Louis XI

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Louis XI
Illustration.
Louis XI en buste, de profil à droite[a],[1].
Huile sur toile attribuée à Jacob de Littemont (vers 1469).
Titre
Roi de France

(22 ans, 1 mois et 8 jours)
Couronnement ,
à la cathédrale de Reims
Prédécesseur Charles VII
Successeur Charles VIII
Dauphin de Viennois

(38 ans et 19 jours)
Prédécesseur Charles de France
Successeur Charles VIII
Biographie
Dynastie Maison de Valois
Surnom « L'Universelle Aragne »
Date de naissance
Lieu de naissance Bourges (France)
Date de décès (à 60 ans)
Lieu de décès Château de Plessis-lèz-Tours (France)
Sépulture Basilique Notre-Dame de Cléry
Père Charles VII
Mère Marie d'Anjou
Conjoint Marguerite d’Écosse
(1436-1445)
Charlotte de Savoie
(1451-1483)
Enfants Anne de France
Jeanne de France
François de France
Charles VIII
Résidence Château du Plessis-du-Parc-lèz-Tours

Signature de Louis XI

Louis XI
Rois de France

Louis XI, né le à Bourges, mort le au château de Plessis-lèz-Tours, est roi de France de à , sixième roi de la branche dite de Valois (Valois directs) de la dynastie capétienne.

Son règne voit le rattachement de plusieurs grandes principautés mouvantes au domaine royal par des moyens parfois violents : territoires mouvants du duché de Bretagne (, traité de Senlis), des ducs de Bourgogne (, confirmé en par le traité d'Arras avec Maximilien Ier de Habsbourg), Maine, Anjou, Provence et Forcalquier en , par la mort sans héritier de Charles V d'Anjou, et une partie des domaines de la maison d'Armagnac qui, brisée par l'affrontement avec le pouvoir royal, s'éteint peu après.

La ligne directrice de sa politique a été constituée par le renforcement de l'autorité royale contre les grands feudataires, appuyée sur l'alliance avec le petit peuple, ce qui fait de lui un des pères de la centralisation française[2].

Cependant, sa pratique habituelle de la diplomatie et de l'intrigue de préférence à la guerre ouverte choque la culture chevaleresque des élites et lui vaut d'être surnommé « Universelle Aragne ».

Premières années[modifier | modifier le code]

Naissance et éducation[modifier | modifier le code]

Le Dauphin Louis. Portrait à la sanguine et pierre noire de Jacques Le Boucq, Recueil d'Arras, fo 7, XVIe siècle, Bibliothèque municipale d'Arras.

Fils de Charles VII et de Marie d'Anjou, il fut baptisé en la cathédrale Saint-Étienne de Bourges. Durant son enfance, il fut élevé par Catherine de l'Isle-Bouchard, sa marraine, son parrain étant le duc Jean II d'Alençon[3].

À sa naissance la situation politique et militaire de son père est si précaire qu'on l'envoie au château de Loches, une forteresse[4]. Là, à partir de 1429, l'année où Jeanne d'Arc fait sacrer son père à Reims, une éducation de très bonne qualité lui est dispensée[5]. Il commence en effet, dès l'âge de 6 ans, à apprendre le latin, l'histoire et les mathématiques, sous les directives de Jean de Gerson, ancien chancelier de l'université de Paris, et de Jean Majoris, licencié en droit et théologien, qui fut un bon précepteur pour le futur souverain[6],[7]. Par conséquent, le dauphin, devenu roi, avait des bases solides en droit et en théologie et il maîtrisait l'art de convaincre et d'ordonner.

En 1433, alors qu'il a dix ans, il est autorisé à rejoindre ses sœurs et sa mère au château d'Amboise. Toutefois pour Paul Murray Kendall, il a appris, dans la forteresse de Loches, loin de ses parents, à « se sentir à l'aise au milieu des gens simples », à se vêtir modestement, et il a adopté les formes de religiosité des gens simples, dans laquelle Dieu est sensible à un juste tribut[8].

Premier mariage[modifier | modifier le code]

Le , il épouse Marguerite d'Écosse, fille de Jacques Ier d'Écosse, au château de Tours. Le futur Louis XI a 13 ans, elle 11 ans, et ils étaient déjà prédestinés à se marier depuis 8 ans. Il la rendra tellement malheureuse[9] que, mourant très jeune, à 20 ans, la dauphine soupira ces ultimes paroles : « Fi de la vie ! Qu'on ne m'en parle plus… ». À l'occasion de ce mariage, le roi lui montre son indifférence en venant en habit de cheval sans même avoir quitté les éperons. Louis, de son côté, a du mal à cacher « ce qu'il pensait du pitoyable règne de son père, ni ce qu'il éprouvait face à son manque de volonté »[10].

Débuts politiques[modifier | modifier le code]

Dès l'époque de son mariage, il commence à jouer un rôle politique. Ainsi, il se déplace à Lyon et à Vienne pour recevoir les serments de fidélité de leurs habitants. Durant l'été 1437, il mène l'assaut contre Château-Landon. Son succès incite son père à l'action. Père et fils prennent Montereau et ils entrent dans Paris[11] ensemble, ville récemment conquise par le connétable de Richemont.

Dauphin de France[modifier | modifier le code]

Les trois ordres dans L'arbre des batailles de Honorat Bovet. Au centre de la miniature, le roi Charles VII entouré du Dauphin Louis et du connétable Arthur de Richemont. Paris, BnF, Bibliothèque de l'Arsenal, ms. 2695 fo 6vo , XVe siècle.

Première mission en Languedoc et participation à la Praguerie[modifier | modifier le code]

Au printemps 1439, Charles VII et son fils, le futur Louis XI, sont au Puy, où l'assemblée de la province leur octroie 100 000 livres et leur demande de les débarrasser des Écorcheurs[12]. Charles VII, prétendant avoir des affaires urgentes à régler au nord, confie cette tâche à son fils, qu'il nomme lieutenant-général en Languedoc. Si le roi ne lui accorde ni argent ni hommes[12], il lui permet néanmoins de choisir lui-même ses conseillers[b]. C'est ainsi que Jean de Pardiac, son gouverneur, préside le Conseil.

Usant de diplomatie, le dauphin Louis obtient des États généraux et des nobles l'argent nécessaire pour négocier le départ des Écorcheurs[12]. À l'annonce de ses succès, dès juillet 1439, le roi le rappelle à la Cour, où aucune tâche ne lui est confiée. En décembre de la même année, il est nommé en Poitou, cette fois sans vrai pouvoir de décision. En février , après une entrevue avec Jean II d'Alençon, il rejoint la Praguerie, révolte de grands seigneurs mécontents, comprenant Jean II d'Alençon, Jean Ier de Bourbon, Jean de Dunois, le maréchal de La Fayette ou encore Georges de la Trémoille[13]. Les frondeurs voient vite leur exigence comblée, à l'exception du Dauphin, qui doit offrir sa soumission à Cusset, mais obtient néanmoins le gouvernement partiel du Dauphiné et d'autres garanties[14].

Succès militaires et expulsion des Écorcheurs[modifier | modifier le code]

Le dauphin Louis et son armée d'écorcheurs entrent en Allemagne pour combattre les Suisses (août 1444). Enluminure du manuscrit de Martial d'Auvergne, Les Vigiles de Charles VII, BnF, département des manuscrits, ms. Français 5054, fo 127 vo, vers 1484.

En , il participe au siège de Pontoise du au . Cette ville est alors considérée comme étant la porte de la Normandie[15]. Début , il secourt Dieppe, ville assiégée par les Anglais de Talbot. Après avoir rendu grâce à la Vierge pour sa victoire, il fait montre de générosité envers les combattants et ceux qui ont secouru les blessés[16]. Immédiatement après, à la tête de nombreux soldats et assisté de bons capitaines dont Antoine de Chabannes, il fait campagne contre Jean IV d'Armagnac, grand vassal insoumis. Il obtient peu après sa capitulation à Rodez et la soumission à l'Isle-Jourdain du comte d'Armagnac. Il l'emprisonne à Carcassonne tandis qu'il s'adjoint ses meilleurs capitaines : Jean de Salazar et Jean, le jeune Bâtard d'Armagnac[17].

En avril 1444, le futur Louis XI rejoint la cour à Tours. La perspective du mariage entre Henri VI d'Angleterre et Marguerite d'Anjou, fille du Roi René, fait espérer une trêve. Le problème est alors de trouver une occupation aux Écorcheurs. Comme l'empereur d'Allemagne et le duc d'Autriche ont demandé des troupes à la France pour combattre les Suisses, le Dauphin est chargé d'employer ces hommes à cette tâche. Il réunit le 28 juillet 1444, 17 000 écorcheurs à Langres[18]. En , le Dauphin Louis conduit une armée d'Écorcheurs hors du royaume pour affronter les Suisses, à la demande du duc Sigismond d'Autriche, allié du roi. Le , il remporte la victoire de Pratteln, puis se dirige vers Bâle où se tient un concile autour de l’antipape Félix V. Louis est nommé gonfalonier, c’est-à-dire protecteur de l’Église, par le pape Eugène IV[19]. Il négocie le traité d’Ensisheim, conduisant à la paix, le . En récompense de quoi il est nommé protecteur du Comtat Venaissin le .

Parallèlement, Louis consacre ses importants revenus à se constituer une clientèle. Depuis , en effet, il reçoit une pension royale de 21 000 livres. Il faut y ajouter les subsides et primes, accordés par les États qu’il débarrassait des routiers. Cependant, il restait insatisfait de sa situation. Il était frustré de n’avoir retiré que le Dauphiné de la Praguerie.

Maître du Dauphiné[modifier | modifier le code]

Représentation héraldique du dauphin Louis, futur Louis XI, armorial Hyghalmen, vers 1450.

À la fin de l'année , ayant conspiré contre Agnès Sorel et Pierre II de Brézé, il est chassé de la cour et se réfugie dans son gouvernement, en Dauphiné, d'abord à Romans-sur-Isère, puis à Grenoble, où il fait son entrée le .

C'est probablement à cette époque qu'il rencontre un jeune noble dauphinois, Imbert de Batarnay, qu'il attache à son service et dont il allait faire, parvenu sur le trône, l'un de ses chambellans et conseillers les plus écoutés. Installé à Grenoble, place Saint-André[20], dans l'hôtel de la Trésorerie spécialement aménagé, il fait son apprentissage de roi pendant neuf ans. Peu à peu, sous son administration rigoureuse, le Dauphiné devient un État bien géré, nettement distinct de la France. Il réforme la fiscalité, attire à Grenoble des artisans étrangers et des banquiers juifs maltraités par Humbert II. Et il fonde aussi en une université à Valence, confirmée par le pape Pie II en [21].

Louis transforme en le vieux Conseil delphinal en Parlement du Dauphiné, le troisième du royaume après ceux de Paris et Toulouse, faisant passer Grenoble au statut de capitale provinciale. Louis charge même son conseiller Mathieu Thomassin d'établir les bases juridiques de sa souveraineté, par un volumineux bréviaire des anciens droits, honneurs et prérogatives du Dauphiné, intitulé Registre delphinal, achevé en .

Il défendit les paysans vaudois du Valpute contre l'inquisition épiscopale en Dauphiné. La vallée de la Vallouise fut ainsi rebaptisée en son honneur[réf. nécessaire].

Louis continua à entretenir avec le roi son père des relations apparemment excellentes en lui écrivant des lettres pleines de respect. Malgré ce dévouement, le dauphin poursuivit une politique personnelle en nourrissant l'ambition de constituer un vaste fief sur les deux versants des Alpes[22]. Dans ce but, il signe un traité d'assistance avec le duc Louis Ier de Savoie, et forme le projet d'épouser sa fille Charlotte de Savoie, âgée de 6 ans seulement. Il en avertit son père qui dépêche un émissaire en Savoie, afin d'exprimer au duc sa surprise et son courroux. Mais des envoyés du dauphin Louis interceptèrent le cavalier et, sous prétexte de lui faire escorte, ralentirent sa marche autant qu'ils le purent.

Enfin arrivé à destination le , l'émissaire du roi Charles VII arrive pour voir les époux vêtus de velours cramoisi franchir le seuil de la chapelle du château de Chambéry. Le , Louis épouse Charlotte de Savoie, fille du duc Louis Ier de Savoie, somptueusement dotée de 200 000 écus, dont 12 000 comptant. Néanmoins, Louis rencontrera par la suite des difficultés pour entrer en possession de toute la dot. Parallèlement au mariage, Louis et le duc de Savoie ont signé une alliance exclusive. Louis profite également des bonnes grâces du pape pour s’immiscer dans les élections épiscopales.

L'hôte du duc de Bourgogne[modifier | modifier le code]

Philippe le Bon, duc de Bourgogne, d'après Rogier van der Weyden, vers 1450, musée des Beaux-Arts de Dijon.

Ses relations avec son père étaient tissées de double jeu et d’intrigues. Son père, Charles VII, furieux de ses agissements, leva une armée pour marcher contre le Dauphiné et la Savoie. Apprenant la nouvelle à Grenoble, Louis parvint cependant à négocier une trêve. Cela ne l’empêcha pas de mener une campagne de libelles contre son père, l’accusant de mœurs dissolues. Par prudence, il envoya plusieurs ambassades auprès du roi pour se justifier. Charles VII ne s'en laissa pas conter et envoya Antoine de Chabannes à la tête d'une armée pour lui arracher le Dauphiné. Le , Louis s'enfuit en Franche-Comté, puis à Louvain (duché de Brabant), en territoire bourguignon. Il y fut bien reçu et, en octobre, le duc de Bourgogne, Philippe le Bon lui rend hommage et lui alloue le petit château de Genappe, à 20 km de Bruxelles, comme résidence, ainsi qu'une pension annuelle de 36 000, puis 48 000 livres.

Commentaire cinglant et prémonitoire de Charles VII : « Mon cousin de Bourgogne a donné asile à un renard qui, un jour, lui dévorera ses poules ». Louis coûta cher à la Bourgogne, qui n'avait pas une fiscalité permanente, jusqu'à la mort de son père, qu'il apprendra le . Il quitte alors Genappe pour aller prendre possession de son royaume.

Représentation du dauphin Louis dans La Crucifixion du Parlement de Toulouse, années 1460, Toulouse, musée des Augustins.

Son épouse, Marguerite, était morte le à Châlons-en-Champagne, sans lui laisser d'enfant vivant. Le son premier fils Louis naquit de Charlotte de Savoie, à Genappe en Brabant; il mourut en , à l'âge de deux ans. Le , toujours au château de Genappe, naît un second fils, Joachim, mort quatre mois plus tard, le (il est enseveli dans la basilique Saint-Martin de Hal). En , c'est au tour d’une fille, Louise, de mourir en bas âge. En avril naît enfin un enfant qui vivra, Anne, la future Anne de Beaujeu.

Roi de France[modifier | modifier le code]

Accession au trône[modifier | modifier le code]

Le , Charles VII meurt à Mehun-sur-Yèvre. Louis XI affecte l’indifférence, il est absent lors des funérailles royales à Saint-Denis. Il se fait sacrer à Reims le par l'archevêque de Reims Jean II Jouvenel des Ursins. Son sacre est représenté sur le tympan des verrières de la chapelle de la Mère de Dieu de la cathédrale d'Évreux. Il entre dans Paris le . Philippe le Bon se fait remarquer avec son escorte comptant pour la moitié du cortège, et comprenant une troupe en armes. Le nouveau roi ne demeure pas longtemps à Paris. Il regagne, le , le château d'Amboise, où sa mère Marie d'Anjou réside.

Dès le 9 octobre, il s’installe à Tours, ville gagnée à sa cause, et aussi à Amboise jusqu'à ce que le château de Plessis-lèz-Tours soit bien bâti[23].

La succession d'Aragon et les projets du roi[modifier | modifier le code]

Charles d'Aragon, prince de Viane.

Sa première action de monarque fut de profiter de la crise de succession en Aragon. En effet, Alphonse le Magnanime était mort en . Jean II, frère du défunt, disputait la couronne à son fils Charles de Viane. Celui-ci fut retrouvé mort en septembre , ce qui déclencha une guerre civile entre Jean II et les villes, en particulier Barcelone. Louis XI tenta de s’allier aux États de Catalogne.

Devant leur refus poli, Louis XI se tourne vers Jean II, lequel lui cède les revenus des comtés de Roussillon et de Cerdagne en échange de son aide. Louis XI en prend tout bonnement possession.

En 1462, en cherchant une alliance, Louis XI marie sa sœur Madeleine de France à Gaston de Foix, fils aîné de Gaston IV de Foix-Béarn. Aussi le Béarn reste-t-il indépendant, jusqu'à ce que Louis XIII ordonne son annexion au royaume.

Il intervint également dans la querelle dynastique savoyarde. Avant que Nicolas Machiavel écrive Le Prince, il savait bien que le souverain devait se présenter au peuple, afin de régner mieux. Ainsi, Louis étant à Saint-Jean-de-Luz s'en alla jusqu'à Toulouse, dévastée par un grand incendie (à partir du ). Il y arriva le et y demeura trois semaines pour soutenir la reconstruction de la ville[24],[25]. « Le roi sur les routes » (selon l'expression de Jacques Heers) devint désormais une de ses manières politiques de prédilection.

En décembre 1463, Louis XI ordonne la création de l'université de Bourges, sa ville natale[26]. Le pape Paul II l'autorisa le [27]. Si les lettres patentes avaient été expédiées de Montils-lèz-Tours le [28], l'université dut subir des empêchements d'autres universités, avant son inauguration[29].

Un mois après la naissance de sa fille Jeanne en , il apprend que l’enfant est boiteuse (elle fut d’une laideur proverbiale, petite, contrefaite, malingre) et décide sur le champ de la marier à son lointain cousin Louis d’Orléans, fils du poète Charles d’Orléans, dans le but avoué que le mariage restât stérile et que s’éteignît une branche capétienne rivale de la sienne. Quand Louis d'Orléans deviendra roi sous le nom de Louis XII, il obtiendra l’annulation de son mariage avec Jeanne. Jeanne reçut alors, en compensation, le titre de duchesse de Berry et elle fonda à Bourges, l'ordre monastique de l'Annonciade. Jeanne fut finalement canonisée.

La ligue du Bien public[modifier | modifier le code]

Charles le Téméraire, portrait par Rogier van der Weyden, XVe siècle.

À l'intérieur se forma, en mars , la ligue du Bien public. Très comparable à la Praguerie, elle avait à sa tête Charles de Charolais (Charles le Téméraire), fils de Philippe le Bon, qui, au fond, souhaitait que se pérennise la rupture du lien de vassalité du duc de Bourgogne au roi de France.

Le déclenchement de cette révolte des grands féodaux était dû à un incident avec les Bourguignons. En , Louis XI avait décidé de racheter les villes de la Somme qui avaient été cédées au duc de Bourgogne, alors premier pair de France et prince le plus puissant du Saint-Empire. Cette cession, décidée au traité d'Arras de , devait compenser l’assassinat de Jean sans Peur à Montereau le . La nouvelle du rachat avait suscité la colère de Charles de Charolais qui s'était dès lors opposé à son père, Philippe le Bon. François II de Bretagne s’allia aux Bourguignons. Se joignirent à eux Jean II de Bourbon et Jean V d'Armagnac. Le mécontentement ne s’arrêtait pas aux grands vassaux.

La pression fiscale avait beaucoup augmenté à la suite du rachat des villes de la Somme, pour 400 000 écus[30]. Louis XI avait exigé des prêts du clergé, forcé les établissements religieux à lui fournir un inventaire de leurs biens, privé l’Université et le corps des archers et arbalétriers de Paris de leurs privilèges. Il avait supprimé la Pragmatique Sanction.

Bataille de Montlhéry, enluminure du XVIe siècle.

Contre la ligue du Bien Public, Louis XI se mit personnellement à la tête d’une grande offensive. Après la chute de Moulins, les Bourbon se soumirent. Louis XI fit volte-face vers Paris, menacée par les Bretons et les Bourguignons. Il livra une grande bataille à Montlhéry, le , pleine de confusion et de sang et sans réel vainqueur. Mais le siège de Paris fut brisé, Louis XI parvenant à négocier avec les ligueurs une paix — traités de Conflans (), Saint-Maur () et de Caen () — où il ne concédait rien pour réformer l’État. La Bourgogne récupérait néanmoins les villes de la Somme et le comté de Boulogne ; de plus, Louis XI lâcha le gouvernement de Normandie à son frère. Celui-ci ne parvint pas à prendre en main son gouvernement et dut s’exiler.

Le troisième fils du roi naît le . Prénommé François, il meurt 4 heures plus tard.

Le , par le traité d'Ancenis, Charles de France et François II de Bretagne firent la paix avec la couronne et rompirent, du moins officiellement, avec les Bourguignons. Mais un second traité sera nécessaire pour vaincre les velléités de François II, lors du traité de Senlis de .

Le duel avec Charles le Téméraire[modifier | modifier le code]

Médaille à l'effigie de Louis XI, par Francesco Laurana (BnF, vers 1465, Cabinet des Médailles, Paris).
Écu d'or au soleil (1475).
Remise de la charte aux bourgeois de la ville d'Angers par le roi de France Louis XI en 1474, par Jules Dauban (1901).
Louis XI préside le chapitre de Saint-Michel, dans les Statuts de l'ordre de Saint-Michel, miniature de Jean Fouquet, 1470, Paris, BnF.

En cette même année , redoutant le débarquement d'une armée anglaise qui unirait ses forces à celles des Bourguignons, et persuadé qu'il saurait manipuler à son avantage son cousin le duc de Bourgogne, Louis XI propose une négociation à celui-ci (via le cardinal de La Balue), à la suite de quoi le duc l'invita dans son château de Péronne. Louis XI s’y rend aussitôt, avec une petite escorte. Au cours des pourparlers de cette entrevue, Liège se rebella contre la tutelle bourguignonne. Il apparut rapidement que des commissaires royaux avaient encouragé les Liégeois à se révolter une nouvelle fois.

Bouillant de colère face à la duplicité royale[31], le Téméraire fit fermer les portes du château et de la ville : Louis XI était pris au piège, en fait en danger de mort. Secrètement averti (par Philippe de Commynes, alors chambellan du duc de Bourgogne) de la gravité du danger encouru, le roi n'eut d'autre solution que de signer un traité désavantageux selon lequel, en cas de manquement de sa part, les fiefs bourguignons de mouvance française échapperaient à sa juridiction et suzeraineté. Il dut en outre promettre de donner la Champagne et la Brie en apanage à son frère cadet Charles de France, ex-ligueur du Bien Public et allié du Téméraire. Il dut enfin accompagner le Bourguignon dans son expédition punitive contre Liège et regarder brûler, le , la ville rebelle.

Une fois sa pleine liberté d'agir retrouvée, Louis XI refusa de s’exécuter et n’accorda à son frère Charles que la Guyenne, pays pacifié depuis peu et difficile à tenir. Il fit emprisonner son conseiller, le cardinal La Balue, en , année au cours de laquelle il fonda l'ordre de Saint-Michel. En décembre , le roi dénonça le traité de Péronne. En réponse, le duc de Bourgogne se déclara, en novembre , affranchi de la suzeraineté du roi de France, conformément à la clause de non-respect incluse dans ce traité.

En 1470, naquit le quatrième fils du roi : Charles, futur Charles VIII, et deux ans plus tard un cinquième fils vit le jour (à Amboise, le ) ; prénommé à nouveau François, il fut titré duc de Berry, mais il mourut hélas en juillet 1473.

En juin , pour répondre à une demande d'aide du duc de Bretagne[32], à la frontière de laquelle Louis XI vient d'envoyer des troupes, le Téméraire rompt la trêve avec la France, envahit la Picardie, massacre la population de Nesle, mais échoue devant Beauvais, vaillamment défendu par ses habitants, dont Jeanne Hachette ; il ravage alors la Normandie vainement, avant de se retirer dans ses terres, sans gain politique réel.

À la suite d'un traité d'alliance (traité de Londres[33], ) avec son beau-frère Charles le Téméraire qui l'avait convaincu de reprendre les hostilités contre Louis XI, le roi d’Angleterre Édouard IV débarque à Calais[34] avec son armée () pour la joindre à celle du duc de Bourgogne, envahir la France, et si possible détrôner son monarque.

Démontrant toute son habileté de négociateur et tacticien, Louis XI parvint à dénouer cette alliance anglo-bourguignonne, en signant lui-même avec Édouard IV, moyennant 425 000 écus[35],[36] versés à celui-ci, le traité de Picquigny (le ) qui mettait fin à la guerre de Cent Ans et privait, à la grande colère du Téméraire, les États bourguignons de leur dernier vrai allié.

Neutralisation des autres grands féodaux[modifier | modifier le code]

Réduire la puissance des grands vassaux fut une constante du règne de Louis XI.

En , il décide de punir Jean V d'Armagnac, à cause de ses incessantes intrigues, en mettant sous séquestre le Rouergue et l'Armagnac. Jean se révoltera et trouvera la mort dans le conflit à Lectoure en . Sa veuve Jeanne de Foix-Grailly, enceinte, mourut enfermée au château de Buzet peu de temps après.

En , le Roi de France manœuvre contre son oncle René d'Anjou, dont il désire annexer le domaine angevin. Louis XI se rend à Angers avec son armée, sous couvert d'une visite de courtoisie. René d'Anjou, qui réside dans sa résidence de chasse de Baugé, non loin d'Angers, voit arriver son royal neveu, sans se douter qu'une fois dans la cité angevine, celui-ci demandera les clefs de la capitale de l'Anjou. La surprise est totale. Louis XI installe aussitôt une garnison dans le château d'Angers et en confie le commandement à Guillaume de Cerisay[37].

À 65 ans, René d'Anjou ne peut ni ne veut entamer une guerre contre son neveu, le roi de France. Il lui cède l'Anjou sans combat, et il se tourne vers la Provence (roi René) dont il est le souverain et qu’il rejoint aussitôt[38]. Louis XI nomme Guillaume de Cerisay, gouverneur de l'Anjou, ainsi que maire de la cité d'Angers[39]. L'Anjou cessa dès lors d'être un apanage et entra définitivement dans le domaine royal[40].

En , après le traité de Picquigny, Louis XI obtint la libération de Marguerite d'Anjou, fille de René d'Anjou et qui fut reine consort d'Angleterre, avant d'être emprisonnée après l'exécution de son mari, le roi Henri VI d'Angleterre, dans la tour de Londres en 1471. Il fallut que Louis XI paie 50 000 écus d'or pour cette libération. Le Marguerite regagna Rouen. Cependant, avant de rejoindre son père à Aix-en-Provence, elle dut par conséquent renoncer à ses droits sur l'héritage angevin, en faisant un testament en faveur du roi Louis XI. C'est la raison pour laquelle elle passa en Anjou ses derniers jours sans ressources, après la mort du roi René ()[41].

Entouré des quatre vertus (Droiture, Raison, Justice et Vérité), Louis XI fait valoir ses droits sur le duché de Bourgogne, entre autres possessions du défunt duc Charles le Téméraire.
Paris, BnF, département des manuscrits, ms. Français 5079, fo 1, XVe siècle.

En , quand Charles le Téméraire mourut au siège de Nancy, Louis XI tenta de s’emparer de ses États, mais se heurta à Maximilien d'Autriche, qui avait épousé la fille du défunt, Marie de Bourgogne[c],[42].

La modernisation du royaume[modifier | modifier le code]

La même année 1477, Louis XI crée le Relais de poste[43]. En effet, Louis XI aimait décider de tout. Encore lui fallait-il connaître tout. Il est vrai qu'il dictait très fréquemment :

«Je vous prye que me faictes souvent sçavoir de voz nouvelles». C'est précisément la raison pour laquelle il organisa ce système. « C'est d'abord et avant tout pour lui : il ne peut être informé que le premier »[44].

D'ailleurs, Louis XI est le premier personnage qui ait promu l'imprimerie dans le royaume de France. En 1469, Guillaume Fichet et Jean Heynlin, docteurs en théologie auprès de la Sorbonne, avaient obtenu l'autorisation du roi d'y établir l'atelier d'imprimerie[45]. Dans les années 1470, plusieurs villes françaises telles que Lyon () ou Albi () profitaient de cette nouvelle technique, sous la protection du roi[46],[45].

En , il modernisa enfin l'armée royale en remplaçant la milice des francs-archers par une infanterie permanente, organisée sur le modèle suisse, connues sous le nom de bandes françaises ou bandes de Picardie. Pour financer cette modernisation et ses nombreuses guerres, il ne cesse d'augmenter impôts et taxes, l'imposition étant multipliée par trois durant son règne[47].

Le traité d'Arras et les dernières acquisitions du règne[modifier | modifier le code]

Portrait présumé de Louis XI, attribué à Colin d'Amiens.

En , il parvint à récupérer la Picardie et le duché de Bourgogne, par le traité d’Arras. Le comté de Bourgogne ou Franche-Comté, l'Artois et la Flandre étaient également remises à la France au titre de la dot de Marguerite de Bourgogne (la fille de Marie de Bourgogne), qui devait devenir reine de France en épousant le futur Charles VIII ; Louis XI s'était assuré auparavant de leur possession, lors des combats qui avaient suivi la mort de Charles le Téméraire. Finalement, Charles VIII renoncera à ce mariage et restituera la plus grosse part de la dot.

Par le jeu d’héritages, dont celui de René Ier d'Anjou, il entra en possession du Maine et de la Provence. Louis récupère également la vicomté de Thouars, qu’il avait reprise à Nicolas d’Anjou en 1472, après qu’il eut rallié le Bourguignon.

Soucieux que son fils poursuive sa politique de réunions, Louis XI fit rédiger vers 1482[48] à son intention un traité d'éducation politique, historique et moral par son médecin Pierre Choisnet, le Rosier des guerres.

Il attribua Talmont et Berrie à Philippe de Commynes. Concernant la vicomté de Thouars, il finit par engager son attribution à Louis II de La Trémoille, mais le roi décéda avant la restitution effective de cette vicomté.

François de Paule à la cour de Louis XI[modifier | modifier le code]

Le roi Louis XI accueillant saint François de Paule (église Saint-Nicolas de Cordoue).

À partir de , François de Paule vivait à la cour de Ferdinand Ier de Naples. Comme celui qu'on surnommait « le saint homme » avait la réputation d'opérer des guérisons miraculeuses, des marchands napolitains parlèrent de ses miracles à Louis XI, gravement malade depuis 1478. Le roi, espérant être guéri par ses prières, écrivit au Pape Sixte IV pour lui demander de permettre l'envoi du saint moine en France. Sixte IV adressa deux brefs à François de Paule[49] lui ordonnant d'aller en France, et il obéit.

Arrivé à Marseille sur un navire, accueilli partout avec de grandes marques de respect et de dévotion, François de Paule remonte le Rhône en bateau. La ville de Lyon l'accueille le 24 avril avec honneur[50], le roi ayant ordonné à la ville, par lettre du , de fêter son arrivée en grande pompe, comme si elle recevait la visite du Pape[51]. Passant par Roanne puis Tours, François de Paule arriva au château de Plessis-lèz-Tours auprès de Louis XI. Le roi se jeta littéralement à ses pieds et implora ses bénédictions[52]. Il le flatte, il le supplie, et fait le vœu de construire deux couvents pour son ordre[53].

Mais, lucide, observant silencieusement le roi, l'austère ermite ne tarda pas à lui faire doucement comprendre qu'il devait se résigner et se préparer à mourir chrétiennement, ce qui devait survenir un peu plus tard, le [d].

Mort et inhumation[modifier | modifier le code]

Tombeau de Louis XI représenté en orant à Cléry-Saint-André, Louis XI étant revêtu de son costume de l'ordre de Saint-Michel et entouré de quatre génies.

Selon le diagnostic rétrospectif de l'historien Paul Murray Kendall, Louis XI mourut d’une hémorragie cérébrale. Il avait subi plusieurs attaques d'apoplexie au cours de sa vie, la première en mai 1473. En mars 1481 lors d'un dîner à Saint-Benoît-sur-Loire, il s'effondre. Il vient à nouveau d'être victime d'une hémorragie cérébrale. C'est grâce à son médecin et astrologue italien, Angelo Cato qu'il se remet totalement en deux semaines. En septembre 1481 au château de Plessis-lèz-Tours, il a une nouvelle attaque et n'hésite pas à entreprendre un pèlerinage à Saint-Claude dans le Jura où il arrive épuisé, après un voyage d'un mois. De retour au Plessis, guéri mais craignant d'être assassiné, il fait garder le château jour et nuit par quatre-cents hommes. Il ne fait plus confiance qu'au médecin Jacques Coitier qui avait trouvé la faille du roi : son caractère hypocondriaque et sa superstition. Sur son lit de mort il voulut avoir près de lui la Sainte Ampoule. Superstitieux, il avait interdit que l’on prononçât le mot « mort » devant lui, et il était convenu avec ses officiers de l'expression codée « Parlez peu » avant de recevoir les derniers sacrements[54].

Le 30 août 1483, Louis XI s’éteint au Château de Plessis-lèz-Tours après 22 ans de règne, à l'âge de 60 ans. Son fils, le Dauphin, alors âgé de treize ans, lui succéda sous le nom de Charles VIII.

Conformément à son souhait de refuser le prestige de la nécropole royale (comme les deux autres capétiens Louis VII et Philippe Ier), Louis XI fut inhumé, après une étape le 2 septembre à Tours, le 6 septembre 1483 dans la basilique qu'il avait fait construire seize ans auparavant, Notre-Dame de Cléry, et non en la basilique Saint-Denis[55].

Sépulture et représentations[modifier | modifier le code]

Destruction du tombeau de Louis XI à Cléry-Saint-André, en 1562.

À Cléry-Saint-André, la statue en cuivre et bronze doré de Louis XI représentait le roi en habits de chasseur, priant à genoux devant Notre Dame, sur un coussin, servant de prie-dieu, aux couleurs des armes de France. Elle était l'œuvre de l'orfèvre Conrad de Cologne et du fondeur Laurent Wrine. La statue dégageait une réelle simplicité, le roi tenant un chapeau de chasseur entre les mains et accompagné de son chien[56]. Le , le tombeau du roi fut détruit par les protestants, à la suite de la prise de la ville d’Orléans par les armées du prince de Condé.

En , Louis XIII fit construire une nouvelle sépulture en marbre qui fut à son tour détruite à la Révolution française. Seuls la statue moderne du roi (priant sur un coussin portant un livre sur lequel est posé son bonnet favori), de Michel Bourdin, et les quatre anges furent préservés par Alexandre Lenoir à Paris dans son Musée des monuments français.

Au XIXe siècle, le comte de Choiseul d’Aillecourt rapatrie les sculptures du Musée des monuments français en [57]. Les sculpteurs Beauvallet puis Barberon en reconstituèrent une nouvelle sépulture[58], classée monument historique depuis , et qui figure depuis dans la nef de l'église. Sur un dais porté par quatre colonnes en marbre de Pentélie, le roi et quatre génies en coin supportant des écussons reposent sur un piédestal en marbre[59].

En 1896, le docteur Duchâteau effectue l'inventaire du caveau royal et constate la présence de cinq morceaux de crâne (témoin d'une craniectomie d'autopsie ou d'embaumement avec excérébration)[60]. Seuls la base d’un crâne scié et une mâchoire, attribués à Charlotte de Savoie, une voûte crânienne sciée, une mâchoire et un fragment de la partie nasale attribués à Louis XI, demeurent à Cléry, dans le caveau de la crypte de la basilique, le reste des ossements ayant disparu en , après le passage des révolutionnaires[61].

Le sens politique de Louis XI[modifier | modifier le code]

La rupture du traité de Péronne[modifier | modifier le code]

Le roi établit tout d'abord une assemblée de princes et juristes du Grand Conseil et du Parlement, présidée par Jean de la Driesche, président de Chambre des comptes et ancien fidèle de Charles le Téméraire. Elle dénonça que le roi avait accepté le traité sous la contrainte. Puis, l'assemblée de Tours décida de convoquer le duc de Bourgogne devant le Parlement, et elle envoya un huissier à Gand afin de notifier la citation. Le duc Charles s'abstint de comparaître. Le , le roi de France déclara la trahison et le parjure du duc. La procédure juridique était respectée[62].

L'arme financière[modifier | modifier le code]

En , après avoir coupé le ravitaillement de l'armée ennemie, et sans engager la bataille, il acheta le départ de l'armée royale d'Angleterre en dépensant 75 000 écus d'or[35], ainsi que 50 000 écus de pension annuelle[36] pour sept ans, soit 425 000 écus.

Jean Favier souligne : « On n'a pas fait assez attention au calcul : pour lourde qu'elle soit, l'indemnité ainsi versée au Trésor anglais [75 000 écus] est à peu près ce que coûterait une année de guerre si la guerre de Cent Ans reprenait pour cent ans »[63]. En outre, le commerce entre les deux pays permettait de récupérer une partie de ce montant.

Écu d'or au soleil frappé sous le règne de Louis XI.

La diplomatie[modifier | modifier le code]

Le à Lyon, seulement deux jours après la bataille de Morat, le roi reçut la nouvelle. Sitôt, il expédia une lettre au grand maître, chef de guerre : « Je vous pri, faictes tousjours tenir voz gens prestz, mais ne commances riens, et que voz gens n'entrepreigne chose par quoy on puisse dire que la treve ait este rompue[64]. »

En soutenant d'autres armées, Louis XI sut être tacticien, et il n'engagea pas le combat jusqu'à ce que Charles le Téméraire meure l'année suivante.

Sa propre sœur Yolande de France, qui soutenait le duc de Bourgogne, fut cependant enlevée par ce dernier après la bataille de Morat, et était enfermée dans le château de Rouvres. En septembre 1476, le roi décida d'y envoyer confidentiellement Charles Ier d'Amboise et deux cents lances. Ce gouverneur était non seulement son meilleur élément mais aussi un excellent diplomate. Aussitôt que la duchesse de Savoie eut été libérée, le roi envoya une lettre au duc de Milan, bien entendu, en raison de la trêve : « Elle avoit envoye devers le gouverneur de Champaigne lui prier qu'il lui envoyast des gens, mais il y est alle en personne »[65].

Philippe de Commynes résume ainsi le réalisme politique du roi : « Entre tous ceulx que j’ai jamais congneu, le plus saige pour soy tirer d’ung maulvais pas, en temps d’adversité, c’estoit le roy Loys unziesmez, nostre maistre, et le plus humbe en parolles et en habitz, qui plus travailloit à gaigner ung homme qui le pouvoit servir ou qui luy pouvoit nuyre. Et ne se ennuyoit point à estre refusé une foys d’ung homme qu’il praticquoit à gaigner, mais y continuoit, en lui promectant largement et donnant par effect argent et estatz qu’i congnoissoit qui lui plaisoient. Et ceux qu’il avoit chassez et deboutez en temps de paix et de prospérité, il les rachaptoit bien cher quant il en avait affaire, et s’en servoit, et ne les avoit en nulle hayne pour les choses passées »[66].

La santé du roi[modifier | modifier le code]

Bronze du roi Louis XI, exécuté par Jean Baffier en 1885 à Bourges.
Louis XI, porteur du collier de l'ordre de Saint-Michel. Toile de Georges A. L. Boisselier, 1925.

Tout comme la légende noire, quelques historiens accentuaient la maladie de Louis XI, par exemple selon Ivan Gobry qui — pour son physique — cite Basin sans indice concret :

« Avec ses cuisses et ses jambes maigrichonnes, il n’avait, dès le premier abord, rien de beau ni d’agréable. Pire encore : si on le rencontrait en ignorant son identité, on pouvait le prendre plus pour un bouffon ou pour un ivrogne, de toute façon pour un individu de vile condition, que pour un roi ou un homme de qualité. »

Pourtant, les témoins contemporains du roi racontaient d'autres histoires. Philippe de Commynes, l'un des principaux conseillers de Louis XI, en aperçut le premier signe en 1478, après sa mission en Italie :

« Je trouvay ung peu le Roy nostre maistre envielly, et commencoyt a soy dispouser a malladie ; toutesfoiz il n'y parut pas si tost, et conduysoit toutes les choses par grant sens. »

— Philippe de Commynes, Mémoires, Livre VI, Chapitre V[67]

Puis, le roi subit la première attaque importante en mars 1479 :

« Ja commencoyt a vieillir et devenir malade ; et estant aux Forges pres Chinon, a son disner, vint comme en une percution et perdit la parolle. Il fut leve de la table et tenu pres du feu, et les fenestres closez ; et combien qu'il s'en voulsist approucher, l'on l'en garda : aulcuns cuydoient bien faire. ......... Quant je arryvay, je le trouvay a table ; avecques luy maistre Adam Fumee, et qui autresfoiz avoit este medicin du roy Charles, a ceste heure dont je parle, maistre des requestes, et ung aultre medicin appelle maistre Claude. »

— Même document, Livre VI, Chapitre VI[68]

La santé du roi se rétablit dix ou douze jours plus tard[69]. Le 31 juillet 1479, il put arriver à Dijon[70]. L'année suivante, Louis XI régnait encore et décidait de tout. Parmi 2 164 lettres du roi restant de nos jours, Joseph Vaesent en attribua 178 à l'année 1480[71], ce qui confirme scientifiquement le rétablissement de la santé du roi.

Le , ce dernier expédia cependant une lettre au prieur de Salles[72] :

« …je vous prie tant que je puis que vous priez incessamment Dieu et Nostre Dame de Sales pour moy, à ce que leur plaisir soit m'envoyer la fievre quarte, car j'ay une maladie dont les physiciens disent que je ne puis estre guery sans l'avoir…. »

Selon cette lettre, Auguste Brachet conclut en , dans son livre Pathologie mentale des rois de France, que la maladie du roi était l'épilepsie[73]. Claude Gauvard ajoute une autre raison pour cette hypothèse : le roi portait toujours un chapeau. En cas de chute, cela pourrait amortir les chocs[74].

Victor Hugo fit du médecin du roi Jacques Coitier un personnage de son célèbre roman Notre-Dame de Paris.

En dépit de cette fragilité, Louis XI était capable de régner sur le pays jusqu'à ses dernières années. En fait, le roi ne manqua jamais de bons médecins. Aussitôt sacré, il délivra Adam Fumée enfermé dans la tour de Bourges, avec privilège attribué au sacre. Charles VII et le dauphin Louis séjournèrent, au printemps 1437, en Languedoc dont Montpellier. Toute la famille royale profitait désormais des meilleurs professeurs de la faculté de médecine de Montpellier[e],[75] : Adam Fumée, Déodat Bassole, Jean Martin, Robert Poitevin et Robert de Lyon. Aussi cette université était-elle toujours protégée et soutenue par le roi[76]. On compte encore Enguerrand de Parent, doyen de la faculté de Paris, et Jacques Coitier. Certains devinrent les personnels importants du royaume. Ainsi, Adam Fumée fut nommé garde des sceaux de France alors que Jacques Coitier devint président-clerc dans la Chambre des comptes en 1482. Enfin, l'ancien doyen Jean Martin, maître de la Chambre des comptes sous Charles VIII[77].

Louis XI contribua par ailleurs à l'évolution de la médecine. En effet, il soutenait les projets de copie et de traduction dans ce domaine, afin que s'améliore la disponibilité des livres et des manuels de médecine dans le royaume de France.

Ainsi, le roi faisait copier la Pratica de Jean Pacis, doyen de la faculté de Montpellier, tandis que fut achevée pour la première fois la traduction du Regimen Sanitatis Salernitatum de l'École de médecine de Salerne. Enfin Louis XI se faisait apporter des reliques de l’Europe entière, et envoyait des dons à toutes les églises réputées pour leurs guérisons miraculeuses[78]. Il collectionnait aussi les images pieuses, par contre les médailles de plomb censées orner son chapeau n'existaient pas du vivant du roi[79].

Image posthume[modifier | modifier le code]

Louis XI raillant le cardinal La Balue prisonnier dans sa cage de fer : une image apocryphe popularisée par les romanciers. Illustration d'Edmond Alonnier et Joseph Décembre, Dictionnaire populaire illustré d'histoire, de géographie, de biographie, de technologie, de mythologie, d'antiquités, des beaux-arts et de littérature, 1862.

Son intense activité diplomatique, perçue par ses adversaires comme sournoise, lui vaut de la part de ses détracteurs le surnom d'« Universelle Aragne »[80],[81],[82],[f]. Thomas Basin, évêque de Lisieux tombé en disgrâce, développe la légende noire posthume du roi (tyran laid, fourbe et cruel, enfermant ses ennemis dans des cages en fer, les « fillettes »), le décrivant dans son Histoire de Louis XI comme un « fourbe insigne connu d'ici jusqu'aux enfers, abominable tyran d'un peuple admirable »[83],[84]. Pierre Champion souligne qu'à part Commynes, plus nuancé, la plupart des chroniqueurs du règne sont du parti bourguignon, donc très hostiles : Thomas Basin, Georges Chastelain, Olivier de la Marche, Jean Molinet[85]. Claude de Seyssel, dans La Monarchie de France, traité politique publié en 1519, oppose la figure tyrannique de Louis XI à celle de Louis XII, présenté comme le roi idéal[86].

Le « roman national » édifié par les historiens du XIXe siècle en a fait tantôt un «génie démoniaque»[55], tantôt, plus rarement, un souverain réfléchi et habile qui a contribué à l'unité nationale en matant les grands féodaux et écartant le danger anglais[85].

Ce mythe est aujourd'hui totalement dépassé : en témoigne, les travaux entre autres de la médiéviste Monique Sommé qui soutient dans la lignée des études menées par Jean-Marie Cauchies[87] « que Louis XI ne fut pas l'« universelle aragne », le manipulateur entravant tous les projets du duc de Bourgogne, mais un roi moderne qui eut pour lui de bien connaître les hommes et de savoir observer et attendre »[88].

Louis XI dans les arts[modifier | modifier le code]

Littérature[modifier | modifier le code]

Romans historiques[modifier | modifier le code]

  • Quentin Durward de Walter Scott, paru en 1823, a pour toile de fond la confrontation de Louis XI et de Charles le Téméraire dans les guerres de Liège vue par un jeune archer de la Garde écossaise : le roman montre le roi méfiant, calculateur, adroit manipulateur, piégé lors de l'entrevue de Péronne par un adversaire violent et impulsif mais qui se tire de ce mauvais pas en maître de la stratégie indirecte[89]. Décrit comme « le plus subtil comme le plus vindicatif des souverains de cette époque », il cède pourtant à la superstition et à la peur de la mort[90].
  • Anne de Geierstein de Walter Scott, paru en 1829, montre la confrontation entre Louis XI et Charles de Téméraire à un stade plus avancé[90].
  • Notre-Dame de Paris de Victor Hugo publié en 1831, montre une image très sombre de Louis XI en 1482, à la fin de sa vie. Le roi, vêtu de façon mesquine, amaigri et tordu par la maladie, vivant dans la hantise des complots, s'abrite dans la Bastille avec quelques fidèles : le rusé et arrogant Olivier Le Daim surnommé Le Diable, Tristan L'Hermite (en fait, mort en 1479), chef de sa police militaire et toujours disponible pour pendre les ennemis du roi, le cupide médecin Jacques Coitier. Cependant, le roi se montre bon prince en faisant relâcher le poète voyou Pierre Gringoire[91]. Hugo souligne avec exactitude la méfiance de Louis XI envers la haute noblesse et sa dévotion à sa sainte patronne la Vierge Marie, qui mènera à l'issue tragique du roman quand (épisode fictif) il ordonne de faire abattre les truands qui tentaient de libérer Esmeralda prisonnière dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.
  • Dans la même année, Honoré de Balzac publie sa nouvelle Maître Cornélius, intrigue galante et policière à la cour du roi Louis XI : le jeune Saint-Vallier, amant adultère d'une fille naturelle de Louis XI, soupçonné de vol par un argentier avare, échappe à la potence grâce à la sagacité du roi pour lequel le romancier éprouvait une vive admiration[92]. Dans un des Cent Contes drolatiques, publiés entre 1832 et 1837, « Les Joyeulsetez du Roy Loys le unziesme », Balzac montre sous un angle inattendu le roi en joyeux compère, fêtard et amant d'une grasse comtesse[91].
  • Le Dernier des barons (The Last of the Barons) d'Edward Bulwer-Lytton, paru en 1843, montre le règne de Louis XI comme celui de la montée de l'industrie et de la bourgeoisie aux dépens de la noblesse chevaleresque incarnée par Warwick[90].
  • Le Diable (Der Teufel), de l'Allemand Alfred Neumann, paru en 1926, retrace la vie d'Olivier Necker dit Le Mauvais, rebaptisé Le Daim et anobli par Louis XI. Outre la relation ambiguë de dévotion et de haine entre les deux protagonistes, le roman explore les événements autour de l'affaire de Péronne, dans une atmosphère de ruses et de conspirations.
  • Le dernier mot d'un roi de Pierre Moustiers, paru en 2003, raconte les derniers jours du roi, qui prépare sa succession.
  • L’histoire du roi qui ne voulait pas mourir, paru en octobre 2023, roman inachevé de Jean Teulé, mettant en scène le caractère particulièrement cruel du Roi[93].

Théâtre[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Louis XI a été incarné à plusieurs reprises sur le petit et le grand écran.

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Séries[modifier | modifier le code]
Téléfilm[modifier | modifier le code]

Ascendance[modifier | modifier le code]

Descendance[modifier | modifier le code]

De son épouse, Charlotte de Savoie, reine de France, il eut huit enfants, dont seulement trois ont atteint l'âge adulte : Anne de France (future Anne de Beaujeu et régente du royaume), Jeanne de France (future épouse de Louis XII) et le futur Charles VIII. Louis XI veillera à l'éducation de son fils Charles, et Charlotte à l'éducation de ses filles.

Enfants légitimes :

  • Louis ( – 1460) ;
  • Joachim () ;
  • Louise ( – 1460) ;
  • Anne de France () ;
  • Jeanne de France () ;
  • François () ;
  • Charles VIII () ;
  • François ().
Caveau à Cléry-Saint-André présentant les crânes présumés de Louis XI (à droite) et Charlotte de Savoie (à gauche).

Louis XI eut aussi deux filles de sa première maîtresse, Félizé Regnard, toutes deux légitimées : Jeanne de Valois (1447-1519), épouse de Louis de Bourbon-Roussillon (1450-1487) dont postérité, et Guyette de Valois[94].

Louis aurait eu aussi des enfants de sa maîtresse Marguerite de Sassenage, dame de Beaumont (avant -)[95] :

  • Guyette de Valois (qui n'est pas la même que celle issue des amours de Louis XI et de Félizé Regnard), légitimée et morte après le  ;
  • Marie de Valois ( - v. ) légitimée en , elle épouse la même année Aymar de Poitiers, sire de Saint-Vallier ;
  • Isabeau (?), qui épouse Louis de Saint-Priest, dont postérité.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il porte un bonnet rouge couvrant la nuque, surmonté d'un chapeau de pèlerin, et le collier de l'ordre de Saint-Michel au cou.
  2. Sous son règne, la proportion de conseillers roturiers (comme Olivier Le Daim qu'il anoblit par la suite) passe de 37 à 47 % mais les nobles gardent les postes les plus importants.
  3. Louis XI invoquait son héritage, les apanages devant retourner à la couronne en cas d'extinction de la lignée du fils de France qui en avait bénéficié pour lui et sa descendance. Ainsi, le roi écrivit le  : « Monsr le chancelier, j'ay receu le seel que vous m'avez envoye par maistre Jehan du Ban, et aussi les lettres que vous m'avez escriptes par vostre homme, avec les geneologies par escript et mes droiz de la duche de Bourgongne et des contez de Bourgongne et de Boulongne, dont je vous mercye,… Escript a Soulommes, le XXIIe jour d'aoust. »
  4. Soit, assez curieusement, un an jour pour jour après l'assassinat du prince-évêque de Liège Louis de Bourbon (cousin germain de Charles le Téméraire et son allié, puis celui de Marie de Bourgogne et Maximilien de Habsbourg), lequel assassinat avait été perpétré à l'instigation de Guillaume de La Marck, l'homme de main de Louis XI en « pays de par-deçà » bourguignon.
  5. Ainsi, le , le roi expédia pour le futur Charles VIII une lettre au gouverneur de finances en Languedoc, François de Genas : « Monsr le general, je vous ay ja escript que vous m'envoyssiez maistre Jehan Martin, medecin, pour ce que maistre Guillaume Girard, qui estoit medecin de Monsr le daulphin, est trespasse, et qu'on m'a conseille que je prinsse en son lieu ledit maistre Jehan Martin … ».
  6. Surnom donné par le chroniqueur Georges Chastelain.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre-Roger Gaussin, Louis XI : un roi entre deux mondes, éditions Klincksieck, , p. 384
  2. Didier Le Fur, « Louis XI, une mort massacrée », sur L'Histoire.
  3. Heers 2003, p. 23.
  4. Kendall 1974, p. 6.
  5. Kendall 1974, p. 8.
  6. Heers 2003, p. 143, ainsi que : Louis XI à Loches, p. 5.
  7. Louis Archon, Histoire de la Chapelle des rois de France, t. II, Paris, Piarre-Augustien Le Mercier, , 794 p. (lire en ligne), p. 389.
  8. Kendall 1974, p. 9.
  9. Jean Favier, Louis XI, Fayard 2001, réed. Tallandier 2012, p. 78.
  10. Kendall 1974, p. 19.
  11. Kendall 1974, p. 21.
  12. a b et c Kendall 1974, p. 22.
  13. Kendall 1974, p. 24.
  14. Kendall 1974, p. 28.
  15. Kendall 1974, p. 29.
  16. Kendall 1974 p31.
  17. Kendall 1974, p. 31.
  18. Kendall 1974, p. 34.
  19. Kendall 1974, p. 39.
  20. Gilles-Marie Moreau, Le Saint-Denis des Dauphins : histoire de la collégiale Saint-André de Grenoble, Paris, L’Harmattan, , 293 p., 22 cm (ISBN 978-2-29613-062-3, OCLC 706854028, lire en ligne).
  21. Université de Valence, présentation.
  22. Paul Dreyfus, Histoire du Dauphiné, p. 117.
  23. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome XI : itinéraire, p. 5, 1909, Paris.
  24. Favier 2001, p. 312.
  25. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome XI : itinéraire, p. 22-23, Librairie Renouard, Paris 1909.
  26. Ordonnance de Louis XI, donné à Mareuil près d'Abbeville et vraisemblablement le .
  27. Bulle que donna le pape Paul II le 12 décembre 1464.
  28. Archives nationales, X1A 8606, fo 217 vo (d'après Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome IV, p. 83, note no 1, Librairie Renouard, Paris 1890).
  29. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome IV, p. 82-84 (lettre datée du ) ainsi que p. 89-90 (celle du ), Librairie Renouard, Paris 1890.
  30. Plus précisément, le roi ne fournit que 200 000 écus. Ce furent les villes près de la Somme qui préparèrent 20 000 écus supplémentaires. Voir la note no 3 du traité d'Arras.
  31. Pour une relation du long affrontement entre Louis XI et Charles le Téméraire, on peut également consulter : https://fr.vikidia.org/wiki/Louis_XI_contre_Charles_le_T%C3%A9m%C3%A9raire
  32. Jean-Pierre Soisson, Charles le Téméraire, (Grasset & Fasquelle, 1997), p. 203.
  33. Joseph Calmette, Les Grands Ducs de Bourgogne (Albin Michel, 1949 et juin 1976) p. 345.
  34. Joseph Calmette, Les Grands Ducs de Bourgogne (Albin Michel, 1949 et juin 1976) p. 352.
  35. a et b Texte original du traité de Picquigny en latin.
  36. a et b Note en français ; le , Louis XI expédia sa lettre patente aux villes royales (il reste celles de Lyon, de Poitiers et de Harfleur) : « et avec lequel avons prins tresves et entrecours de la marchandise pour sept ans, » publiées par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome VI, p. 14-19.
  37. Louis François Villeneuve-Bargemon, Histoire de René d’Anjou, tome II (1446-1476) Éditions J.J. Blaise, Paris 1825.
  38. Louis François Villeneuve-Trans, p. 199.
  39. Répertoire des maires d'Angers (de 1475 à 1790)
  40. Ordonnance de Louis XI, février 1475 (1474 avant Pâques), Ordonnances des rois de France, tome XVIII, p. 86, [lire en ligne].
  41. Heers 2003, p. 83-84.
  42. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome VII, p. 148, Librairie Renouard, Paris, 1900.
  43. Histoire de La Poste : Chronologie de 1477 à 1672.
  44. Jean Favier, « Louis XI, moins cruel que sa légende, un fauve politique », Le Point, 18-, p. 188.
  45. a et b Site de la bibliothèque nationale au regard de ce sujet.
  46. Lettres patentes de Louis XI, le .
  47. André Neurrisse, 2000 ans d'impôts, éditions SIDES, , p. 89.
  48. Favier 2001, p. 883.
  49. Dictionnaire universel des sciences morale, économique, politique et diplomatique ; ou… par Jean-Baptiste-René Robinet, réd. Robinet, p. 161.
  50. Les comptes de la ville de Lyon précisent l'entrée de ce saint dans cette ville (Archives de la ville de Lyon, CC483, d'après Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome X, p. 77, note no 2, Librairie Renouard, Paris 1908).
  51. "De par le Roy. Tres chiers et bien amez, nous vous avons escript par Rigault d'Oreille, nostre maistre d'ostel, touchant les choses que nous voulons estre faictes pour le saint homme que Guynot de Losiere, aussi nostre maistre d'ostel, nous amene. Et pour ce, faites ce qu'il vous dira, et quant ledit saint homme sera arrive par dela, recevez le et le festiez comme ce c'estoit nostre Saint Pere, car nous le voulons ainsi pour l'onneur de sa personne et de la sainte vie qu'il mene ; si gardez qu'il n'y ait faulte. Donne au Plessis du Parc, le XXVIIe jour de mars (1483). LOYS. B. ESSONAT(secrétaire). A nos tres chiers et bien amez les consulz, manans et habitans de nostre ville de Lion. (Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome X, p. 90-91, Librairie Renouard, Paris 1908).
  52. La scène a été peinte par Nicolas Gosse : son « Louis XI au pied de saint François de Paule » se trouve au musée du Louvre à Paris.
  53. Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, par Pierre Bayle, Pierre Desmaizeaux, Eusèbe Renaudot, Anthelme de Tricaud, p. 414.
  54. Charles Pinot Duclos, Histoire de Louis XI, vol. 2, 1745, p. 488.
  55. a et b Jean Lebrun, « Louis XI », La Marche de l'Histoire, .
  56. http://www2.biusante.parisdescartes.fr/img/?refphot=CIPA0565&mod=s.
  57. « Monument funéraire de Louis XI », notice no IM45000125, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  58. Louis Réau, Les monuments détruits de l'art français. Du haut Moyen Âge au XIXe siècle, Librairie Hachette, , p. 395.
  59. Alexandre Lenoir, Description historique et chronologique des monumens de sculpture réunis au Musée des monumens français, Chez l'auteur, (lire en ligne), p. 221.
  60. Patrice Georges, « Louis XI eut-il cinq crânes ? Évolution du nombre de crânes dans le caveau royal de l’église Notre-Dame de Cléry-saint-André (Loiret) », dans Philippe Charlier (dir.), Actes du 1er Colloque International de Pathographie (Loches, 2005). Paris, De Boccard, 2006, p. 195-214.
  61. Cuve de sarcophage et vitrine du XXe siècle montrant les restes crâniens.
  62. Jean Favier, Louis XI, p. 620 ; d'ailleurs, à l'époque de Louis XI, les lois étaient effectivement respectées. Ainsi, lorsque ce roi octroya quelque chose à quelqu'un, cette donation devait être enregistrée au parlement et à la chambres des comptes, comme « Lecta, publicata et registrata in Parlamento, tredecima Julii, anno Domini… » Parfois, ils refusèrent ou repoussèrent. D'ailleurs, Louis XI était le fondateur du parlement de Bordeaux.
  63. Jean Favier, « Louis XI, un fauve politique », Le Point, 18-, p. 188.
  64. Bibliothèque nationale (Mss.), Français 2898, fol. 58, publiée par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome VI, p. 66, Société de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1898.
  65. Archives de Milan, publiée par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome VI, p. 92-93.
  66. Philippe de Commynes, Mémoires, Tome 1, Livre I, chapitre X, Paris, A. Picard et fils, (lire en ligne), p. 73
  67. Philippe de Commynes, Mémoire, GF Flammarion, Paris 2007, p. 356.
  68. Philippe de Commynes, Mémoire, GF Flammarion, Paris 2007, p. 364-366.
  69. Commynes, Mémoires, Livre VI, Chapitre VI.
  70. Une lettre du roi destinée à l'évêque d'Albi datée le , de Méry-sur-Seine : « mais ainsi que je partis de Romereu je chevauche par la chaleur et m'en vins coucher a ung chasteau qui est a l'evesque de Troyes, en une chambre haulte, fort chaude et ne peux respirer, et me print le mal du ventre, dont j'ai este deux ou trois jours malade ; ains la merci de Dieu et Nostre Dame, je suis a present bien guery. » (Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome VIII, p. 47, Société de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1903).
  71. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome VIII, p. 104-347, Société de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1903.
  72. Il s'agit de la collégiale fondée au VIIe siècle à Bourges, sous la règle de Saint Colomban (Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome V, p. 332, note no 2, Librairie Renouard, Paris, 1895).
  73. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI tome IX p. 120, Librairie Renouard, Paris 1905.
  74. « Ces malades qui nous ont gouvernés », Le Point, .
  75. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, t. VIII, p. 242, Librairie Renouard, Paris, 1903.
  76. Heers 2003, p. 351.
  77. Alfred de Martonne, Fagots et fagots, p. 199 - 200, 1865 [lire en ligne]
  78. Heers 2003, p. 350.
  79. « Louis XI : des siècles de légendes », sur L'Express, .
  80. Pierre Champion, Louis XI, 2e éd., Paris, H. Champion, 1928, 2 vol.
  81. Département d'histoire, UL - Cours - HST-20718B - Travail de F.-A. Raymond (Aut. 2002)
  82. http://www2.cndp.fr/archivage/valid/3418/3418-188-202.pdf, p. 4.
  83. Thomas Basin (édition et traduction de Charles Samaran), Histoire de Louis XI [« Historiarum libri de rebus a Ludovico XI, Francorum rege et suo tempore in Gallia gestis »], t. III, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Les Classiques de l'histoire de France au Moyen Âge » (no 30), , XIV-464 p. (présentation en ligne), p. 387.
  84. (en) Lydwine Scordia, « The Wolf, the Sheperd, and the Whale : Critiquing the King Through Metaphor in the Reign of Louis XI », dans Rosalind Brown-Grant, Anne D. Hedeman et Bernard Ribémont (dir.), Textual and Visual Representations of Power and Justice in Medieval France : Manuscripts and Early Printed Books, Farnham, Routledge, , XVIII-322 p. (ISBN 978-1-47-241570-7, lire en ligne), n. 33.
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  88. Monique Sommé, « Jean-Marie Cauchies, Louis XI et Charles le Hardi. De Péronne à Nancy (1468- 1477) : le conflit, 1996 (Bibliothèque du Moyen Age, 8) », Revue du Nord, t. 80, no 324,‎ , p. 165-166 (lire en ligne).
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  94. Van Kerrebrouck Patrick, Brun Christophe, de Merindol Christian, Les Valois, Villeneuve d'Ascq, Van Kerrebrouck, 1990 - In-4.
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sources primaires imprimées[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles, communications, contributions à des ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

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  • Olivier Mattéoni, « Les procès politiques du règne de Louis XI », Histoire de la justice, Association française pour l'histoire de la justice / La Documentation française, no 27 « Le procès politique, XVe – XXe siècle »,‎ , p. 11-23 (DOI 10.3917/rhj.027.0011).
  • Werner Paravicini, « Terreur royale : Louis XI et la ville d'Arras,  », Revue belge de philologie et d'histoire, t. 89, fascicule 2 « Villes et villages : organisation et représentation de l’espace. Mélanges offerts à Jean-Marie Duvosquel à l’occasion de son soixante-cinquième anniversaire et publiés par Alain Dierkens, Christophe Loir, Denis Morsa, Guy Vanthemsche »,‎ , p. 551-583 (lire en ligne).
  • Lydwine Scordia, « Entre guerre traditionnelle et sidération des populations : théories et pratiques de la guerre sous Louis XI », dans Laurent Vissière et Marion Trévisi (dir.), Le feu et la folie : l'irrationnel et la guerre (fin du Moyen Âge-1920), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 280 p. (ISBN 978-2-7535-4894-7, lire en ligne), p. 81-99.
  • Lydwine Scordia, « La statue funéraire de Louis XI : les trois corps du roi », dans Franck Collard, Frédérique Lachaud et Lydwine Scordia (dir.), Images, pouvoirs et normes : exégèse visuelle de la fin du Moyen Âge (XIIIe-XVe siècle), Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « POLEN – Pouvoirs, lettres, normes » (no 8), , 417 p. (ISBN 978-2-406-06735-1), p. 317-342.
  • Isabelle Durand-Le Guern, « Louis XI », dans Le Moyen Âge des romantiques, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-4621-9, lire en ligne), p. 169-186.

Liens externes[modifier | modifier le code]