Menin

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Menin
(nl) Menen
Menin
L'hôtel de ville et le beffroi.
Blason de Menin
Héraldique
Drapeau de Menin
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région flamande Région flamande
Communauté Drapeau de la Flandre Communauté flamande
Province Drapeau de la province de Flandre-Occidentale Province de Flandre-Occidentale
Arrondissement Courtrai
Bourgmestre Eddy Lust (OpenVLD) (2019-24)
Majorité OpenVLD, N-VA, sp.a, (2019-24)
Sièges
CD&V
OpenVLD
sp.a
N-VA
N-VA
Vlaams Belang
Groen
31 (2019-24)
10
6
6
4
3
2
Section Code postal
Menin
Lauwe
Rekkem
8930
8930
8930
Code INS 34027
Zone téléphonique 056
Démographie
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
33 982 ()
49,8 %
50,2 %
1 024,68 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
20,27 %
60,32 %
19,41 %
Étrangers 13,22 % ()
Taux de chômage 7,91 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 18 462 €/hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 50° 47′ 44″ nord, 3° 07′ 18″ est
Superficie
– Terr. non-bâtis
– Terrains bâtis
– Divers
33,16 km2 (2021)
54,01 %
18,49 %
27,5 %
Localisation
Localisation de Menin
Situation de la commune dans l'arrondissement de Courtrai et la province de Flandre-Occidentale
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Menin
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Menin
Liens
Site officiel www.menen.be

Menin (en néerlandais Menen) est une ville néerlandophone de Belgique située en Région flamande dans la province de Flandre-Occidentale.

Elle est limitrophe de la commune française d'Halluin, dont la rue principale, la rue de Lille, prolonge la rue principale de Menin, la Rijselstraat.

Elle fait partie de l'Eurométropole Lille-Courtrai-Tournai.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le territoire communal est constitué de deux ensembles, le premier ensemble (à l'ouest, avec la ville ancienne de Menin) situé au nord de la Lys, le deuxième au sud. Ils sont reliés par une sorte d'isthme de quelques centaines de mètres (quartier de Barakken/Les Baraques, au sud de la Lys)[1].

Situation[modifier | modifier le code]

Le centre de Menin est situé à 10 km au sud-ouest du centre de Courtrai, à 10 km à l'est d'Ypres, à 10 km au nord de Tourcoing (France) et à 15 km au nord-est de Lille (France).

Bruges se trouve à 40 km au nord, Gand à 40 km au nord-est, Bruxelles à 50 km à l'est.

Relief et hydrographie[modifier | modifier le code]

Menin est arrosé par la Lys, qui fait la frontière avec la France à Malplaquet. La frontière suit ensuite non pas le cours principal, mais un ancien méandre (De Leie), déterminant une zone industrielle relevant de la commune d'Halluin.

Géographie administrative[modifier | modifier le code]

La commune inclut la ville de Menin elle-même et les sections de Lauwe et de Rekkem.

# Nom Superficie Population (2006)
I
 
(V)
(VI)
Menin
- Menin
- De Barakken
- Ons Dorp
16,49
 
 
 
19 246
 
 
 
II Lauwe 8,80 8 357
III
 
(IV)
Rekkem
- Rekkem
- Paradijs
7,90
 
 
4 813
 
 

La commune est limitrophe des sections belges et communes françaises suivantes :

Sections de Menin et ses voisines. Les zones en jaune sont les surfaces bâties.

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Les principales routes passant par Menin relient :

  • Roulers à Lille (N32, puis, en France M617)
  • Courtrai à Ypres (Autoroute A19)
  • Menin à Ypres (N8)
  • Gand à Lille (E17 puis A22)
  • Bruges à Tournai (E403)

Une ligne de chemin de fer dessert la gare de Menin.

Histoire[modifier | modifier le code]

Une Histoire de Menin a été écrite en français par un médecin, Aimé Louis Rembry-Barth (1832-1894). Cet ouvrage monumental (quatre volumes) a été réédité en 1968[2]

Du comté de Flandre aux Pays-Bas bourguignons[modifier | modifier le code]

Le bourg de Menin est acheté en 1338 par Louis de Male, comte de Flandre, vassal du roi de France, qui le réunit à ses domaines.

Au XVe siècle, le comté de Flandre devient une possession des ducs de Bourgogne de la maison de Valois et une des composantes des Pays-Bas bourguignons.

Des Pays-Bas des Habsbourg aux Pays-Bas espagnols (1482-1668)[modifier | modifier le code]

Héritier des ducs de Bourgogne, Charles de Habsbourg (1500-1558), qui devient aussi roi d'Espagne sous le nom de Charles Ier en 1516 et est élu empereur sous le nom de Charles Quint en 1520, met fin à l'appartenance du comté de Flandre (et du comté d'Artois) par le traité de Madrid (1526), confirmé par le traité de Cambrai (1529). Le comté devient donc un fief du Saint-Empire. En 1555, il transmet les Dix-Sept Provinces des Pays-Bas des Habsbourg à son fils Philippe II, roi d'Espagne.

En 1578, au cours de l'insurrection des Pays-Bas contre Philippe II, Menin, jusque là ville ouverte, est fortifiée par les calvinistes de la république de Gand instaurée en septembre 1577. Le 1er octobre 1578, Emmanuel de Lalaing, baron de Montigny, qui se désolidarise des États généraux à la suite de la défaite de Gembloux (31 janvier 1578), s'empare de Menin pour son compte personnel, en liaison avec le mouvement des malcontents, puis pour le compte du roi d'Espagne après le traité d'Arras (17 mai 1579). La ville est reprise en octobre 1579 par le colonel écossais Henri Balfour, venu de Courtrai au nom des États généraux. Elle est finalement reprise par le gouverneur général Alexandre Farnèse en 1582, au début de la grande offensive qui l'amènera à la prise d'Anvers en août 1585. Menin et le comté de Flandre restent possession du roi d'Espagne (Pays-Bas méridionaux, Pays-Bas espagnols), tandis que les provinces du nord forment un nouvel État, les Provinces-Unies[3].

Période française (1668-1713)[modifier | modifier le code]

Prise par Turenne en 1658, Menin fait partie des territoires cédés à la France par le traité d'Aix-la-Chapelle (1668). Louis XIV fait construire une nouvelle enceinte bastionnée par Vauban.

Pendant la guerre de Succession d'Espagne (1700-1714), durant laquelle la France de Louis XIV et l'Espagne de Philippe V (son petit-fils) sont alliées, Menin est prise en 1706 par leurs adversaires. En 1713, le traité d'Utrecht restitue Menin aux Pays-Bas méridionaux (la Belgique actuelle sans la principauté de Liège), mais ceux-ci passent aux Habsbourg d'Autriche, formant ce qu'on appelle les Pays-Bas autrichiens.

Un plan-relief de Menin établi en 1702 est aujourd'hui conservé et exposé au Palais des beaux-arts de Lille. Il est composé de six tables en bois de 5,4 m sur 3,7 m, à l'échelle 1/600e.

Période des Pays-Bas autrichiens (1713-1789)[modifier | modifier le code]

Le traité de la Barrière de 1715 accorde aux Provinces-Unies le droit d'avoir une garnison à Menin, ainsi que dans cinq autres places de Flandre[pas clair], afin de constituer une « barrière » contre une éventuelle attaque française.

En 1744, pendant la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), l'armée française prend Menin après un siège assez court (18 mai-4 juin), au tout début de son offensive dans les Pays-Bas autrichiens. Menin reste occupée jusqu'au traité d'Aix-la-Chapelle (1748), qui met fin à ce conflit.

Du point de vue administratif, Menin est le chef-lieu d'une des cinq verges[réf. nécessaire] (en néerlandais : roeden ) qui constituent la châtellenie de Courtrai (Kasselrij Kortrijk) : la verge de Menin (de roede van Menen). Cette dernière compte en plus de Menin : la ville d'Izegem et les paroisses de Bissegem, Emelgem, Gullegem, Heule, Geluwe, Dadizele, Lendelede, , Moorsele, Wevelgem, Kachtem et Winkel-Saint-Éloi.

Période des révolutions (1789-1830)[modifier | modifier le code]

Jean-André van der Mersch (1734-1792), né à Menin et officier de l'armée autrichienne, se met à la tête des insurgés de la révolution des États belgiques unis en 1789 et est vainqueur des Autrichiens à la bataille de Turnhout (1789).

Le , 1 700 Français renforcés par 700 à 800 hommes de la Légion belge, commandés par le maréchal de camp François Jarry, prennent la ville, défendue par 43 hommes seulement[4].

Reprise par des soldats du Hanovre, Menin est assiégée par l'armée du Nord en avril-. Défendue par Rudolf von Hammerstein (de) avec 2 500 hommes contre les 20 000 Français du général Moreau, elle se rend le .

Menin suit alors le destin des Pays-Bas autrichiens, l'annexion à la République française, puis au Premier Empire. La ville fait partie du département de la Lys (chef-lieu : Bruges).

En 1815, elle entre dans le royaume uni des Pays-Bas, jusqu'à ce que la révolution belge de 1830 aboutisse à la création de l'actuel royaume de Belgique.

Héraldique[modifier | modifier le code]

La ville possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 30 mai 1953 et légèrement modifiées le 1er octobre 1980. Les armoiries originelles lui avaient été octroyées le 14 avril 1824 et confirmées le 7 avril 1838. À l'époque, les chevrons étaient noirs au lieu d'être rouges. Elles étaient inspirées des armoiries des seigneurs de Menin du XIIIe siècle. Elles sont utilisées par la ville depuis de nombreux siècles et figuraient déjà sur le sceau de la ville du XVIe siècle. Elles n'ont jamais changé depuis lors mais avaient été octroyées sous de mauvaises couleurs en 1824. Ce qui a été corrigé en 1953. En 1980, la couronne a été changée en couronne de ville.
Blasonnement : D'argent à trois chevrons de gueules. L'écu sommé d'une couronne murale à cinq tours d'or.
Source du blasonnement : Heraldy of the World[5].



Démographie[modifier | modifier le code]

Population en 2023[modifier | modifier le code]

La commune comptait, au , 34 492 habitants (17 187 hommes et 17 305 femmes), soit une densité de 1 043,00 habitants/km²[6] pour une superficie de 33,07 km².

Évolution[modifier | modifier le code]

Pour l'unité communale de Menin[modifier | modifier le code]

Le graphique suivant indique la population gérée par l'administration communale de Menin, soit la commune de Menin avant la fusion communale, puis la commune issue des fusions des années 1970.

Pour les différentes sections de la commune de Menin[modifier | modifier le code]

Contrairement au graphique précédent, celui-ci indique la population de toutes les anciennes communes formant des sections de l'actuelle commune de Menin soit Menin, Lauwe et Rekkem. Le graphique suivant reprend sa population résidente au 1er janvier de chaque année[7]

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Langues[modifier | modifier le code]

Certaines sources font état pour l'année 2013 de la présence de plus de 30%[9] de francophones dans la ville.

Sports[modifier | modifier le code]

Personnalités[modifier | modifier le code]

Décédées à Menin[modifier | modifier le code]

Nées à Menin[modifier | modifier le code]


Galerie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir Google Maps, Menen.
  2. Histoire de Menin, Familia et Patria, 1968 lire en ligne.
  3. La république des Sept Provinces-Unies des Pays-Bas est reconnue par le roi d'Espagne Philippe IV en janvier 1648 (traité de Münster), à la fin de la guerre de Quatre-Vingts Ans.
  4. Arthur de Ganniers, « Le Général Jarry et l’incendie de Courtrai par l’armée française en 1792 », Revue des questions historiques, tome XXIII, livre LXVII, 1900, p. 533 lire en ligne sur Gallica
  5. (en) « Menen : Wapen - Armoiries - coat of arms - crest », sur heraldry-wiki.com, Heraldry of the World, (consulté le ).
  6. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf
  7. 3_Population_de_droit_au_1_janvier,_par_commune,_par_sexe_2011_2014_G_tcm326-194205 sur le site du Service Public Fédéral Intérieur
  8. https://view.officeapps.live.com/op/view.aspx?src=https%3A%2F%2Fstatbel.fgov.be%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Ffiles%2Fdocuments%2Fbevolking%2F5.1%2520Structuur%2520van%2520de%2520bevolking%2FPopulation_par_commune.xlsx&wdOrigin=BROWSELINK
  9. Belgique : la ville de Menin ne parle plus le français, article issu de France info.fr, mise à jour le 31/12/13
  10. « Le maillot vert du Tour est (un peu) de chez nous », sur lavenir.net (consulté le )