Louis Turmel

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Louis Turmel est un homme politique français né le 19 février 1866 à Trémargat (Côtes-d'Armor) et décédé le 5 janvier 1919 à Fresnes (département de la Seine, aujourd'hui dans le Val-de-Marne). Il sera arrêté en 1917 pour intelligence avec l'ennemi et mourra en prison un an plus tard sans avoir été jugé et sans que sa culpabilité ne soit démontrée.

Jeunesse et carrière politique

Fils de sabotier[1], il suit des études de droit et devient avoué à Loudéac[1]. A trente ans, il reprend des études à l'École libre des sciences politiques[1] et devient avocat. Il devient maire de Loudéac puis conseiller général et enfin député des Côtes-du-Nord de 1910, inscrit au groupe radical.

L'affaire d'espionnage

Alors que les réunions de la Chambre des députés se tiennent en comité secret, les Allemands semblent informés des débats et on recherche donc d'où vient la fuite.

En juillet 1917, un huissier de la Chambre des députés trouve devant le vestiaire de Turmel (vestiaire qu'il partageait avec un autre député) une enveloppe vierge contenant 25 000 francs suisses. Ce dernier se rendait souvent en Suisse avec sa femme en villégiature. En septembre, l'affaire et révélée et devient un scandale publique, amplifié par les ennemis politiques du député[2]. Il est arrêté avec son épouse le mois suivant pour intelligence avec l'ennemi. Il meurt en 1919 à la prison de Fresnes, sa mort arrêtant les poursuites et les investigations.

Il est accusé lors de deux rencontres, en mars 1915 à l'ambassade d'Allemagne à Rome puis en mai 1916 avec le consul général allemand à Genève puis avec une délégation allemande à Berne[2], d'avoir proposé de renverser Raymond Poincaré et Aristide Briand, de monter un journal à sa solde mais qu'il lui faudrait un succès allemand pour y parvenir. Il aurait lors de ces rencontres transmis les débats de la chambre aux Allemands contre rémunération[2].

La vérité sur cette affaire ne sera jamais établie[3]. Il pourrait avoir été victime d'un complot monté par un mouchard de Clemenceau[2]. Celui-ci aurait quelque temps auparavant proposé une liasse de billets suisses au député Aristide Jobert pour qu'il renonce à son projet de création d'un journal, Jobert les as refusés[2].

Le journal L'Humanité dans un article, un temps bloqué par la censure, dénoncera les procédures pour instruire le cas de Louis Turnel[4].

Références

  • Jean Jolly (dir.), Dictionnaire des parlementaires français, notices biographiques sur les ministres, sénateurs et députés français de 1889 à 1940, Paris, PUF, 1960.
  1. a b et c Jean-Marie Mayeur, Jean-Pierre Chaline et Alain Corbin, Les parlementaires de la troisième république, Paris, Publications de la Sorbonne, (ISBN 2-85944-484-X, lire en ligne), çç à 100.
  2. a b c d et e Philippe Valode, Espions et espionnes de la Grande Guerre, First, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7540-5657-1, lire en ligne)
  3. Dictionnaire de la Grande Guerre par Pierre Montagnon
  4. Les Cahiers noirs: Journal 1905-1922 par Marcel Sembat

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