Martin Bangemann

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Martin Bangemann
Illustration.
Martin Bangemann en 1977.
Fonctions
Commissaire européen aux Affaires industrielles et aux Technologies de l'information et des télécommunications[a]

(6 ans, 8 mois et 9 jours)
Président Jacques Delors
Jacques Santer
Commission Delors III
Santer
Prédécesseur Lui-même (Industrie)
Filippo Maria Pandolfi (Télécommunications)
Successeur Erkki Liikanen
Vice-président de la Commission européenne

(6 ans et 16 jours)
Président Jacques Delors
Commission Delors III
Commissaire européen au Marché intérieur et à l'Industrie

(3 ans, 11 mois et 30 jours)
Président Jacques Delors
Commission Delors III
Prédécesseur Francis Cockfield (Marché intérieur)
Karl-Heinz Narjes (Industrie)
Successeur Raniero Vanni d'Archifari (Marché intérieur)
Lui-même (Industrie)
Président fédéral du Parti libéral-démocrate ouest-allemand

(3 ans, 7 mois et 16 jours)
Prédécesseur Hans-Dietrich Genscher
Successeur Otto Graf Lambsdorff
Ministre fédéral ouest-allemand de l'Économie

(4 ans, 5 mois et 12 jours)
Chancelier Helmut Kohl
Gouvernement Kohl II et III
Prédécesseur Otto Graf Lambsdorff
Successeur Helmut Haussmann
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Wanzleben-Börde (Allemagne)
Date de décès (à 87 ans)
Lieu de décès Saint-Vincent-la-Châtre (France)
Nationalité Allemande
Parti politique FDP
Diplômé de Université de Munich
Profession Avocat
Homme d'affaires

Martin Bangemann Martin Bangemann
Vice-présidents de la Commission européenne
Commissaires européens à l'Industrie
Commissaires européens au Marché intérieur
Ministres fédéraux de l'Économie d'Allemagne

Martin Bangemann, né le à Wanzleben-Börde et mort le à Saint-Vincent-la-Châtre dans le département des Deux-Sèvres[1], est un homme politique allemand et européen membre du Parti libéral-démocrate (FDP).

Il a été ministre fédéral de l'Économie d'Allemagne de l'Ouest dans la coalition noire-jaune d'Helmut Kohl au milieu des années 1980 avant d'occuper, de 1989 à 1999, le poste de commissaire européen à l'Industrie, dans un premier temps associé au portefeuille du Marché intérieur, et aux Télécommunications par la suite. Il a par ailleurs été vice-président de la Commission européenne, et président fédéral du Parti libéral-démocrate pendant trois ans.

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1955, il obtient son Abitur puis effectue des études supérieures de droit à Tübingen puis Munich, où il passe avec succès son premier examen juridique d'État en 1960, et réussit le second deux ans plus tard. Il est avocat depuis 1964.

Il siège au conseil d'administration de Telefónica depuis le et fait partie du conseil de surveillance de Hunzinger Information AG. Il est par ailleurs marié et père de cinq enfants.

Martin Bangemann a cinq enfants. Il est décédé d'une crise cardiaque à son domicile en France, à Saint-Vincent-la-Châtre[2] dans le département des Deux-Sèvres, le à l'âge de 87 ans[3].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Au sein du FDP[modifier | modifier le code]

Il adhère au Parti libéral-démocrate (FDP) en 1963. Six ans plus tard, il devient vice-président du Parti populaire démocrate (FDP/DVP), fédération du FDP dans le Bade-Wurtemberg, et occupe ce poste jusqu'à sa nomination comme secrétaire général fédéral du parti, en 1974. Il n'exerce ce mandat qu'un an, et prend la tête du FDP/DVP en 1978.

Le , Martin Bangemann est élu président fédéral du Parti libéral-démocrate, mettant fin à onze ans de présidence d'Hans-Dietrich Genscher, et exerce cette fonction jusqu'au , lorsque, en vue de son départ pour la Commission européenne, il est remplacé par Otto Graf Lambsdorff.

Au sein des institutions allemandes[modifier | modifier le code]

Il est élu pour la première fois député fédéral au Bundestag le . Réélu quatre ans plus tard, il démissionne en 1980, peu avant la fin de son second mandat. Il est nommé ministre fédéral de l'Économie dans la deuxième coalition noire-jaune d'Helmut Kohl le .

Le , il retrouve son siège au Bundestag, et se voit reconduit au gouvernement le . Il démissionne cependant le , et abandonne en même temps son mandat parlementaire.

Au sein des institutions européennes[modifier | modifier le code]

Député européen[modifier | modifier le code]

Il fait son entrée au Parlement européen en 1973, comme délégué de l'Allemagne de l'Ouest. Il y est élu au suffrage universel direct lors des premières élections européennes six ans plus tard, et prend la présidence du groupe libéral et démocratique (LD). Lors du scrutin suivant, le FDP n'obtient pas les 5 % des voix nécessaires pour obtenir des sièges et il se retrouve alors exclu du Parlement.

Commissaire européen[modifier | modifier le code]

Martin Bangemann est nommé commissaire européen chargé du Marché intérieur et de l'Industrie dans le collège présidé par Jacques Delors le . Le , il perd ses compétences pour le marché intérieur au profit de celles relatives aux télécommunications et obtient une vice-présidence de la Commission européenne.

Son portefeuille est maintenu lorsque Jacques Santer remplace Jacques Delors le , mais il perd son titre de vice-président. Le , l'ensemble du collège démissionne et il se voit chargé de gérer les affaires courantes jusqu'à l'investiture d'une nouvelle équipe par le Parlement européen. C'est chose faite le 16 septembre avec l'entrée en fonction de la commission de Romano Prodi dans laquelle il n'a pas été reconduit par le gouvernement allemand, désormais de coalition rouge-verte.

L'affaire Bangemann[modifier | modifier le code]

Le , les dirigeants de la société espagnole de télécommunications Telefonica annoncent que Martin Bangemann fera partie, dès le lendemain, de leur conseil d'administration, et ce alors qu'il siège encore à la Commission européenne. Ce dernier fait savoir qu'il en a informé Jacques Santer, président de la Commission, et Gerhard Schröder, président en exercice du Conseil européen, mais Santer lui rappelle qu'il n'est pas autorisé à partir sans qu'un remplaçant ait été désigné[4]. Malgré les critiques sur la compatibilité de cette embauche avec l'engagement solennel que prennent les commissaires de « respecter, pendant la durée de leurs fonctions et après la cessation de celles-ci, les obligations découlant de leur charge, notamment les devoirs d'honnêteté et de délicatesse quant à l'acceptation, après cette cessation, de certaines fonctions ou de certains avantages », selon le traité de Rome, il est mis en congé le 3 juillet, la Commission exprimant simplement son malaise[5]. Toutefois, les États membres, estimant que le traité avait bel et bien été violé, décident le 8 juillet de porter l'affaire devant la Cour de justice des communautés européennes (CJCE)[6], avant de se rétracter en décembre suivant, estimant que Bangemann n'a violé aucune règle en n'intégrant la société le 6 juillet, en ne siégeant pas au conseil d'administration, et en promettant de ne pas révéler d'informations confidentielles ni de représenter l'entreprise auprès des institutions européennes pendant un certain délai[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Commissaire européen à l'Industrie et à la Politique de l'information jusqu'en 1995.

Références[modifier | modifier le code]

  1. [1]
  2. Yves Revert, « Deux-Sèvres : décès de l'ancien commissaire européen et ministre Martin Bangemann », La Nouvelle République, (consulté le ).
  3. (de) Früherer Bundeswirtschaftsminister Bangemann ist tot.
  4. « Martin Bangemann, commissaire européen chargé des télécommunications, passe... chez Telefonica », Le Monde, le
  5. « Le commissaire européen Martin Bangemann mis en congé », Le Monde, le
  6. (fr) L'affaire Bangemann ira en justice, Le Soir, le
  7. (fr + en) Décision du Conseil du 17 décembre 1999 concernant le règlement de l'affaire Bangemann

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]