Marronnier (journalisme)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Marronnier
Présentation
Type

En journalisme, un marronnier est un article de presse ou un reportage d'information de faible importance, qui sert à meubler une période d’actualité creuse.

Le marronnier est ordinairement consacré à un événement récurrent et prévisible, avec des sujets souvent simplistes, parfois mièvres.

Origine de l'expression[modifier | modifier le code]

Des fleurs de marronnier à fleurs rouges.

Tous les ans, aux premiers jours du printemps, un marronnier à fleurs rouges fleurissait sur la tombe des Gardes suisses tués lors de la journée du dans les jardins des Tuileries à Paris ; et tous les ans, un article paraissait dans la presse pour s'en faire l'écho[1].

Dans le journalisme anglophone, une notion proche du marronnier est l’evergreen[2], aussi appelé avec dérision chestnut[2] ; les deux termes, qui désignent au sens propre une plante à feuilles persistantes et une châtaigne, font appel à la métaphore de l'arbre comme le marronnier.

Exemples[modifier | modifier le code]

Parmi les marronniers les plus courants, on peut citer les articles concernant les soldes, le changement d'heure d'été ou d'hiver, le marché de l'immobilier, les départs en vacances, la rentrée scolaire, les fêtes de fin d'année, la météo ou encore les embouteillages[3].

On peut également citer les « serpents de mer » — des sujets non saisonniers mais néanmoins régulièrement traités — sur des thèmes sociétaux, historiques (au gré des innombrables commémorations possibles), scientifiques, etc., quand ce n'est pas purement anecdotique[4]. Par exemple, la récurrence du thème de la franc-maçonnerie dans la presse hebdomadaire française est un véritable cas d'école du « serpents de mer »[5],[6].

L'émission Le Dessous des images rapporte que le marronnier peut concerner les images d'illustration elles-mêmes : une même image, provenant d'une banque d'images d'agence de presse, peut ainsi être utilisée par de nombreux médias et de manière systématique pendant des années pour le même événement récurrent, par exemple lors la rentrée scolaire[7].

Stratégie éditoriale[modifier | modifier le code]

Le marronnier permet de rester proche des lecteurs et d'en attirer sans cesse de nouveaux, en traitant des sujets qui rythment leur quotidien[8]. En effet, l'évocation de moments et de sentiments, partagés par un large public, permet de renforcer le lien avec celui-ci sans risque de choquer[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bernard Voyenne, Glossaire des termes de presse, Paris, Centre de formation des journalistes, coll. « Les Guides du Centre de formation des journalistes », , p. 61.
  2. a et b (en) Roland De Wolk (en), Introduction to Online Journalism : Publishing News and Information, Boston, Allyn & Bacon, , 205 p. (ISBN 0-205-28689-5), p. 186 :

    « An old news term for stories that are good for long periods of time and not necessarily dependent on a fresh news hook. Evergreen stories are also sometimes derisively referred to as chestnuts. »

  3. « Osez les marronniers ! », sur esj-pro.fr, École supérieure de journalisme de Lille (version du sur Internet Archive).
  4. « Serpent de mer », sur LangueFrançaise.net (consulté le ).
  5. « Les Francs-Maçons, un hyper marronnier », Marianne, (consulté le ).
  6. Sébastien Rochat, « Francs-Maçons : l'Express égalise (score 6-6) », Arrêt sur images, .
  7. Agnes Hubschman (journaliste) et Sonia Devillers (présentatrice), « Rentrée : 10 ans que vous voyez cette photo ! », Le Dessous des images, sur YouTube, Arte, .
  8. « Le marronnier, ou le journalisme au service du marketing de contenu », sur wearethewords.com, .
  9. Jean-Jacques Jespers, Journalisme de télévision : Enjeux, contraintes, pratiques, De Boeck, coll. « Info et Com », , 208 p. (ISBN 978-2-8041-1713-9), p. 45 [lire en ligne].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Article connexe[modifier | modifier le code]

  • Journalisme jaune, un type de journalisme ou de presse qui présente des nouvelles de faible qualité et qui mise sur des techniques tape-à-l’œil afin de se vendre davantage.