Marg Moll

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Marg Moll
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
MunichVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Friedhof Zehlendorf (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Formation
Lieu de travail
Conjoint
Oskar Moll (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Brigitte Würtz (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

Marg Moll, née Margaret Haeffner le à Mulhouse en Alsace et morte le à Munich, est une sculptrice, peintre de l'art abstrait et écrivaine allemande.

Biographie[modifier | modifier le code]

La formation artistique de Margaret Haeffner se décompose en plusieurs étapes : elle commence par des cours de peinture à Wiesbaden auprès de Hans Völcker, puis des cours de modelage, de dessins de nus et d'anatomie à l'Institut Städel de Francfort sur le Main auprès de Louise Schmidt. La professeure est l'une des premières dans cette école à avoir étudié la sculpture, considérée alors comme un domaine exclusivement masculin. Elle influence particulièrement Marg Moll qui fera de la sculpture son médium de prédilection[1].

Marg Moll suit ensuite l'enseignement d'Oskar Moll. Elle épouse ce dernier l'année suivante et le couple s'installe à Berlin. Elle n'arrête pour autant pas ses études puisqu'elle continue la peinture auprès du professeur Lovis Corinth[2].

En 1907, le couple s'installe à Paris où ils font la connaissance d'Henri Matisse. L'intérêt de Moll pour la sculpture s'agrandit : malgré les préjugés de ses collègues masculins, elle décide alors de se concentrer seulement sur la sculpture, notamment pour se différencier du domaine de son mari, la peinture à l'huile[3]. En 1908, elle participe à la création de l'Académie Matisse, une école qui accueille aussi bien les hommes que les femmes[4].

Marg Moll est à la fois élève de Matisse et collectionneuse de ses oeuvres. C'est pourquoi, il lui propose de peindre son portrait. Le Portrait de Greta Moll aura valu à Moll dix séances de trois heures pour être complété[5].

Avant la Première Guerre mondiale, ils déménagent à Breslau. A cette époque, elle crée de nombreuses oeuvres en bois ou en laiton[2].

Ce sont pour les expositions auxquelles elle participe dans les années 1920 que l'artiste opte pour le surnom plus court de Marg Moll[3]. Elle sera influencée par d'autres sculpteurs rencontrés à Paris, notamment par Alexander Archipenko, Constantin Brancusi ou Ossip Zadkine. En 1928, elle est de nouveau à Paris comme élève de Fernand Léger. Pendant l'entre-deux-guerres, Moll fait partie du Groupe 1940 autour de Fernand Léger avec notamment Robert Delaunay et Albert Gleizes[2].

En 1932, avec la fermeture de l'Académie de Beslau, Marg Moll et son époux partent s'installer à Dusseldorf. Après 1933, et l'installation du régime nazi, Marg Moll est considérée comme une artiste de l'art dégénéré. Sa statue Danseuse est même utilisée comme contre-exemple par Hans Zerlett pour le film de propagande nazie Venus vor Gericht de 1941[6]. En 1943, des bombardements détruisent la maison, ainsi que l'entièreté de la collection du couple[7].

Après la Seconde Guerre mondiale et à la suite de la mort de son mari en 1947, elle part s'installer au Pays de Galles. Elle rencontre à Londres le sculpteur Henry Moore[2].

En 1952, elle rentre en Allemagne et s'installe de nouveau à Düsseldorf. Elle continua à sculpter des miniatures en bronze ou sur bois.

En 1969, elle reçoit la croix de commandeure de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne[8].

Le , elle meurt à Munich et est enterrée aux côtés de son mari au cimetière de Zehlendorf situé à Berlin[3].

En 2010, furent trouvées, à Berlin, dans les caves d'une ruine datant de la dernière guerre, plus d'une dizaine de statuettes représentant l'« art dégénéré ». La sculpture Danseuse s'y trouvait[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) « Louise Schmidt: Bildhauerin! », sur Städel Stories (consulté le )
  2. a b c et d Die große Inspiration: deutsche Künstler in der Académie Matisse, Kunst-Museum, (ISBN 978-3-925608-38-4)
  3. a b et c Künstlerpaare der Moderne: Hans Purrmann und Mathilde Vollmoeller-Purrmann im Diskurs: Tagungsband, Deutscher Kunstverlag, coll. « Edition Purrmann Briefe », (ISBN 978-3-422-98650-3)
  4. « Die Académie Matisse – ein besonderer Ort für Künstlerinnen | Kunsthalle Mannheim », sur www.kuma.art (consulté le )
  5. « Henri Matisse | Portrait of Greta Moll | NG6450 | National Gallery, London », sur www.nationalgallery.org.uk (consulté le )
  6. (de) « Freunde des Museums Wiesbaden », sur Freunde des Museums Wiesbaden (consulté le )
  7. « Marg Moll-German painter and sculptress », sur www.margmoll.de (consulté le )
  8. a et b (de) « Marg Moll », sur Verein der Berliner Künstlerinnen 1897

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Margarethe Moll, Le Souvenir de Matisse, revue Neue Deutsche Hefte, numéro 23, Gütersloh 1956, p. 853 ; (repris dans le catalogue de l'exposition. Matisse et son étudiante allemande, Galerie Palatinat Kaiserslautern à Ratisbonne, 1988).
  • François Lotz, « Marg Moll », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 27, p. 2682

Liens externes[modifier | modifier le code]