Maillet (outil)

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Maillet de menuisier.

Le maillet, composé d'un manche et d'une tête symétrique, se distingue de la masse et du marteau par le matériau dont est constituée cette tête, traditionnellement en bois, mais aussi en caoutchouc, plastique, etc. Cette particularité permet à l'outil qu'il percute (par exemple un ciseau) de pénétrer dans le matériau travaillé (pierre, bois, etc.) sans onde de choc perturbatrice.

Historique[modifier | modifier le code]

Un sculpteur, muni d'un maillet et d'un ciseau, orne un bloc de pierre d'un motif végétal (Dagobert visitant le chantier de la construction de Saint-Denis, enluminure de Robinet Testard dans les Grandes Chroniques de France, 1471).

Attesté depuis l'Antiquité, classé parmi les outils dits à percussion lancée, le maillet a été utilisé aux époques de rareté du fer. On n'en trouve aucune trace ni en Grèce, ni dans l'Empire romain, sauf dans les représentations du Dieu au maillet[1].

La plus ancienne représentation médiévale date du XIIe siècle. À partir du XIIIe siècle on en a des représentations de plus en plus fréquentes, dont l'importance diminue ensuite à la Renaissance[1].

Description de l'outil[modifier | modifier le code]

J.M.R. Morisot a défini en 1814 le maillet suivant les métiers où il est utilisé :

  • en charpenterie, « Le maillet est une espèce de marteau ou de masse faite d'un billot de bois, avec un manche court, dont se servent les charpentiers pour faire les tenons et divers coupemen(t)s »[2] ;
  • en plomberie, « Le maillet est une masse de bois, dont un des côtés est plat, et dont l'autre fait un demi-cercle ; il sert à battre le plomb par le côté qui est plat »[3] ;
  • en menuiserie, « Le maillet est une espèce de marteau ou de masse faite d'un billot de bois, avec un manche court, dont se servent les menuisiers »[4] ;
  • en marbrerie, « Le maillet est une masse cylindrique de bois de buis avec un manche ; elle sert à frapper sur la tête des ciseaux et des gradines »[5] ;
  • en sculpture, « Le maillet est un gros billot de bois dur emmanché, servant à frapper sur la tête de ciseaux »[6] ;
  • en teinture de papiers, « Le maillet est un morceau de bois garni de plomb, servant à frapper sur la planche pour l'appuyer et faire déposer également la couleur sur le papier »[7].

Le maillet du sculpteur est doté d'une tête en forme de tronc de cône renversé. Cette tête circulaire permet de garder la même puissance de frappe quel que soit le point d'impact.

Le maillet tonneau est utilisé en carrosserie pour le planage.

L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers définit le maillet suivant les disciplines ou les métiers qui l'utilisent : arts mécaniques, fontainier, architecture, artificier, bijoutier, charpentier, bourrelier, cartier, ceinturier, charron, ardoisier, ferblantier, fourbisseur, plombier, tabletier-cornetier, tonnelier, verrerie, blason. En chirurgie, est utilisé un maillet de plomb et en marine un maillet de calfat. En outre, le maillet est un terme spécifique des moulins à papier[8].


Symbolisme[modifier | modifier le code]

Dans différentes cultures[modifier | modifier le code]

Le maillet et le marteau peuvent symboliser l'intelligence, et représenter l'activité formatrice ou démiurgique[réf. nécessaire].

En mythologie celtique gauloise, Sucellos (latinisé en Sucellus) est porte-maillet ou porte-merlin[réf. nécessaire].

Dans la mythologie japonaise, le maillet est l'instrument magique, avec lequel le dieu du bonheur et de la richesse, Daikoku, fait surgir de l'or[9].

En Bretagne, au XIXe siècle encore, on posait le maillet bénit (en breton : mell benniget) sur le front des agonisants pour leur faciliter le passage, l'envol de l'âme.[réf. nécessaire].

Dans une tradition catholique romaine le doyen du Sacré Collège, d'un coup de marteau en métal précieux ou encore en ivoire, frappe le front du Pape qui vient d'expirer, avant de proclamer sa mort[9].

Symbolique maçonnique[modifier | modifier le code]

Selon les auteurs Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, la symbolique maçonnique du maillet est le symbole de l'intelligence qui agit et persévère ; elle dirige la pensée et anime la méditation de celui qui, dans le silence de sa conscience, cherche la vérité[9].

Au cours des tenues maçonniques, trois maîtres possèdent et utilisent un maillet : le vénérable maître qui préside les travaux, le premier et le second surveillant qui l'assistent[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Mainguy, 2001 qui cite l'ouvrage « L'outillage traditionnelle du tailleur de pierre » de J.C. Bessac.
  2. Morisot, 1814, p. 29, chap. Vocabulaire de la charpente.
  3. Morisot, 1814, p. 10, chap. Vocabulaire de la plomberie.
  4. Morisot, 1814, p. 32, chap. Vocabulaire de la menuiserie.
  5. Morisot, 1814, p. 29, chap. Vocabulaire de la marbrerie.
  6. Morisot, 1814, p. 5, chap. Vocabulaire de la sculpture.
  7. Morisot, 1814, p. 5, chap. Vocabulaire de la te(i)nture de papiers.
  8. L'Encyclopédie, définition du maillet sur Wikisource
  9. a b et c Dictionnaire des symboles, 1982
  10. Roger Dachez et Alain Bauer, Lexique des symboles maçonniques, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je? », , 127 p. (ISBN 978-2-13-079281-9, lire en ligne Inscription nécessaire), p. 84-85.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sur l'outil[modifier | modifier le code]

Sur la symbolique[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]