Louise Rousseau

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Louise Rousseau
Louise Rousseau en 1902.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Louise Éléonore Delalonde
Pseudonyme
Ludovic DelysVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Prononciation

Louise Rousseau (1854-1924) est une femme de lettres française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louise Delalonde est la fille de Napoléon Delalonde, inspecteur des douanes, poète, membre de la société académique des sciences, belles-lettres et arts de Cherbourg[1]. Elle est née le à Cherbourg[2] (Manche),

Elle s’installe à Joinville-le-Pont en 1867 après avoir perdu ses parents[3].

Elle devient professeur de lettres et épouse en 1875 le docteur Henri Rousseau, directeur de l’école d’enseignement libre du château du Parangon, qui deviendra l’école coloniale pratique de Joinville-le-Pont. Henri Rousseau est le fils du docteur Louis-Ferdinand Rousseau (1810-1889), maire de Joinville-le-Pont (1875-1878).

Pendant la Première Guerre mondiale, elle installe au château du Parangon une œuvre de patronage et d'hospitalisation des enfants dont le but est « de recueillir et de soigner les pauvres petits dont le père, veuf ou divorcé, est appelé sous les drapeaux[4]. »

Louise Rousseau est morte le à Joinville-le-Pont[5]. Une voie de la commune de Joinville-le-Pont porte le nom de villa Rousseau.

Femme de lettres[modifier | modifier le code]

Autrefois, poème illustré par Marie-Madeleine Dauphin.

Louise Rousseau écrit des livres pratiques de mode, des manuels de botanique, des contes pour enfants, des romans pour jeunes filles, des poèmes, des pièces de théâtre, romances…

Avec Amoureuses et jalouses (1894), Le Chagrin de Clélia (1894) ou Le Sacrifice de l’amour (1901), elle installe le type du roman pour jeunes filles[3].

Au milieu des années 1890, Louise Rousseau s’essaie également au théâtre, où elle connaît quelques succès, notamment avec Histoire de chevalerie.

Elle est membre de plusieurs sociétés artistiques et littéraires.

Pédagogie[modifier | modifier le code]

L’école du Parangon[modifier | modifier le code]

En 1832, Louis Ferdinand Rousseau fonde à Joinville-le-Pont une école d’enseignement libre où Jules Rousseau, son fils et beau-frère de Louise, introduit un enseignement technique et professionnel[6]. En 1857, elle est transférée au château du Parangon.

Le docteur Henri Rousseau, autre fils de Louis Ferdinand Rousseau et époux de Louise, lui succède à la tête de l'institution. Il transforme l’établissement en 1902 en école coloniale pratique, délivrant un enseignement agricole, commercial et industriel[7].

La formation dure deux ans et l’enseignement comprend botanique coloniale, chimie appliquée, agriculture générale, arboriculture, horticulture, comptabilité, électrotechnique, météorologie, hygiène, médecine pratique, art vétérinaire, arpentage et langues étrangères[8]. Les activités de l’école de Joinville-le-Pont cessent avec le début de la Première Guerre mondiale en 1914.

Louise Rousseau présente un rapport lors du Congrès colonial tenu à Marseille en 1904. Elle défend « l’importance du rôle colonial de la femme » et s’inquiète de ce que « l’enseignement que l’éducation féminine en France a été jusqu’ici franchement hostile à la colonisation[9]. Elle rédige un article d'enseignement ménager dans le "Journal de l'université des annales" du .

La sériciculture[modifier | modifier le code]

Avec son époux Henri, Louise Rousseau, établit dans le parc de l’institution du Parangon, une magnanerie où les élèves peuvent suivre toute l’évolution du ver à soie depuis l’œuf jusqu’au cocon et au papillon[10].Il s’agit d’une des premières tentatives pour fonder une exploitation dans les régions septentrionales de la France.

L’activité repose sur la chenille d'un papillon originaire de l'Orient, l'Attacus cynthia, qui vit sur le vernis du Japon (Ailantus glandulosa), fréquent en région parisienne. Les chenilles donnent des cocons contenant chacun 500 ou 600 mètres d'une soie ténue, mais solide et élastique.

Plus robustes et plus grosses que celles du Bombyx du mûrier, les chenilles de l'Attacus cynthia peuvent être élevées en plein air, sur l'arbre même ce qui entraîne une considérable économie de construction, d'entretien, de chauffage et de main-d'œuvre. Par contre, la soie fournie par l'Attacus cynthia n'est pas très blanche, et elle exige un dévidage spécial, en raison de la gomme dont elle est chargée[10].

Louise Rousseau réalise des aquarelles, présentées dans des expositions botanistes. Elle illustre plusieurs livres sur la culture des plantes d’ornement [3].

L’activité de botaniste de Louise Rouseau lui vaut des distinctions[11].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

  • Amoureuses et Jalouses, Picard et Kaan, 1894
  • Le Chagrin de Clélia (illustré par H. Bressus), Picard et Kaan, 1894
  • Joies et tribulations d’un bourricot de Tunisie, illustrations de G. Belichon, Lecène et Oudin, 1894
  • Sacrifice d’amour
  • La Fille de l'émir, A. Taffin-Lefort, 1899

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Histoire de chevalerie, créée au théâtre des Modernes, (ou 1895 ?)
  • Léna (publié sous le pseudonyme de Ludovic Delys)
  • Charité (à-propos en vers)
  • La Bouchée de pain (à-propos en vers)
  • Papillons ! (pièce en un acte, en vers, musique de scène de G. Marietti), P. Ollendorff, 1895
  • Nos petits enfants
  • Douce Méprise (un acte, en vers, représenté à Paris au Théâtre mondain), G. Dujarric, 1902

Livres pratiques[modifier | modifier le code]

  • L'Art de passer son temps au bord de la mer, H. Laurens, 1892
  • Essai sur l’art ornemental, Le Moniteur de la mode, 1892

Livres pour enfants[modifier | modifier le code]

  • Pour les mamans, poésies à dire pour les enfants de 8 à 12 ans, P. Delarue, 1896

Sources[modifier | modifier le code]

  • Henry Carnoy, Dictionnaire biographique international des écrivains, Imprimerie de l'armorial français, 1902-1909.
  • J. Denolly, Roger Leon Dépagniat, Pierre Robert, Grand annuaire des littérateurs et des notabilités artistiques contemporaines, éd. J. Denolly, 1922
  • Jean Alphonse Azais, Annuaire international des lettres et des arts de langue ou de culture française, éd. Jean Azais, 1921

Références[modifier | modifier le code]

  1. Journal général de l'imprimerie et de la librairie - Page 484, Cercle de la librairie (France), France. Ministère de l'intérieur - 1858
  2. Cherbourg-Octeville en 2000, puis commune déléguée dans Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016.
  3. a b et c Henry Carnoy : Dictionnaire biographique international des écrivains, Imprimerie de l’Armorial français, Paris, 1902
  4. L'Humanité, quotidien, 20/09/1914
  5. Table des naissances, mariages et décès à Joinville-le-Pont (1923-1932), vue 102/141.
  6. Ville de Joinville-le-Pont, rapport de présentation du plan local d’urbanisme, 26 décembre 2006
  7. Eugène Verrier : Projet de création d'une école coloniale pratique, œuvre du développement de l'initiative privée, conférence du Dr E. Verrier
  8. Histoire du Parangon, in Joinville-le-Pont magazine, janvier 1994
  9. Édouard Heckel, Cyprien Mandine : L'enseignement colonial en France et à l'étranger, Barlatier, 1906
  10. a et b L'Année scientifique et industrielle, 1909, pp. 439-441
  11. Bulletin de la société nationale d’acclimatation, 1912

Liens externes[modifier | modifier le code]