Marc Joseph de Gratet Dubouchage

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Marc-Joseph de Gratet
Illustration.
Marc Joseph de Gratet en grande tenue de préfet d'Empire. Portrait exposé au musée Masséna à Nice.
Fonctions
Préfet des Alpes-Maritimes

(11 ans, 2 mois et 1 jour)
Prédécesseur Alexandre de Châteauneuf-Randon
Successeur Fighiéra
Préfet de la Drôme

(7 ans, 5 mois et 18 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Grenoble
Date de décès (à 82 ans)
Lieu de décès Valence

Signature de Marc-Joseph de Gratet

Marc Joseph de Gratet Dubouchage

Marc Joseph de Gratet, comte Dubouchage, ou du Bouchage, né le 18 septembre 1746 à Grenoble (province du Dauphiné)[1], mort le 21 janvier 1829 à Valence (département de la Drôme), est un militaire de la Révolution française, du Premier Empire et de la Restauration.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Sa famille est issue de la noblesse dauphinoise. Son père Claude-François de Gratet du Bouchage est conseiller au parlement du Dauphiné.

Carrière militaire et administrateur dans l'Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Capitaine dans le génie[2] en 1771, Marc Joseph de Gratet devient procureur général syndic de la noblesse des états de Dauphiné de à , aux assemblées de Vizille et Romans[2], époque de l’organisation de la province en département. Son frère François-Joseph est en 1792 le dernier ministre de la marine de Louis XVI[2].

Bref exil pendant la Révolution puis retour dans l'administration préfectorale pendant le Consulat[modifier | modifier le code]

Pendant la Révolution, Marc Joseph de Gratet quitte l'armée et se retire sur ses terres ; il émigre brièvement mais il apparaît au conseil de la préfecture de l'Isère sous son nom républicanisé « Dubouchage »[2], le 9 germinal an VIII ()[3] ; au moment de l'Empire, il signe parfois DuBouchage[2].

En ventôse an XI (mars 1803), il est nommé préfet du département des Alpes-Maritimes par le Premier consul, succédant à Alexandre de Châteauneuf-Randon[4].

Préfet sous le Premier Empire et la Restauration[modifier | modifier le code]

Fait baron d'Empire et chevalier de la Légion d’honneur par Napoléon Ier, Dubouchage est un excellent administrateur aux dires de ses contemporains[5]. C'est pendant son exercice que la route de la Grande Corniche (de « Paris à Rome ») est tracée : il utilise ses anciennes compétences dans le génie pour formuler des avis ; pour les autres projets dont il formule le souhait, il n'est pas suivi ou très laborieusement par l'État (percement du tunnel de Tende, nombreux chemins à rendre carrossables dans l'arrière-pays)[6]. Selon ses attributions, il participe à la désignation des maires des communes du département, il écarte notamment Romey, le maire de Nice, avec lequel la coopération est mauvaise[2]. Il a aussi la sagesse de conserver auprès de lui des hommes sérieux et estimés, Benoît Bunico (oncle d’un autre Benoît Bunico 1801-1863), secrétaire général et Jean-Baptiste Sauvaigo (ou Sauvaigue), conseiller de préfecture. Malgré les difficultés des dernières années de l’Empire dans les Alpes-Maritimes, il sait se faire aimer des Niçois puisque, le peu avant son départ, la municipalité de Nice décide de frapper une médaille en son honneur[7]. Le suivant[8], il transmet ses pouvoirs à l’intendant général Fighiéra, dans le cadre de la restauration sarde. L'année suivante, il devient préfet de la Drôme[9] : à compter du et jusqu'au [3]. Dès le lendemain, le , quittant sa dernière fonction publique active à plus de 76 ans, il est nommé conseiller d’État[3], ce qui le fait bénéficier d'une pension de six mille francs[3]. Il meurt six ans plus tard à Valence le .

Descendance[modifier | modifier le code]

De son mariage, il a quatre enfants : Antoine-Louis-Joseph-Flodard de Gratet, comte du Bouchage, capitaine en second dans les lanciers de la garde ; François-Louis-Gustave de Gratet, vicomte du Bouchage, sous-préfet à Castelnaudary ; Éléonore-Julie de Gratet du Bouchage, épouse du comte Armand de Reynaud de Villevert ; Albine de Gratet du Bouchage, tous domiciliés à Grenoble en 1829.

Hommages[modifier | modifier le code]

Le boulevard Dubouchage à Nice vers 1910).

À Nice, le boulevard Dubouchage, situé dans le quartier Carabacel, perpétue le souvenir de son ancien préfet.

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • Chevalier de la Légion d'honneur, 17 messidor an XII ().
  • Officier de la Légion d'honneur, le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives Municipales et Métropolitaines de Grenoble, registre paroissial de Grenoble, paroisse Saint-Louis, baptêmes mariages et enterrements, 1741-1749, GG 183.
  2. a b c d e et f Derlange 1969, p. 123.
  3. a b c et d Archives nationales.
  4. Gazette nationale ou le Moniteur universel n°181 du 1er germinal an XI (22 mars 1803), p. 3.
  5. Derlange 1969, p. 121.
  6. Derlange 1969, p. 123 et 139-141.
  7. Derlange 1969, p. 121 et 145.
  8. Derlange 1969, p. 119.
  9. Derlange 1969, p. 143.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christiane Lamoussière, Patrick Laharie (revu et complété par) et Patrick Laharie (introduction), Le personnel de l’administration préfectorale, 1800-1880 (répertoire nominatif), Paris, Centre historique des Archives nationales, , 774 p., 27 cm (ISBN 2-86000-271-5).
  • Michel Derlange, « L'administrative préfectorale de Dubouchage dans les Alpes-Maritimes ( - ) », Nice Historique, Paris, no 52,‎ , p. 119-145 (lire en ligne, consulté le ).

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]