Léon Chiris

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François Antoine Léon Chiris, né à Grasse le et mort à Paris le , est un industriel de la parfumerie et un homme politique français du XIXe siècle, député et sénateur des Alpes-Maritimes sous la Troisième République.

Biographie

Léon Chiris est le fils de Léopold Chiris (1811-1862), un important industriel négociant en parfumerie de Grasse qui avait hérité d'une maison fondée par le parfumeur d'origine italienne Antoine [de] Chiris en 1768[1], et de Claire Isnard (1816-1897), fille d'un banquier. Léon est aussi le petit-neveu par sa mère de Maximin Isnard, député du Var à la Convention nationale. Il fait ses études au lycée Chaptal à Paris puis en Angleterre.

À la mort de son père, il prend la direction des affaires familiales et va considérablement les développer. En Algérie, il construit une usine de 3 000 m², dans le style mauresque, sur son domaine de 800 hectares de Sainte-Marguerite à Boufarik, dans la Mitidja, où il traite les matières premières aromatiques issues des géraniums, orangers, cassiers et eucalyptus[2]. En 1868, à Grasse, il transfère son usine de la Place Neuve dans l'ancien couvent des Capucins et est le premier industriel de la ville à faire fonctionner ses machines à la vapeur. Il importe le musc de Chine, la badiane du Tonkin, le benjoin de Cochinchine, le patchouli et la citronnelle d'Indonésie et des Philippines, l'ylang-ylang de Madagascar. La notoriété des parfums Chiris est à son apogée à la fin du XIXe siècle : la reine Victoria rend visite à Léon Chiris en 1891 dans sa villa Saint-Georges à Grasse. L'industriel utilise en 1894 la technique des solvants volatils pour l'extraction des parfums et inaugure en 1899 une nouvelle usine à Grasse, « la Mosquée », copie de l'usine de Boufarik[3], après s'être porté acquéreur des parfums Rallet, établis à Moscou. Avec son concurrent, les établissements Roure-Bertrand fils, il est à cette époque l'un des plus gros producteurs de parfums au monde. Par ailleurs, il forma le jeune François Coty à l'art du parfum.

Après son mariage avec une nièce de Thiers, Léon Chiris se lance en politique à la fin du Second Empire, en devenant conseiller municipal de Grasse, puis conseiller général de Saint-Auban. Il est alors partisan de l'Empire. À la chute de celui-ci, il se rallie à la République. Élu député en octobre 1874 comme antirévisionniste et républicain-conservateur, il s'inscrit à l'Union républicaine (gauche) et devient, avec Alfred Borriglione, la personnalité politique la plus importante des Alpes-Maritimes. Il est élu député de Grasse en 1876, réélu en 1877 et 1881. Il est ensuite élu sénateur en janvier 1882, à la quasi unanimité des suffrages, et le reste jusqu'à sa mort.

En 1900, son fils Georges (1872-1953) reprend la direction de l'entreprise[4].

Ses deux filles ont épousé deux fils du président Sadi Carnot.

Une statue lui a été élevée à Grasse et, dans la même ville, un lycée professionnel porte son nom.

Mandats

  • Conseiller général de Saint-Auban (juin 1869-1898), puis de Coursegoules (1898-1900)
  • Représentant à l'Assemblée nationale (1874-1875)
  • Député des Alpes-Maritimes (1876-1882)
  • Sénateur des Alpes-Maritimes (janvier 1882 - janvier 1900).

Sources

  • Archives Nationale, F/1bI/230.
  • Archives de la Préfecture de Police, B/A 1011.
  • Archives départementales des Alpes-Maritimes, 1M561, 3M201.
  • Journaux locaux (Le Courrier du Littoral, L'Avenir des Alpes-Maritimes, Le Progrès Républicain).

Bibliographie

  • Jules Trousset (dir.), Nouveau dictionnaire encyclopédique, sixième volume, p. 495-496, La Librairie Illustrée, Paris, 1892
  • Jacques Basso, Les élections législatives dans le département des Alpes-Maritimes de 1860 à 1939, LGDJ, 1968.
  • Jean Jolly (dir.), Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, PUF, 1960-1977.
  • Adolphe Robert (dir.), Dictionnaire des parlementaires français, 1789-1899, Bourloton, 1889-1891.
  • [vidéo], L'Empire du parfum. La dynastie Chiris, par Denis Buttner, Manaba Films/France 3 Méditerranée, 52 min, 2007.

Articles connexes

Notes et références

  1. Appelée jusqu'en 1966 les « Établissements Antoine Chiris ».
  2. Source : fonds du domaine Sainte-Marguerite, Archives Départementales des Alpes-Maritimes, cote 173 J 1-7.
  3. Devenue l'Espace Chiris
  4. [PDF] Notice nécrologique, Industrie de la parfumerie, juin 1953.