Littérature roumaine

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La littérature roumaine désigne ici l'ensemble des littératures orales et écrites, en roumain, en Roumanie ou par des Roumains, de toute époque, de toute origine, de toute langue, ce qui inclut minorités, diasporas, exils.

Le plus ancien texte connu en roumain est la lettre de Neacșu, une lettre rédigée en 1521 par Neacșu Lupu, un boyard de Câmpulung. Il s'agit en quelque sorte de l'équivalent des serments de Strasbourg pour le français.

Le premier livre imprimé en roumain est un catéchisme du diacre Coresi en 1559. En 1688, la Bible dite de Șerban Ier Cantacuzino est publiée.

Langues[modifier | modifier le code]

Le pays est multilingue (Langues en Roumanie, environ 20 langues de Roumanie). La langue roumaine (roumain) est la langue officielle, maternelle pour 99 % de la population, et d'usage courant pour 85 %.

Les principales langues minoritaires sont le hongrois, le romani, l'ukrainien, l'allemand, le turc, le russe, le tatar, le serbe.

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Quelques repères historiques :

Chronologie de la littérature roumaine[modifier | modifier le code]

Avant 1500[modifier | modifier le code]

Les langues utilisées, dans les textes d'avant 1500 qui sont parvenus, sont essentiellement en latin (diplomatie) et en vieux slave (culte orthodoxe, langue officielle). Parmi les exceptions, les chartes moldaves-valaques en bulgare.

Du xe siècle au début du xvie siècle, la langue d'écriture utilisée par les Roumains est le vieux-slave. Le premier document écrit en roumain demeure la Lettre de Neacșu (1521).

Le Jus valachicum, droit ancestral valaque, au moins en Transylvanie, désigne les droits, devoirs, privilèges et spécificités juridiques des communautés valaques initialement pastorales de l'Europe centrale et orientale médiévale, existe en latin, en diverses versions.

En 1881, l'Académie roumaine (1866), instance régulatrice de la langue roumaine, sur l'insistance de l'École transylvaine, décide que l'écriture du roumain abandonne l'alphabet cyrillique roumain, plusieurs fois réformé, pour l'alphabet latin. De nombreuses simplifications vont suivre.

Humanisme en littérature[modifier | modifier le code]

Portrait de Ienăchiță Văcărescu par Anton Chladek.

xvie siècle[modifier | modifier le code]

Les livres conservés portent essentiellement sur la religion (catholicisme, orthodoxie, protestantisme) :

xviie siècle[modifier | modifier le code]

  • Grigore Ureche (1590-1646), chroniqueur moldave, Letopisețul Țării Moldovei (Chronique du pays de Moldavie)
  • Miron Costin (1633-1691), riche boyard moldave, chroniqueur, politique, Letopiseţul Ţărâi Moldovei [de la Aron Vodă încoace (Chroniques du pays de Moldavie, 1675), Istoria în versuri polone despre Ţara Moldovei şi Munteniei (1684), De neamul moldovenilor (Sur le peuple des moldaves, 1687)
  • Constantin II Brâncoveanu (1654-1714), prince de Valachie, de formation humaniste, martyrisé avec ses fils par les Turcs
  • Nicolas Costin (1660-1712)[3]

xviiie siècle[modifier | modifier le code]

  • Ion Neculce (1672-1745), chroniqueur, continuateur de Miron Costin, écrit également un livre d'histoire de la Moldavie, Chroniques de Moldavie (ro) (de Dabija Vodă au second règne de Constantin Mavrocordat) et O samă de cuvinte (ro)
  • Dimitrie Cantemir (1673-1723), encyclopédiste, compositeur, écrivain polygraphe, souverain moldave, publie en latin une description de la Moldavie, une Histoire de l'empire ottoman, une histoire du pays roumain (Țara romanească) et une Descriptio Moldaviae (1714). Il a écrit aussi des œuvres de fiction comme Histoire hiéroglyphique (1705, Constantinople). Mais aussi Divan ou la Dispute du sage avec le monde ou le Jugement de l’âme avec le corps (1698, en roumain), Livre de la science de la musique (en turc), Système de la religion mouhammédane (1722, en russe).
  • Dimitrie Eustatievici (en) (1730-1796, Brașov), Gramatica rumânească (1755-1757)
  • Ienăchiță Văcărescu (1740-1797), poète et grammairien, père d'Alecu, a écrit la première grammaire de la langue roumaine, de la famille des Vacaresco
  • Ion Budai-Deleanu (1760 ou 1763-1820), écrivain, journaliste, historien, philologue, il a été un des plus importants membres de l'École transylvaine (Școala Ardeleană). Il est surtout connu pour son pseudo-épopée Țiganiada (en), (La tziganiade), qui traite un sujet allégorique et satirique antiféodal et anticlérical.
  • Alecu Văcărescu (1769-1798), qui a écrit des poèmes d'amour dans le style de l'auteur grec Anacréon

Premier xixe siècle[modifier | modifier le code]

Gheorghe Asachi.
  • Iancu Văcărescu (en) (1792-1863), boyard, poète, fils d'Alecu Văcărescu, patriote, dirigeant en 1848 de la Societatea Literară
  • Dinicu Golescu (en) (1777-1830), qui écrit surtout des journaux de voyages (Însemnarea călătoriei mele), et contribue à l'apparition du premier journal en langue roumaine, Curierul romanesc (1829) (Le Courrier roumain)
  • Gheorghe Asachi (1788-1869), écrivain, journaliste, connu surtout pour avoir versifié des mythes roumains (Dochia et Trajan, Stéphane le Grand devant la Cité de Neamț)
  • Anton Pann (1795 c-1854), poète, compositeur, Deșteaptă-te, române! (Éveille-toi, Roumain !)

Second xixe siècle : renaissance culturelle roumaine[modifier | modifier le code]

L'alphabet cyrillique roumain est en usage jusqu'en 1865. Après le traité de Passarowitz et la révolution transylvaine de 1784 l'alphabet latin et l'écriture civile furent des moyens de limiter, chez les Roumains de l'empire d'Autriche et dans les principautés roumaines, l'influence russe et celle des Phanariotes usant de l'alphabet grec. Après la révolution roumaine de 1821 et la guerre de Crimée de 1855-1856, l'unification de la Valachie et de la Moldavie, l'un des idéaux de la renaissance culturelle roumaine, devient possible : elle sera effective en 1859 mais sans la Moldavie orientale. Pour sa part, l'Église orthodoxe roumaine abandonne l'alphabet cyrillique seulement en 1881, trois ans après l'indépendance de la Roumanie et la libération de la Bulgarie.

Les écrivains de la renaissance culturelle roumaine sont :

  • Ion Heliade Rădulescu (1802-1872) un des plus importants intellectuels de son époque, un grand journaliste et écrivain. Son plus connu poème est Zburatorul.
  • Constantin Negruzzi (1808-1868), personnalité remarquable et grand écrivain, créateur de la nouvelle historique roumaine : Alexandru Lapusneanu, publiée en 1890 dans le journal Dacia Literară (« La Dacie littéraire »).
  • Ion Ghica (1816-1897), prosateur.
  • Nicolae Bălcescu (1819-1852) historien, écrivain et révolutionnaire roumain, auteur de la première monographie historique, Românii supt Mihai Voievod Viteazu (« Les Roumains sous Michel le Brave »).
  • Alecu Russo (1819-1859) écrit des poèmes patriotiques en prose Cântarea României (« Le Chant de la Roumanie »).
  • Nicolae Filimon (1819-1865) auteur de journaux de voyages, et surtout de Ciocoii vechi si noi (« Anciens et nouveaux privilégiés », 1863).
  • Dimitrie Bolintineanu (1825-1872), participant à la Révolution de 1848, polygraphe, surtout connu pour ses Légendes historiques.
  • Vasile Urechea-Alexandru (1834-1901) écrivain, historien.
  • Vasile Alecsandri (1821-1890) a été un des membres fondateurs de l'Académie roumaine. Il est un des plus connus écrivains roumains, un grand folkloriste, dramaturge, poète, homme politique. Son œuvre représente la rencontre de plusieurs courants littéraires, dont le romantisme et le classicisme. Ses œuvres les plus importantes sont ses Poésies, où il est remarquable avec ses « pastels » et son théâtre, surtout le cycle des Chirița.
  • Alexandru Odobescu (1834-1895), écrivain, archéologue.
  • Bogdan Petriceicu Hasdeu (1836-1907) écrivain, historien, philologue, créateur du drame romantique en vers, dont le plus connu reste Răzvan și Vidra (Razvan et Vidra).
  • Ion Creangă (1837-1889), éducateur, écrivain.
  • Bogdan Petriceicu Hasdeu (1838-1907), linguiste, historien, folkloriste, prosateur.
  • Titu Maiorescu (1840-1917).
  • Alexandru Odobescu (1843-1895), réputé pour ses nouvelles historiques et ses essais.
  • Ioan Slavici (1848-1925), prosateur, Mara (roman) (ro) (1894/1906).
  • Mihai Eminescu (1850-1889), poète.
  • Ion Luca Caragiale (1852-1912), romancier, nouvelliste, poète, dramaturge.
  • Alexandre Macédonski (1854-1920), dramaturge, poète, critique.
  • Duiliu Zamfirescu (1858-1922), écrivain, poète, journaliste.
  • Revue Convorbiri Literare (depuis 1867).

Fin xixe siècle[modifier | modifier le code]

Écrivains du cercle littéraire Junimea[modifier | modifier le code]

Mihai Eminescu.
  • Junimea
  • Mihai Eminescu (1850-1899) est considéré comme le plus grand écrivain roumain et le dernier romantique européen. Son œuvre est très vaste et complexe, mais il est surtout apprécié pour la valeur de ses poésies et de ses drames.
  • Ion Creangă (1837-1889) est un des grands écrivains roumains, surtout connu pour ses Amintiri din copilărie (« Souvenirs d'enfance »)
  • Ion Luca Caragiale (1852-1912) est le plus grand dramaturge roumain, auteur de Momente și schițe
  • Ioan Slavici (1848-1925)
  • Barbu Delavrancea (1858-1918), nouvelliste et dramaturge

Courant poporaniste[modifier | modifier le code]

Féminisme[modifier | modifier le code]

Courant samanatoriste[modifier | modifier le code]

Cercle littéraire Literatorul et les influences symbolistes[modifier | modifier le code]

Premier XXe siècle[modifier | modifier le code]

Littérature moderne de l'entre-deux guerres et d'après la guerre[modifier | modifier le code]

Emil Cioran.

Avant-garde littéraire[modifier | modifier le code]

Tristan Tzara par Lajos Tihanyi.

Second xxe siècle : période communiste[modifier | modifier le code]

Ion Caraion (1983).

Depuis 1989[modifier | modifier le code]

Auteurs contemporains[modifier | modifier le code]

Mircea Cărtărescu (2003).
Cecilia Ștefănescu (2005).

Auteurs[modifier | modifier le code]

Romans & Nouvelles[modifier | modifier le code]

Il existe des romanciers roumains de tout genre, historique, biographique, autobiographique, policier, de science-fiction, de jeunesse.

En Moldavie, de langue roumaine : Iulian Ciocan (L'Empire de Nistor Polobok, 2018).

Poésie[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Institutions[modifier | modifier le code]

Diaspora[modifier | modifier le code]

Parmi les nombreux écrivains d'origine roumaine qui ont émigré :

Autres langues[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Picot, Émile, « Chrestomathie roumaine. - Textes imprimés et manuscrits du XVIe au XIXe siècle ; spécimens dialectales (sic) et de littérature populaire, accompagnés… », Romania, Persée, vol. 21, no 81,‎ , p. 113–119 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Gheorghiu, N. A., « L'ancienne littérature roumaine (XVe – XVIIIe siècles) », Revue des études byzantines, Persée, vol. 2, no 1,‎ , p. 226–247 (DOI 10.3406/rebyz.1944.917, lire en ligne, consulté le ).
  3. Arkady Joukovsky, « Relations culturelles entre l'Ukraine et la Moldavie au XVIIe siècle », Revue des études slaves, no 49,‎ , p. 217-230 (lire en ligne, consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le Romantisme roumain. Cahiers roumains d'études littéraires, 1978/2, Bucarest, Univers, 159 p.
  • Claude Bouheret, Atlas littéraire des pays d'Europe centrale et orientale, Lausanne/Paris, Noir sur Blanc, , 204 p. (ISBN 978-2-88250-225-4)
  • Bernard Camboulives, Sur les pas des écrivains roumains : aperçu à l'usage des lecteurs francophones, Antibes, Vaillant, , 196 p. (ISBN 978-2-916986-44-9)
  • Adriana Copaciu, Les revues roumaines d’avant-garde au défi du réseau international (thèse de doctorat), Fribourg, , 489 p. (lire en ligne).
  • (ro) Marius-Valeriu Grecu, Sinteze de literatură română veche şi modernă, Cluj-Napoca, Presa Universitară Clujeană, , 203 p. (ISBN 978-973-595-531-1)
  • (en) Norman Manea et Sanda Cordoş, Romanian writers on writing, San Antonio, Tex., Trinity University Press, 2011-pages= 319, 319 p. (ISBN 978-1-59534-082-5)
  • Jeanne Lutic (ro), Les grands poètes roumains des XIXe et XXe siècles: anthologie en langue française; Ed. „Poésie Vivante en Pays Voconce”, Puyméras, France; 1992.
  • Moses Gaster (1856-1939), Chrestomathie roumaine. Textes imprimés et manuscrits du XVIe au XIXe siècles, 1891, Leipzig et Bucarest, 2 tomes

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]