Marullus (préfet de Judée)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Marullus)

Marullus est le nom attesté par Flavius Josèphe du septième préfet romain de la province de Judée, de 37 à 41 sous le règne de l'empereur Caligula (37 à 41).

Flavius Josèphe mentionne qu'au moment même où il pose le diadème royal sur la tête d'Agrippa Ier, Caligula envoie Marullus comme « hipparque (ἱππάρχης) de Judée[1] », une mention qui est la seule attestation connue du statut de la province judéenne sous le règne de cet empereur. Le consensus savant s'accorde à penser que ce statut est resté le même que précédemment, Marullus en étant le gouverneur[2].

Mis à part cette citation de son nom par Josèphe, il n'a pas laissé de trace historique[3], on ne sait rien de son administration et il y a même des doutes concernant son identité : certains auteurs se demandent s'il ne s'agit pas du préfet Marcellus qui, nommé provisoirement par Lucius Vitellius aurait été confirmé par Caligula dans ses fonctions. Les deux noms Marullus et Marcellus n’apparaissant chacun qu'une seule fois dans l’œuvre de Josèphe, il a pu s'agir d'une erreur de copiste[4]. D'autres spécialistes, comme E.Mary Smallwood[5], estiment qu'il s'agit bien de deux personnages différents[2].

C'est sous son mandat qu'Hérode Agrippa Ier obtient en plus de son royaume de Batanée, la royauté sur les territoires de Galilée et de Pérée en même temps que son oncle Hérode Antipas est destitué de sa tétrarchie. Il reçoit par la suite (41) de l'empereur Claude, l'Idumée, la Samarie et la Judée, y suspendant de la sorte le pouvoir préfectoral jusque-là en vigueur[6], mettant fin ainsi à la fonction de Marullus. Toutefois, comme lui, il se trouve sous le contrôle du gouverneur romain de Syrie, d'abord Petronius puis Marsius.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Quand Caius (Caligula) fut arrivé à Rome, amenant le corps de Tibère (mort le 17 mars 37), et qu'il lui eut fait de somptueuses funérailles selon les coutumes ancestrales, il aurait volontiers fait remettre Agrippa en liberté le jour même si Antonia ne l'en avait empêché, non par haine contre le prisonnier, mais par souci de la dignité de Caius et pour lui épargner la réputation d'avoir accueilli avec joie la mort de Tibère en libérant sur le champ un homme emprisonné sur son ordre. Cependant, peu de jours après, il le manda près de lui, le fit tondre et lui fit changer de vêtements ; puis il lui mit le diadème sur la tête et le nomma roi de la tétrarchie de Philippe en lui faisant cadeau de celle de Lysanias; en échange de sa chaîne de fer, il lui en donna une d'or de poids égal, et il envoya Marullus (Μάρυλλον) comme hipparque en Judée. (Ἱππάρχην δὲ ἐπὶ τῆς Ἰουδαίας ἐκπέμπει Μάρυλλον) » Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XVIII, VI, 10.
  2. a et b Daniel R. Schwartz, Agrippa I : The Last King of Judaea, éd. Mohr Siebeck, 1990, pp.62-63
  3. Mireille Hadas-Lebel, Rome, la Judée et les Juifs, éd. Picard, 2009, p. 83
  4. Jean-Pierre Lémonon, Ponce Pilate, éd. Atelier, 2007, p. 22
  5. E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, éd. Brill, 1981, p. 174
  6. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : des prêtres aux rabbins, Paris, PUF, coll. « Nouvelle Clio », (1re éd. 2012), 1068 p. (ISBN 978-2-13-081771-0), p. 409

Articles connexes[modifier | modifier le code]