Marcus Marius Gratidianus

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Marcus Marius Gratidianus
Fonctions
Sénateur romain
jusqu'en
Préteur
Préteur
Tribun de la plèbe
Biographie
Naissance
Vers (?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Nom dans la langue maternelle
M.Marius GratidianusVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
République romaine tardive (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Marcus Gratidius (en) ou Marcus Marius (en) (père adoptif)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Maria (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Marcus Gratidius (d)
Gratidia (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Marcus Marius (en) (père adoptif)Voir et modifier les données sur Wikidata
Gens
Marii, Gratidii (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Statut
Autres informations
Grade militaire

Marcus Marius Gratidianus est un homme politique romain, torturé et mis à mort en 82 av. J.C., au temps des proscriptions de Sylla.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marcus Marius Gratidianus était le neveu par adoption de Marius et un cousin de Cicéron[1]. Il fut tribun de la plèbe en 87 av. J.-C. et préteur en 85 av. J.-C.[2] Comme son oncle, il appartenait à la faction des populares. En 85 av. J.-C., durant sa préture, il prépara, avec ses collègues préteurs et avec les tribuns de la plèbe, une réforme monétaire permettant de garantir une valeur fixe des monnaies ; il s'arrangea pour s'attribuer tout le mérite de la réforme en la publiant sous son seul nom[3], ce qui lui valut une grande popularité[4].

Sa mise à mort, après la victoire de Sylla à la Porte Colline, fut selon de nombreux témoignages antiques particulièrement barbare[2],[5]. Son beau-frère[6] Catilina en fut probablement l'organisateur. Le supplice eut lieu dans le quartier du Janicule, devant la tombe de Q. Lutatius Catulus, que Marius avait contraint au suicide en 87 av. J.-C., et semble avoir eu le caractère d'un sacrifice expiatoire[2]. On lui brisa les jambes, on lui coupa la langue et les mains, on lui arracha les yeux, on le démembra avant de lui couper la tête[2],[7].

Catilina apporta sa tête à Sylla, qui l'expédia, en même temps que celles d'autres chefs marianistes, à Préneste pour intimider la cité, tenue par Marius le Jeune.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gratidianus était le fils d'une sœur de Marius et de Marcus Gratidius, un notable d'Arpinum dont la sœur, Gratidia, était la grand-mère paternelle de Cicéron ; il fut adopté par le frère de Marius.
  2. a b c et d Catherine Virlouvet (dir.) et Stéphane Bourdin, Rome, naissance d'un empire : De Romulus à Pompée 753-70 av. J.-C, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 796 p. (ISBN 978-2-7011-6495-3), chap. 9 (« Trente années qui changèrent Rome »), p. 489
  3. Cicéron, De officiis, III, 20, 5.
  4. Sénèque, De ira, III, 18, 1 : on lui éleva des statues à tous les carrefours et on lui adressa des prières en lui offrant de l'encens et du vin, comme à une divinité.
  5. François Hinard, « La male mort. Exécutions et statut du corps au moment de la première proscription », Du Châtiment dans la cité. Supplices corporels et peine de mort dans le monde antique, Rome, 1984, pp. 295-311.
  6. Catilina avait épousé en premières noces la sœur de Gratidianus.
  7. Sénèque, loc. cit. ; Lucain, Bellum ciuile, II, 173 et suiv.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gustave Bloch et Jérôme Carcopino, Des Gracques à Sylla, Paris, Presses universitaires de France, 3e éd., 1952, pp. 444 et 453.
  • Bruce Marshall, « Catilina and the execution of M. Marius Gratidianus », Classical Quarterly, 35 (1985), pp. 124-133.
  • François Hinard, « Mais qui donc a tué Gratidianus ? », Kentron, 2, 5, 1986, pp. 118-122.
  • François Hinard, Les proscriptions de la Rome républicaine, Rome, École française de Rome, 1985, p. 377.