Louis Rivet (général)

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Louis Rivet
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Louis Rivet, né le à Montalieu-Vercieu (Isère) et mort à Paris le , a été, avec le grade de lieutenant-colonel, commandant des services spéciaux militaires français à partir de . Il devint en 1940 responsable des services spéciaux du régime de Vichy avant de rejoindre Alger en .

Il démissionna puis fut mis à la retraite en 1944.

Formation militaire[modifier | modifier le code]

Louis Rivet est né dans une famille d'artisans. Son père Louis est à la tête d'une menuiserie. Il y travaille trois années avant de choisir la carrière militaire. En 1902, il s’engage au 140e régiment d'infanterie et devient sergent en 1905. Il suit les cours de l'École d'infanterie de Saint-Maixent en 1908-1909, dont il sort sous-lieutenant en 1909[2].

Il est affecté au 30e régiment d'infanterie le , où il devient lieutenant en 1911, puis au 2e régiment de tirailleurs algériens fin . Il est grièvement blessé au combat dès le à Florennes près de Namur pendant la bataille des Frontières. Il est cité à l'ordre de l'Armée. Mais, il est fait prisonnier par les Allemands et reste en captivité jusqu’en [3].

Au SR dans l'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Spécialiste de l'Allemagne et de l'Europe centrale[modifier | modifier le code]

En 1919, il rejoint le deuxième bureau de l’État-major, commandé par le colonel Fournier. Affecté immédiatement au SR de l'Armée du Rhin à Mayence, il y apprend le renseignement opérationnel. En , il est affecté à la mission militaire française en Pologne - dont fait aussi partie le capitaine Charles de Gaulle - menée par le général Weygand en appui à l'Armée polonaise pendant la guerre soviéto-polonaise. Il est chargé de la section allemande au sein du SR et observe comment les services allemands utilisent la société civile pour agir en dépit des interdictions du traité de Versailles[4]. Il reste à Varsovie jusqu’en et son travail est remarqué par le colonel Lainey, nouveau chef du SR à Paris[4]

De à , il fait partie du deuxième bureau de l’armée d’occupation en Rhénanie, et coordonne les activités des postes d'Aix-la-Chapelle, Düsseldorf et Mayence et s'inquiète de la réorganisation de la Reichswehr. En , il commande une compagnie du 28e bataillon de chasseurs alpins.

D' à , il devient le chef du poste SR de Belfort, le plus important pour l'observation de l'Allemagne avec une vingtaine d'officiers[5]. Il dynamise son activité pour préparer le repli des forces françaises en Allemagne, comme prévu au traité de Locarno (1925).

Nommé commandant en 1929, il prend un nouveau commandement au 35e régiment d'infanterie jusqu'au début de 1933[6].

Les SR sur la frontière Nord-Est[modifier | modifier le code]

Affecté à la 1re Région militaire à Lille à partir de 1933, il est chargé par le colonel Laurent, successeur de Lainey en 1928, de créer un Bureau d'étude du Nord-Est (BENE), appelé à devenir le poste SR principal pour le Benelux et le sud de l'Allemagne[7]. Depuis Lille et avec le poste SR de Bruxelles, il supervise Hans-Thilo Schmidt, l'une des meilleures sources du SR français à l’État-major allemand. Il quitte ce poste en .

Chef du Deuxième bureau (1936-1939)[modifier | modifier le code]

Il est affecté à l’État-Major et est nommé au grade de lieutenant-colonel en . En , il est nommé directeur du deuxième bureau avec l'appui du général Weygand[8]. Il est très inquiet de la croissance du danger posé par l'Allemagne et renforce l'action des services aux frontières. En 1937, il crée un nouveau service des interceptions spécialisées (Service Némo) qui est dirigé par le capitaine André Cazin d'Honincthun (1898-1962).

Le , il accède au grade de colonel.

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Reconstitution des services spéciaux (1940-1942)[modifier | modifier le code]

Durant l'été 1940, lors d'une réunion du service de renseignement français au séminaire de Bon-Encontre, il prononce le « serment de Bon-Encontre[9] ». Afin de continuer la lutte contre l'envahisseur, Rivet jette les bases de l'organisation clandestine des services spéciaux au sein de l'Armée d'armistice du régime de Vichy, en créant notamment les Travaux ruraux. Sous l'autorité de Rivet, le Bureau des menées antinationales (BMA), service de renseignement de l'Armée d'armistice, mènera des actions contre l'Abwehr, mais aussi contre l'Intelligence Service (référence nécessaire). Il sera dissous par les Allemands en novembre 1942.

Les activités clandestines du service de renseignements militaires pendant l'occupation sont également connues sous le nom de S.R. Guerre ou Réseau Kléber.

Fusion des services à Alger (1942-1943)[modifier | modifier le code]

Averti de l'imminence du débarquement en Afrique du Nord par l'Intelligence Service, Louis Rivet s'envole pour Alger le (le colonel Ronin le suivra le  ; Paul Paillole suivra, par ses propres moyens).

Retraite du cadre actif[modifier | modifier le code]

Il est mis à la retraite le avec le grade de général de brigade.

Il meurt en 1958.

Publications[modifier | modifier le code]

Ses Carnets du chef des services secrets, 1936-1944, édités par Olivier Forcade et Sébastien Laurent, texte établi par Rémi Mathis ont été publiés en 2010 aux éditions Nouveau Monde.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. Carnets 2010, p. 11
  3. Carnets 2010, p. 13
  4. a et b Carnets 2010, p. 15
  5. Carnets 2010, p. 16
  6. Carnets 2010, p. 17
  7. Carnets 2010, p. 20
  8. Carnets 2010, p. 21
  9. « C'est « le Serment de Bon-Encontre » », ladepeche.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Olivier Forcade, La république secrète. Histoire des services spéciaux français de 1918 à 1939, Nouveau Monde Éditions, Paris, 2008.
  • Olivier Forcade, « Louis Rivet (1883-1958) une carrière d'officier dans le demi-siècle », Carnets du chef des services secrets, 1936-1944, Nouveau Monde éditions,‎ , p. 11-24
  • Olivier Forcade, « Services spéciaux militaires », Dictionnaire de la Résistance, Robert Laffont,‎ , p. 211-213

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]