Marie-Thérèse Maurette

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Marie Thérèse Maurette
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Marie-Thérèse DupuyVoir et modifier les données sur Wikidata
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Marie-Thérèse Maurette née le à Paris et morte le dans la même ville, est une éducatrice française ayant travaillé à Genève à l’École internationale de Genève (Écolint). Elle est l'auteure d’une pédagogie originale de la paix inspirée par les institutions internationales présentes à Genève : Société des Nations et Organisation internationale du travail. Sa pédagogie sert de base au baccalauréat international.

Biographie[modifier | modifier le code]

Née Marie-Thérèse Charlotte Dupuy le , au 45 rue d'Ulm à Paris, elle est la fille de Paul Marie Dupuy (1856-1948), maître-surveillant, surveillant puis secrétaire général de 1885 à 1925 de l’École normale supérieure de la rue d'Ulm, et de Louise Marthe Lecoeur[1],[2],[3]. Élevée dans les locaux de l’école de la rue d’Ulm, elle y rencontre son mari Fernand Maurette, qui deviendra géographe. Ils se marient le [3] à Paris et ils auront trois enfants, Florence, Paul, et le cinéaste Marc Maurette.

Elle part s’installer à Genève avec son mari peu après leur mariage. Il rejoint en 1924 le Bureau international du travail (BIT) à la demande de son ancien collègue de khâgne, Albert Thomas[4].

À Genève, elle participe en tant qu’éducatrice de l’École internationale de Genève (Ecolint), fondée par des pédagogues locaux et des fonctionnaires de la Société des Nations et du BIT[5].

Elle dirige l’école de 1929 à 1949 et influence sa pédagogie prônant une éducation à la paix, fondée sur le respect et l'ouverture aux autres et fortement orientée vers l’international. Elle publie, en 1948, les grandes orientations de sa pédagogie à la suite d'une enquête de l’UNESCO, dans un fascicule intitulé « Les techniques d’éducation pour la paix existent-elles ? »[6].

Elle meurt le à Paris à l'âge de 98 ans[3].

Pédagogie[modifier | modifier le code]

La pédagogie prônée par Marie-Thérèse Maurette se base sur plusieurs éléments[6] :

  1. La géographie synthétique inventée par son père Paul Dupuy[6], ou culture internationale, qui fait découvrir aux enfants d'abord l’image du monde entier (globe ou planisphère), ignorer un temps le pays dont ils sont issus et étudier les grands éléments indépendamment des frontières pour mettre le monde en perspective. Les élèves commencent par l'étude de la carte du monde. Cette connaissance est complétée par de la géographie humaine, en y incluant la démographie pour introduire la notion de relativité entre les pays et les régions du monde.
  2. L’enseignement de l'histoire commence beaucoup plus tard que dans la plupart des écoles nationales. L’histoire n’est enseignée qu'à partir de douze ans, et seule l’histoire universelle est enseignée, en insérant l’histoire nationale en la relativisant à sa juste proportion.
  3. La pratique d’au moins deux langues : le français et l’anglais (langues officielles de la Société des Nations), pour pratiquer les deux modes de pensée inhérents à ces deux langues. Et plus généralement comprendre le mode de pensée de ses interlocuteurs internationaux.

Le baccalauréat international s’inspire très fortement des techniques et principes pédagogiques de Marie-Thérèse Maurette.

Hommage et postérité[modifier | modifier le code]

En 2019 à Genève, l'association l'Escouade, dans le cadre du projet 100elles, renomme temporairement le chemin Louis-Dunant à son nom[7],[8].

En 2024 à Genève, une rue lui est attribuée. L'ancienne route de Chêne devient donc la rue Marie-Thérèse Maurette[9]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Nicolas Mariot, « Pourquoi les normaliens sont-ils mort en masse en 1914-1918 ? Une explication structurale », ARPoS | Pôle Sud, no n° 36,‎ , pages 9 à 30 (ISSN 1262-1676, lire en ligne).
  2. Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle : Khâgneux et Normaliens dans l’entre-deux-guerres, Paris, Presses Universitaires de France - PUF (1 janvier 1994), , 720 Pages (ISBN 978-2130446859).
  3. a b et c « Archives de l'Etat Civil Paris 5eme », sur Archives État Civil de la ville de Paris (consulté le ).
  4. Roland Carrupt, Un processus d’internationalisation entre la rue d’Ulm et les bords du Léman : Fernand (1878-1937) et Marie-Thérèse Maurette (1890-1989), Genève, Université de Genève (lire en ligne).
  5. « Notre histoire »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ecolint.ch (consulté le ).
  6. a b et c Marie-Thérèse Maurette, Techniques d’éducation pour la Paix. Existent-elles?, Genève, École Internationale de Genève, , 22 p. (lire en ligne).
  7. Sylvia Revello, « Les rues genevoises en voie de féminisation », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
  8. « Marie-Thérèse MAURETTE »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur 100 Elles* (consulté le ).
  9. « MAURETTE », sur Noms géographiques du canton de Genève (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]