Marie-Thérèse de Habsbourg-Lorraine-Teschen

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Marie-Thérèse Isabelle de Habsbourg-Lorraine-Teschen
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Maire-Thérèse d'Autriche, reine des Deux-Siciles (1837)

Titre

Reine consort des Deux-Siciles

Prédécesseur Marie-Christine de Savoie
Successeur Marie-Sophie de Bavière
Biographie
Dynastie Maison de Habsbourg-Lorraine
Nom de naissance Erzherzogin Maria Theresia Isabella von Österreich
Naissance
Vienne (Empire d'Autriche)
Décès (à 51 ans)
Albano Laziale (États pontificaux)
Sépulture Basilique Santa Chiara de Naples
Père Charles d'Autriche, duc de Teschen
Mère Henriette de Nassau-Weilbourg
Conjoint Ferdinand II des Deux-Siciles

Description de l'image Coat of Arms of Maria Theresa, Queen of the Two Sicilies (Order of Maria Luisa).svg.

Marie-Thérèse Isabelle de Habsbourg-Teschen, archiduchesse d'Autriche, princesse-abbesse du chapitre de Dames nobles de Prague puis, par son mariage, reine des Deux-Siciles, est née à Vienne le et est morte à Albano Laziale le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Fille de l'archiduc Charles-Louis d'Autriche, duc de Teschen, le « héros d'Aspern » qui se distingua face à Napoléon et de Henriette de Nassau-Weilbourg, l'archiduchesse est l'aînée des enfants du couple archiducal et on lui attribue le prénom de sa glorieuse arrière-grand-mère, l'impératrice Marie-Thérèse « La Grande ».

Bien que leur mère soit protestante — ou à cause de cela — la fratrie est élevée dans une piété catholique exigeante. Son frère cadet l'archiduc Albert, proche de l'archiduchesse Sophie, sera un conservateur convaincu. Les autres membres de la fratrie feront peu parler d'eux. L'archiduc Frédéric, officier dans la marine impériale, mourra prématurément en 1847. L'archiduc Guillaume deviendra grand-maître de l'ordre Teutonique. L'archiduc Charles-Ferdinand assurera la continuité de la dynastie. L'archiduchesse Marie-Caroline épousera un cousin mais son couple n'aura pas de postérité.

Marie-Thérèse d'Autriche, abbesse du chapitre de Dames nobles de Prague.

L'archiduchesse perd sa mère à l'âge de 13 ans. Son oncle, l'empereur François Ier d'Autriche fera alors preuve de grandeur d'âme et d'un esprit de famille certain. La question se posa du lieu d'inhumation de cette princesse protestante : « Elle fut avec nous en cette vie, il est normal qu'elle le soit aussi dans la mort » dit le chef de famille. Le corps de l'archiduchesse protestante - la seule de l'histoire - fut déposé dans la crypte des Capucins, nécropole de la famille impériale. Elle est jusqu'à nos jours la seule personnalité protestante inhumée en ce lieu.

L'archiduchesse Marie-Thérèse est d'abord nommée abbesse du chapitre de Dames nobles de Prague comme le furent avant elles nombres d'archiduchesses de la maison impériale. Elle fut pressentie pour épouser le prince royal Ferdinand d'Orléans, fils aîné du roi des Français Louis-Philippe Ier. Le destin tragique de la reine Marie-Antoinette puis de l'impératrice Marie-Louise qui avaient épousé des monarques français, n'enthousiasmait guère la cour de Vienne qui ne souhaitait pas sacrifier une troisième génération d'archiduchesse. Cependant, l'archiduchesse Marie-Thérèse ne fut pas insensible au charme du prince français qui avait eu l'idée originale pour l'époque de parcourir l'Europe afin de rencontrer personnellement sa future épouse au lieu de charger les diplomates de conclure une union répondant aux seuls intérêts politiques. Cependant l'attentat de Fieschi ruina les espérances françaises. La France n'était décidément pas un pays sûr.

L'année suivante, l'archiduchesse épousa le Ferdinand II des Deux-Siciles, veuf de Marie-Christine de Savoie (béatifiée en 2014) de qui il avait eu François, duc de Calabre, héritier du trône. La reine s'occupa avec beaucoup d'attention de son beau-fils.

Douze enfants sont issus de cette union :

Reine des Deux-Siciles[modifier | modifier le code]

Autoritaire et anti-révolutionnaire, elle sera l'âme des gouvernements de son mari et de son beau-fils François II des Deux-Siciles.

En 1848, le royaume des Deux-Siciles est confronté au vaste mouvement révolutionnaire qui embrase l'Europe continentale. Les rois réagissent avec vigueur. Les souverains du nord de l'Italie cherchent refuge auprès de l'empereur d'Autriche lui-même confronté à la révolution. Dans toute l'Europe, la répression est terrible et les souverains retrouvent leur trône. Ferdinand II fait bombarder la ville de Palerme. Cette action est condamnée par l'Europe libérale qui ne voit plus en lui qu'un souverain réactionnaire et sanguinaire (alors que le bombardement de Gênes par le libéral Victor-Emmanuel II de Sardaigne n'est pas évoqué).

En 1857, Ferdinand II est la cible d'un attentat. Si le roi retrouve rapidement la santé, son moral est durablement atteint et il vit de plus en plus reclus au sein de sa famille. Toujours allié à l'Autriche, il marie son fils aîné François à une sœur de l'impératrice d'Autriche Marie-Sophie en Bavière. Il meurt en 1859.

Son fils lui succède mais il n'est pas un homme d'envergure et la reine-mère Marie-Thérèse conserve son influence. Le royaume des Deux-Siciles est envahi par les Chemises rouges de Garibaldi. Les armées siciliennes sont rapidement vaincues. Le roi, sa famille et sa cour s'enferme dans la forteresse de Gaète. La reine-mère l'y suit mais la situation devenant de plus en plus difficile, elle trouve refuge avec ses sept plus jeunes enfants dans les États pontificaux sous la protection du pape Pie IX tandis que le roi, la reine née Marie-Sophie de Bavière, le comte de Trani et le comte de Caserte, ses fils aînés subissent un siège héroïque.

Exilée, la reine-mère fut soutenue par sa parentèle et maria brillamment ses enfants. Ses filles se marièrent au sein de la famille impériale et l'appui de son beau-frère, l'archiduc Rainier Ferdinand d'Autriche, ministre-président de l'empire, permit au jeune comte d'Agrigente d'intégrer l'armée Autrichienne. Le jeune homme se distingua à la bataille de Sadowa puis épousa la fille aînée de la reine d'Espagne.

Les années 1860 sont, pour la maison de Habsbourg-Lorraine et la maison de Bourbon-Siciles, des années terribles. Les défaites de 1859 et de 1866 obligent l'empereur d'Autriche à d'importants changements politiques et à s'engager sur une voie plus libérale. Ce sont aussi des années où le roi François II et son frère, le comte de Trani connaissent des déboires conjugaux puis se réconcilient avec leurs épouses. Le , la comtesse de Trani donne naissance à une fille. La joie sera de courte durée et 1867 sera année de tragédie marquée notamment par la mort tragique de l'archiduchesse Mathilde, nièce de la reine-mère, qui périt à 19 ans, brûlée vive dans sa robe de bal qui avait pris feu et l'exécution de l'empereur Maximilien Ier du Mexique, frère de l'empereur François-Joseph, par ses sujets rebelles. À l'été une épidémie de choléra se répand dans les États pontificaux. Fuyant la maladie, la reine-mère se retire à la campagne à Albano Laziale. Malheureusement, le plus jeune de ses fils contracte la maladie. La reine-mère soigne elle-même son enfant qui lui transmet son mal. Elle en meurt le et est inhumée en la basilique Santa Chiara de Naples, nécropole des rois des Deux-Siciles. Son fils la suivit de près dans la tombe.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]