Tancrède Boucher de Grosbois

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Tancrède Boucher de Grosbois
Fonctions
Maire de la municipalité de Saint-Bruno-de-Montarville

(2 ans)
Élection 1872
Prédécesseur Joseph-Octave Leduc
Successeur Timothée Sauriol
Député du comté de Shefford à l'Assemblée législative du Québec
Élection 18 mai 1888
Réélection 1890
Groupe politique Parti libéral du Québec
Député du comté de Shefford à l'Assemblée législative du Québec

(6 ans)
Élection 1897
Réélection 1900
Groupe politique Parti libéral du Québec
Biographie
Nom de naissance Tancrède Boucher de Grosbois
Date de naissance
Lieu de naissance Chambly, Canada
Date de décès (à 79 ans)
Lieu de décès Montréal, Canada
Nationalité Canadienne
Parti politique Parti libéral du Québec
Père Charles-Henri Boucher de Grosbois
Mère Émilie-Magdeleine Boucher de Boucherville, fille du seigneur Pierre-Amable Boucher de Boucherville, dernier seigneur de la seigneurie de Boucherville
Conjoint Dorothée Bruneau
Diplômé de Université McGill
Profession Médecin

Tancrède Boucher de Grosbois ( à Chambly au Québec (Canada) - à Montréal au Québec) était un médecin et un homme politique québécois.

Il a été maire de la municipalité de Saint-Bruno-de-Montarville de 1872 à 1874 et il a représenté la circonscription de Shefford à l'Assemblée législative du Québec de 1888 à 1892 et de 1897 à 1903 en tant que député libéral.

Biographie[modifier | modifier le code]

Tancrède Boucher de Grosbois est le fils de Charles-Henri Boucher de Grosbois, médecin, et d'Émilie-Magdeleine Boucher de Boucherville, fille du seigneur Pierre-Amable Boucher de Boucherville, dernier seigneur de la seigneurie de Boucherville. Après avoir reçu une éducation privée, il a étudié au Collège de Saint-Hyacinthe, puis à l'Université McGill où il a obtenu un diplôme en médecine en 1868. Il a pratiqué la médecine à Longueuil, Saint-Bruno-de-Montarville, Roxton Falls et Chambly.

Il a épousé Dorothée Bruneau, fille de Olivier Bruneau et Dorothée Charlton, le à Saint-Bruno-de-Montarville[1].

Il a été maire de la municipalité de Saint-Bruno-de-Montarville de 1872 à 1874.

Comme candidat libéral, il a été défait dans la circonscription de Chambly aux élections fédérales de 1872[2] et dans celle de Shefford aux élections provinciales de 1881. Par la suite, il a été élu député libéral à l'Assemblée législative du Québec dans Shefford à l'élection partielle du , puis réélu en 1890. Défait en 1892, il est réélu en 1897 et en 1900. Il a abandonné son siège le pour retourner à l'exercice de la médecine.

Il a été assistant du directeur médical à l'Hôpital Saint-Jean-de-Dieu à Montréal du au .

Tancrède Boucher de Grosbois et l'instruction obligatoire[3][modifier | modifier le code]

Comme une partie de l'élite québécoise de l'époque, Tancrède Boucher de Grosbois se désolait du faible niveau d'instruction des Québécois ainsi que de la prépondérance et de l'immobilisme de l'Église catholique québécoise dans le domaine de l'instruction. Le , il a déposé à l’Assemblée législative le premier projet de loi proposant une instruction publique et obligatoire. Selon ce projet de loi, les parents devaient, sous peine d’amende, envoyer leurs enfants de 8 à 13 ans à l’école durant au moins 16 semaines durant l’année, et ce, dans le respect des croyances religieuses des catholiques et des protestants. Le projet de loi a été rejeté par 55 voix contre 7 sous prétexte qu'il brimait la liberté des parents en matière d’éducation. La véritable opposition au projet venait du clergé catholique qui y voyait un début de laïcisation de l’école, une institution alors sous le contrôle du clergé.

Au début du XXe siècle, l’Église catholique québécoise craignait l'influence de la franc-maçonnerie française. Or, le projet de loi de Tancrède Boucher de Grosbois était appuyé par ses amis médecins de Montréal qui étaient soupçonnés d'être en relation avec des francs-maçons français, particulièrement avec Louis Herbette, un membre du conseil général de la Ligue française de l’enseignement qui promouvait une instruction publique et obligatoire dispensée par une école laïque et républicaine. L'archevêque de Montréal Paul Bruchési, qui s’opposait à l'instruction obligatoire des enfants, craignait que le mouvement de laïcisation français ne s’étende au Québec.

Tancrède Boucher de Grosbois était vraiment un visionnaire en avance sur son temps, car la loi sur l’instruction publique et obligatoire au Québec ne sera finalement adoptée qu’en 1943.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]