Margarete Wallmann

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Margarete Wallmann
Description de l'image Margherita Wallmann in Berlin.jpg.
Surnom Margarethe, Margherita ou Margarita
Naissance
Vienne
Décès (à 87 ans)
Monaco
Activité principale Chorégraphe
Metteur en scène
Activités annexes Danseuse (1919-1934)
Maîtres Olga Preobrajenska

Margarete (également appelée Margarethe, Margherita ou Margarita) Wallmann est une danseuse, puis une chorégraphe et une metteuse en scène d'opéra autrichienne, née à Vienne le et morte à Monaco le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Née en 1904 à Vienne[1],[2],[3],[4], elle étudie la danse à Paris avec Olga Preobrajenska. À 15 ans, elle est soliste dans la troupe de l'Opéra de Munich. Elle s'intéresse à la danse expressionniste (Ausdruckstanz) qui émerge grâce à Mary Wigman[1]. Elle la voit danser en 1929[1] et la suit dans son lieu d'enseignement à Dresde[1],[4]. Elle ouvre une école de danse, une filiale Wigman, à Berlin de 1927 à 1932[1]. Mais en 1934, durant des répétitions à l'Opéra de Vienne, elle est victime d'un accident[2] en tombant dans une trappe et en faisant une chute de 4 mètres, se cassant une hanche.

Sa carrière de ballerine étant finie, elle commence à mettre en scène des opéras, en particulier grâce à Bruno Walter qui l'engage comme chorégraphe officieuse du festival de Salzbourg[1] : « Je n’ai jamais voulu être metteure en scène d’opéra, j’ai été élue par les grands compositeurs et les grands chefs d’orchestre de notre temps, car ils ont pensé que j’avais du talent pour faire de la mise en scène »[2]. Elle chorégraphie donc, notamment pour le festival de Salzbourg avec Max Reinhardt, première femme dans ce domaine, et met en scène en particulier un Orphée de Christoph Willibald Gluck remarqué en 1936. Elle met à profit sa connaissance de la danse et des ballets[1]. En 1937, elle met en scène ses premières productions en Italie au Mai musical florentin et à la Scala de Milan. Après un passage à Hollywood, elle émigre en 1938 en Argentine[1]. Durant la Deuxième Guerre mondiale, elle dirige le ballet du Teatro Colón de Buenos Aires où elle se lie d'amitié avec sa compatriote viennoise Mariette Lydis.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle revient en Europe, fréquente Arturo Toscanini et prend la direction du ballet de la Scala, avec lequel elle crée entre autres Vita dell'uomo de Alberto Savinio (1958). Parallèlement, elle y met en scène à partir de 1952 de nombreux opéras, dont plusieurs avec Maria Callas dont elle est la chorégraphe particulière : Médée de Luigi Cherubini dirigé par Leonard Bernstein (1953), Alceste dirigé par Carlo Maria Giulini (1954), Norma de Vincenzo Bellini (1955), Un ballo in maschera de Giuseppe Verdi (1957) mais aussi Turandot de Giacomo Puccini avec Birgit Nilsson (1958). Elle réalise la chorégraphie d'Aïda (1953), film de Clemente Fracassi adapté de l'opéra de Verdi.

Son approche innovante de la mise en scène lui vaut également de participer à de nombreuses créations : David de Darius Milhaud (1953), L'Ange de feu de Sergueï Prokofiev (1955), Meurtre dans la cathédrale (1958) de Ildebrando Pizzetti, Atlantida, opéra posthume de Manuel de Falla (1962), L'Opéra d'Aran de Gilbert Bécaud (1962, théâtre des Champs-Élysées)[5], Les Diables de Loudun de Krzysztof Penderecki (1969), Andréa del Sarto de Daniel-Lesur (1969), Antoine et Cléopatre d'Emmanuel Bondeville (1974) et surtout Dialogues des carmélites de Francis Poulenc en 1957 à la Scala[4],[2], etc.

Elle met également en scène La Gioconda d'Amilcare Ponchielli au Metropolitan Opera (1966), Turandot de Puccini, Les Troyens de Hector Berlioz[5], Un ballo in maschera et Don Carlos de Verdi à l'Opéra de Paris[5].

Sa dernière production est Le Chevalier à la rose de Richard Strauss pour l'Opera de Montecarlo en 1987. Elle publie une autobiographie en 1976, et meurt à Monaco, à Monte-Carlo, le 2 mai 1992[3],[4].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Autobibliographie[modifier | modifier le code]

Margherita Wallmann, Les Balcons du ciel, mémoires, Robert Laffont, 1976. Réédité en 2004 sous le titre : Sous le ciel de l'opéra. Mémoires, Felin, 2004 (ISBN 2-86645-562-2)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Laure Guilbert, « Wallmann Margarita », dans Philippe Le Moal (dir.), Dictionnaire de la danse, Éditions Larousse, , p. 450
  2. a b c et d Micheline Banzet, « Entretien avec Margherita Wallmann : une archive de 1964 », France Musique,‎ (lire en ligne)
  3. a et b (en) « Margarete Wallmann », sur Oxford Reference
  4. a b c et d Laure Guilbert, « Wallmann, Margarita (née Margarete Burghauser) [Vienne 1904 - Monte-Carlo 1992] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 4537
  5. a b et c Nicole Zand, « Je veux dépoussiérer Fart lyrique », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]