Ludwig Ferdinand Huber

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ludwig Ferdinand Huber (Paris, 14 septembre 1764 - Ulm, 24 décembre 1804) est un écrivain, traducteur et journaliste allemand à l'époque des Lumières et de la Révolution française, fils de Michael Huber.

Après avoir travaillé quelque temps à Dresde dans le bureau du ministre de Stutterheim, il devient, en 1787, secrétaire de la légation saxonne à Mayence. En 1793, Huber prend avec lui la famille de son ami Jean-Georges Forster, dont il épouse la veuve l'année suivante, et se consacre désormais tout entier à la littérature. Il devient, en 1798, directeur de la Gazette universelle de Leipzig, et, en 1804, conseiller supérieur de l'instruction publique dans la nouvelle province bavaroise de la Souabe ; mais une mort prématurée l'enlève peu de mois après.

Biographie[modifier | modifier le code]

Huber, né le 14 septembre 1764, est le fils de Michael Huber (1727 - 1804), qui a fait connaître en France la littérature allemande de son temps. Pendant son enfance, il déménage à Leipzig avec ses parents, où il apprend de nouvelles langues et fait preuve d'un vif intérêt pour la littérature française et anglaise. Il devient l'ami de Christian Gottfried Körner, le père du poète Theodor Körner, et tombe amoureux à Dresde de la belle-sœur de Christian Körner, Malerin Dora Stock. Il entre également en contact avec Friedrich Schiller, qui est un ami proche de Körner, et avec lequel il lie une amitié qui durera toute sa vie. A Leipzig, il est initié à la loge maçonnique Minerve aux Trois Palmes (de).

En 1785, il traduit en allemand La folle journée ou le Mariage de Figaro de Beaumarchais.

En 1787, il devient secrétaire de la légation de Saxe à l'électorat de Mayence, poste qu'il occupe jusqu'à l'occupation française en 1792. Selon un rapport secret du printemps 1792, Huber compte parmi les "plus notables démocrates et conseillers révolutionnaires"[1] de Mayence, aux côtés de Georg Forster et Wilhelm Heinse.

Son ami Forster part à Paris comme député de la République de Mayence pour y promouvoir l’adhésion de la République de Mayence à la République française, et laisse sa femme Thérèse appauvrie, ainsi que le reste de sa famille. Herber se propose de s'en occuper; par amour pour la jeune femme talentueuse de Forster, il abandonne son poste diplomatique et rompt ses fiançailles avec Dora Stock.

Il part avec Thérèse Forster à Bôle dans le canton de Neuchâtel en Suisse, et se marie avec Thérèse après la mort de Forster en 1794. A cette époque, il se trouve en contact étroit avec l'écrivain Isabelle de Charrière qui vit à Colombier, tout proche. Isabelle de Charrière tient salon et prend Thérèse, la fille de Forster, comme associée.

Il traduit alors en allemand les œuvres d'Isabelle de Charrière, de son élève Isabelle de Gélieu, et s'occupe de leur publication dans l'édition de Johann Friedrich Cotta.

En mars 1798, Huber devient rédacteur en chef adjoint du quotidien politique édité par Cotta à Tübingen. Le journal ayant été interdit par la Cour de justice de Vienne pour des raisons politiques, Johann Friedrich Cotta publie le journal à Stuttgart sous le nom de Allgemeine Zeitung (journal généraliste), avec alors Huber comme rédacteur en chef. Un conflit avec le duc de Wurtemberg amène Cotta à délocaliser en 1803 le journal dans le Neu-Ulm bavarois.

L’année suivante, Huber est nommé au Conseil de l’instruction publique du nouveau district de Souabe, dans l’État de Bavière.

Il meurt peu après.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Ses œuvres consistent, en majeure partie, en traductions et en critiques artistiques. Il traduisit en allemand un grand nombre de pièces françaises, telles que la Guerre ouverte (Manheim, 1788); la Vieillesse de Figaro (Leipzig, 1785); les Aventures d'une nuit (Manheim, 1789), etc., qui se trouvent réunies dans son Théâtre moderne français (Leipzig, 1795-1797, 3 vol.).

On lui doit, en outre, des Récits (Brunswick, 1800-1802), les Préliminaires de paix (Berlin, 1773-1796, 10 vol.). Ses critiques d'art ont été réunies dans ses Œuvres mêlées (Berlin, 1793, 2 vol.). Enfin, après sa mort, sa veuve publia ses Œuvres complètes depuis 1802 (Tubingue, 1806-1819, 6 vol.).

Source[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Mainzer Jakobiner 1794—1797. Zur Wirkungsgeschichte der Mainzer Republik », dans Die Mainzer Republik 3, De Gruyter, (ISBN 978-3-11-066105-7, lire en ligne), p. 499–514

Liens externes[modifier | modifier le code]