Marie-Louise de Bourbon-Parme (1751-1819)

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Marie-Louise de Bourbon-Parme
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La reine Marie-Louise

Titre

Reine consort d'Espagne


(19 ans, 3 mois et 5 jours)

Prédécesseur Marie-Amélie de Saxe
Successeur Julie Clary
Biographie
Dynastie Maison de Bourbon-Parme
Naissance
Parme, Duché de Parme et Plaisance
Décès (à 67 ans)
Rome,  États pontificaux
Sépulture Escurial
Père Philippe Ier de Parme
Mère Élisabeth de France
Conjoint Charles IV d'Espagne
Enfants Charlotte-Joachime d'Espagne
Marie-Amélie d'Espagne
Marie-Louise d'Espagne
Ferdinand VII
Charles de Bourbon,
comte de Molina
Marie-Isabelle d'Espagne
François de Bourbon,
duc de Cadix
Religion Catholicisme

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Marie Louise de Bourbon, princesse de Parme, née le à Parme et morte le à Rome, fut, en tant qu'épouse du roi Charles IV, reine d'Espagne.

Une princesse à marier[modifier | modifier le code]

Marie-Louise de Bourbon, princesse de Parme, 1765, par Laurent Pécheux, (1729-1821). Metropolitan Museum of Art

Fille de Philippe Ier, duc de Parme, et d'Élisabeth de France, donc petite-fille des rois Louis XV de France et Philippe V d'Espagne, elle reçut, comme sa sœur Isabelle et son frère Ferdinand, une éducation soignée.

Sa mère, qui résidait souvent à la cour de son père le roi de France Louis XV à Versailles, la destinait à épouser soit le prince des Asturies, héritier de la couronne espagnole, soit le duc de Bourgogne, fils aîné du dauphin Louis et de son épouse Marie-Josèphe de Saxe.

Celui-ci mourut encore enfant en 1761 et Marie-Louise fut promise au prince des Asturies. Entre-temps, sa mère était morte en 1759 et sa sœur Isabelle avait scellé la réconciliation des maisons de Bourbon et de Habsbourg-Lorraine en épousant le futur empereur Joseph II en 1760.

Isabelle mourut dès 1763 et le pauvre Joseph voulut épouser sa jeune belle-sœur pensant retrouver en elle les qualités de sa défunte épouse[réf. souhaitée]. L'impératrice douairière Marie-Thérèse, mère du jeune veuf éploré, sans illusion malgré sa sollicitude, prit sur elle d'écrire à la cour d'Espagne (le roi d'Espagne étant le frère aîné du duc de Parme). Elle ne fut pas surprise de n'en pas recevoir une réponse favorable, le roi Charles III attestant que la décision d'unir son fils à Marie-Louise avait été prise en accord avec sa très aimée défunte épouse Marie-Amélie de Saxe, sœur aînée de la dauphine de France, ravie à ses soins en 1760.

Une femme de pouvoir[modifier | modifier le code]

Jean-Marc Nattier. Portrait de Marie Louise de Parme, vers 1765, huile sur toile, 137 × 99 cm, Galerie nationale de Parme.

Entre-temps, Marie-Louise était devenue nubile et en 1765, alors âgée de 13 ans, elle épousa son cousin le futur Charles IV, qui en avait 16. Son père meurt le 18 juillet de cette même année 1765, laissant le trône à son fils, Ferdinand Ier de Parme, âgé de 14 ans. Le couple dût attendre quelques années avant de concevoir un enfant mais la première naissance en 1771 fut celle du prince héritier.

Le couple princier confie le décor du dôme de la salle à manger du palais royal du Pardo à Francisco Bayeu.

La gracieuse et très féminine infante n'avait aucun point commun avec son mari, être simple et un peu lourdaud. Bien que mis en garde par son propre père, Charles ne fit aucun effort pour plaire à sa femme et, malgré les avertissements de son père, le roi Charles III, ne prit même pas de précaution pour l'empêcher de tomber dans l'adultère. En effet, Marie-Louise devint vers 1788 la maîtresse de Manuel Godoy, âgé de 21 ans, un officier de 16 ans son cadet, qu'elle fit nommer premier ministre dès l'accession au trône de son mari (1788).

La chute[modifier | modifier le code]

Marie-Louise de Parme, alors princesse des Asturies, par Anton Raphaël Mengs.

Bientôt atteint par les remous générés par la Révolution française et l'Empire qui lui succéda, le couple royal fut contesté par son propre fils et héritier le prince des Asturies, Ferdinand (1808) et, à la suite du soulèvement d'Aranjuez, le roi fut contraint d'abdiquer en faveur de son fils. Napoléon Ier s'imposa alors comme médiateur et fit convoquer les protagonistes à Bayonne. Là, il eut beau jeu de destituer tout le monde et de faire mettre ces cousins du feu Louis XVI en résidence surveillée au château de Valençay, propriété de son ministre Talleyrand. On prétendit même que la reine, furieuse, traita son fils de « bâtard ».[réf. nécessaire]

Napoléon nomma son frère Joseph roi d'Espagne sous le nom espagnol de José Ier. Le , les troupes napoléoniennes chargées de mener les plus jeunes infants auprès de leurs parents furent prises à partie par les Madrilènes. Il s'ensuivit des émeutes qui furent sauvagement réprimées, ce qu'a montré Goya dans ses tableaux Dos de Mayo et Tres de Mayo.

L'exil[modifier | modifier le code]

À la chute de l'Empire français, Charles IV d'Espagne ayant abdiqué en 1808, c'est son fils qui fut rétabli sur le trône d'Espagne sous le nom de Ferdinand VII d'Espagne. Le couple royal fut exilé en France, à Compiègne, Fontainebleau, Marseille puis à Nice, ville du royaume de Sardaigne avant de mourir à Rome en 1819.

Honneurs[modifier | modifier le code]

Descendance[modifier | modifier le code]

Charles IV et Marie-Louise eurent 14 enfants :

D'aucuns prétendirent que les derniers enfants (l'infant François de Paule et l'infante Marie-Isabelle, future reine des Deux-Siciles) de Marie-Louise étaient nés de l'adultère de la reine avec son favori Manuel Godoy. C'est ce que pensait notamment le peintre Goya quand il peignit la famille royale en 1800[1]. La belle-mère de l'infante Marie-Isabelle, Marie-Caroline d'Autriche, aura plaisir à l'insulter de « bâtarde épileptique engendrée par le crime et la scélératesse». Lady Holland dira plus tard que François de Paule d'Espagne avait une « indécente ressemblance » avec son véritable père Manuel Godoy. Ces rumeurs seront reprises par le prétendant Henri d'Orléans (bien que descendant lui-même de la reine Marie-Louise, qui plus est par l'infante Marie-Isabelle) dans la querelle dynastique française, la branche aînée des Bourbons depuis 1936 étant issue de l'infant François de Paule d'Espagne, par la primogéniture généalogique suivante :

Généalogie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Evelyne LEVER, Dictionnaire amoureux des reines, edi8, , 425 p. (ISBN 978-2-259-25956-9, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]