trio Jean-Pierre Marielle / Philippe Noiret / Jean Rochefort se passe mal[7] et, pour couronner le tout, le film est un échec commercial.

En 1999, Michel Blanc réalise Mauvaise Passe, un film de mœurs sombre porté par Daniel Auteuil, entouré d'un casting international, qui traduit son humeur du moment. Il ne joue pas dedans.

Consécration dans un registre dramatique (années 2000)[modifier | modifier le code]

Au début des années 2000, il sélectionne soigneusement ses projets, parvenant à fédérer chaque fois le grand public : tout d'abord en 2002, avec la comédie dramatique chorale Embrassez qui vous voudrez, qu'il écrit et réalise, dans lequel il s'offre aussi un rôle sur-mesure[8]. Puis à la télévision, il trouve deux rôles dramatiques importants : celui du drame L'Affaire Dominici (2003), face à Michel Serrault, puis le thriller historique 93, rue Lauriston, où il a pour partenaire Samuel Le Bihan.

Dans un registre comique, si la comédie Madame Édouard, dont il partage l'affiche avec Didier Bourdon, passe inaperçue en 2004, c'est la comédienne et scénariste Isabelle Mergault qui lui offre un beau succès public en 2005 avec la comédie dramatique Je vous trouve très beau, où il incarne un agriculteur veuf et aigri en mal d'amour. L'année suivante, l'acteur retrouve la troupe du Splendid pour conclure avec succès (plus de 10 millions d'entrées) leur trilogie culte avec Les Bronzés 3 : Amis pour la vie, toujours sous la direction de Patrice Leconte.

L'acteur aux côtés d'André Téchiné et Sami Bouajila à la première des Témoins, à la Berlinale 2007.

Durant les années suivantes, l'acteur préfère cependant creuser un registre dramatique : il fait ainsi partie du casting choral du drame Les Témoins, d'André Téchiné. Il y a pour partenaires Emmanuelle Béart et Sami Bouajila. Puis il partage l'affiche du thriller Le Deuxième Souffle (2007), d'Alain Corneau, avec Monica Bellucci et Daniel Auteuil. Pour finir, il retrouve André Téchiné pour le drame La Fille du RER (2009), où il donne cette fois la réplique à Émilie Dequenne et Catherine Deneuve. Parallèlement à ces projets importants, il tient aussi un petit rôle dans la comédie à petit budget Nos 18 ans (2008), de Frédéric Berthe.

Son retour à la comédie avec un projet de premier plan, avec Une petite zone de turbulences, d'Alfred Lot, qu'il co-scénarise, où il incarne un hypocondriaque, passe cependant inaperçu. Il revient donc au drame : en 2011, il joue un père de famille dans Et soudain, tout le monde me manque, de Jennifer Devoldère, face à Mélanie Laurent. Puis il donne la réplique à Olivier Gourmet dans le thriller politique L'Exercice de l'État, de Pierre Schoeller. Sa performance lui vaut le César du meilleur second rôle.

Seconds rôles (années 2010)[modifier | modifier le code]

Obtention du César du second rôle en 2012 pour L'Exercice de l'État.

En 2013, il revient avec Josiane Balasko pour la comédie dramatique Demi-sœur. Son ancienne collègue du Splendid officie également à la réalisation. Puis il tient de nouveau un petit rôle dans un projet étranger : il incarne un maire français dans le mélodrame Les Recettes du bonheur, de Lasse Hallström, sorti en 2014

En 2015, il fait confiance à un autre acteur passé à la réalisation, Jean-Paul Rouve, pour un drame acclamé, intitulé Les Souvenirs. La même année, il tient un petit rôle dans la comédie potache Les Nouvelles Aventures d'Aladin, portée par Kev Adams.

En 2016, il évolue aux côtés de Romain Duris et Alice Belaïdi dans la comédie noire Un petit boulot, quatrième long-métrage de Pascal Chaumeil. Blanc est aussi co-scénariste du film. L'année suivante, il tient un second rôle dans une autre comédie populaire, Raid Dingue, réalisée par Dany Boon.

Mais c'est l'année suivante qu'il livre son cinquième film en tant que réalisateur, la comédie dramatique Voyez comme on danse, suite de son succès de 2002, Embrassez qui vous voudrez. Il y retrouve des anciens partenaires de jeu, Karin Viard, Carole Bouquet, Jacques Dutronc et Charlotte Rampling, auxquels il joint des comédiens rencontrés sur le tournage des Souvenirs : Jean-Paul Rouve et William Lebghil. Pour la première fois de sa carrière de cinéaste, les critiques sont très mitigées[9], et le public ne suit pas : 420 000 spectateurs pour un budget de 9 millions d'euros[10].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Acteur[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Années 1970[modifier | modifier le code]
Années 1980[modifier | modifier le code]
Années 1990[modifier | modifier le code]
Années 2000[modifier | modifier le code]
Années 2010[modifier | modifier le code]
Années 2020[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Doublage[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Scénariste[modifier | modifier le code]

Dialoguiste[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Adaptateur[modifier | modifier le code]

Comédien[modifier | modifier le code]

Metteur en scène[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Molières[modifier | modifier le code]

Césars[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur ([12],[13])

Chevalier de l'ordre du Mérite agricole Chevalier de l'ordre du Mérite agricole ([14])

Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres[15]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Judith Perrignon, « Haltères de contraste », sur liberation.fr,
  2. Ghislain Loustalot, « Michel Blanc: L'heure de devenir père », sur parismatch.com,
  3. Françoise Puaux, Le Comique à l'écran, Corlet, , p. 145
  4. Jean-Michel Frodon, L'âge moderne du cinéma français, Flammarion, , p. 465
  5. « Michel Blanc : "Comme je ne m’aimais pas, j’avais envie de jouer des personnages qui n’étaient pas moi" », sur europe1.fr,
  6. « Les Grands Ducs », sur lesinrocks.com,
  7. « Leconte règle ses comptes en petit bout de chou », sur lesoir.be/,
  8. « C'est l'amer Michel Blanc », sur liberation.fr,
  9. « Voyez Comme on Danse : Les critiques presse » [vidéo], sur Allociné (consulté le ).
  10. Pascal 27/12 15h30, « Les échecs des films francophones en 2018 au cinéma (seconde partie). », sur leblogtvnews.com, (consulté le ).
  11. Lucie Chiquer, « Les Petites Victoires : bande-annonce du film doublement primé à l’Alpe d’Huez. », Première,‎ (lire en ligne)
  12. Chancellerie de la Légion d'honneur, Légion d'honneur - Promotion 14 juillet 2012
  13. Nouvel Observateur, Article inventoriant les récipiendaires célèbres
  14. Ordre du Mérite agricole à Isabelle Mergault et Michel Blanc à la suite du film Je vous trouve très beau
  15. Michel Blanc à propos de la médaille des Arts et Lettres, 1992.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Film réalisé par Michel Blanc.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]