Pagus Lomacensis

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Le pagus Lommensis (ou Lomacensis) ou Lommegau est une subdivision de la civitas Tungrorum (Basse-Lotharingie). Ce pagus s'étendait de la Molignée à la frontière lotharingienne et touchait donc le Laonnois, le Porcien et le pagus Castricius. Il est possible que le Lommensis dépassait quelque peu la Meuse à l'est et s'étendait jusqu'à la Houille[1] et à l'est le pagus Arduensis[2].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Du nom d'un cours d'eau, peut-être la Lomme ou la Molignée (dont le nom actuel serait formé par métathèse)[3]. Une autre hypothèse ferait remonter ce terme aux Lomiens (ou Ulmiens, Olmiens), peuple celte qui tirait son nom de l'orme. Les Atuatuques auraient par la suite supplanté les Ulmiens. Pagus Lommacensis peut également se traduire par « pays des marais » (cf. allemand dialectal lumm « terre molle »)[2]. Gau désigne une division administrative franque.

Histoire[modifier | modifier le code]

À l'époque mérovingienne, le pagus Lommensis était un apanage des Pippinides[2].

De bonne heure, ce pagus fut agrandi à des petits cantons voisins, à savoir le pagus Darnuensis (Darnau) et le pagus Sambrensis. C'est cet ensemble qui forma le comté de Lomme (comitatus Lomacensis), qui prendra bientôt le nom de comté de Namur[4].

Cette assemblage de terres appartiendra à la famille Houyoux entre environ 680 jusqu’à vers 860Gislebert, comte de Maasgau, fut pourvu du gouvernement de ce comté regroupant les trois anciens pagi[5].

Au Xe siècle, les comtes de Hainaut acquirent une partie de ce pagus (Beaumont, Couvin, Chimay, Liessies). Une autre part, entre Couvin, Florennes et Hastière, échappa également aux comtes de Lomme et se trouvait en 915 dans les mains de Wigéric de Bidgau[6]. Les comtes de Namur ne gardèrent donc du pagus Lommensis que la région comprise entre la Molignée, la Meuse et une ligne allant de Florennes à Hastière[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Vanderkindere 1902, p. 197
  2. a b et c Jean-Jacques Jespers, Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, Lannoo, 2005, p. 379-380.
  3. Vanderkindere 1902, p. 195-196
  4. Vanderkindere 1902, p. 196
  5. Vanderkindere 1902, p. 197-198
  6. Vanderkindere 1902, p. 203-204
  7. Vanderkindere 1902, p. 208

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

  • J. Borgnet, Histoire du compté de Namur, 2e éd., Bruxelles, Jamar, 1847.
  • V. Bruch (dir.), Namur, une histoire de la ville. D’une halte de chasseurs-pêcheurs à une capitale régionale, Namur, Les Amis de la Citadelle de Namur, 2011.
  • M. Galliot, Histoire générale, ecclésiastique et civile de la ville et province de Namur (1788), éd. par [sine nomine], Bruxelles, Culture et civilisation, 1975, 6 vol.
  • J. Roland, Histoire abrégée du compté et de la province de Namur, Namur, Wesmael-Charlier, 1959.
  • Chanoine Roland, « Les pagi de Lomme et de Condroz et leur subdivisions », Annales de la Société Archéologique de Namur, t 34, 1920, p. 1-126
  • M Ronvaux, Une histoire du namurois, t 1, des origines au Moyen Âge, Namur, Martagon, 2014. (ISBN 978-2-930760-03-2)
  • F. Rousseau, Actes des comtes de Namur de la première race 946 - 1196, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 1936.
  • Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. II, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981), 88 p. (lire en ligne)

Catalogue d'exposition[modifier | modifier le code]

Document électronique[modifier | modifier le code]

  • J.B. De Marne., Histoire du comté de Namur, Liège : J.F. Bassompierre - 1754, consulté le .