Lusse
Lusse | |
Vue générale | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Arrondissement | Saint-Dié-des-Vosges |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Fave |
Maire Mandat |
Arnould de Lesseux 2014-2020 |
Code postal | 88490 |
Code commune | 88276 |
Démographie | |
Gentilé | Lussois(es) |
Population municipale |
437 hab. (2014) |
Densité | 22 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 17′ 35″ nord, 7° 06′ 13″ est |
Altitude | 430 m Min. 390 m Max. 950 m |
Superficie | 19,49 km2 |
Élections | |
Départementales | Provenchères-sur-Fave |
Localisation | |
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Lusse est une commune française située dans le département des Vosges en région Lorraine.
Ses habitants sont appelés les Lussois.
Géographie
Lusse se situe à 14 km à l'est de Saint-Dié-des-Vosges, sur un petit affluent (Le Bleu) de la Fave alimenté par neuf ruisseaux. La commune s'adosse au massif Vosgien et culmine à la Chaume de Lusse (974 m). Elle est limitrophe du département du Haut-Rhin mais le relief escarpé n'offre aucun col routier vers l'Alsace. Lusse est bâti sur le penchant d'une colline au sommet de laquelle se trouve l'église où l'on monte par un escalier en pierre. Cependant, le tunnel Maurice-Lemaire désenclave le secteur en direction de Sainte-Marie-aux-Mines. Deux chemins largement empruntés par les habitants de Lusse conduisent à Sainte-Marie-aux-Mines. L'un aboutit sur la place du marché et l'autre rejoint la colline de la croix de mission à Sainte Marie-aux-Mines. Entre les deux villages, on remarque sur le bord du chemin à distance l'une de l'autre, quatre petites chapelles en ruines, et sur le sommet en arrivant à Sainte Marie-aux-Mines, la grande croix que les habitants de Sainte-Marie-aux-Mines appellent la Croix de Mission. Cette colline servait autrefois de calvaire où l'on se rendait encore au XIXe siècle en procession, bannières déployées, le jour du vendredi saint. Le curé de la Medeleine à Sainte-Marie-aux-Mines, accompagné de tout le clergé et d'un grand nombre de paroissiens faisaient une halte devant les quatre chapelles. En entrant dans la forêt, on trouve un magnifique groupe de rochers de l'aspect le plus pittoresque, qui est nommé la Pierre de Lusse.
Lieux-dits et écarts
- Les trois maisons
- La Pariée
- Herbaupaire
- Les Minières
- Les Merlusses (Hautes et Basses)
- La Chaume de Lusse
- La Pouxe
- Bilistein (du nom du seigneur de Lusse)
- Dolot
Il faut de plus noter qu'en raison de la réduction notable de la population (voir plus loin), plusieurs fermes isolées disséminées sur le territoire de la commune sont maintenant abandonnées et ont pour la plupart disparu.
Cours d'eau
Le territoire de la commune de Lusse appartient au bassin versant de la Fave, plus particulièrement de l'un de ses affluents en rive gauche, le Bleu. Ce cours d'eau reçoit dans l'agglomération du Centre de Lusse en rive droite un petit affluent dénommé « le ruisseau des Mines ». Plusieurs autres petits ruisseaux viennent alimenter le Bleu. Le ruisseau des Minières passe dans le quartier des Minières où affleurent plusieurs filons métallifères. Les eaux sont chargées en sels métalliques qui polluent « naturellement » ce cours d'eau. Autrefois, les habitants de Lusse connaissaient cette particularité et savaient que la vie animale est très peu présente à ce niveau, ni poissons, ni écrevisses, ni sangsues à trouver ici. Le village est traversé par : le Bleu, le ruisseau des Mines et 8 autres ruisseaux alimentés par 9 sources.
Toponymie
Lucila (1180), Lutcele (1188), Lucela (1254), Luscere (1267), Lusere (1284), Lussre (1286), Lucere (1296), Luscel (1299), Lusse (vers 1300), Lussere (xiiie siècle), Hissere (1304), Luscre (1305), Luscerre (1307), Lucella (1340), Luçre (1349), Lustre (1350), Lusce (1360), Lusse (1390), Lützel (1471), Leusse (1491), Lusse et Lussia (1768 - pouillé Chatrian).
Histoire
Fondée par des moines venus de Saint-Dié, la cité, nommée primitivement Lucila, fut pendant longtemps l'une des plus importantes de la vallée. Un premier recensement daté de 1249 fait état de 1 803 habitants ; ils étaient 1 623 en 1867. Des mines de plomb, de cuivre et d'argent furent exploitées au XVe siècle. Il y avait jadis un château fort.
Le village de Lusse et les environs ont été anciennement habités. Au XIIe siècle, il est fait mention des seigneurs de Taintrux, Provenchères, Fraize, Anould, Colroy, Saulcy, Lusse, Lesseux et Laveline.
En 1485, la seigneurie de Lusse appartenait en partie à Thiébaut de Jussey. Le 26 janvier 1573, le duc de Lorraine permit à Nicolas de Bilistein, seigneur en partie de Lusse, d'avoir un signe patibulaire dans la mairie de Lusse; le co-seigneur était alors Claude de Jussey.
C'est paraît-il, au canton appelé Derrière-le-Bois qu'on brûlait ceux qui étaient condamnés comme sorciers.
En 1614, une portion des terres de Lusse est partagée entre Antoine d'Arconas, époux de Séraphine d'Hatton et Yolande d'Hatton, filles héritières de Domininique d'Hatton, en son vivant seigneur en partie de Lusse.
Le village de Lusse (Lussia, Luce) était autrefois divisé en trois communautés distinctes : Lusse-Bilistein, composé partiellement de Lusse, Herpaupaire, la Pariée et une portion des Trois-Maisons - Lusse-Changeur, composé partiellement de Lusse, de la Pariée et des Trois-Maisons, et Lusse-Delot, formé, comme Lusse-Bilistein, d'une partie de Lusse, Herpaubaire, la Pariée et les Trois-Maisons. Le second avait un fief et le troisième un château. En 1790, ces trois communautés, avec les Merlusses (Menue Lusse) et Lesseux, formaient le ban de Lusse.
En 1615, Antoine d'Arconas, seigneur en partie de Lusse, Merlusse, Colroy, La Petite-Fosse, bailli et gouverneur d'Hombourg et Saint-Avold, vend à Pierson Ferry, contrôleur des domaines à Saint-Dié, la moitié de sa part dans la seigneurie de Lusse.
En 1624, la déclaration de la seigneurie de Lusse est composée de Lusse, Merlusse, Trois-Maisons, Herpaupaire, Lesseux, la Pairière est indivise entre le sieur Ferry Pierson, les sieurs de Bilistein, de Froville et le sieur d'Arconas, à cause de Séraphine d'Hatton, sa femme; les sujets de la seigneurie sont sujets au droit de mainmorte : ils jouissent des droits d'usage et de glandée dans les bois communaux de Lusse, en vertu des lettres des sieurs de Jussey et de Bilistein, seigneur dudit ban en 1569. La tour du château de Lusse, le signe patibulaire et le carcan sont communs aux seigneurs comparsonniers. Les habitants sont tenus d'assister aux exécutions; ils doivent en outre la moitié de la garde, an et jour, au château du Spitzemberg. Ils doivent aussi réparer la palissade si celle-ci est endommagée et entretenir le mur.
En 1807, une tornade dévasta une partie du village de Lusse et le hameau de Herbaupaire.
À Lusse comme dans toute la vallée, l'influence industrielle de Sainte-Marie-aux-Mines au XIXe siècle se faisait sentir au point que de nombreuses maisons étaient occupées par des tisserands qui travaillaient pour les fabricants de cette ville. Le tissage représentait à l'époque, allié à l'agriculture, la principale activité de la commune.
Jusqu'en 1871, la commune de Lusse faisait partie du canton de Saales, en partie cédé à l'Allemagne.
En 1905, la population de Lusse était encore de 1 184 habitants, répartis dans 165 maisons regroupées dans le centre et dans cinq écarts, et dans 27 maisons isolées. Il y avait cinq écoles primaires et un couvent de la congrégation de la Divine Providence dont les sœurs faisaient office de gardes-malades [1].
Au cours de la Première Guerre mondiale, la commune a été occupée pratiquement pendant la durée du conflit, à la suite notamment des combats de l'automne 1914, à la Chaume de Lusse et au Rain des Vaches tout proche. La ligne de front coupait le territoire de la commune en deux, à hauteur d'Herbaupaire. Le premier conflit mondial fut très dur pour les habitants encore restés dans la partie sous occupation allemande. La fin de la guerre fut pour une grande partie de ceux-ci marquée par la déportation vers la Belgique et la région d'Anvers notamment, dont ils ne revinrent qu'au printemps 1919.
Le deuxième conflit mondial fut marqué par plusieurs faits douloureux. Les nazis utilisèrent le tunnel de Sainte-Marie comme camp de déportation, annexe de celui du Struthof. Les déportés y travaillaient dans une unité mécanique destinée à l'armée. Des réfractaires au Service du Travail Obligatoire (notamment) formèrent un maquis dans le secteur de Lordon. Ce regroupement fut attaqué par les nazis qui firent de nombreuses victimes. En représailles notamment de ces faits, des hommes du village furent déportés en camps de concentration en Allemagne, dont beaucoup ne revinrent pas. La libération eut lieu aux derniers jours du mois de novembre 1944, par l'armée française, 1° Division Blindée du général De Lattre de Tassigny.
Lieux et monuments
Église Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Jean-Baptiste de Lusse a été bâtie à diverses époques. La nef date de 1830, tandis que la tour et le chœur paraissent plus anciens. À en juger par les fenêtres en plein cintre et les voûtes à vives arêtes que l'on voit dans le chœur, cette partie du monument remonterait au Xe ou au XIe siècle. Dès le XIIe siècle, on voit l'ogive s'introduire dans les constructions religieuses et y dominer jusqu'au XVIIe siècle. Le clocher est assez élevé et surmonté d'un petit temple en fer blanc, qui fait un effet assez bizarre ainsi perché sur cette vielle tour. On peut y monter par un escalier pratiqué de l'intérieur. Arrivé sur le sommet de la tour, on jouit d'une assez jolie vue étendue sur une partie du village et des environs. L'intérieur de l'église est garni de quelques tableaux, mais ce qui attire surtout l'attention c'est la chaire, ouvrage curieux qui date du XVe ou du XVIe siècle. Elle est sculptée en bois avec beaucoup d'art ; d'une singularité cependant qu'on y remarque ce sont les attributs qu'on voit sur les quatre panneaux et qui paraissent peu en harmonie avec le but de ce meuble ecclésiastique à moins qu'on ne suppose que ces emblèmes fassent allusion aux fonctions pastorales des desservants de l'église. Sur l'un de ces panneaux l'artiste a représenté une flûte antique et un oiseau, autour une guirlande de roses ; sur le second, des flûtes en sautoir et une guirlande de raisons ; le troisième représente une flûte et un cor de chasse, et le quatrième enfin un violoncelle, un livre de musique et un ange. Le bas de la chaire est terminé par un raisin. La partie supérieure de la chaire forme une espèce de coupole terminée par une figure d'ange.
Orgue de l'église
Un orgue ancien fut mis en place dans l'église en 1840. Il fut relevé à la fin du XIXe siècle. Lors de la Première Guerre mondiale, il fut réquisitionné. Un nouvel instrument fut construit par Théodore Jacquot, et inauguré en novembre 1927[2]. Cet nouvel instrument a été révisé et transformé en 1976[3] par Gonzales.
L'ancienne église
Située à l'entrée du village, dont il ne reste qu'un calvaire du XIIe siècle.
Château de Bazelaire de Lesseux
À l'autre bout du village et au pied de la colline, on voyait autrefois un vieux château à tourelles qui appartenait à la famille de Bazelaire de Lesseux de Saint-Dié et qui a été incendié en 1822. Un des descendants de cette très ancienne famille demeurant aussi à Saint-Dié a fait construire sur l'ancien emplacement féodal, une maison de campagne qu'il habitait à la belle saison. Devant cette maison, s'étendait une vaste prairie et à droite un coteau qui a été transformé en jardin anglais.
Anciennes mines
On remarque, dans différents endroits du territoire, des vestiges d'anciennes exploitations minières, qui attestent dans ces lieux l'existence de mines depuis longtemps abandonnées. Ces exploitations renfermaient, dit-on, des filons d'or.
Enseignement
La mairie et l'école des garçons ont été construites en 1839. L'école des filles a été construite en 1863, celles de la Pariée en 1861, des Trois-Maisons en 1864 et des Merlusses en 1880. Aujourd'hui, toutes ont été remplacées par une école publique située au centre de Lusse.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[4]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[5],[Note 1].
En 2014, la commune comptait 437 habitants, en diminution de −2,89 % par rapport à 2009 (Vosges : −1,78 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Politique et administration
Économie
- Tunnel Maurice-Lemaire
- Élevage de chevaux : centre de mise en place et centre de production pour les haras nationaux.
- Scierie
- Centre Permanent d'Initiative à l'Environnement de la Moyenne Montagne Vosgienne du parc naturel régional des Ballons des Vosges
Personnalités liées à la commune
- Charles Bazelaire (1664-1725), avocat au Parlement de Metz, lieutenant-général au bailliage de Saint-Dié
- Hubert de Bazelaire de Lesseux (1868-1935), industriel et homme politique
- Joseph Kemlin (1875-1925), prêtre et missionnaire
- Guy Lejaille (1947-), écrivain
Pour approfondir
Bibliographie
- D. Risler, Environs de Sainte-Marie-aux-Mines. Château de Frankenbourg, Lièpvre, Lusse et Wissembach, A. Jardel, 1846
- E. & R. Cellarius, Inauguration du tunnel Sainte-Marie-aux-Mines—Lusse par Monsieur Albert Lebrun, Président de la République Française, le 8 août 1937, 1937, 64 p.
- Léon Gaire (abbé), Lusse à travers les siècles, édition à compte d'auteur, Portieux, 1974, 150 p.
- Jean-Marie de Bazelaire de Lesseux, Deux serviteurs de la vérité, victimes de la folie des hommes : de Lusse à Mauthausen et Dora, 1940-1945, 1994, 205 p.
Articles connexes
Liens externes
- Lusse sur le site de l'Institut géographique national
- Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la Région Lorraine
Notes et références
Notes
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- La maison-mère des religieuses de la Congrégation de la Divine Providence se trouve à Ribeauvillé
- Association d’Étude pour la Coordination des Activités Musicales (ASSECARM), Orgues Lorraine Vosges, Metz, Éditions Serpenoise, , 677 p. (ISBN 2-87692-093-X), p. 368 à 371
- Page sur l'orgue de Lusse
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .