Mercè Rodoreda

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Mercè Rodoreda
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
GéroneVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cementiri de Romanyà de la Selva (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Mercè Rodoreda i GurguíVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Barcelone (-), Roissy-en-Brie (-), Limoges (-), Bordeaux (-), Paris (-), Genève (-), Romanyà de la Selva (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Escola Menéndez Pelayo (d) (-)
Liceu Dalmau (d) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Andreu Rodoreda i Sallent (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Montserrat Gurguí i Guàrdia (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Joan Gurguí (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Jordi Gurguí i Rodoreda (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Revista de Catalunya (à partir de )
Comissariat de propaganda (d) (-)
La Publicitat (-)
Institució de les Lletres Catalanes (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Genres artistiques
Influencée par
Pere Gurguí (d), Delfí Dalmau i Gener (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinctions
Liste détaillée
Prix Joan-Crexells (d) ()
Flor Natural ( et )
Mestre en Gai Saber ()
Premi Joan Santamaria (d) ()
Prix Mercè Rodoreda ()
Prix Sant Jordi du roman ()
Prix de la critique Serra d'Or (, , , et )
Prix Ramon-Llull ()
Prix Lletra d'Or ()
Prix Ciutat de Barcelona ()
Prix d'honneur des lettres catalanes ()
Prix de la critique de fiction catalane (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Prononciation
Œuvres principales
La plaça del Diamant (d), Mirall trencat (d), Aloma (d), Sóc una dona honrada? (d), Del que hom no pot fugir (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Mercè Rodoreda
Signature
Vue de la sépulture.

Mercè Rodoreda i Gurguí, née à Barcelone le et morte à Gérone le , est une femme de lettres espagnole, auteur de romans, de nouvelles et de pièces de théâtre. Son œuvre, notamment La Place du Diamant (La Plaça del Diamant), a été traduite du catalan en trente-cinq langues.

Biographie[modifier | modifier le code]

Née en 1908 à Barcelone[1], fille unique née de parents épris de littérature, son enfance est marquée par la figure de son grand-père maternel, Pere Gurguí, qui lui inculque un profond sentiment catalaniste[1] qui l'accompagnera tout au long de sa vie. En 1928, à l'âge de vingt ans, elle se marie avec son oncle, Joan Gurguí[1], de quatorze ans son aîné et avec qui elle eut son seul enfant, Jordi, en 1929.

Son mariage est un échec. Cherchant un moyen d'échapper à une vie trop monotone, Mercè Rodoreda le trouve dans la littérature. Elle fait ses premiers pas en collaborant à de nombreuses publications telles que La Veu de Catalunya, La Publicitat ou Mirador[1]. Elle écrit quatre romans que, des années plus tard, elle rejettera[1], les considérant comme les fruits de son manque d'expérience. Elle ne sauve du lot qu'Aloma (1937). Cependant, elle le récrit en 1969, en le transformant radicalement, jusqu'au point d'en faire une œuvre complètement différente.

Quand la guerre civile espagnole éclate, Rodoreda collabore avec le Commissariat de propagande de la Généralité de Catalogne[1]. Elle se sépare de son mari en 1937.

En 1939, elle s'exile en France[1]. Croyant que son exil sera de courte durée, raison pour laquelle elle laisse son fils à Barcelone, à la charge de sa mère, Montserrat Gurguí, elle s'installe, comme d'autres intellectuels et écrivains catalans, à Roissy-en-Brie, près de Paris, qu'elle doit fuir dès le début de la Seconde Guerre mondiale. Après de nombreux déplacements en France, elle part pour la Suisse, plus précisément à Genève, en compagnie de son amant Joan Prat, critique littéraire plus connu sous le pseudonyme d'Armand Obiols[1].

C'est à Genève qu'elle écrit le plus célèbre de ses romans, La Place du Diamant (La Plaça del Diamant, 1962)[1],[2],[3],[4], considéré comme le roman le plus important de la littérature catalane d'après-guerre [3]. Il a pour cadre le quartier de Gràcia, à Barcelone, et raconte l'histoire de Colometa, une femme -comme tant d'autres- dont les rêves et la vie sont brisés par la guerre. La Place du Diamant est à la fois un roman historique, psychologique et un roman de mœurs. De son exil en Suisse datent également le roman Rue des Camélias (El carrer de les Camèlies), qui rempote le Prix Sant Jordi en 1966, ainsi que le recueil Une baleine nommée Cristina et autres nouvelles (La meva Cristina i altres contes, 1967).

En 1972, après la mort de son compagnon à Vienne, elle rentre en Espagne. Elle s’installe à Romanyà de la Selva, dans la maison de campagne de Carme Manrubia, en compagnie de Susina Amat, deux amies datant de l'époque où elle travaillait au Commissariat de propagande de la Généralité de Catalogne. Elle y achève son œuvre la plus ambitieuse, Mirall trencat (1974) et le recueil de contes Viatges i flors (1980).

Son dernier roman, Tant et tant de guerre (Quanta, quanta guerra...), est publié en 1980[5], date à laquelle Rodoreda reçoit le Prix d’honneur des lettres catalanes. Cette année-là, elle abandonne la maison de campagne de Manrubia où elle avait écrit ses trois dernières œuvres et elle emménage dans une petite maison de campagne qu’elle avait pu faire construire à Romanyà de la Selva, à côté de celle de Manrubia.

Mercè Rodoreda meurt à Gérone, victime d’un cancer, en 1983[5]. On l’enterre, selon ses volontés, au cimetière de Romanyà de la Selva.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Romans et nouvelles[modifier | modifier le code]

  • Soc una dona honrada? (1932)
  • Del que hom no pot fugir (1934)
  • Un dia de la vida d'un home (1934)
  • Crim (1936)
  • Aloma (1938)
  • Vint-i-dos contes (1958)
  • La Plaça del Diamant (1962)
    La Place du Diamant, traduit par Bernard Lesfargues avec la collaboration de Pierre Verdaguer, Paris, Gallimard, 1971[6] ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « L'Imaginaire » no 531, 2006
  • El Carrer de les Camèlies (1966)
    Rue des Camélias, traduit par Bernard Lesfargues, Paris, Éditions Le Chemin Vert, 1986 ; réédition, Saint-Maurice-es-Allier, Éditions Tintablava, coll. « Domaine catalan » no 7, 2005
  • Aloma (nouvelle version, 1969)
    Aloma, traduit par Bernard Lesfargues, Paris, Éditions Jacqueline Chambon, coll. « Les Romanesques », 1989
  • Jardí vora el mar (1967)
  • La meva Cristina i altres contes (1967)
    Une baleine nommée Cristina et autres nouvelles, traduit par Bernard Lesfargues, Canet, Éditions Trabucaire, 2003
  • Mirall trencat (1974)
    Miroir brisé, traduit par Bernard Lesfargues, Paris, Éditions Autrement, 2011
  • Semblava de seda i altres contes (1978)
    Comme de la soie, traduit par Christine Maintenant et Claude Bleton, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres hispaniques », 1991
  • Viatges i flors (1980)
    Voyages et Fleurs, traduit par Bernard Lesfargues, illustrations de Gabrielle Cornuault, Gardonne/Vichy, coédition Fédérop/Librairie La Brèche, 2013
  • Quanta, quanta guerra... (1980)
    Tant et tant de guerre, traduit par Bernard Lesfargues, Paris, Aralia, 1996 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « L'Imaginaire » no 570, 2008
  • La mort i la primavera (1986)
    La Mort et le Printemps, traduit par Christine Maintenant et Claude Bleton, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres hispaniques », 1995 ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « L'Imaginaire » no 569, 2008
  • Isabel i Maria (posthume, 1991)
  • Cuentos para niños (2019)
    Elle m'a dit, sorcière !. Recueil de nouvelles traduites par Bernard Lesfargues, éd. La Brèche, 2001. Le volume contient Une lettre (Una carta), La Bonne d'enfants (La mainadera), La Salamandre (La salamandra)

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • La Senyora Florentina i el seu amor Homer (1953)
  • Un dia (1959)
  • L'hostal de les tres Camèlies (1973)
  • El parc de les magnòlies (1976)
  • El maniquí (1979)
  • El torrent de les flors (posthume, 1993)

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i Concepció Canut, « Rodoreda, Mercè [Barcelone 1908- Gérone 1983 », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3702
  2. Jean-Louis Perrier, « Colometa, femme du peuple dans Barcelone en guerre », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. a et b Mathilde Bensoussan, « Mercé Rodoreda et le roman catalan », Le Monde jour=24,‎ (lire en ligne)
  4. Mathilde La Bardonnie, « Pur Diamant », Libération,‎ (lire en ligne)
  5. a et b Anne Diatkine, « Rodoreda à tire-d'ailes. Dans la Barcelone des années 30,une vie de femme pleine de ménages, de petites jalousies et de douleurs. Mercè Rodoreda. La Place du diamant. Traduit du catalan par B. Lesfargues avec la collaboration de P. Verdaguer. Gallimard », Libération,‎ (lire en ligne)
  6. Bernard Pivot classe ce titre en 47e position des romans espagnols à lire in La Bibliothèque idéale, Albin Michel, 1988, page 84.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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