Louis Bro

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Louis Bro
Portrait du général Bro par Louis-Léopold Boilly.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 63 ans)
ArmentièresVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activité
Enfant
Olivier Bro de Comères (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Conflits
Distinctions
Archives conservées par
Blasonnement des Bro de Comères.

Louis Bro, né le à Paris et mort le à Armentières est un militaire et mémorialiste français.

Il est reconnu pour son rôle dans les campagnes napoléoniennes ainsi que pour sa proximité avec des artistes comme Delacroix ou Géricault.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis Bro est le fils de Jean-Louis Bro, un notaire parisien qui a très tôt conseillé à son fils de se rapprocher de la famille Bonaparte et de suivre une carrière militaire afin de s’assurer un avenir brillant.

En , il échoue au concours d’entrée de l’École polytechnique et décide de s’embarquer à Toulon pour rejoindre l'expédition d'Égypte, mais les croisières anglaises le forcent à rentrer.

Le , il se fait enrôler en tant que soldat volontaire à la caserne de Rennes dans le 1er régiment de hussards. Après un casernement à Brest à partir du et à Belle-Isle-en-Terre à partir du , il débarque à Hispaniola, le , où il fait partie du détachement formant la garde du général Leclerc, commandant de l'armée expéditionnaire de Saint-Domingue. Louis Bro est blessé à l'affaire du Haut-Cap et nommé sous-lieutenant le 12 thermidor an X ().

Renvoyé en France par suite de blessures graves, il débarque à Bordeaux, le , et devient aide de camp du général Augereau qu'il suivra dans toutes les campagnes, de 1803 à 1807. Il est promu lieutenant, le .

Après la bataille d'Eylau, il est nommé capitaine au 7e régiment, de Hussards. À partir du , il séjourne à Tilsitt en Westphalie (Allemagne). Après l'été 1809, il est nommé aide de camp du général Colbert, le , et participe aux batailles de Friedland et de Wagram (où il fut grièvement blessé). Il quitte l'Allemagne la même année.

En tant que membre de la commission de recrutement à Bruxelles, Louis Bro passe en Hollande, le .

Le , il devient chef d'escadron des hussards. La même année, il est anobli par lettres patentes du , et devient chevalier d'Empire.

Laure de Comères au début du XIXe siècle, miniature de Jacques Augustin, coll. Privée

Le , il retourne à Magdebourg en Allemagne et épouse, le , avec Laure de Comères (1788-1845) dont la famille est originaire de Toulouse. Un fils naîtra de cette union : Olivier Bro de Comères.

La même année Louis Bro passe aux chasseurs à cheval de la Garde et effectue avec elle la campagne de Russie. En 1813, il participe à la campagne d'Allemagne puis, par permission, il rentre à Paris, le , et est nommé major, le , suivant.

Le Chevalier Bro se distingue en 1814 à la bataille de Montereau où il reçoit la croix d'officier de la Légion d'honneur. En avril, il est promu au grade d'adjudant-commandant, avec rang de colonel.

Durant les Cent-Jours, le , le chevalier est mis en position de non activité.

Le , il prend en tant que colonel le commandement du 4e régiment de chevau-légers-lanciers (anciennement 9e dragons) à Aire-sur-la-Lys.

À la bataille de Waterloo sous les ordres du général de brigade Gobrecht, il effectue une charge restée célèbre. En effet, il écrase la brigade Ponsonby, entraine la mort (que Charles Mullié lui attribue) du Major-General Sir William Ponsonby qui la dirigeait et reprend l'aigle du 55e régiment, d'infanterie enlevée par les dragons de Ponsonby. Le colonel Bro, impliqué dans cette affaire, y fut grièvement blessé.

En mars 1816, il retourne à Paris.

Le , sous la Restauration, il est déchu de son grade de colonel et est mis en demi-solde. Après cinq ans en disponibilité, il reprend du service et passe commandant en second de la 2e légion, de la garde nationale parisienne.

En 1816, Louis Bro et sa famille habitent au 23 rue des Martyrs[2]. C'est à cette époque qu'ils accueillent comme locataire dans un pavillon voisin leur ami Théodore Géricault[3]. La famille a aussi à cette époque comme voisin et ami l'artiste Horace Vernet, dont l'atelier est à cette époque lieu de rendez-vous des bonapartistes[4].

Le chevalier s’y lie avec de nombreuses personnalités comme le chansonnier Béranger, le maréchal Clausel, le baron de Marbot et le général de Lamoricière. Il était également cousin par sa femme de la famille Arnauld et des Lawoëstine (protégés des ducs d'Orléans et de Nemours). Il participe aux Trois Glorieuses de 1830 et rejoint l'armée, par l'intermédiaire du général Gérard (arrivé sous peu au ministère de la Guerre), en qualité de colonel de la 2e légion, de la garde nationale parisienne, le . Le , il devient colonel du 1er régiment de lanciers de Nemours et effectue ainsi la campagne de Belgique (1831-1832).

Nommé maréchal de camp, le , il est désigné pour l'Algérie au commandement des 13e, et 67e régiments, d'infanterie de ligne. Il quitte Toulon, le , et arrive à Douïre, le . Le , il se trouve à Boufarik, comme second du général de Lamoricière. Il participe à la répression des Hadjoutes en janvier 1835 et va en reconnaissance sur le front sud d’Alger (février - ). À cette période, il est en contact avec les grands chefs français : Rapatel, Trézel et Lamoricière. Il rentre à Alger, le , et part en permission en France de juillet à novembre. Le , il reçoit à Boufarik, à la fin de la campagne d'Algérie, la plaque de grand officier de la Légion d'honneur.

Après un retour définitif en France, le , il séjourne à Montpellier avant d'entrer en politique. Le , il prend le commandement du département de l'Hérault, le , celui de la Dordogne et, le , le chevalier est nommé inspecteur de cavalerie à Lille, sous les ordres du général-comte Corbineau. Nommé lieutenant général en 1843, il meurt à Armentières, le , à l'âge de 63 ans.

Cet officier supérieur qui fit ses premières armes dans la révolution française, marqua les campagnes napoléoniennes et les expéditions de la restauration par son courage. Durant sa vie, il entretint une importante correspondance qui fut déposée aux Archives nationales par le baron Christian Bro de Comères en 1950. Le fonds Bro de Comères fut accru en 1963 d’un complément : il est aujourd'hui constitué par des documents englobant tout le XIXe siècle[5].

Les archives de la famille Bro de Comères sont conservées aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 82AP : (Inventaire du fonds 82AP)

Le personnage[modifier | modifier le code]

Louis Bro, anobli au XIXe siècle par lettres patentes, est le fondateur d'une jeune famille noble qui subsiste encore aujourd'hui dans toute la France et dans le monde. C'est un personnage polyvalent du XIXe siècle français, en particulier par l'association de sa carrière militaire (faits d'armes au cours des campagnes napoléoniennes et durant la Restauration) à une recherche artistique et à une proximité avec quelques personnalités du siècle. On peut citer Géricault qui était un ami du général et Horace Vernet, chez lequel se retrouvaient les bonapartistes. Le général a aussi côtoyé une partie des hommes politiques et militaires de son temps, comme Murat, Napoléon, mais aussi Lamoricière, au cours de la campagne d'Algérie.

Un certain talent artistique se transmet à travers les générations dans la famille, le premier à en bénéficier étant Olivier Bro de Comères.

La famille Bro de Comères conserve encore aujourd'hui quelques-uns des tableaux et portraits du général et de sa famille, offerts par Géricault.

États de service[modifier | modifier le code]

Campagnes[modifier | modifier le code]

Faits d'armes[modifier | modifier le code]

Blessures[modifier | modifier le code]

  • Blessé à l'affaire du Haut-Cap ;
  • Renvoyé de Saint-Domingue en France par suite de graves blessures ;
  • Blessé à la bataille de Waterloo.

Publications[modifier | modifier le code]

Louis Bro, Mémoires du général Bro (1796-1844) : recueillis, complétés et publiés par son petit-fils le Bon Henry Bro de Comères, Paris, , 307 p., in-16, portr. (OCLC 492114764, lire en ligne sur Gallica)

Décorations[modifier | modifier le code]

Titre[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. Bulletin des lois de la République française, t. 13e, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 256.
  3. (en) Robert Snell, Portraits of the Insane : Theodore Gericault and the Subject of Psychotherapy, Londres ; New York, Routledge, , xxviii, 227 (ISBN 978-0-42991-740-0, OCLC 1225157615, lire en ligne), p. 74.
  4. (en) Albert Boime, Art in an Age of Counterrevolution : 1815-1848, Chicago ; Londres, University of Chicago Press, , xvii, 750, 24 cm (ISBN 978-0-22606-337-9, OCLC 781236113, lire en ligne), p. 124.
  5. Louis Bro, Mémoires du général Bro (1796-1844) : recueillis, complétés et publiés par son petit-fils le Bon Henry Bro de Comères, Paris, , 307 p., in-16, portr. (OCLC 492114764, lire en ligne sur Gallica)
  6. Philippe Lamarque, La Figure héraldique du cheval, Éditions Cheminements, , 292 p. (ISBN 978-2-84478-076-8, lire en ligne)
  7. Acte de naissance AD78 p. 132/149
  8. Armorial du Premier Empire, titres, majorats et armoiries concédés par Napoléon Ier. Vicomte Révérend, Comte Villeroy

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]