Manon (film, 1949)

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Manon

Réalisation Henri-Georges Clouzot
Scénario Henri-Georges Clouzot et Jean Ferry, d'après l'abbé Prévost
Acteurs principaux
Sociétés de production Alcina
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 100 minutes
Sortie 1949

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Manon est un film français d'Henri-Georges Clouzot, réalisé en 1948 et sorti en 1949.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Sur un bateau qui vient d'appareiller de Marseille, des juifs, rescapés du génocide, embarquent pour immigrer illégalement vers le futur État d'Israël alors Palestine mandataire sous mandat britannique. Tandis qu'un des lieutenants du bord installe les nouveaux venus dans les cales du navire, il découvre par hasard deux passagers clandestins.

Il les mène au capitaine dont le second reconnaît l'homme grâce à la photographie d'un journal. Il s'agit de Robert Desgrieux, un assassin en fuite.

Le capitaine décide de livrer le couple à la police d'Alexandrie à son arrivée, mais, quelques jours avant celle-ci, il se laisse attendrir par la jeune femme et finit par convier dans sa cabine les deux jeunes amants. Ceux-ci se mettent alors à conter leur histoire.

Flash-back

1944, une petite ville normande ravagée par les combats.

Robert Desgrieux, jeune fils de bonne famille de Clermont-Ferrand, engagé dans les rangs des Forces françaises de l'intérieur, se voit confier par son supérieur la garde de Manon, une jeune femme sur le point d'être tondue par la foule en furie qui l'accuse d'avoir couché avec des Allemands.

Les deux jeunes gens, au sein de l'église en ruine, tombent, presque immédiatement, éperdument amoureux l'un de l'autre. Desgrieux aide Manon à s'enfuir.

Leur fuite les conduit à Paris où Manon retrouve son frère Léon. Celui-ci vit de trafics divers grâce à l'aide d'un individu surnommé Paul.

Jaloux, Desgrieux se bat avec Paul qui poursuit Manon de ses assiduités mais il doit se résoudre à se commettre dans des trafics toujours plus louches afin de subvenir aux exigences insatiables de sa compagne.

Après diverses turpitudes qui l'auront notamment conduit à fréquenter le lupanar de Mme Agnès, Manon annonce bientôt à son amant qu'elle le quitte pour un major de l'U.S. Army qui lui a offert de l'épouser. Ravagé par la douleur, Desgrieux refuse cette séparation.

Léon, désormais propriétaire d'une salle de cinéma, propose alors à sa sœur de l'aider. Il fait croire à Desgrieux que Manon a été victime d'un malaise et lui demande de venir. Desgrieux se précipite et se retrouve bientôt enfermé à double tour dans le bureau de Léon. Après un moment, Léon décide d'aller lui parler, lui expliquant qu'il n'avait jamais été qu'un boulet pour Manon et que cette séparation valait mieux pour eux deux. Apparemment rendu à la raison, Desgrieux profite pourtant d'un instant d'inattention de Léon pour l'étrangler avec le fil du téléphone.

Désormais meurtrier, il téléphone à Manon pour lui annoncer qu'il la quitte, partant pour Marseille. Alors qu'elle préparait ses bagages, la jeune femme, s'abandonnant à un élan amoureux, part pour la gare de Lyon et parvient à rejoindre Robert dans le train.

Fin du flash-back : retour dans la cabine du capitaine.

Ému par le récit de cet amour impossible, le capitaine se résout à laisser s'échapper le couple d'amants.

Ceux-ci débarquent donc clandestinement avec leurs compagnons d'infortune sur une plage discrète. Après une marche épuisante dans le désert, la petite troupe est attaquée par un groupe de Bédouins. Manon est blessée à mort. Desgrieux finit par l'enterrer dans le sable. Le mot fin apparaît, laissant la silhouette de Desgrieux, définitivement seul, allongé sur le corps de celle qu'il a aimée plus que la vie.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Lieux de tournage[modifier | modifier le code]

  • Vire[2]
  • La scène finale censée se derouler dans le désert de la Palestine mandataire, a été tourné dans un desert du Maroc. Des Grieux dans le désert, Clouzot voulait un décor bien précis, avec des ruines. Nous sommes donc allés repérer en Tunisie, mais nous n’avons pas eu les autorisations de filmer du Centre national tunisien à cause de l’histoire des Arabes attaquant les Israélites. Le producteur nous a envoyés en Algérie que nous avons parcourue de long en large sans rien trouver. Nous avons finalement tourné au Maroc[3].

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Accueil[modifier | modifier le code]

Pour le second long métrage de ses 9 films, Clouzot qui aimait traiter le thème des "couples diaboliques" avait visé juste : son film occupa la 10e place du box-office français (où triomphait Jeanne d'Arc sur la plus haute marche) avec 3 412 167 spectateurs en sallefrançaises.

Références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]