Lycée Jean-Zay (Thiers)

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Lycée Jean-zay (la NAT)

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Le lycée peu après sa construction.
Histoire et statut
Fondation 1933
Type Public
Administration
Directrice Maud Leroy
Études
Formation STL biotechnologie/spcl, STI2D et Général avec 4 options
Localisation
Ville Thiers
Pays Drapeau de la France France
Site web http://www.lyceejeanzay.net/
Coordonnées 45° 51′ 49″ nord, 3° 31′ 49″ est

Carte


Le lycée Jean-Zay est un établissement scolaire français fondé en 1933 et situé à Thiers, dans le Puy-de-Dôme. C'est un lycée général et technologique, accueillant des élèves de la seconde à la terminale, des étudiants en STS (section de techniciens supérieurs) ainsi que des élèves de CPGE (classe préparatoire aux grandes écoles). Sa vocation première est de former aux métiers de l'industrie.

La « Nat » dans l'histoire[modifier | modifier le code]

La fondation[modifier | modifier le code]

D'abord nommé École nationale de coutellerie, puis École nationale professionnelle (ENP), le lycée est, aujourd'hui encore, plus connu des Thiernois sous le diminutif de « la Nat ». C'est seulement en 1993, par décision du conseil Régional, que l'établissement prend le nom de Jean Zay[1].

L'École nationale de coutellerie accueille sa première promotion à la rentrée 1933. Son inauguration officielle a lieu en juillet 1934[2], en présence du Président de la République Albert Lebrun et du Ministre des Colonies Pierre Laval, qui, originaire de la région (Châteldon), a favorisé sa création[3]. Les pouvoirs publics se montrent alors soucieux de promouvoir l'industrie locale[4] et l'ouverture de l'établissement s'inscrit tout naturellement dans la tradition ouvrière de la ville. C'est alors la première école nationale professionnelle d'Auvergne[5].

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

La « Nat » après la Seconde Guerre mondiale.

La grande histoire ne tarde pas à s'inviter dans les murs de « la nat ». Après la déclaration de la guerre, les Écoles nationales professionnelles de Metz, Nancy et Épinal, située en zone des armées sont fermées et leurs élèves sont accueillis par l'établissement thiernois dans des conditions d'autant plus précaires qu'une bonne partie du personnel est mobilisée[6]. Michel Bloch[7], professeur d'histoire, révoqué à la suite de la promulgation du statut des Juifs par le régime de Vichy en octobre 1940, s'engage dans la résistance[8],[9]. Son remplaçant Charles Hainchelin participera à la direction locale des FTP et sera mortellement blessé lors des combats pour la libération de la ville du [9],[10]. Le , une plaque est apposée dans le lycée en hommage aux 10 élèves et aux 4 membres du personnel morts en déportation ou tués au combat pour la libération de la France[11].

Évolutions, innovations et rénovations[modifier | modifier le code]

En 1946, un laboratoire est créé pour tester les métaux. En 1965, l'« école nationale professionnelle » devient « Lycée Technique d'État » (LTE). Les formations proposées vont du CAP aux préparations pour les grandes écoles comme les Arts et Métiers ou Normal Sup Cachan. L'établissement suit l'évolution des besoins de l'industrie thiernoise mais aussi l'évolution de la société et en 1968, il connaît une petite révolution en accueillant ses premières lycéennes[5].

Le lycée est entièrement rénové par le Conseil régional d'Auvergne entre 1992 et 2000. En 2013 le Conseil régional d'Auvergne fait rénover les menuiseries du lycée.

De l'art dans l'industrie, de l'industrie dans l'art[modifier | modifier le code]

Depuis 2010, le lycée accueille en partenariat avec le Conseil régional d'Auvergne, la Direction régionale des Affaires culturelles et le centre d'art contemporain Le Creux de l'enfer des plasticiens en résidence (Olivier Petiteau en 2010, Eva Taulois en 2011, Sébastien Gouju en 2012, puis Julien Grossmann en 2013). Les artistes bénéficient du savoir-faire et des capacités de production de l'établissement et les élèves peuvent appréhender le processus de création et de mise en forme d'une œuvre d'art[5]. Depuis une dizaine d'années, une exposition est aussi organisée par le fonds régional d'art contemporain dans le cadre du programme « L'art au lycée »[12].

Également, la culture est un axe primordial du projet d’établissement. Ainsi, en parallèle à la résidence d'artiste, un atelier culture-design est encadré par un professeur, le lycée organise un ciné-club (projet national "Ciné lycée") et participe au projet "Lycéens au cinéma".

Situation et architecture[modifier | modifier le code]

Le bâtiment de l’École nationale de coutellerie est dessiné en 1928 et 1930 par l'architecte parisien Paul Guadet. Architecte-conseil du sous-secrétariat d’État de l'enseignement technique, il avait été appelé à participer au choix du terrain dès 1925. Les difficultés de financement retardent l'adjudication des travaux, et c'est finalement l'architecte clermontois Jean Amadon qui mène le chantier et la conception complémentaire, entre 1930 et 1933[13].

À la fois proche de la montagne du Livradois Forez et de la plaine de la Limagne, le lycée ne passe pas inaperçu avec son architecture des années 1930 et sa couleur blanche. Surplombant la ville, il est cher au cœur des Thiernois. « la Nat » irrigue le terroir industriel qui l’entoure. Il est vrai que l’industrie a toujours été présente qu’elle soit restée aux mains des artisans ou qu’elle soit ouverte vers des marchés plus vastes. De plus, le lycée comme la ville s’ouvrent à d’autres perspectives mariant la technologie aux savoirs et aux arts.

Le lycée se situe rue Jean-Zay (rue qui lui a donné son nom), à proximité de l'axe qui relie Thiers à Vichy. L'établissement était au moment de sa construction relativement à l'écart de la ville. Depuis les années soixante de nombreuses résidences pavillonnaires ont été construites à ses abords. À quelques minutes à pied se trouve la cité scolaire du Pontel qui regroupe le lycée d'enseignement général et le collège de la ville.
Situé dans la partie basse de la ville, le lycée Professionnel Germaine-Tillion complète l'offre de formation pour les métiers de l'industrie.

D'après un professeur du lycée travaillant dans celui-ci depuis de nombreuses années, le lycée aurait une superficie de 8 000m2 au sol. Au total, le lycée ferait plus de 25 000m2 sur plusieurs niveaux.

Formations et Effectifs[modifier | modifier le code]

Formations[modifier | modifier le code]

L'établissement accueille des lycéens et des étudiants pour la préparation des diplômes suivants :
Baccalauréats

  • Bac Scientifique, Sciences de l'Ingénieur
  • Bac Sciences et Techniques de Laboratoire
  • Bac Sciences et Technologies de l'Industrie et du Développement Durable; avec les options EE (Énergie et Environnement), ITEC (Innovation Technologique et Éco-Conception), SIN (Système Numériques et Informatique) et AC (Architecture et Construction).

BTS

  • BTS CPI : Conception de Produits Industriels
  • BTS ERO : Étude et Réalisation d'Outillages
  • BTS CRSA : Conception et Réalisation de Systèmes Automatiques
  • (BTS EUROPLASTIC jusqu'en 2014 > cette section est maintenant transférée au LP Germaine-Tillion situé également à Thiers)

Licence professionnelle

  • Conception et optimisation de processus par usinage numérique ou déformation plastique[14]

Classes préparatoires

  • CPGE PTSI : Physique Technologie et Sciences Industrielles


Depuis 2013, une section européenne est ouverte en mathématiques et sciences physiques.

Effectifs[modifier | modifier le code]

Année scolaire 1986-87 1988-89 1990-91 1992-93 1994-95 1995-96 1996-97 1997-98 1998-99 1999-00 2000-01 2001-02
2nd cycle 396 365 336 347 348 344 353
BTS 186 188 196 196 173 185 166 168
CPGE 47 55 60 45 53 58 58 70
Total 629 608 592 588 574 587 548 566
Année scolaire 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06 2006-07 2007-08 2008-09 2009-10 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 2014-15
2nd cycle 345 321 279 271 262 298 312
BTS 141 148 135 140 143
CPGE 56 54 46 49 50 28 44
Total 542 523 460 460 455 378 395 417 500

Les difficultés de l'industrie française détournent pour un temps certains jeunes des filières proposées à Jean-Zay et l'établissement accuse une baisse très nette de ses effectifs au début des années 2000. Ceux-ci semblent se stabiliser aujourd'hui autour de 480 élèves. Les baccalauréats Sciences et Techniques de Laboratoire et Sciences et Technologies de l'Industrie et du Développement Durable connaissent un véritable engouement alors que la filière plasturgie peine à recruter malgré de réels besoins dans les entreprises du secteur.

Classement du lycée[modifier | modifier le code]

En 2017, le lycée se classe 8e sur 21 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 663e au niveau national[15]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtiennent le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[16].

En 2023, la CPGE PTSI/PT se classe 26e sur 59[17] au niveau national pour les admissions à l'école des Arts et Métiers (3e pour la grande région Auvergne-Rhône-Alpes).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Publications de l'association Le cercle d'études de la 2e guerre mondiale Thiers et sa région sous la direction de Réné Dumont : Le bulletin du cercle n°5, n°9, n°16, n°18 et n°23.
  • Thiers trois tomes de Georges Therre et Jacques Ytournel, coll. « Mémoire en Images », éd. Alan Sutton (ISBN 2-84253-500-6). (ISBN 2-84253-745-9). (ISBN 2-84910-212-1).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Homme politique français, né à Orléans (Loiret) le , ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts de 1936 à 1939, Jean Zay et mort assassiné par des miliciens à Molles (Allier, Auvergne) le 20 juin 1944
  2. 19 juillet 1934 Cf. site du Lycée ou 14 juillet 1934 Cf G.Therre et J.Ytournel, Mémoire en Images, Thiers, Tome III et Le bulletin du cercle, n°18
  3. Jean Anglade, Les Permissions de mai Juilliard, 1981
  4. Bruno Tournilhac, p.246, Histoire des communes du Puy-de-Dôme ; Arrondissement d'Ambert ; Arrondissement de Thiers, éd. Horvath, 1988.
  5. a b et c Cf site du Lycée Jean Zay
  6. Cercle d'études de la 2e guerre mondiale Thiers et sa région, Le Bulletin du Cercle n°5, avril 2001
  7. Michel Bloch est le fils de l'écrivain et journaliste communiste Jean-Richard Bloch. Il est arrêté le 10 janvier 1941 pour avoir distribué L'Humanité clandestine et condamné à cinq ans de prison. Cf Pierre Chevalérias Le bulletin du Cercle n°23, avril 2010. Sa sœur, France Bloch-Sérazin, également résistante sera exécutée en Allemagne le 12 février 1943.
  8. Souvenirs de Michel Bloch publiés par le Cercle d'études de la 2e guerre mondiale Thiers et sa région, Le Bulletin du Cercle n°5, avril 2001
  9. a et b Marcel Guillaume pour le Cercle d'études de la 2e guerre mondiale Thiers et sa région, Le Bulletin du Cercle n°16, octobre 2006
  10. Serge Combret, Auvergne, j'écris ton nom... Résistance, 1994
  11. Cercle d'études de la 2e guerre mondiale Thiers et sa région, Le Bulletin du Cercle n°9, avril 2003
  12. Cf. Isabelle Barnérias La Gazette du 1er décembre 2011
  13. Geneviève Thivat, « Pourquoi le lycée Jean-Zay de Thiers (Puy-de-Dôme) présente-t-il l'une des plus belles architectures du XXe siècle en Auvergne ? », sur La Montagne, (consulté le )
  14. Ouverte à la rentrée 2012, en partenariat avec l'Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand
  15. « Classement département et national du lycée », sur L'Express, (consulté le )
  16. « Méthodologie du classement 2015 des lycées français », sur L'Express, (consulté le )
  17. « Classement des prépas PT 2023 », sur Le Figaro Etudiant (consulté le )

Lien externe[modifier | modifier le code]