Manufacture royale de draps Le Dijonval

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Manufacture royale de draps Le Dijonval
Vue de la cour depuis la Meuse.
Présentation
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Propriétaire
Copropriété privée
Patrimonialité
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Département
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La manufacture royale de draps Le Dijonval est une ancienne usine située à Sedan, en France[1].

Localisation[modifier | modifier le code]

L'usine est située sur la commune de Sedan au 6 de la rue du général Margueritte, dans le département français des Ardennes.

Description[modifier | modifier le code]

Le bâtiment en « U » étire ses bras vers la Meuse, il est sur sa rive droite, sur l'aile centrale se trouve un clocheton qui surmonte une construction à quatre étages. entre ces bras se trouve un jardin qui va jusqu'au fleuve. Depuis 1560 est attesté l'utilisation de ce nom Dijonval qui comprend tant la plaine depuis la place de la ville, Saint-Vincent-de-Paul jusqu'à la Cassinne ; mais aussi le coteau l'Asfeld et les jardins. L'orthographe à Jonval se trouve parfois comme sur le plan Renaud de 1650 ou par Deshayes receveur en 1560[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Le , le roi accorde à trois marchands parisiens le privilège de fabriquer « des draps noirs et de toute autre couleur de la qualité, façon et manière d'ouvrer telle qu'elle se pratique en Hollande ». Ils s'installent dans le faubourg de la Cassine, dans un lieu-dit appelé initialement plaine d'Ijonval. Pendant 20 ans, la durée du privilège, le Dijonval devient la seule fabrique de draps fins en France. À Sedan, la manufacture dite du gros chien de Antoine Rousseau vient concurrencer cette fabrique de draps. En France, les villes de Roubaix, Elbeuf seront d'autres villes lainières[3],[4].

La constitution du premier Dijonval, celui de la famille Cadeau, s'établit par l'achat de terrains appartenant à la ville. Le Dijonval est acheté par les Paignon en 1711, et plus précisément par Nicolas-Jean Paignon. Cette famille poursuit la politique d'acquisition de terrains entamée sous les Cadeau. En 1717, deux ensembles distincts existent : un logis, construit dans les années 1660 et détruit par un incendie en 1870, bâtiment de deux étages, ayant comme fonction essentielle le logement du gérant de l'entreprise ou de son commis (ce batiment ayant peut-être eu à l'origine une vocation également de production) ; et une teinturerie, en forme de U qui dispose en 1717 d'un enclos particulier. Ce deuxième ensemble va devenir le corps central du batiment. C'est Jean-Baptiste Paignon qui étend le bâtiment en 1755. Le corps central est désormais formé de 25 travées disposées sur trois niveaux. Les deux ailes sont prolongées en 1778, mais l'aile Nord souffre pendant la Révolution de 1789[3],[4].

Alexandre Bacot achète en 1820 le Dijonval aux derniers descendants Paignon. Les premières machines à vapeur sont installées sur ce site. L'aile Nord est reconstruite en 1851. À partir de la fin du XIXe siècle, une partie des locaux est loué à d'autres industriels du textile. Les Bacot vendent définitivement en 1922, et toute activité industrielle cesse dans ces locaux en 1958[3].

L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1962, et classé en 1977 et 1980[1].

Archives[modifier | modifier le code]

Les Archives départementales des Ardennes conservent le fonds d'archives du Dijonval, coté en 30J. Celui-ci se compose de deux parties : la première partie est consacrée à la fondation du Dijonval et aux trois familles importantes qui se succédèrent au Dijonval : les familles Cadeau, Paignon et Bacot, période allant du XVIIe au XIXe siècle. La seconde partie consacrée à la période contemporaine évoque l'activité industrielle de la manufacture par Messieurs Blum-Klein-Hurpet-Troller associés et derniers propriétaires du Dijonval. Ce fonds d'archives d'entreprise, quelque peu lacunaire, ne permet malheureusement pas de mesurer l'importance véritable du tissu économique et industriel du Dijonval. Ce fonds est librement consultable en salle de lecture.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Ancienne manufacture royale de draps dite "le Dijonval" », notice no PA00078523, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Henri Rouy in Almanach-Annuaire historique , administratif et commercial de la Marne, de l'Aisne et des Ardennes, de 1909, p. 290.
  3. a b et c Maya Bennani, Bruno Decrock, François Griot et Julien Marasi, Patrimoine industriel des Ardennes, Langres, Éditions Dominique Guéniot, , 288 p. (ISBN 978-2-87825-458-7, lire en ligne), « Usine textile, dite manufacture royale du Dijonval », p. 231-232
  4. a et b Gérard Gayot, Les draps de Sedan (1646-1870), Paris, éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, , 578 p. (ISBN 2-7132-1241-3), « L'aménagement du territoire et du bassin de main-d'œuvre. Des fabriques de drap grandes comme des Louvres », p. 168-186

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie et sources[modifier | modifier le code]

  • Patrice Bertrand :
    • Le Dijonval et la draperie sedanaise, Association pour la valorisation des atouts culturels de la Champagne-Ardenne, Châlons-en-Champagne, 1997 (ISBN 290538607X)
    • La manufacture de draps fins du Dijonval, Sedan - Ardennes, dans Patrimoine industriel. Cinquante sites en France, éditions du patrimoine, Paris, 1997, p. 32-33 (ISBN 2-85822-189-8)
  • Gérard Gayot, Les draps de Sedan : 1646-1870, Paris, éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, , 578 p. (ISBN 2-7132-1241-3).

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]