Liste des vicomtes de Blois

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Vicomte de Blois
Image illustrative de l’article Liste des vicomtes de Blois
Armes du comte Eudes II de Blois

Création Avant 900
Assis sur Vicomté de Blois
Premier titulaire Garnegaud
Dernier titulaire inconnu

Au Moyen Âge, le titre de vicomte de Blois était un titre de noblesse initialement créé avant l’an 900 par le roi Robert Ier, alors également comte de Blois, afin de le suppléer dans la gestion du Blésois (parmi d'autres régions de Neustrie) au cours de son règne[1].

Première vicomté[modifier | modifier le code]

Dans un premier temps, le titre de vicomte est créé par le roi Robert Ier, en sa qualité de comte de Blois[2], pour le suppléer localement[1]. Ainsi, le vicomte séjourne au sein du castrum de Blois, établi sur l'actuel promontoire du château.

Fut ainsi nommé un certain Garnegaud. Ce dernier n'ayant pas de descendant la charge passa ensuite aux Thibaldiens au plus tard sous Hugues le Grand.

Portrait Nom Période Autres titres Notes
Garnegaud († après 906) avant 886 – après 906 Garnegaud et sa femme Hélène n'ont pas d'héritiers connus. Comme les Thibaldiens sont présents à Blois dans les années 920, cela situerait le décès de Garnegaud dans le courant des années 910.

Les Thibaldiens (circa 920-940)[modifier | modifier le code]

Portrait Nom Période Autres titres Notes
Thibaud l'Ancien
(vers 890 – † 940)
vers 920 – 940 Vicomte de Tours Il a été fait vicomte de Tours au plus tard en 909. Il a épousé Richilde. Il a succédé à Blois au vicomte Garnegaud à une date inconnue.
Thibaud Ier de Blois,
dit le Tricheur
(vers 910 – † 977)
circa 940 Vicomte de Tours
Comte de Chartres
Comte de Châteaudun
Seigneur de Provins
Seigneur de Chinon
Seigneur de Saumur
Fils de Thibaud l'Ancien et de Richilde. D’abord proche du robertien Hugues le Grand, celui-ci l'a élevé au rang de comte vers 940 couvrant différents honneurs dont la vicomté de Tours, la vicomté de Blois et le comté de Chartres. Le premier membre de la dynastie de Blois a donc absorbé la fonction de vicomte de Blois dans la fonction comtale. Thibaud le Tricheur ne paraît pas avoir nommé de vicomte pour le suppléer à Blois.


Vicomtes de Blois vassaux des Thibaldiens[modifier | modifier le code]

Le titre de vicomte réapparaît après l’an 1000, alors que le comte Eudes II hérite de l’intégralité de la succession de son père Thibaud le Tricheur alors qu’il partageait jusque là avec son frère aîné, Thibaut II.

Première lignée[modifier | modifier le code]

Concentrant ses efforts sur la Champagne, le comte nomma un proche, Robert Ier[3], et lui alloue de nouvelles terres, aux Grouëts, à l'ouest de Blois, où sera édifié le château de la vicomté.

Vicomte Période Autres titres Suzerain Notes
Robert Ier de Blois v.9801014 Eudes II Troisième fils du comte Eudes Ier et de Berthe de Bourgogne, et frère d’Eudes II de Blois. Cité dans une charte de 989[4], il épousa Mahaut de Châteaudun, fille du vicomte Hugues III de Châteaudun[5], puis une denommée Milesinde[6].
Robert II de Blois 1003 – v.1025 Eudes II Premier fils du vicomte Robert Ier.
Hervé Ier de Blois v.1025 – v.1060 Thibaud III Second fils de Robert Ier, frère du précédent et cousin du comte Thibaud III.
Hilduin de Blois v.1060 – v.1090 Thibaud III Premier fils du vicomte Hervé Ier.
Robert III de Blois v.1090 – v.1105 Étienne II Second fils du vicomte Hervé Ier et frère du précédent.
Geoffroy II de Vendôme v.1105 – v.1130 Thibaud IV Comte de Vendôme et époux de Mathilde de Châteaudun, fille de Robert III de Blois. Par sa mère Almodis de Blois, il était également le petit-fils du comte Eudes II.

Les descendants de Robert de Blois ne semblent pas avoir laissé de postérité après le XIe siècle.

Seconde lignée[modifier | modifier le code]

Une autre famille de vicomtes de Blois, connue aux XIIe siècle et XIIIe siècles, sans rapport peut-être avec la première, mais voulant quand même s'y rattacher[Note 1], principalement connus que par le Cartulaire de la Trinité de Vendôme sont l'objet d'une supercherie historique prouvée par l'abbé Angot concernant l'attribution de la restauration de l'abbaye d'Evron.

Vicomte Période Autres titres Suzerain Notes
Robert de Lisle v.11401214 Thibaut IV,
puis Thibaut V,
puis Louis Ier
Fils de Renaud de La Tour, Robert de Lisle fait avec sa mère, Berthe, un legs pour Barthélemy de Lisle, son oncle, à l'abbaye de Vendôme, en 1145, et, en 1146, à Saint-Lazare de Vendôme, un autre qu'il ratifie avec ses fils en 1166. Il épousa Mahaut, décédée veuve en 1218.
Renaud Ier de Lisle 1214 – v.1220 Thibaut VI Fils de Robert de Lisle, il fonda l'anniversaire de sa mère à Saint-Calais de Blois et à Notre-Dame de Gastineau, déchargea le prieuré de Lunay, dépendance de l'abbaye d'Évron, d'une partie des droits de past, et fonda l'anniversaire de ses père et mère à Évron. Il épousa Aliénor avant 1214.
Geoffroy de Lisle v.12201231 Marguerite de Blois Second fils du vicomte Robert de Lisle, frère du précédent.
Renaud II de Lisle 12311277 Marie d'Avesnes,
puis Jean Ier
Il eut des liens plus étroits et plus personnels avec les religieux d'Évron. On le devine, du moins, quand on voit ces derniers donner à sa tombe ou cénotaphe en pierre de liais et en bronze doré, la place d'honneur dans leur église magnifiquement reconstruite ; à son père et à sa mère, à son grand-père et sa grand-mère, des monuments imposants en pierre de Bernay, avec leur effigie en ronde bosse. Renaud II mourut en 1277, à l'époque où l'on projetait la reconstruction de l'église abbatiale d'Évron. Il ne semble pas avoir eu d'enfants. Tous ces honneurs lui avaient été promis ou accordés en reconnaissance de ses droits supposés comme héritier du restaurateur de l'abbaye et de ses bienfaits personnels. La charte de restauration fut modifiée en conséquence.

En 1372, un vicomte Renaud de Crassay a revendu le domaine de la Vicomté au comte Louis Ier de Blois-Châtillon[7].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. M. Augis, curé de Terminiers, auteur d'un Essai historique sur la ville et châtellenie de la Ferté-Villeneuve, dit que sur cette question M. de Trémault affirme, tandis que M. l'Abbé nie. Mais M. de Trémault avait avoué, dans une conversation avec Charles de Saint-Venant, qu'il s'était trompé sur cette question (Lettres).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Hélène Noizet, La fabrique de la ville : espaces et sociétés à Tours (IXe – XIIIe siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, , 504 p. (ISBN 978-2-85944-572-0, lire en ligne), p. 70.
  2. Michel-Jean-François Ozeray, Histoire générale, civile et religieuse de la cité des Carnutes et du pays Chartrain, vulgairement appelé la Beauce, depuis la première migration des Gaulois jusqu'à l'année de Jésus-Christ 1697, époque de la dernière scission de notre territoire par l'établissement du diocèse de Blois, vol. 2, Munich, Garnier Fils, , 408 p. (ISBN 978-1-271-14435-8, lire en ligne), p. 116.
  3. (en + la) Foundation for Medieval Genealogy, « Central France: Blois, Tours » Accès libre [doc], sur fmg.ac (consulté le )
  4. Léonce Lex, Eudes, comte de Blois, de Tours, de Chartres, de Troyes et de Meaux (995-1037) et Thibaud, son frère (995-1004), , 198 p. (ISBN 978-0364650240, lire en ligne), pp. 99 et 124–126.
  5. Jean-Baptiste Bordas, Histoire sommaire du Dunois: de ses comtes et de sa capitale, Société dunoise d'archéologie, histoire, sciences et arts, (ISBN 978-1-249-00416-5, lire en ligne)
  6. Louis Pierre d'Hozier et Antoine Marie d'Hozier de Sérigny, Armorial général, ou Registres de la noblesse de France. Registre Troisième, Paris, Pierre Prault, (lire en ligne), partie 2, p. 760
  7. Jean Bernier, Histoire de Blois, contenant les antiquités et singularités du comté de Blois, Francois Muguet, (lire en ligne), p. 319.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Jacques Boussard, « L'origine des familles seigneuriales dans la région de la Loire moyenne », Cahiers de Civilisation Médiévale,‎ , p. 303-322 (lire en ligne Accès libre)
  • Abbé Angot, « Le restaurateur de l'abbaye d'Évron », dans Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1913, no 29, p. 443-493. [1]