Magistère de l'Église catholique

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Le Magistère de l'Église (du latin magister, « celui qui enseigne, le maître ») est l'autorité en matière de morale et de foi de l'ensemble des évêques et spécialement du pape, sur les fidèles catholiques.

Définition[modifier | modifier le code]

Dei Verbum explique au paragraphe 10 :

« La charge d'interpréter authentiquement la parole de Dieu, transmise ou écrite, a été confiée au seul Magistère vivant de l'Église, dont l'autorité s'exerce au nom de Jésus-Christ. Ce Magistère n'est pas au-dessus de la parole de Dieu ; il la sert, n'enseignant que ce qui a été transmis, puisque, en vertu de l'ordre divin et de l'assistance du Saint-Esprit, il écoute pieusement la parole, la garde religieusement, l'explique fidèlement, et puise dans cet unique dépôt de la foi tout ce qu'il nous propose à croire comme étant divinement révélé. »

Le Magistère s'exprime dans des occasions moins solennelles, dans les actes pontificaux (encycliques, motu proprio, etc.), ou des préfets des congrégations de la curie romaine, en particulier le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Le Magistère est alors qualifié de « simplement authentique » : à cet enseignement ordinaire, les fidèles doivent « donner l’assentiment religieux de leur esprit » (LG 25) qui se distingue de l’assentiment de la foi et le prolonge[1].

Ces questions ont également été traitées par le Motu proprio Ad Tuendam Fidem (la Note doctrinale qui l'accompagne précise des points relatifs à l'infaillibilité).

Degrés du magistère[modifier | modifier le code]

Magistère extraordinaire[modifier | modifier le code]

Le « magistère extraordinaire » désigne l'ensemble des actes pontificaux et conciliaires dont l'objet est la définition solennelle d'une doctrine sur la foi ou les mœurs. Sa définition se trouve dans Lumen Gentium au n° 25, dans le Catéchisme de l'Église catholique au §891 et dans le canon 749 :

« Can. 749 - § 1. Le Pontife Suprême, en vertu de sa charge, jouit de l'infaillibilité dans le magistère lorsque, comme Pasteur et Docteur suprême de tous les fidèles auquel il appartient de confirmer ses frères dans la foi, il proclame par un acte décisif une doctrine à tenir sur la foi ou les mœurs.

§ 2. Le Collège des Évêques jouit lui aussi de l'infaillibilité dans le magistère lorsque les Évêques assemblés en Concile Œcuménique exercent le magistère comme docteurs et juges de la foi et des mœurs, et déclarent pour l'Église tout entière qu'il faut tenir de manière définitive une doctrine qui concerne la foi ou les mœurs ; ou bien encore lorsque les évêques, dispersés à travers le monde, gardant le lien de la communion entre eux et avec le successeur de Pierre, enseignant authentiquement en union avec ce même Pontife Romain ce qui concerne la foi ou les mœurs, s'accordent sur un point de doctrine à tenir de manière définitive. »

Le dernier acte de ce type posé par un pape est la proclamation du dogme de l'Assomption de la Vierge Marie par l'encyclique Munificentissimus Deus en 1950. Le concile Vatican I a quant à lui définit le dogme de l'infaillibilité pontificale en 1870.

Magistère ordinaire universel[modifier | modifier le code]

Le « Magistère ordinaire et universel des évêques » est un enseignement universel (valable partout et de tout temps : semper et ubique (canon de Saint Vincent de Lérins), en communion avec le pape. Il suppose la commune adhésion de foi des fidèles. Il est considéré comme divinement révélé et donc irréformable. Il est défini par Lumen Gentium au n°25 et par le catéchisme de l'Église catholique au §892.

À cet enseignement ordinaire les fidèles doivent « donner l’assentiment religieux de leur esprit » (LG 25) qui se distingue de l’assentiment de la foi et le prolonge[1].

Autre[modifier | modifier le code]

Le Catéchisme de l'Église catholique dit : « L’assistance divine est encore donnée aux successeurs des apôtres, enseignant en communion avec le successeur de Pierre, et, d’une manière particulière, à l’évêque de Rome, Pasteur de toute l’Église, lorsque, sans arriver à une définition infaillible et sans se prononcer d’une "manière définitive", ils proposent dans l’exercice du Magistère ordinaire un enseignement qui conduit à une meilleure intelligence de la Révélation en matière de foi et de mœurs. À cet enseignement ordinaire les fidèles doivent "donner l’assentiment religieux de leur esprit" (LG 25) qui se distingue de l’assentiment de la foi et le prolonge[2]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText », sur www.vatican.va (consulté le )
  2. « Catéchisme de l'Église Catholique: texte - IntraText CT », sur www.intratext.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie complémentaire[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]