Menétrux-en-Joux

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Menétrux-en-Joux
Menétrux-en-Joux
Menétrux-en-Joux, place Lacuzon, la fontaine et la chapelle et la Départementale 39
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Jura
Arrondissement Lons-le-Saunier
Intercommunalité Terre d'Émeraude Communauté
Maire
Mandat
Anne Dufour
2020-2026
Code postal 39130
Code commune 39322
Démographie
Population
municipale
67 hab. (2021 en augmentation de 15,52 % par rapport à 2015)
Densité 7,6 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 37′ 30″ nord, 5° 49′ 46″ est
Altitude Min. 502 m
Max. 819 m
Superficie 8,78 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Saint-Laurent-en-Grandvaux
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Menétrux-en-Joux

Menétrux-en-Joux est une commune française située dans le département du Jura en région Bourgogne-Franche-Comté.

Blason[modifier | modifier le code]

Blason de Menétrux-en-Joux

De création récente, il représente en bas à droite, la plus belle des cascades du Hérisson, l'Éventail, et en haut un paysage de monts et de sapins verts.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le village se compose du bourg et de trois hameaux : la Fruitière à 1,4 km sur le plateau, le Val-Dessus et le Val-Dessous situés au fond de la vallée du Hérisson.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Rose des vents Songeson Rose des vents
Doucier
Denezières
N Le Frasnois
O    Menétrux-en-Joux    E
S
Saugeot Bonlieu

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat semi-continental et le climat de montagne et est dans la région climatique Jura, caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 mm/an), des hivers rigoureux et un ensoleillement médiocre[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 718 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 10,1 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cogna », sur la commune de Cogna à 7 km à vol d'oiseau[3], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 557,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,5 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Menétrux-en-Joux est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (81,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (81,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (81,3 %), zones agricoles hétérogènes (8 %), prairies (4,4 %), zones humides intérieures (3,6 %), eaux continentales[Note 3] (2,6 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de Menétrux-en-Joux vient du latin « monasterium », ou plutôt de son dérivé « monasteriolum » (« petit monastère ») car on prétend qu'il en existait un sur une île au milieu du lac du Val (cela parait cependant peu crédible, le monastère se serait situé plutôt à côté de l'actuelle chapelle ; sur ses ruines, on aurait construit la grosse maison qui existe encore de nos jours, bâtie par la famille Roux au XVIIe siècle)

On trouvait également le nom du village sous les formes de : Monestru, Menestrux, Ministrelis. Le nom du village ne commence à apparaître dans les chartes qu'à partir du XIIe siècle. Des vestiges de tumulus ont été mentionnés par Louis Abel Girardot. Ils sont situés sur le plateau, au lieu-dit « sur la Côte », au sommet d'une petite colline qui domine le village à l'aplomb de la chapelle et de la mairie. Ces tumuli qui étaient encore visibles il y a quelques années au milieu du pâturage, ont été détruits pour les besoins agricoles.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les deux hameaux du Val formaient autrefois une commune indépendante sous le nom des Vaux de Chambly ; le dictionnaire Rousset des communes du Jura indique que la commune des Vaux-de-Chambly a été réunie à celle de Chambly le et à Menétrux-en-Joux . La commune de Chambly et celle de Collondon ont été réunies à Doucier en 1821.

Avant la Révolution, les Vaux dépendent de la paroisse de Doucier. Les villages de Chambly et de Collondon (églises placées sous les vocables de saint Joseph et de la sainte Vierge) devenus communes sont rattachés à Doucier : en 1816 pour Collondon, en 1822 pour Chambly, Menétrux-en-Joux dépend de la paroisse de Songeson (vocable saint Georges) Tous dépendent du bailliage de Poligny.

Le Val Dessus et le Val Dessous : aujourd'hui sont célèbres dans tous les guides touristiques car ils sont un passage obligé pour accéder aux magnifiques cascades du Hérisson et aux lacs du Val et de Chambly, ainsi qu'au parc animalier d'Héria.

Menétrux dépendait en toute justice de la seigneurie de Châtelneuf, propriété indivise entre les religieux de Balerne et les Princes de la Maison de Chalon. En 1588, il n'y avait à Menétrux que huit maisons, possédées par les familles Roux, Coiffier, Ramboz, et Richard.

Il n'est donc guère étonnant que l'on rencontre autant de Roux et Richard dans les listes généalogiques concernant cette région. La famille Roux était la plus nombreuse et la plus riche. Rolin Roux était devenu tabellion (c’est-à-dire un officier public qui remplissait les fonctions de notaire) de la châtellenie de Châtelneuf ; il obtint successivement différentes faveurs de Hugues de Chalon et de Jean de Loulle, abbé de Balerne, telles que celles d'avoir un four particulier, d'aller moudre dans tels moulins qui lui conviendrait, de chasser, de pêcher, d'exercer des droits d'usage dans les forêts, etc.

Ses descendants augmentèrent encore en fortune et en considération, par leurs bonnes alliances, en sorte qu'ils étaient regardés comme les seigneurs du village. Ils avaient entre autres une maison avec tour féodale, et une chapelle à côté, bâtie en 1664. D'autres branches de la famille demeuraient agriculteurs ou forgeron.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1959 1995 Gaston Janier SE Chef d'Entreprise
2001 2014 Lucette Guidoni[14] SE Enseignante
2014 2020 Aline Heimlich SE Chef d'Entreprise
2020 En cours Anne Dufour SE Juriste en droit social

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[16].

En 2021, la commune comptait 67 habitants[Note 4], en augmentation de 15,52 % par rapport à 2015 (Jura : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
150140143135216210221229224
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
200186183148144143133131129
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1211061001069494839483
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
697673433847465956
2021 - - - - - - - -
67--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Un camping petite restauration souvenir au pied des cascades. Un parc animalier avec élevage de bisons et d'aurochs dans la vallée. Une ferme pédagogique concert halte camping car au village. Une entreprise forestière, plusieurs locations saisonnières.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Une chapelle castrale, datée de 1664, avec clocher-porche, est située sur la place du village (place Lacuzon) à côté de la mairie. Elle est couverte de « laves » (dalles de pierre plates appelées lauzes dans d'autres régions). Elle a été restaurée il y a quelques années. Quelques maisons dont la construction date du XVIe siècle arborent une architecture remarquable (linteaux)

La rivière le Hérisson et les lacs, entre Ilay et Doucier, juste au-dessous du village de Menétrux-en-Joux, sont un but de promenade. La rivière, qui présente une succession de cascades qui dégringolent sur les marches d'une sorte d'escalier rocheux, s'étire sur 3,6 km dans un site boisé plein de fraîcheur. Elle prend naissance à 805 mètres d'altitude tout près du lac d'Ilay, alimenté par ses résurgences et le trop plein du lac de Bonlieu tout proche et finit par se jeter dans l'Ain à 444 m en dessous de Chatillon à la Combe de la Fin.

Autrefois, de nombreux moulins et martinets (forges avec marteaux-pilons actionnés par la force de l'eau) jalonnaient le cours du Hérisson. Les deux plus belles chutes sont celle de l'Éventail (65 mètres) et du grand Saut (60 mètres, appelé aussi « Queue de cheval »). La première cascade en partant du haut est située près du hameau d'Ilay et s'appelle le Saut Girard, puis l'on peut voir près du hameau de la Fromagerie les ruines du moulin Jeunet et un peu plus loin le Saut de la Forge ; puis l'on découvre le Saut du Château Garnier, la magnifique vasque du Gour Bleu avec ses marmites de géant. Tout près de là se trouve la grotte Lacuzon (appelée aussi le Grand Cellier) et la « merveille des merveilles », l'Éventail, la plus majestueuse de toutes, à découvrir aussi pour une vue quasi aérienne depuis le belvédère situé sur la route de Menétrux à Ilay.

Après ce parcours mouvementé de 3,6 km et sur 280 mètres de dénivelé, la rivière s'apaise enfin et coule paisiblement au milieu des prés et des marais du Val de Chambly, en longeant les minuscules hameaux du Val-Dessus et du Val-Dessous.

Le Hérisson alimente successivement le superbe lac du Val à la belle couleur d'un vert changeant et à la réputation dangereuse (tourbillons..) puis le petit lac de Chambly tout bleu (propriété privée).Ces lacs sont comme de véritables perles enchâssées entre les côtes rocheuses et boisées de la vallée ; ils ont été formées par les dépôts de moraines à la suite du déplacement des glaciers.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Menétrux-en-Joux et Cogna », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Cogna », sur la commune de Cogna - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Cogna », sur la commune de Cogna - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  14. Préfecture du Jura, Liste des maires élus en 2008, consultée le 2 mai 2010 [PDF].
  15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alphonse Rousset, Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté et des hameaux qui en dépendent. Département du Jura, Bintot, Besançon, 1853-1858. Réédité en 1969, 1989, 1993, 1997, et 2003.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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