Melmoth réconcilié

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Melmoth réconcilié
Image illustrative de l’article Melmoth réconcilié
Illustration d'Édouard Toudouze
Publication
Auteur Honoré de Balzac
Langue Français
Parution Drapeau de la France France, 1835, dans
Le Livre des Conteurs chez Lequien.
Recueil
Études philosophiques de La Comédie humaine
Intrigue
Genre Nouvelle fantastique, étude de mœurs
Personnages John Melmoth
Castanier, caissier
Aquilina, sa maîtresse
Un clerc de notaire
Nouvelle précédente/suivante

Melmoth réconcilié est une nouvelle d’Honoré de Balzac parue en 1835, inspirée du roman Melmoth ou l'Homme errant de Charles Robert Maturin. Elle fait partie des Études philosophiques de La Comédie humaine.

Historique[modifier | modifier le code]

Le projet initial, qui avait pour titre Le Dernier Bienfait de Melmoth-le-Voyageur et La Fin de Melmoth, a été publié pour la première fois en tête du recueil Le Livre des Conteurs, chez l’éditeur Lequien.

Après une dédicace « à monsieur le général baron de Pommereul, en souvenir de la constante amitié qui a lié nos pères et qui subsiste entre les fils », Balzac, dans l'incipit de l'ouvrage, définit ainsi le caissier qui sera la proie de Melmoth : « Il est une nature d’homme que la Civilisation obtient dans le Règne Social, comme les fleuristes créent dans le Règne Végétal par l’éducation de la serre, une espèce hybride qu’ils ne peuvent reproduire ni par semis, ni par bouture. Cet homme est un caissier, véritable produit anthropomorphe, arrosé par les idées religieuses, maintenu par la guillotine, ébranché par le vice, et qui pousse à un troisième étage entre une femme estimable et des enfants ennuyeux. » C’est dire le peu d’estime qu’il a pour le personnage auquel il réserve une vie affreuse.

Cette nouvelle, à la fois étude de mœurs, récit fantastique et ouvrage édifiant, laisse entrevoir le mysticisme de Balzac qu’on retrouve dans d’autres œuvres où la rédemption est un préalable à la mort.

Résumé[modifier | modifier le code]

Melmoth arrive au moment où le caissier de Nucingen, Castanier, presque ruiné par sa maîtresse, Aquilina, s’apprête à détourner une grosse somme à des fins personnelles. Melmoth propose à Castanier de lui acheter son âme et il lui donne un second rendez-vous où il lui livrera un secret qui lui pèse : la puissance qu’il a obtenue en faisant un pacte avec le Diable peut se transmettre pendant cent cinquante ans si quelqu’un autre reprend le pacte à son compte. Melmoth veut ainsi retrouver la paix de l’esprit et il se débarrasse de son fardeau sur Castanier, trop heureux dans un premier temps d’en user à loisir.

Mais, bientôt lassé par les dons surnaturels qu'il a hérités, le caissier cherche à son tour à se défaire du pacte satanique. Pour cela, il lui faut trouver un remplaçant, qu’il cherche parmi les boursicoteurs. Le pacte passe ainsi en de nombreuses mains, perdant peu à peu de son pouvoir. Et tandis que Melmoth meurt, enfin réconcilié avec Dieu et avec lui-même, c’est un clerc de notaire qui hérite en dernier ce tragique pacte.

Thème[modifier | modifier le code]

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John Melmoth est le héros mythique du roman de l'écrivain irlandais Charles Robert Maturin, intitulé Melmoth ou l'Homme errant (Melmoth the Wanderer), paru en 1820, une œuvre admirée par Balzac. Le personnage de Melmoth, auquel Satan accorde d’immenses pouvoirs en échange de son âme, est donc associé, tout comme Faust, au thème du pacte avec le Diable.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ruth Amossy, « Melmoth réconcilié ou la parodie du conte fantastique », L'Année balzacienne, 1978, p. 149-167.
  • Ruth Amossy, « L’au-delà de la “représentation” fantastique : le mot d’esprit et le cliché dans Melmoth réconcilié », Degrés, 1978, p. 16-18.
  • Andrew F. Campagna, « Le journalisme et la vente de l’âme chez Balzac : signes/signatures/significations », Nineteenth-Century French Studies, printemps-été 1981, no 9, vol. 3-4, p. 175-184.
  • Hope Crampton, « Melmoth in La Comédie humaine », Modern Language Review, 1966, no 61, p. 42-50.
  • Emeline Dhommée, « Melmoth réconcilié ou un diable peut en cacher un autre », Réflexions sur l’autoréflexivité balzacienne, Toronto, Centre d’études du XIXe siècle Joseph Sablé, 2002, p. 41-54.
  • Catherine Lanone, « Verging on the Gothic: Melmoth’s Journey to France », European Gothic: A Spirited Exchange, 1760-1960, Manchester, Manchester UP, 2002, p. 71-83.
  • Josée S. J. Lauersdorf, « Les métamorphoses de Castanier dans Melmoth réconciliéde Balzac », Romance Notes, hiver 1994, no 35, vol. 2, p. 205-214.
  • Scott Lee, « Balzac et le débordement », Règles du genre et inventions du génie, London, Mestengo, 1999, p. 111-121.
  • Moïse Le Yaouanc, « Les épreuves de Melmoth réconcilié : le cahier Shonberg-Hartenstein », L’Année balzacienne, 1975, p. 29-54.
  • Moïse Le Yaouanc, « Melmoth et les romans du jeune Balzac, », Balzac and the Nineteenth Century: Studies in French Literature Presented to Herbert J. Hunt, Leicester, Leicester U.P., 1972, p. 35-45.
  • Paul Perron, « Désir du sujet/sujet du désir : Melmoth réconcilié », Nineteenth-Century French Studies, automne-hiver 1983-1984, no 2, vol. 1-2, p. 36-53.
  • André Vanoncini, « Le pacte : structures et évolutions d’un motif balzacien », L’Année balzacienne, 2002, no 3, p. 279-292.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]