Liste des seigneurs de Châteaubriant

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La liste des seigneurs de Châteaubriant, ville située au nord du département de la Loire-Atlantique en région Pays de la Loire, jusqu'en 1789 dans la province de Bretagne, issue du duché de Bretagne (937-1532), est documentée nominativement à partir du milieu du XIe siècle.

La seigneurie de Châteaubriant, fief du comté de Rennes, devient très vite une baronnie de la baillie de Rennes.

Cette seigneurie, puis baronnie, est tenue successivement par les maisons nobles de :

Débuts de l'histoire de Châteaubriant[modifier | modifier le code]

Sceau de Geoffroy IV de Châteaubriant († 1233)

L'histoire de Châteaubriant commence au début du XIe siècle, vers 1015, quand un certain Brient, fils de dame Innoguent et envoyé du comte de Rennes Conan II, édifie une forteresse sur une motte au bord de la Chère. La construction du château concrétise les ambitions du comte de Rennes face aux comtes de Nantes et d'Anjou. Erigée sur les terres de l'Eglise, la forteresse se soustrait à la fortune foncière de l'évêque de Nantes et son possesseur, Brient, peut aussi compter sur un réseaux de vassaux établis à Erblay, Soudan et Issé. D'autre part, la forteresse devient un verrou stratégique dans la défense du duché de Bretagne face aux comtes d'Anjou[1] et beaucoup plus tard, face à l'expansion du roi de France à l'époque de la guerre de Cent Ans et encore plus après la guerre de Cent Ans.

Une cité se développe autour du château, appelée Châteaubriant. Brient fonde aussi le prieuré Saint-Sauveur de Béré, l'église Saint-Jean de Béré[2].

Liste des seigneurs de Châteaubriant[modifier | modifier le code]

Anciennes armes de la Maison de Châteaubriant.

Liste des barons de Châteaubriant[modifier | modifier le code]

Famille de Châteaubriant[modifier | modifier le code]

Armes de la Maison de Châteaubriant après 1250, par concession de Saint Louis.

Il s'agirait du Chotard de Châteaubriant, décrit par Joinville, qui, lors de la Bataille de Mansourah (1250), sauve Louis IX d’un dard et répand son sang sur les armes du monarque. Pour le remercier, le Roi l'autorise à transformer les pommes de pin (ou plumes de paon) de ses armes en fleurs de lys . Les barons de Châteaubriant adoptèrent alors cette magnifique devise : "Notre sang teint les bannières de France". En réalité, cette tradition n'est absolument pas fondée.

Sceau de Guy XII de Laval
Lors du rôle d'armes du second traité de Guérande (1381), Guy XII écartèle ses armes avec celles de sa femme. En fait ce rôle d'armes est un faux, mais le blasonnement des armes de Guy XII sont correct.

En 1383 Charles de Dinan hérite de la seigneurie de Châteaubriant du chef de sa grand-mère Thomasse de Châteaubriant épouse de Rolland III de Dinan Montafilant

Maison de Dinan (branche de Montafilant[modifier | modifier le code]

Armes de Charles de Dinan, puis de son fils Bertrand : Ecartelé : 1 et 4, de gueules, à la fasce de quatre fusées d'hermine, accompagnée de six tourteaux du même (3 et 3) (Dinan) ; 2 et 3, de gueules, semé de fleurs de lys d'or (Chateaubriant).

Guy XIV n'a pas de droit sur la gestion de la baronnie, leur fils François, par contre, en hérite. De ce mariage naquirent, Pierre, seigneur de Montafilant, François de Laval, Baron de Chateaubriant (1464) et Jacques, seigneur de Beaumanoir, († le ),

En mai 1451, Châteaubriant fut consacrée comme une des " neuf anciennes baronnies de Bretagne " créées par le duc Pierre II de Bretagne.

Maison de Montfort-Laval, branche de Châteaubriant[modifier | modifier le code]

Maison de Montmorency[modifier | modifier le code]


En avril 1554 le connétable de Montmorency obtint du roi l'union de la seigneurie de Derval à la baronnie de Châteaubriant. Dès lors, il n'y eut plus de baron de Derval, mais la terre seigneuriale de ce nom demeura la propriété des ducs de Montmorency, puis des princes de Condé, successivement barons de Châteaubriant.

En 1560, trois châtellenies voisines se trouvaient annexées à la baronnie de Derval : Guémené, Jans et Anguignac. Elles relevaient alors du roi et du Présidial de Nantes, et s'étendait en treize paroisses : Derval, Saint-Aubin-des-Châteaux, Saint-Vincent-des-Landes, Jans, Treffieux, Abbaretz, Conquereuil, Guémené, Avessac, Lusanger, Louisfert, Besné et Saint-Nicolas-de-Redon[5]. Une quatrième petite châtellenie, celle de Beauregard[Lequel ?], faisait aussi partie de la baronnie de Derval, mais elle relevait de la Roche-en-Nort.

  • François de Montmorency (15301579), fils du précédent, "premier baron de France", duc de Montmorency, comte de Dammartin, comte de Beaumont-sur-Oise, vicomte de Melun, vicomte de Montreuil, baron de Preaux, seigneur de Feuillarde, de Château-Baffot, de Tavernay, d'Espinay, de Saint-Brice, de Groley, de Damville, de Bonneval, de Bernaval, de Chaumont-en-Vexin, de Saint-Leu, de Chantilly, de Conflans-Sainte-Honorine, de Montjoy et, de Meru, de Nogent, de Mello, de Vigny, de Maintehay, de Macy, de Villiers-Le-Bel, d'Ossemont, de Compiègne, de Valmondois et de L'Isle-Adam, Baron de Châteaubriant, duc et pair de France, maréchal, Grand maître de France, mort sans postérité.

Il participa aux guerres contre les protestants, et battit la flotte de Soubise devant La Rochelle en 1625. Maréchal de France en 1630, il intrigua avec Gaston d'Orléans, frère du roi, contre le cardinal de Richelieu. Condamné à mort pour crime de lèse-majesté, il fut exécuté à Toulouse le . Ses biens confisqués passèrent à la maison de Condé.

Maison de Condé[modifier | modifier le code]

Armes de la maison de Condé à partir de 1588.

Le roi Louis XIII qui avait confisqué la baronnie de Châteaubriant ne tarda pas à en faire don à Henri II, prince de Condé, qui avait épousé en 1609 Charlotte Marguerite de Montmorency, sœur de Henri II de Montmorency.

Dès 1634, le prince de Condé fit aveu au roi pour Châteaubriant).

Le Grand Condé rendit aveu au roi en 1680 pour sa baronnie de Châteaubriant.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. André Chédeville et Noël-Yves Tonnerre, La Bretagne féodale: XIe – XIIIe siècle, Ouest-France, coll. « Université », (ISBN 978-2-7373-0014-1), p. 123
  2. La France pittoresque de l'Ouest : histoire et géographie des provinces de Bretagne, Anjou, Touraine, Orléanais, Berry, Poitou, Limousin, Angoumois, Aunis, Saintonge, Guyenne, et des départements qu'elles ont formés, 1900, Lire en ligne sur Gallica.
  3. Princeps Gaufredi principis haers militiae splendor (Kerhervé) et dominus (Brand'honneur)
  4. a et b dominus miles (Brand'honneur)
  5. Archives d'Ille-et-Vilaine, C1819

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Frédéric Morvan, Les Chevaliers bretons. Entre Plantagenets et Capétiens du milieu XIIe siècle au milieu du XIIIe siècle, Spézet, éditions Coop Breizh, (ISBN 9782843466700), p. 265 Généalogie des seigneurs de Châteaubriand.
  • Frédéric Morvan, La Chevalerie bretonne et la formation de l'armée ducale 1260-1341, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 293 p. (ISBN 9782753508279), Généalogie n°12 ː Les Châteaubriand (à partir de Geoffroy III (ou IV) mort en 1206).
  • Noël-Yves Tonnerre, Naissance de la Bretagne (Géographie historique et structures sociales de la Bretagne méridionale Nantais & Vannetais de la fin du VIIIe à la fin du XIIe siècle) Pages 331 à 334 & tableau généalogique des barons de Châteaubriant, Presses de l'Université d'Angers Angers (1994) (ISBN 2-903075-58-1) (BNF 35750822)
  • Michel Brand'honneur, La notion de noblesse à travers l'étude de la chevalerie du XIe au milieu du XIIIe siècle : débat d'idée, problème de méthode. Perspectives critiques à partir des données du Rennais, Noblesse de Bretagne du Moyen Âge à nos jours, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1999.
  • Pol Potier de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne, Mayenne, 2000, 8° éd., 2 vol.,
  • Jérôme Floury & Eric Lorant, Catalogue généalogique de la Noblesse bretonne, d'après la réformation de la noblesse 1668-1672 et les arrêts de l'Intendance du Conseil et du Parlement, 2000, III t.
  • Abbé Amédée Guillotin de Corson, Les grandes seigneuries de Haute-Bretagne, 1999, III t.
  • François-René de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe,
  • Frédéric Saulnier, Le parlement de Bretagne 1554-1790, 1991, 2 t., LXIII-892-29 p., 2e éd.,
  • Hubert Guillotel, La place de Châteaubriant dans l'essor des châtellenies bretonnes (XIe – XIIe siècles), MSHAB, 1989, t. LXVI, p. 5-46,
  • Michel Brand'Honneur, Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes (Xe-XIIe s.). Habitat à motte et société chevaleresque, 2001, 317 p.,
  • Frédéric Saulnier, Lucile de Chateaubriand et M. de Caud, d'après des documents inédits, RHO, 1885, t. I notices et mémoires, p. 11-28

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]