Louis Armand (ingénieur)

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Louis Armand, né à Cruseilles (Haute-Savoie) le et mort le à Villers-sur-Mer (Calvados), est ingénieur, haut fonctionnaire et résistant français.

Entré à la SNCF en 1938, il organise un groupe de résistance pendant l'Occupation. Il est fait compagnon de la Libération en 1944.

Il dirige la SNCF de 1949 à 1958, puis Euratom de 1958 à 1959.

Il est élu à l'Académie française en 1963.

Parcours[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Il est dispensé des classes de sixième et de cinquième, pour entrer directement en classe de quatrième au lycée Berthollet à Annecy, puis au lycée du Parc à Lyon, avant de poursuivre ses études supérieures à l’École polytechnique (promotion 1924). Il en sort deuxième et choisit le corps des Mines, et en 1926, il sort major de l’École des mines.

Avant-guerre[modifier | modifier le code]

À partir de 1929, il est ingénieur des Mines à Clermont-Ferrand où il se consacre à des travaux sur les eaux minérales, puis entre en 1934 à la Compagnie du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée (PLM), dont il devient directeur général adjoint. En 1938, il devient ingénieur en chef de la SNCF nouvellement créée.

Résistance NAP-fer[modifier | modifier le code]

En , il organise le groupe « Résistance-fer » avec le soutien de Jean-Guy Bernard du réseau Noyautage des Administrations Publiques. Après l’arrestation de Jean-Guy Bernard en , il prend la direction du réseau secondé par Jean Marthelot. Le , Louis Armand est arrêté par la Gestapo. Il sort de la prison de Fresnes grâce à la libération de Paris et reçoit la Croix de la Libération par décret du .

Après-guerre, à la SNCF[modifier | modifier le code]

En 1945, il est nommé directeur du service Central du Matériel à la SNCF ; puis directeur général adjoint en 1946 ; l'équipe dirigeante (président + directeur général) étant changée par le Gouvernement à la suite des grèves de 1948, il est nommé directeur général en juin 1949 ; il est président de la SNCF de 1955 à 1958.

À la tête de la SNCF, il attache une grande importance à la recherche industrielle et est responsable d'innovations capitales dans le domaine de la traction ferroviaire. Il améliore le système de traitement des eaux d'alimentation des locomotives à vapeur et est à l'origine du choix de la traction électrique alimentée en courant alternatif à fréquence industrielle de 50 Hz. La locomotive intègre un transformateur abaisseur de tension qui alimente soit des moteurs directs (système abandonné par la suite), soit un convertisseur mono-triphasé suivi de moteurs triphasés, soit un redresseur (ou un convertisseur) suivi de moteurs à courant continu. La tension efficace, à la caténaire a été fixée à 20 puis 25 kV. La ligne Aix-les-Bains - La Roche-sur-Foron sert de ligne d'expérimentation. C'est le système d'électrification le plus récent, le plus performant, et le plus économique[réf. souhaitée], utilisé dans le monde entier, et sur les lignes à grande vitesse.

De 1951 à 1959, il est aussi président de l'Union internationale des chemins de fer.

En 1957, il crée la Société du tunnel sous la Manche et relance les études avec des Britanniques mais celles-ci n'aboutiront pas.

Carrière professionnelle post-1958[modifier | modifier le code]

De janvier 1958 à février 1959, il préside la communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom).

En , il est nommé président des Houillères de Lorraine (jusqu'en 1964).

Il est nommé secrétaire général de l'Union internationale des chemins de fer en 1961, qu'il avait présidée dans la décennie précédente.

Il devient, à partir de 1961, progressivement administrateur de sociétés privées : Air liquide, UBP, Degrémont, SKF, La Protectrice assurances.

En , il est nommé président de l'Association française de normalisation (AFNOR).

Autres activités[modifier | modifier le code]

Il est nommé au Conseil de perfectionnement de l'École polytechnique en 1953 ; il en prend la présidence à l'été 1956, avant d'en être remercié à l'été 1968. Il entre au Conseil d'administration de l'ENA en 1955 ; il y professe un cours d'initiation aux problèmes industriels de 1945 à 1967. Il est professeur de chemins de fer à l'école des Ponts et Chaussées de 1940 à 1949.

En 1960, il est un des rédacteurs du plan Rueff-Armand. Ce plan, préfigurant le Marché commun, alors en formation, et rédigé en collaboration avec Jacques Rueff, à la tête d'un comité d'experts ad hoc, recommande l'ouverture à la concurrence et la suppression des obstacles à l'expansion économique.

En , il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques, avant d'être élu à l’Académie française le . C'est Jean Rostand qui fit la réponse au discours de réception[1].

Il est élu le à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, avec pour titre académique Effectif (titulaire)[2].

Famille[modifier | modifier le code]

En 1928, il épouse Geneviève Gazel (1904-1984), fille d'un enseignant de Cruseilles. Quatre enfants naîtront de cette union : Maurice (1932-2011), Joseph (1934), Jeannine (1937-2004), France-Marie (1941).

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • 1958 : Savoie, Hachette, Collection « Les albums des guides bleus »
  • 1959 : [préfacier] Découverte du Rail, Louis Delacarte, introduction de Louis Armand, Librairie Arthème Fayard
  • 1961 : Plaidoyer pour l’avenir (en collaboration avec Michel Drancourt)
  • 1961 : [préfacier] Expérience d'urbanisme provincial, Jacques Riboud, préface de Louis Armand (ingénieur), Éditions Mazarine
  • 1965 : De la Savoie au Val d’Aoste par le tunnel du Mont-Blanc
  • 1968 : Simples propos (Fayard).
  • 1969 : Propos ferroviaires
  • 1970 : [ouvr. coll.] L'Entreprise de demain. De la cybernétique à l’intéressement (en collaboration avec Michel Drancourt), Paris: L'Inter.
  • 1971 : Le Pari européen (en collaboration avec Michel Drancourt)
  • 1974 : Message pour ma patrie professionnelle (posthume)

Contribution scientifique : le TIA[modifier | modifier le code]

Louis Armand est à l'origine d'un procédé chimique destiné à éviter la formation de tartre dans les tuyauteries des locomotives à vapeur. Inventé dans les années 1940, ce procédé est appelé « traitement intégral Armand » (TIA). Il a été déployé avec succès sur le parc de locomotives à vapeur de la SNCF.

Distinctions et honneurs[modifier | modifier le code]

Décorations nationales[3][modifier | modifier le code]

Décorations étrangères[modifier | modifier le code]

Drapeau de l'Espagne Espagne[modifier | modifier le code]

Drapeau des États-Unis États-Unis[modifier | modifier le code]

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Ont été nommés d'après lui :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis Armand, 40 ans au service des hommes, Association des amis de Louis Armand, chez Lavauzelle, 1986.
  • Henri Teissier du Cros, Louis Armand, visionnaire de la modernité, Éditions Odile Jacob (1987).
  • Josette Buzaré, Louis Armand, le Savoyard du siècle, Saint-Julien-en-Genevois, Éditions La Salévienne (2000).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]