Marc Saint-Saëns

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Marc Saint-Saëns
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
ToulouseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marcel Léon Saint-SaënsVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Marc Saint-SaënsVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Formation
École des beaux-arts (en)
Lycée Pierre-de-FermatVoir et modifier les données sur Wikidata

Marc Saint-Saëns, pseudonyme de Marcel Léon Saint-Saëns, né le à Toulouse, France, et mort dans la même ville le [1], est un peintre, cartonnier de tapisserie et graveur français.

Il est l’un des principaux artistes qui, aux côtés de Jean Lurçat, Jean Picart Le Doux et Gromaire, ont participé au grand mouvement de renaissance de la tapisserie française au XXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marcel Léon Saint-Saëns, dit Marc Saint-Saëns (prénom adopté vers 1925), naît en 1903 dans une famille de commerçants et d'artisans originaire du Languedoc. Il est le petit-neveu du compositeur Camille Saint-Saëns[2]. Durant sa jeunesse, il est le meilleur ami du poète Pierre Frayssinet, qui était son camarade de classe au lycée Pierre-de-Fermat de Toulouse où il rencontre également André Arbus.

Doué pour le dessin, il s'inscrit en 1920 l'école des beaux-arts de Toulouse, avec André Arbus et Joseph Monin. Il expose au Salon des artistes français, en 1922, et entre, en 1923, aux Beaux-Arts de Paris.

En 1925, il obtient une médaille d'argent avec André Arbus à l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes pour une coiffeuse dont il a réalisé le décor. La même année il devient membre de la Société des artistes méridionaux qui organise un salon annuel où il exposera régulièrement.

En 1928, il épouse Yvonne Ducuing (1908-1999), fille du professeur Joseph Ducuing, avec laquelle il s'installe à Paris.

De 1930 à 1933, il séjourne à la Casa de Velázquez à Madrid après avoir obtenu une bourse d'études.

La réalisation de la fresque pour la salle de lecture de la bibliothèque d’étude et du patrimoine de Toulouse, achevée en 1935, lance sa carrière de décorateur de bâtiments publics.

À partir des années 1940, sous l'influence de Jean Lurçat, il s'oriente vers la peinture de cartons de tapisserie qui fera sa renommée. C'est au côté de Lurçat qu'il participe à la fondation de l'Association des peintres cartonniers de tapisserie (APCT) en 1947. Il fait tisser presque tous ses cartons par l'atelier Tabard à Aubusson, capitale de la tapisserie.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il adhère comme nombre de ses proches au Parti communiste français, mais son militantisme reste modéré.

Le Bouquet de Lady Melanie, œuvre de consécration internationale de Saint-Saëns.
Tapisserie tissée par l'atelier Raymond Picaud, Aubusson.

Entre 1946 et 1971, il enseigne le dessin à l'École nationale supérieure des arts décoratifs à Paris où il a pour élève le sculpteur Pierre Manoli[3].

En 1948, il épouse Madeleine Billot (1914-2009) après avoir divorcé d'Yvonne Ducuing.

1951 est le grand moment de reconnaissance nationale et internationale avec les chefs-d’œuvre, les tapisseries Le Serpent de mer rose, et Le Bouquet (1951), son œuvre préférée selon les dires de sa femme.

En , il signe le Manifeste des 121, titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d'Algérie ».

En 1975, il revient s'installer à Toulouse où il meurt le .

Descendance[modifier | modifier le code]

Il est le père d'Isabelle Saint-Saëns, l'une des cofondatrices du Mouvement du 22 mars à l'université de Nanterre, juste avant mai 68[4].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Marc Saint-Saëns participe au mouvement du Retour à l'ordre de l'entre-deux-guerres tout en exprimant un style qui lui est propre, onirique et poétique et inspiré de l'art méditerranéen de l'Antiquité et du Moyen Âge[5].

« Marc Saint-Saëns demeure lié pour moi au pays où je l'ai connu durant les profondes années de l'Occupation et qui est le pays Occitan. De celui-ci, de cette terre de rigueur cathare et de soleil, il a assurément quelque chose en lui, un goût de la lumière, mais qui se cultive à part soi et dans une taciturne retraite. »

— Jean Cassou[6]

« Le travail bien fait est la condition première de la beauté d'une œuvre »

— Marc Saint-Saëns[7]

Principales réalisations[8]
  • 1935 : fresque sous forme de triptyque, Le Parnasse Occitan, dans la salle de lecture de la bibliothèque d’étude et du patrimoine, au centre de laquelle il représente son ami Pierre Frayssinet.
  • 1936 : fresque sur le thème de la médecine et la science pour l'hôpital de La Grave à Toulouse.
  • 1937 : fresque, Le Mélodrame, pour le sanatorium des étudiants de Saint-Hilaire du Touvet.
  • 1938-1939 : fresques de la salle du conseil municipal de l'hôtel de ville de Commentry : Les Âges de la vie (maternité, jeunesse, enseignement, vieillesse), Marianne, L'Arbre de la Liberté et Christophe Thivrier.
  • 1942-1943 : premières tapisseries tissées à Aubusson : Thésée vainqueur du Minotaure (1943) , Les Vierges folles, Orion…
  • 1945 : Les Saltimbanques, tapisserie de basse lisse, tissée à Aubusson (atelier Tabard), acquise en 1985 par le musée du pays d'Ussel[9].
  • 1950 : commande de quatre tapisseries pour le théâtre du Capitole de Toulouse : La Musique, La Comédie et la tragédie, Le Chant, La Danse.
  • 1950 : tapisserie Orphée tissée à la manufacture des Gobelins.
  • 1951 : tapisserie Le Serpent de mer rose décorant le grand salon du paquebot Vietnam des Messageries maritimes[10]
  • 1951 : tapisserie Le Bouquet. Considérée comme l'un des chefs-d’œuvre de Saint-Saëns, elle témoigne du sentiment affirmé pour la nature et la vie agreste, que l’on retrouve dans d’autres cartons de cette époque, comme Les Soleils et la Pluie ou Les Buveurs. La sérénité bucolique de cette tapisserie (qui pourrait être l’illustration d’un roman courtois médiéval) contraste avec le registre plus grave des thèmes allégoriques (Les Vierges folles) et le traitement parfois expressionniste (Thésée et le Minotaure) des œuvres de la guerre ; actuellement dans une collection privée[11].
  • 1957 : peinture sur toile, Nature morte, pour le réfectoire du lycée Bellevue à Toulouse.
  • 1967 : mosaïque La Naissance du jour qui orne le porche extérieur menant aux salons de l'hôtel de ville[12] du Blanc-Mesnil, inauguré en 1967. Dans une note manuscrite conservée aux archives municipales, Saint-Saëns décrit la composition et les cartons originaux de son œuvre exclusive destinée à la mairie du Blanc-Mesnil : « Il s'agira d'une composition de divers symboles autour d'un texte de Paul Éluard sur la naissance, elle sera réalisée en mosaïque de pâte de verre de Murano, selon la technique traditionnelle de la mosaïque byzantine. »
  • 1972 : décors pour l'opéra Les Huguenots au théâtre du Capitole.
  • 1976 : série de huit lithographies pour illustrer le livre de Philippe Soupault sur Toulouse.

Également à Toulouse, dans la salle Jean-Pierre Vernant du lycée Pierre-de-Fermat, est exposé un rideau de théâtre peint et signé de sa main.

Saint-Saëns a également réalisé des dessins au trait très sûr et très enlevé et de nombreux tableaux qui pour la plupart sont des travaux préparatoires de ses fresques et tapisseries.

Expositions[modifier | modifier le code]

Illustrations d'ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Pierre Gamarra, Les Mains des hommes, Genève, Éditions Connaître, 1953.

Hommages[modifier | modifier le code]

Une allée porte son nom à Toulouse, son parti, le PCF y a son siège départemental depuis 1981.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Taos Aït Si Slimane, « Marc Saint Saëns, signataire du "Manifeste des 121" » Accès libre, sur wikiwix.com, (consulté le ).
  3. « Le sculpteur - Musée Manoli », sur manoli.org (consulté le ).
  4. Interview par Emmanuel Laurenti, le 12 mai 2008, d'Isabelle Saint-Saëns pour le premier volet d’une série d’émissions de France Culture portant sur « Post mai 68 ».
  5. Pierre Cadars, Marc Saint-Saëns : exposition au château de Laréole, du 22 mai au 27 septembre 2015, Toulouse, Conseil départemental de la Haute-Garonne, , 49 p. (ISBN 979-10-92065-10-7), p. 8-12.
  6. Préface du catalogue de l'exposition « Marc Saint-Saëns », musée Ingres, Montauban, 1958.
  7. Arts de France, n° 4, 15 mars 1946.
  8. Pierre Cadars, op. cit., p. 13.
  9. 2,32 m x 1,44 m. Source : Affiche de l'exposition de 1986 « Tapisseries de Gleb, Gromaire, Lagrange, Dom Robert, Saint-Saëns » au musée du pays d'Ussel ; texte de Jean-Loup Lemaître au verso de l'affiche.
  10. Voir sur messageries-maritimes.org.
  11. Michèle Heng, « Marc Saint-Saëns décorateur mural et peintre cartonnier de tapisserie », 1989.
  12. Dans cette même mairie sont également conservées deux tapisseries réalisées par la manufacture d'Aubusson : Le Vin du monde, qui orne la salle des réceptions, œuvre du peintre cartonnier Jean Lurçat, frère de l'architecte concepteur de l'hôtel de ville, André Lurçat ; La Nuit, qui décore la salle des mariages, signée du peintre-cartonnier Jean Picart Le Doux.
    Avec Saint-Saëns, ces deux artistes ont fondé, en 1947, l'Association des peintres cartonniers de tapisseries.
  13. Du au .
  14. « Marc Saint-Saëns en son château », sur ladepeche.fr (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]