Louis d'Arpajon

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Louis d’Arpajon
Image illustrative de l’article Louis d'Arpajon

Titre comte puis duc d'Arpajon
(1635-1679)
Autres titres marquis de Sévérac
Prédécesseur Jean V d'Arpajon
Successeur François V de La Rochefoucauld
Biographie
Dynastie Famille d'Arpajon
Décès
Sévérac-le-Château
Père Jean V d'Arpajon
Mère Jacquette de Castelnau de Clermont-Lodève (†1634)
Conjoint Gloriande de Thémines (1622, †1635), Marie de Simiane († en couches en 1637), Catherine d’Harcourt
Enfants Catherine-Françoise

Blason de Louis d’Arpajon

Louis, duc d'Arpajon (né avant 1601- avril 1679 à Sévérac-le-Château) marquis de Sévérac, comte de Rodez, vicomte de Montal, baron de Salvagnac, de Montclar et autres lieux est un général de Louis XIII qui joua un rôle de premier plan dans le retour des provinces du sud-ouest (Languedoc et Guyenne) au catholicisme. Il poursuivit sa carrière militaire pendant la guerre de Trente ans en Rhénanie et Franche-Comté, et contre les Turcs au secours de Malte en 1645. Enfin il termina sa carrière comme ambassadeur de France en Pologne. Louis XIV le combla de faveurs, élevant la terre d'Arpajon en duché-pairie.

Biographie

La soumission des huguenots

Fils du comte Jean V d’Arpajon, sénéchal de Rouergue, et de Jacquette de Clermont, tous deux convertis au calvinisme, Louis fut élevé cependant dans la religion catholique après l'abjuration de ses parents. Louis d'Arpajon s'illustra au combat de Felissant en Montferrat, où il reçut neuf blessures. Dès 1621, il leva pour le siège de Montauban un régiment d'infanterie (qui deviendra en 1636 le Régiment Royal). Il servit en qualité de volontaire au siège de Tonneins où il fut promu maréchal de camp (1626), et défit Castan, qui était l'espérance des huguenots, assurant la reddition du Languedoc. En 1633, il fut promu chevalier de l’ordre du Saint-Esprit.

Gouverneur de Lorraine

En 1634, suite aux intrigues de Charles IV de Lorraine, Louis XIII le chargea de marcher sur Nancy et d'investir la Lorraine : les troupes de Louis d'Arpajon envahirent ainsi le Barrois. Le duc de Lorraine ayant pris la fuite, la duchesse Nicole de Lorraine fut transférée par le gouverneur de Louis XIII à Fontainebleau, mi-hôte, mi-otage, le 24 avril 1634. Son armée fut engagée dans la guerre de succession de Mantoue, où elle contribua à sauver Casal, le Montferrat et le Piémont ; puis Louis d'Arpajon, promu lieutenant général (1637), prit part à la conquête de la Franche-Comté, et prit d'assaut la ville de Trèves après avoir défait les troupes qui venaient la secourir ; il participa à la réduction de la citadelle de La Mothe-en-Bassigny, et en Artois battit la cavalerie espagnole devant les murs de Saint-Omer (prise d’Aire-sur-la-Lys le 26 juillet 1641) ; il s'empara de Lunéville au fort de l'hiver.

Défense du Roussillon et intervention à Malte

Le soulèvement du Roussillon en 1641 entraîna son rappel dans le Midi : il battit les rebelles aux Salces et à Elne en Roussillon, puis soumit toute la Guyenne (1642), assurant la sécurité de la frontière contre les Espagnols. En 1645, Louis d'Arpajon répondit à l'appel à l'aide des chevaliers de Malte, confrontés à une menace d'attaque des Ottomans[1]. En reconnaissance, le Grand-Maître Jean-Paul Lascaris et l'Ordre lui accordèrent le titre héréditaire de Grand-croix de l'Ordre de Malte[2].

Ambassadeur

De retour en France, il fut nommé par le Roi ambassadeur extraordinaire en Pologne, auprès de Ladislas IV Vasa et de son successeur Casimir, dont il favorisa l'élection. Le roi Louis XIV, pour s'assurer de son soutien au cours de la Fronde, le fit duc en 1650.

Arpajon : duché-pairie en 1650 érigé sur la localité de Sévérac-le-Château (département de l'Aveyron, province de Rouergue).

Il fréquentait volontiers les cercles littéraires : Cyrano de Bergerac était l'un de ses protégés, et Mademoiselle de Scudéry lui donne les traits du prince d’Agrigente dans sa Clélie.

Selon une légende vivace dans l'Aveyron, Louis d'Arpajon aurait fait assassiner sa femme, Gloriande de Thémines, dans le château de Sévérac.

Il a inspiré à l'écrivain Robert Merle le parcours du personnage de Pierre de Siorac (déformation de « Sévérac ») dans sa série « Fortune de France ».

Notes et références

  1. L'attaque d'un convoi ottoman par les chevaliers de Malte servit de prétexte à l'empire ottoman pour déclarer la guerre en 1645. Une expédition rassemblant 50 000 soldats et plus de 400 vaisseaux fut préparée, sous les ordres de Silahdar Youssouf Pacha. L'armada ottomane appareilla le 30 avril, en direction de Navarin dans le Péloponnèse, où elle resta 3 semaines. L'objectif n'avait pas été annoncé, mais les Ottomans laissaient entendre qu'il s'agirait de Malte.
  2. Ce Privilège a été reconnu et certifié le 5 mai 1715, par Raymond de Pérellos, alors Grand-Maître

Source

  • Louis Moréri, Le grand dictionaire historique, ou mélange curieux de l'histoire sacrée ..., vol. I, Lyon,