Charte graphique de la communication gouvernementale en France
Le logo de la République française est un logotype représentant la République française, diffusé en septembre 1999 sous le gouvernement Jospin.
Histoire
La création de ce logo a été pilotée par le Service d'information du gouvernement (SIG), dont le directeur était Bernard Candiard. Au SIG, le projet était dirigé par Nicole Civatte[1].
Après un appel d'offres lancé en 1998, la création du logo a été confiée à l'agence Audour Soum (qui a ensuite fusionné avec l'agence Hémisphère droit)[2], avec Evelyn Soum comme responsable de projet[3]. Dessiné par Isabelle Bauret, il a été testé par la Sofres auprès du public et d'agents de l'État avant d'être diffusé[4].
La charte graphique élaborée pour le logo a été soutenue par une circulaire signée par Lionel Jospin[1] le 24 septembre 1999[5].
Selon Catherine Pégard, François Mitterrand, lorsqu'il était président de la République, avait refusé l'idée d'un logo, qu'il jugeait trop publicitaire[6].
Description
Le logo rappelle le drapeau du pays sous la forme d'un rectangle allongé reprenant les trois couleurs bleu, blanc, rouge, dont la partie centrale blanche dessine le profil de Marianne contournée, c'est-à-dire regardant vers la droite.
Sous le rectangle figure un socle typographique contenant :
- sur une première ligne : la devise de la République, « Liberté • Égalité • Fraternité », avec des puces comme séparations entre les mots ;
- sur une deuxième ligne : la mention « République Française » (sic pour la deuxième majuscule) ;
les deux lignes étant séparées par un filet.
Le logo rassemble donc trois symboles de la France (drapeau, Marianne, devise) puisant leurs origines dans la Révolution de 1789[7].
Utilisations
Il est utilisé par les institutions du gouvernement (ministères, secrétariats d'État, etc.) et par les préfectures et les services déconcentrés de l'État dans les départements et les régions.
Critique
Selon Maurice Agulhon, il s'agit « plutôt d'une esthétique de timbre-poste que de logo »[8]. Il existe en effet une similitude avec les timbres représentant Marianne[9].
Pour Bernard Candiard, qui dirigeait le Service d'information du gouvernement au moment de la création du logo, il s'agit d'un symbole national qui dote la France « d'une bannière modeste qui permet de nous rassembler »[10].
Références
- Jean-Marc Benoit et Jessica Scale, Bleu, blanc, pub : Trente ans de communication gouvernementale en France, Paris, Le Cherche midi, , 221 p. (ISBN 978-2-7491-1117-9), « L'État se dote d'un logo : Marianne, 2000. Service d'information du gouvernement. Agence Hémisphère droit. », p. 152–155.
- Marie-Pierre Guiard, « L'État n'en fait qu'à sa tête », Étapes, no 51, , p. 36–39 (lire en ligne).
- Frédéric Lambert, « Les avatars de la liberté : Ouvertures sémiologiques », dans Andrea Semprini (dir.), Analyser la communication, vol. 2 : Regards sociosémiotiques, L'Harmattan, coll. « Champs visuels », , 368 p. (ISBN 978-2-296-02289-8), p. 72–73.
- « Hémisphère droit signe l'identité des pouvoirs publics », Stratégies, (lire en ligne).
- Charte graphique de la communication gouvernementale - Circulaire du Premier ministre, sur le site du Fonds européen de développement régional en Poitou-Charentes.
- Catherine Pégard, « Les carnets de Catherine Pégard », Le Point, , p. 7 (lire en ligne).
- (en) Murray Pratt et Alistair Rolls, « Variations on the Hexagon: Getting the Measure of Culture Change in Contemporary France », dans Jo McCormack (dir.), Murray Pratt (dir.) et Alistair Rolls (dir.), Hexagonal Variations : Diversity, Plurality and Reinvention in Contemporary France, Amsterdam et New York, Rodopi B.V., coll. « Faux titre », , 469 p. (ISBN 978-90-420-3245-3 et 978-90-420-3246-0), p. 21–22.
- Maurice Agulhon, Les Métamorphoses de Marianne : L'imagerie symbolique républicaine de 1914 à nos jours, Paris, Flammarion, , 320 p. (ISBN 2-08-210011-1), p. 304.
- Benoît Heilbrunn, « Le logo est-il timbré ? : Petite comparaison sémiotique du logo et du timbre », Protée, vol. 30, no 2, , p. 23-31 (27) (lire en ligne).
- Florence Amalou, « Marianne fondue dans le tricolore, la marque France de Lionel Jospin », Le Monde, no 16836, .