Luk thung

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Concert de luk thung

Le luk thung[1] (en thaï : ลูกทุ่ง), littéralement « l'enfant des champs », est la forme la plus populaire de musique country thaïlandaise. Ce terme est une abréviation pour pleng luk thung (en thaï เพลงลูกทุ่ง - chanson d'un enfant des champs). Ces chansons sont un témoignage du dur labeur journalier de la vie des pauvres paysans. Le tempo est lent, et les chanteurs ont tendance à utiliser un chant expressif à base de nombreux vibratos.

Ce style s'est développé dans la première moitié du XXe siècle, bien que le terme de luk thung ne fut utilisé qu'à partir des années 1960.

Pongsri Woranuch (ผ่องศรี วรนุช) et Suraphol Sombatcharoen (สุรพล สมบัติเจริญ) furent les premières vedettes du genre, mixant des influences latines américaines, japonaise, indonésiennes, malaisiennes et, tout particulièrement, des chansons de films américains et de la musique country.

Suraphol Sombatcharoen est le compositeur de la chanson Mai Lum (« N'oublie pas ») que l'on entend dans le film Monrak Transistor (2001) de Pen-ek Ratanaruang.

Dans ce même film (Monrak Transistor), lorsque Pan (Pèn) pose à Sadao des devinettes, celle-ci cite trois autres célèbres vedettes du Luk thung : Sayan Sanya (สายัณห์ สัญญา), Chaiya Mitchai et Yodrak Salakjai (ยอดรัก สลักใจ)[2].

Il y a beaucoup de chanteurs luk thung populaires tels Chai Muengsingh (ชาย เมืองสิงห์), Sodsai Rungphothong (สดใส รุ่งโพธิ์ทอง), Plen Promdaen (เพลิน พรหมแดน), Praiwan Lookpet (ไพรวัลย์ ลูกเพชร), Dao Bandon (ดาว บ้านดอน), Santi Duangsawang (สันติ ดวงสว่าง) et Waiphot Phetsuphan (ไวพจน์ เพชรสุพรรณ), Phai Pongsathon (ไผ่ พงศธร) et Dang Jittakorn (แดง จิตกร).

Il y a aussi de nombreuses chanteuses luk thung célèbres comme Kwanjit Sriprachan (ขวัญจิต ศรีประจันต์), Sunaree Rachasima (สุนารี ราชสีมา), Busaba Athisthan (บุษบา อธิษฐาน), Sirintra Niyakorn (ศิรินทรา นิยากร) et Banyen Rakkaen (บานเย็น รากแก่น) (mor lam avec du luk thung).

Beaucoup de vedettes du luk thung sont originaires de la ville de Suphanburi, comme la mégastar Pumpuang Duangjan[3] (พุ่มพวง ดวงจันทร์), qui adapta le style luk thung à la pop thaïlandaise des années 1980 (le string) en créant une musique dansante appelée l'électronique lunk thung. Quand Pompuang mourut en 1992, beaucoup pensèrent que le luk thung allait passer avec elle. Il n'en fut rien[4], et avec la création de la première station de radio consacrée au luk thung en 1997, le style revint en force[5].

Depuis les années 1990 il y a eu de nombreuses interactions entre le luk thung, la musique string (par exemple le chanteur Bird McIntyre (ธงไชย แมคอินไตย์) et le mor lam[6],[7] (molam /หมอลำ) avec des stars comme :

De nouvelles vedettes tel Tai Orathai (ต่าย อรทัย) deviennent célèbres et vendent des albums par millions d'exemplaires.

Des artistes de string se sont mis à chanter du luk thung alors que des chanteurs de luk thung se virent de plus en plus considérés comme des chanteurs de musique pop, avec une évidente accentuation sur la jeunesse et l'apparence physique.

Le mor lam produisit un nouveau genre appelé luk thung Isan ou luk thung Prayuk, qui incorpore les rythmes les plus rapides du mor lam.

Le Luk thung est toujours d'actualité comme en témoigne le succès des récentes chansons populaires contre le Covid-19 en 2020[8],[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Thaïlande, 1970 : les rizières pop (dans l'émission Métronomique). Émission de musique à écouter et à podcaster sur France Culture (radio du service public) (durée : 59 minutes) », sur franceculture.fr, .
  2. Arnaud Dubus (texte), Rapho et Nicolas Cornet (Photographies Agence Gama), Thaïlande, Paris, Chêne (édition du), , 272 p. (ISBN 978-2-8123-0641-9), Extrait du film "Transistor Love Story" de Pen-ek Ratanaruang page 81
  3. Arnaud Dubus, Thaïlande : Histoire, Société, Culture, Paris, La Découverte (éditions), , 224 p. (ISBN 978-2-7071-5866-6), Musique des rizières, théâtre des campagnes pages 198 et 199
  4. Jean Baffie et Thanida Boonwanno, Dictionnaire insolite de la Thaïlande, Cosmopole (éditions), , 160 p. (ISBN 978-2-84630-084-1), CHANTS DE LA RIZIERE pages 27 et 28
  5. Alain Lebas, « La Thaïlande cultive la «musique des rizières». Utilisé pour défendre les «valeurs nationales», le luk thung détrône la pop occidentale. », sur next.liberation.fr, Libération, 29 février 1998
  6. « Ghetto Blaster, la musique des bas-fonds (5/5) : Thaïlande - le molam (mor lam), la country psychédélique des rizières de l'Isan émission de musique à écouter et podcaster sur France Culture (radio du service public) (durée : 59 minutes) », sur franceculture.fr,
  7. Pornpimol Senawong (trad. de l'anglais), Les liens qui unissent les Thaïs : coutumes et culture, Scientrier, GOPE éditions, , 156 p. (ISBN 978-2-9535538-1-9), Les arts du spectacle / Les divertissements folkloriques / Les divertissement dans le Nord-Est (Isan)/ Mo lam page 130
  8. Carol Isoux, « En Thaïlande, la country "Luk thung" met en musique le Covid-19 », Libération,‎ (ISSN 0335-1793, lire en ligne)
  9. (en) Asaree Thaitrakulpanich, « From Pop to Mor Lam, Thai Singers Hitch a Ride on Coronavirus », sur khaosodenglish.com,

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]