Michèle Tabarot

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Michèle Tabarot
Illustration.
Michèle Tabarot en 2013.
Fonctions
Première vice-présidente du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale
En fonction depuis le
(1 an, 9 mois et 27 jours)
Président Olivier Marleix
Législature XVIe (Cinquième République)
Prédécesseur Virginie Duby-Muller
Députée française
En fonction depuis le
(21 ans, 10 mois et 5 jours)
Élection 16 juin 2002
Réélection 17 juin 2007
17 juin 2012
18 juin 2017
19 juin 2022
Circonscription 9e des Alpes-Maritimes
Législature XIIe, XIIIe, XIVe, XVe et XVIe (Cinquième République)
Groupe politique UMP (2002-2015)
LR (depuis 2015)
Prédécesseur André Aschieri
Maire du Cannet

(22 ans, 1 mois et 5 jours)
Élection 18 juin 1995
Réélection 18 mars 2001
16 mars 2008
30 mars 2014
Prédécesseur Pierre Bachelet
Successeur Yves Pigrenet
Secrétaire générale de l'UMP

(1 an, 6 mois et 27 jours)
Président Jean-François Copé
Prédécesseur Jean-François Copé
Successeur Luc Chatel
Présidente de la Commission des
Affaires culturelles et de l'Éducation
de l'Assemblée nationale

(2 ans, 11 mois et 27 jours)
Législature XIIIe (Cinquième République)
Prédécesseur Nouvelle commission
Successeur Patrick Bloche
Conseillère générale des Alpes-Maritimes

(8 ans, 4 mois et 26 jours)
Élection 27 mars 1994
Circonscription Canton du Cannet
Prédécesseur Lucien Griffa
Successeur Patrick Tambay
Biographie
Date de naissance (61 ans)
Lieu de naissance Alicante (Espagne)
Nationalité Française
Parti politique UDF-PR
DL
UMP
LR
Père Robert Tabarot
Fratrie Philippe Tabarot
Profession Chef d'entreprise

Michèle Tabarot
Maires du Cannet

Michèle Tabarot, née le à Alicante (Espagne), est une femme politique française.

Membre des Républicains, elle est secrétaire générale de l’UMP (devenu Les Républicains en 2015) entre 2012 et 2014. Elle est députée de la 9e circonscription des Alpes-Maritimes depuis 2002 et vice-présidente du groupe LR à l'Assemblée nationale depuis 2022.

Elle a été maire du Cannet de 1995 à 2017 et conseillère générale des Alpes-Maritimes de 1994 à 2002.

Origines[modifier | modifier le code]

Elle est la fille de Robert Tabarot, chevalier de l'ordre national du Mérite, ancien champion d’Afrique du Nord de boxe (surnommé « le Rocher ») et dirigeant de l'Organisation armée secrète (OAS)[1],[2]. Son grand-oncle, Pierre Tabarot, fut, avec Edmond Auzas, à l'origine de la création d’Oran Républicain, journal d'obédience socialiste (qui servit de modèle au journal Alger Républicain)[3]. Son frère Philippe Tabarot est sénateur des Alpes-Maritimes.

Originaire d'Algérie, la famille Tabarot part vivre à Alicante (Espagne) après l'indépendance. Elle y demeurera jusqu'en 1969, avant de rentrer en France après l'amnistie accordée à l'OAS par le général de Gaulle à la suite des événements de Mai 1968[4].

Maire du Cannet[modifier | modifier le code]

Michel Mouillot, maire de Cannes de 1989 à 1997, a favorisé l'implantation politique de Michèle Tabarot dans les Alpes-Maritimes. Il a aussi soutenu activement la candidature de son frère, Philippe Tabarot, à Cannes en 2008[5].

Michèle Tabarot est l'adjointe de Pierre Bachelet, maire RPR du Cannet de 1983 à 1995. Elle le bat aux élections municipales de 1995.

Depuis lors elle est réélue maire à chaque fois dès le premier tour, en 2001 sous l'étiquette démocrate-libérale, en 2008 sous l'étiquette UMP (64,96 % des voix), puis en 2014 sous l'étiquette UMP (50,45 % des voix).

Libération décrit un « puissant réseau clientéliste » mis en place par l'UMP/LR dans la ville, mettant en cause des pressions exercées sur les employés municipaux et les personnes faisant une demande d'appartement, de place en crèche ou en résidence pour personnes âgées pour les pousser à adhérer au parti[6].

Réélue députée de la 9e circonscription en juin 2017, elle quitte sa fonction de maire pour se conformer à la loi sur le non-cumul des mandats. Yves Pigrenet, jusqu’alors son premier adjoint, est élu maire. Elle demeure conseillère municipale et présidente de la majorité municipale. Elle reste également, selon Libération, officieusement la « femme forte de la ville »[6].

Députée des Alpes-Maritimes[modifier | modifier le code]

Michèle Tabarot est une première fois candidate UDF-DL aux élections législatives de 1997 dans la 9e circonscription des Alpes-Maritimes, mais elle est battue dès le premier tour dans un contexte de la désunion de la droite orchestrée notamment par Jean-Pierre Leleux.

Elle est élue députée le , pour la XIIe législature (2002-2007), dans la 9e circonscription des Alpes-Maritimes. Michèle Tabarot fait partie du groupe UMP, où, dans la logique de son antigaullisme[7] elle s'y montre très active, notamment au sein du Groupe Parlementaire sur les Rapatriés[8] (défendant par exemple, pour les anciens de l'OAS, la possibilité de récupérer des points retraites perdus pendant les périodes de clandestinité, mais également en étant très en pointe lors de la discussion de la controversée loi de 2005 portant reconnaissance de la Nation en faveur des Français rapatriés)[2]. Elle y préside également le Groupe parlementaire d'étude sur l'adoption, qui mènera à des évolutions législatives en 2005-2006.

Elle est réélue, au premier tour, députée pour le XIIIe législature le avec 53,13 % des voix devant André Aschieri, écologiste et maire de Mouans-Sartoux.

Elle est réélue députée le et devient vice-présidente de la Commission des affaires culturelles et de l'éducation qu'elle présidait lors de la législature précédente. Lors du congrès de l'Union pour un mouvement populaire de 2012, elle est élue secrétaire générale du Parti, aux côtés du président élu mais « contesté »[9] Jean-François Copé et du vice-président Luc Chatel. Elle est la première femme à accéder à ce poste depuis sa création, en 2002. Elle occupe cette fonction jusqu'en .

En , elle devient présidente de l'ANDL (Association nationale pour la démocratie locale, qui organise la formation des élus UMP). Le , Nicolas Sarkozy, élu président de l'UMP, la confirme dans cette dernière fonction[10] (qu'elle quittera en juillet 2018). En , elle est nommée conseillère politique de Nicolas Sarkozy[11].

Soutien de Jean-François Copé, elle est sa directrice de campagne lors de la primaire organisée par Les Républicains en novembre 2016, afin de désigner le candidat de la droite et du centre pour l’élection présidentielle de 2017[12].

Le , dans le cadre de l'affaire Fillon, elle renonce à soutenir le candidat LR François Fillon à l'élection présidentielle[13] et demande son remplacement par Alain Juppé [14].

Elle parraine Laurent Wauquiez pour le congrès des Républicains, scrutin a l’occasion duquel il est élu au soir du dès le premier tour, Président du parti[15].

Elle est réélue députée en face à la candidate En marche ! Dominique Fillebeen[16]. Elle intègre la commission des Affaires étrangères et de celle des Affaires européennes.

Elle fonde le think-tank « Le cercle ID » — pour Imaginons Demain — un groupe de réflexion qui a pour objectif de démontrer la capacité de la droite à dépasser ses thématiques traditionnelles pour devenir une force de propositions dans tous les domaines qui préoccupent les Français.

Au sein des Républicains, elle est vice-présidente de la Commission nationale d’investiture, conseillère politique du Président et continue de siéger au bureau politique. Elle est choisie par Laurent Wauquiez pour incarner les valeurs libérales au sein du « Conseil des sensibilités ».

Pour l'élection à la présidence des Républicains de 2019, Michèle Tabarot soutient Christian Jacob et l'accueille au Cannet pour son dernier meeting de campagne, le . Au sein de la nouvelle équipe dirigeante, elle conserve son poste de vice-présidente de la Commission nationale d'investiture et est nommée conseillère politique.

Le , elle officialise dans Paris Match sa candidature pour l'élection interne du destinée à désigner le nouveau président du groupe parlementaire des députés Les Républicains à l'Assemblée nationale. Elle sera candidate pour présider le premier groupe d'opposition de France composé de 104 députés, face à Damien Abad, Daniel Fasquelle et Philippe Gosselin. Le premier est finalement élu.

Le , elle annonce sa candidature pour les élections législatives de 2022. Arrivée en tête des suffrages au premier tour avec plus de 9 points d'avance sur le deuxième, elle est réélue avec 63,06 % des voix face au RN, l'emportant dans toutes les communes de la 9e circonscription[17] et réalisant des scores très élevés, notamment plus de 67 % dans sa ville du Cannet et à Mouans-Sartoux.

Dans les Alpes-Maritimes, elle est la seule à battre un candidat du Rassemblement national au second tour alors que les trois autres candidats du RN l'emportent[18] face à deux députés sortants et le maire de la Colle-sur-Loup, eux étiquetés « majorité présidentielle ».

Elle soutient Éric Ciotti lors du Congrès des Républicains de 2022[6].

En novembre 2023, elle présente avec Bruno Fuchs un rapport d'information parlementaire sur les relations entre la France et l'Afrique. Ce rapport souligne la « perte d'influence de la France » et appelle à « l'édification d'une nouvelle stratégie africaine »[19] par le biais d'une trentaine de propositions (création d'un visa spécifique pour les pays d'Afrique de langue française, rebâtir un corps diplomatique plus vigoureux et plus ouvert aux Français d'origine africaine ou maghrébine, transformer l'Agence française de développement en France Partenariat, remettre la politique africaine de la France au cœur du débat parlementaire. Autres recommandations, ou encore créer un Institut des hautes études sur l’Afrique)[20].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Fille d’un activiste de l’OAS, Michèle Tabarot fait régulièrement l'apologie de la colonisation française de l'Algérie et juge les accords d'indépendance « funestes ». A l'Assemblée nationale, elle défend une loi reconnaissant « l’œuvre accomplie par la France » dans ses anciennes colonies, et une autre visant à permettre aux anciens de l'OAS de récupérer des points de retraite perdus durant leurs années de clandestinité. Elle se signale également par une aversion pour le général de Gaulle. Engagée contre la « repentance » mémorielle, elle s’élève en 2018 contre la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans l’assassinat du mathématicien Maurice Audin, militant anticolonialiste arrêté à Alger le 11 juin 1957[21].

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Commune du Cannet[modifier | modifier le code]

  • -  : adjointe au maire du Cannet (Alpes-Maritimes)
  • -  : adjointe au maire du Cannet (Alpes-Maritimes)
  • -  : maire du Cannet (Alpes-Maritimes)
  • -  : maire du Cannet (Alpes-Maritimes)
  • -  : maire du Cannet (Alpes-Maritimes)
  • - [22],[23] : maire du Cannet (Alpes-Maritimes)

Conseil général des Alpes-Maritimes[modifier | modifier le code]

  • -  : membre du conseil général des Alpes-Maritimes
  • -  : membre du conseil général des Alpes-Maritimes
  • -  : vice-présidente du conseil général des Alpes-Maritimes

Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur[modifier | modifier le code]

  • 1998 - 1999: conseillère régionale de la région PACA
  • 2004 - 2005: conseillère régionale de la région PACA

Députée de la neuvième circonscription des Alpes-Maritimes[modifier | modifier le code]

  • -  : députée de la 9e circonscription des Alpes-Maritimes
  • -  : députée de la 9e circonscription des Alpes-Maritimes
  • -  : députée de la 9e circonscription des Alpes-Maritimes
  • -  : députée de la 9e circonscription des Alpes-Maritimes
  • À partir du [24],[25]: députée de la 9e circonscription des Alpes-Maritimes

Autres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. http://www.elwatan.com/contributions/michele-tabarot-ou-la-revanche-de-l-algerie-francaise-1-22-11-2012-193188_120.php
  2. a et b Mes chers voisins, un article du mensuel provençal le Ravi, mai 2008
  3. Engagement d'un quotidien en société coloniale, Master de recherche IEP Paris, voir aussi Emmanuel Roblès et l'hispanité en Oranie (dir. Guy Dugas, Éd. L'Harmattan 2012).
  4. « Les Tabarot, une saga politico-familiale », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  5. Marine Turchi, « Tabarot, encombrante n°2 pour Copé », sur mediapart.fr, (consulté le )
  6. a b et c Dominique Albertini et Anne-Sophie Lechevallier, « Côte d’Azur : «Avoir sa carte LR, c’est recommandé si on demande un appartement ou une place en crèche» », sur Libération,
  7. [1]
  8. Pour qui roule votre député, article de l'Express, octobre 2006
  9. [2]; http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/12/11/97001-20121211FILWWW00440-cope-commence-a-s-isoler-selon-woerth.php
  10. « Nominations »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), u-m-p.org, 9 décembre 2014.
  11. « Ciotti contourne Estrosi », Paris Match, semaine du 24 au 30 septembre 2015, page 32.
  12. Judith Waintraub, « Copé réinvestit le terrain de la droite décomplexée pour imposer sa candidature », Le Figaro, samedi 2 / dimanche 3 avril 2016.
  13. « Le compteur des lâcheurs de Fillon », liberation.fr
  14. « Michèle Tabarot demande à François Fillon de retirer sa candidature », sur micheletabarot.fr (consulté le )
  15. Ludovic Vigogne, « La liste des 136 parrains de Laurent Wauquiez », lopinion.fr, 11 octobre 2017.
  16. Ministère de l'Intérieur, « Élections législatives 2017 », sur elections.interieur.gouv.fr, (consulté le ).
  17. La rédaction, « Législatives 2022: dans la 9e circonscription, Michèle Tabarot (LR) réélue députée des Alpes-Maritimes », sur Nice-Matin, (consulté le )
  18. La rédaction, « Législatives 2022: grand renouvellement dans les Alpes-Maritimes, seuls trois députés sortants sont réélus », sur Nice-Matin, (consulté le )
  19. « Relations France-Afrique : 'Il faut redéfinir une offre stratégique claire', plaide un rapport parlementaire | LCP - Assemblée nationale », sur lcp.fr (consulté le )
  20. La rédaction, « Afrique Un rapport parlementaire égratigne la politique africaine de la France », sur Radio France Internationale, (consulté le ).
  21. Victor Boiteau, « LR : Michèle Tabarot, la «nostalgérie» au nom du père », sur Libération,
  22. Avec la validation de la loi ne permettant pas de cumuler deux mandats politiques, Michèle Tabarot quitte ses fonctions de maire du Cannet pour son mandat de député de la 9e circonscription des Alpes-Maritimes lors des élections législatives de 2017, qu’elle a remporté. Ses fonctions commencent le 21 juin 2017 à l’Assemblée nationale selon les dates annoncées par le gouvernement. À la mairie du Cannet, elle est remplacée par son premier adjoint Yves Pigrenet.
  23. « Yves Pigrenet succède à Michèle Tabarot », sur lecannet.fr (consulté le )
  24. « Législatives dans les Alpes-Maritimes : les résultats et les députés élus au second tour », sur leparisien.fr, (consulté le )
  25. « quel calendrier attend les nouveaux députés ? », sur tf1info.fr, (consulté le )
  26. Emmanuel Maumon, « Son voyage au Cambodge : l’interview de Michèle Tabarot », 29 avril 2008, dans http://www.webtimemedias.com, online www.webtimemedias.com avec interview sonore

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]