Lusitanien (cheval)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 5 janvier 2015 à 18:39 et modifiée en dernier par Eponimm (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Lusitanien
Image illustrative de l’article Lusitanien (cheval)
Région d’origine
Région Drapeau du Portugal Portugal
Caractéristiques
Morphologie Cheval de selle médioligne
Taille 1,55 m à 1,60 m et plus
Poids Environ 500 kg
Robe Toutes admises. Généralement baie ou grise.
Tête Profil convexe
Caractère Volontaire
Autre
Utilisation Spectacle, travail du bétail, corrida, loisirs

Le Lusitanien est une race de cheval de selle d’origine portugaise. Connu comme le « cheval des rois » aux XVIIe et XVIIIe siècles, son stud-book est très ancien, puisqu'il remonte à 1889. Il subit une période de déclin due à l'engouement pour le Pur Sang anglais et les chevaux de sport. Il partage le nom d'Andalou avec le Pure race espagnole, dont il est très proche, jusqu'en 1942. Son statut de race séparée remonte à 1967. Il est remis au goût du jour, notamment, par l'écuyer portugais Nuno Oliveira.

Il connaît désormais un regain de popularité grâce au spectacle équestre et à ses performances en dressage.

Terminologie

Cette race est également connue sous les noms de Lusitano et Pure race lusitanienne, par analogie avec le Pure race espagnole. La dénomination officielle du stud-book portugais est « Pur-sang lusitanien ».

Histoire

Le Lusitanien est, comme le Pure race espagnole, un cheval d'origine celte qui fut marqué très tôt par l'influence du Barbe venu d'Afrique du Nord. Ce cheval est mentionné dès le XVIe siècle où il était élevé par les moines chartreux des monastères de Séville ou de Jerez par exemple[1]. Depuis la création de son stud-book, la race a pu développer des caractéristiques qui lui sont propres. Elle est à présent reconnue en France par les Haras nationaux.

Description

Morphologie

Tête d'un lusitanien

Le type du Lusitanien est différent de celui du PRE car ses lignes sont plus élancées et son arrière-main plus puissante, et bien arrondie. Ses amateurs le disent mieux conformé que son cousin espagnol. C'est un cheval médioligne et sa longueur de la pointe de l'épaule à la pointe de ses vertèbres de queue est égale à sa hauteur au garrot, la silhouette du Lusitanien s’inscrit donc dans un carré. La tête est noble, avec un profil légèrement convexe et des yeux doux. Les naseaux sont en amande et en retrait de la ligne du chanfrein. Les mâles possèdent une encolure très puissante. La crinière du Lusitanien est très abondante et légèrement frisée. L'impression générale est celle d'un cheval noble et harmonieux. La taille est de 1,55 à 1,60 m au garrot[1]. Il est classé parmi les 23 plus belles races chevalines du monde d'après la revue Cheval pratique[2]

Robe

Les tableaux de George Hamilton et de Laurent de Wittede prouvent que les chevaux ibériques pouvaient arborer toutes les couleurs de robe au XVIIIe. La robe alezane est toutefois devenue rarissime car une légende populaire affirmait que le chaval alezan était colérique. Le Lusitanien est l'une des rares races dont le standard accepte toutes les couleurs de robe, y compris le pie et le crème. La plupart des Lusitaniens sont toutefois de robe grise, ils naissent de couleur foncée et s'éclaircissent avec l'âge, jusqu'à devenir presque blancs. Il semble que la robe grise ait été privilégiée pour le prestige que représentait le fait de monter un cheval d'apparence blanche. Le bai est également fréquent, souvent avec des reflets brillants, le noir est très recherché. L’isabelle, le crème aux yeux bleus et le palomino sont des robes rares et recherchées. Le Lusitanien peut porter une raie de mulet, en particulier s'il est de robe isabelle ou souris, et des zébrures sur les membres. ces robes lui donnent la faveur des cavaliers de spectacle et ses qualités permettent au Lusitanien d'être un candidat de choix pour la sélection des chevaux « de couleur », en particulier les chevaux de « pure race crème », choisis par Bartabas dans l'académie équestre de Versailles.

Allures

Les allures relevées du cheval Andalou puis du lusitanien ont fait sa renommée et sont très différentes des allures rasantes des chevaux de sang influencés par le pur-sang anglais. Son mouvement est relevé, le pas énergique, et le trot très confortable pour le cavalier, avec une très bonne extension. Le galop est souple et moelleux, avec une bonne cadencé et un bon équilibré, mais peu de vitesse[1]...

Tempérament

Le lusitanien possède un caractère volontaire et un mental exceptionnel, doux et très stable. C'est un cheval joueur qui adore apprendre. Au Portugal, les mâles sont presque toujours gardés entiers[1].

Sélection

Les chevaux sont marqués à la cuisse avec le « fer » de leur éleveur. Il existe des lignées plus ou moins destinées à une activité en particulier. La lignée Veiga produit des chevaux plus agiles et plus vifs, parfaits pour la tauromachie, la lignée Andrade produit des chevaux plus de grande taille, plus athlétiques[1].

Diffusion de l'élevage

Le Portugal compte plus de 400 élevages de Lusitaniens. C'est un élevage très lucratif et la race est largement exportée, puisqu'en 2013, 85 % des chevaux natifs du Portugal sont vendus à l'étranger.

Utilisation

Lusitanien travaillé en dressage

Comme le Pure race espagnole, le Lusitanien reste avant tout un cheval de travail, très agile et réactif, historiquement utilisé pour rassembler et trier le bétail. C'est une très bonne monture de corridas (au Portugal, les corridas ne comportent pas de mise à mort dans l'arène). Une équipe montée sur des Lusitaniens est vice-championne d’Europe 1993, 1994 et 1995 en Horse-Ball. La beauté, l'élégance, la grande variété des robes et le caractère joueur font du Lusitanien le favori des artistes de spectacle comme Bartabas ou Magali Delgado. Le Lusitanien est aussi un bon cheval de TREC. Il regagne aussi ses lettres de noblesse en dressage, une discipline largement dominée par les cavaliers allemands. Sa conformation et ses allures naturellement relevées lui permettent de concourir aux plus hauts niveaux. Le Cadre noir de Saumur a récemment ouvert ses portes au cheval Lusitanien à travers l'étalon Odin.

Le cheval lusitanien est également utilisé en attelage : l'attelage à 4 Lusitaniens de M. De Mello, mené par Félix-Marie Brasseur (Belgique), après avoir été 4e aux Jeux Equestres Mondiaux à La Haye en 1994 et gagné le Trophée de l’International Award de la F.E.I en 1995 et 1996, a été sacré Champion du Monde en individuel et par équipe à Waregem fin août 1996[3].

Lusitaniens célèbres

  • Orphée, cheval de dressage olympique de Catherine Durand-Henriquet
  • Templado, cheval de spectacle
  • Novilheiro est un Lusitanien qui débuta sa carrière dans le concours complet avant d'être associé à John Whitaker en concours de saut d'obstacles. Il gagna trente épreuves dans sa première année et en 1983, il était le cheval de saut d'obstacle le plus primé d'Angleterre et le cheval le plus rapide du circuit. Novilheiro est de lignée Andrade par son père et Veiga par sa mère.
  • Navarro, cheval d'Alain Fines grand écuyer de Chantilly, grand cheval de spectacles.

Notes et références

  1. a b c d et e Le Lusitanien par Lætitia Bataille
  2. C. Hercy, E. Feuillerac, F. Halm et N. Lazarus, « Zoom sur les 23 plus belles races » dans Cheval pratique no 178, 2005, p. 42-95
  3. Champion du Monde 96 en attelage dans articles divers sur le site de Groupement ALP'Lusitano

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Ouvrages spécialisés

  • Lætitia Bataille, Le lusitanien, Montfort-l'Amaury, Equilivres, , 159 p. (ISBN 978-2-904971-51-8, OCLC 469714586)
  • Laetitia Boulin-Néel, Le cheval lusitanien : Élevage et traditions équestres au Portugal, Clichy, Larivière, , 280 p. (ISBN 978-2-84890-035-3)
  • (es) (en) (fr) (pt) Juan-Carlos =Altamirano, Le cheval lusitanien, Altamirano, , 336 p.
  • Vincenzo De Maria, Les chevaux ibériques, De Vecchi, , 3e éd., 157 p. (ISBN 978-2-7328-9422-5)

Ouvrages généralistes

  • Emmanuelle Brengard (dir.), « Pur-sang lusitanien », dans 60 races de chevaux de selle, Glénat, (ISBN 978-2-7234-9212-6), p. 210-215. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article